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Analyse de l'Union européenne comme superpuissance émergente

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Article général Pour des articles plus généraux, voir Union européenne et Superpuissance émergente.

Modèle:Infobox Comparatif UE-puissances émergentes

L'analyse de l'Union européenne comme superpuissance émergente désigne l'ensemble des analyses interdisciplinaires traitant de l'application de la notion de la puissance dans le cas de l'Union européenne. Cette question présente deux deux ambiguïtés notoires ; à savoir les différentes interprétations du concept de « puissance » (géopolitique, diplomatique, économique, militaire, etc.) et la qualification de la nature de l'Union européenne en droit international.

Ainsi, alors que certains analystes, tel que Jolyon Howorth (en), qualifient l'Union européenne d'« acteur international »[1], d'autres, comme Asle Toje (en), considèrent qu'elle a les attributs d'une « petite puissance »[2]. Selon certaines de ces analyses, l'Union européenne pourrait être comparée au Brésil, à la Chine, à l'Inde, au Japon, à la Russie ou aux États-Unis[3].

Facteurs de la puissance[modifier]

Le concept de puissance s'appréhende au travers de différents domaines et notamment ; la puissance économique et financière, la puissance démographique, la puissance politique, la puissance diplomatique, la puissance militaire, la puissance géographique et la puissance culturelle.

Économie et finance[modifier]

Revenu intérieur brut[modifier]

L'UE est la seconde puissance économique mondiale en 2019 avec 17,8 % du PIB mondial (selon les chiffres de la Banque mondiale) soit 15 626 milliards de dollars (chiffres de 2019 incluant le Royaume-Uni)[4]. Le revenu par habitant moyen oscille entre 27 000 et 30 000 $ avec de fortes variations entre États.

Commerce[modifier]

L'économie de l'Union européenne est une des plus dynamiques du monde. Le commerce extérieur de l'UE était de 3 456 milliards d'euros en 2016 : la valeur totale des importations atteint 1 712 milliards d'euros et celle des exportations 1 744 milliards d'euros. Les principaux partenaires commerciaux sont les États-Unis, la Chine, la Suisse, la Russie et la Turquie[5]. La politique commerciale de l'UE est l'une des compétences exclusives dont elle dispose pour négocier des traités commerciaux avec des pays tiers : l'Accord économique et commercial global avec le Canada, le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement avec les États-Unis (en cours de négociation), l'Accord de libre-échange avec le Japon, etc. L'UE a aussi pu faire valoir sa puissance auprès d'autres nations, ouvrant récemment des discussions avec la Chine sur les exportations de textile ou avec les États-Unis dans le conflit commercial portant sur les subventions d'Airbus et de Boeing.

Monnaie[modifier]

L'UE dispose d'une des monnaies les plus largement acceptées dans le monde : l'euro. Un cinquième des réserves de change sont détenues en euro en 2020, ce qui en fait la seconde monnaie de réserve (loin derrière le dollar (près de 60 %) mais loin devant le yen (6 %))[6]. L'euro est aussi utilisée dans près de 30 % des échanges commerciaux[7].

Aide publique au développement[modifier]

Plus de 50% de l'aide publique au développement distribuée en 2015 provenait des États de l'Union européenne[8].

Exploration spatiale[modifier]

Plusieurs États membres sont à l'origine de la Station spatiale internationale et dirigent ensemble un programme spatial commun, l'Agence spatiale européenne, bien que cette organisation ne soit pas parrainée par l'UE. Elle a développé avec succès sa propre série de fusées, Ariane, et possède sa propre station de lancement à Kourou en Guyane française. Néanmoins aucune nation européenne n'a pris part à la « Conquête de l'espace » (à l'exception des pays de l'ancien bloc soviétique). L'Agence spatiale européenne a également envoyé plusieurs sondes sur d'autres planètes comme Vénus, Mars ou la lune de Saturne, Titan. L'UE met aussi en place son propre réseau de positionnement par satellite : Galileo pour rivaliser avec le système américain GPS et le système russe GLONASS.

Démographie[modifier]

Au , l'Union européenne compte 448 millions d'habitants[9] soit 5.7% de la population mondiale, en troisième position derrière la Chine et l'Inde. Tous les pays de l'UE ont un taux de fécondité inférieur au seuil de renouvellement des générations, sans immigration, la population de l'UE va diminuer dans les années à venir.

Globalement, l'UE a une espérance de vie élevée, autour de 81 ans[10] et un Indice de développement humain (IDH) élevé, supérieur à celui des États-Unis et à ceux de toute autre superpuissance émergente. Ce sont toutefois des moyennes et les États membres présentent de fortes disparités ; globalement les États intégrés après 2004 présentent une population plus jeune, mais avec une espérance de vie et un IDH plus faible, leur solde migratoire est négatif et leur taux de natalité est bas entraînant une décroissance démographique déjà marquée[11].

L'attrait du continent fait de l'UE, l'une des principales régions de destination des voies migratoires dans le monde[12] ; en 2010, on estime que 47 millions de personnes vivant dans l'un des pays de l'UE étaient nés à l'étranger, la plupart ayant émigré pour des raisons économiques.

Politique[modifier]

En matière de politique, les nations membres de l'UE possèdent certains des systèmes politiques les plus démocratiques et stables du monde[13] et au niveau européen, la vie politique est fortement encadrée par les institutions politiques elles-mêmes mais également par des agences européennes spécialisées et des institutions judiciaires[14]. Cela tient notamment aux obligations de disposer d'un gouvernement stable, démocratique et respectant l'État de droit avant de pouvoir entamer toutes négociations relatives à une adhésion à l'UE ; les critères de Copenhague qui régissent ces obligations reprennent également des obligations dans divers domaines (économie, droit, infrastructures, environnement, etc.) et l'obligation d'adopter l'acquis communautaire ; c'est-à-dire l'ensemble des droits et obligations auxquels l'UE et les États membres ont accepté de se soumettre vis-à-vis d'États tiers ou d'institutions internationales[15].

Ainsi, les pays ayant fait partie du 5e élargissement ont dû adopter les normes démocratiques des anciens États membres et signer des accords de respect de leurs minorités et de leurs frontières respectives (notamment dans la région des Balkans). Dans le cadre de son processus d'adhésion, la Turquie a aboli la peine de mort et la torture et a reconnu à la minorité kurde le droit de parler sa langue. La politique d'élargissement, qui est l'une des compétences exclusives de l'UE, lui permet de promouvoir et de faire appliquer ses valeurs au-delà de ses frontières (dans un espace restreint aux pays proches géographiquement et qui ont vocation à travailler de plus en plus étroitement avec l'UE[15]). Dans une moindre mesure, l'UE dispose aussi d'une capacité de promotion et de mise en application de ses normes économiques, sociales, environnementales ou sanitaires vis-à-vis des États ou entreprises qui commercent avec elle et disposent d'un accord commercial spécifique[16].

La remise en cause après l'adhésion des valeurs fondamentales inscrites dans les traités et dont les responsables politiques européens sont les garants entraine la mise en place de sanctions. En 2018, c'est le cas pour deux des États membres qui font l'objet de procédures relatives à de « multiples violations de la démocratie et des droits de l'homme constatées par les institutions européennes »[17].

Toutefois, selon les études de Transparency International, des problèmes de corruption à grande échelle persistent (indice de perception de la corruption[18]) et d'autres indicateurs montrent également de fortes disparités dans les domaines économiques (indice de liberté économique, taux de chômage, pourcentage de femmes actives, etc.) et sociétaux (indice de développement humain, mesure des inégalités de revenusetc.) pour lesquels les politiques publiques nationales et communautaires sont tout à fait centrales[19],[20].

Diplomatie[modifier]

La France est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et l'Allemagne fait partie du Groupe des quatre (composée de membres du G20 s'étant associés pour obtenir un siège permanent). L'UE, en plus de ce membre permanent, peut disposer d'un maximum de trois membres non-permanents sur les dix sièges restants (en fonction de la répartition des sièges sur une base géographique). Une forte coordination diplomatique entre l'UE et ses membres dans le domaine des Affaires étrangères permet en général d'afficher une position commune ; c'est notamment le cas lors des votes au sein des six comités de l'Assemblée générale et des autres organes et agences du Conseil économique et social, et des agences de l'ONU[21].

Elle dispose par ailleurs d'une personnalité juridique et a obtenu le statut d'observateur à l'Assemblée générale et divers droits auprès des organes des Nations unies[22].

L'UE participe également dans de nombreuses autres organisations internationales ; sa représentativité est assurée par le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) et son réseau qui totalise 139 délégations[23] ; l'UE s'appuie également sur les réseaux de ses États membres dont certains entretiennent des relations privilégiées avec des pays ou régions spécifiques (dues à la proximité géographique, à un passé colonial commun, à des liens culturels, politiques ou économiques, etc.)[24].

Géographie[modifier]

L'Union européenne s'étend sur une large zone d'environ 4,2 millions de kilomètres carrés, la septième plus importante au monde et bénéficie d'un climat tempéré sur la majorité de son territoire, propice au développement agricole. Elle possède de grandes réserves de matières premières (charbon, uranium, minerai de feretc.) mais importe la majeure partie des ressources nécessaires à ses industries ; elle est fortement dépendante en matière d'énergie notamment vis-à-vis de la Russie et des États du Golfe arabo-persique. En outre, l'UE est à la tête du développement des énergies renouvelables (elle contribue à 75 % de la production d'énergie éolienne mondiale) et se donne des objectifs ambitieux : satisfaire 27 % de la consommation énergétique européenne en 2030 par le biais des énergies renouvelables.

Défense[modifier]

La puissance militaire de l'UE repose presque totalement sur ses États membres et leur participation à l'OTAN ; celle-ci n'est pas un facteur d'unité en raison du rôle limité des institutions européennes dans ce domaine (par les traités et sur le terrain), de l'impact sur la souveraineté des États (pouvoir régalien) ou encore des positions de neutralité de certains États.

Beaucoup d'États membres ont un gouvernement qui refuse d'avoir un large recours à la force militaire et plusieurs, dont l'Autriche, la Finlande, l'Irlande ou encore la Suède, ont - ou avaient - une politique officielle de neutralité (ce qui est parfois inscrit dans leurs constitutions). Ce facteur peut réduire l'envergure de toute expansion future concernant le pouvoir militaire de l'UE ; cependant les forces armées européennes disposent de moyens humain, matériel et technologique en qualité et en nombre suffisant pour résister aux menaces potentielles régionales et internationales dans un avenir proche.

L'ensemble des États membres de l'UE (qu'ils soient membres ou non de l'OTAN, y compris les États neutres) sont liés par une clause de défense mutuelle en cas d'agression[25] qui vient s'ajouter aux diverses alliances militaires nouées et qui s'étendent au-delà des frontières de l'UE (OTAN, NORDEFCO, BLACKSEAFORetc.)[26].

En 2019, les dépenses cumulées en matière de défense des 27 États membres s'élèvent à 219 milliards de dollars (soit 1,4 % du produit intérieur brut de l'UE[27]) ; ce qui les place en seconde positions, loin derrière les États-Unis (685 milliards de dollars) mais devant la Chine, dont les dépenses sont estimées à 181 milliards de dollars (selon le département de la Défense américaine). Le total des dépenses européennes peut également inclure des dépenses pour la sécurité nationale dans certains États comme l'Italie[28].

Certains États membres disposent de forces armées parmi les mieux formées et les mieux équipées au monde et leur niveau technique est similaire à celui des États-Unis. En effet, ils partagent des informations sur le plan de la technique, du renseignement, de la tactique et de la stratégie. Toutefois, les nouveaux membres, plus petits et autrefois signataires du pacte de Varsovie sont moins bien équipés et entraînés ; l'un de leur objectif est de rattraper leur retard et de mettre leurs forces armées au standard OTAN nécessaire pour les opérations conjointes (notamment prévues par les accords de Petersberg et Berlin[29]).

Seule la France possède un arsenal nucléaire et une stratégie globale permettant d'assurer une dissuasion crédible (forces terrestres, navales et aériennes dédiées). D'autres États membres sont fortement opposés à la force nucléaire, c'est le cas de l'Allemagne dont l'opinion publique dénonce le recours à ce type d'arme non conventionnelle.

Parmi les armées des pays membres, seules celles de la France et de l'Allemagne ont des capacités de projection importantes. Comme les forces armées européennes ne sont pas sous un commandement unique et que la plupart des États membres ont des dépenses militaires limitées[30], l'UE dispose de peu de forces aéronavales et de peu d'avions de transport en comparaison avec les États-Unis. Cependant, sa localisation géographique lui permet de se déployer plus rapidement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et le développement d'une politique volontariste de mutualisation des moyens de transport aérien au sein du Commandement européen du transport aérien permet tout à la fois de mutualiser les coûts et les capacités de cet élément stratégique. Fin 2017, la structure gère 204 appareils de 7 États membres[31]. L'Union n'intervient de manière autonome que sur quelques théâtres d'opération et dans des conditions juridiques très précises dans le cadre d'opérations civiles et militaires.

Culture[modifier]

Soft power[modifier]

Sport[modifier]

Si l'on comptabilise les médailles gagnées par les 27 pays membres de l'Union européenne aux Jeux olympiques de Rio de 2016, l'Union européenne a remporté 79 médailles d'or, soit autant que la Chine et les États-Unis réunis[32]. En comptant le total des médailles, elle a gagné 256 médailles, contre 121 pour les États-Unis et 70 pour la Chine[32]. Il faut cependant relativiser ces chiffres car le nombre de participants par nation est limité par le règlement : une équipe européenne unie aurait obtenu moins de places de vainqueurs et de finalistes (en particulier dans les sports collectifs) que la somme des nations qui la composent.

Puissances actuelles au sein de l'Union européenne[modifier]

Le tableau suivant présente plusieurs éléments de puissance comparée de pays pouvant être qualifiés de puissances (régionales et internationales) :

États membres de l'Union européenne
Nom Superficie
(milliers km2)
(rang mondial[N 1])
Zone économique exclusive
(milliers km2)
(rang mondial[N 2])
Population
(millions hab. - 2017)
(rang mondial[N 3])
PIB nominal
(milliards $ - 2017)
(rang mondial[N 4])
Dépenses de recherche scientifique
(milliards $ - 2010)
(rang mondial[N 5])
0
Dépenses militaires
(milliards $ - 2017)
(rang mondial[N 6])
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 357
(63e)
57
(113e)
83
(19e)
3 684
(4e)
119
(4e)
44
(9e)
Drapeau de l'Espagne Espagne 510
(52e)
1 039
(31e)
47
(30e)
1 313
(14e)
19
(15e)
16
(14e)
Drapeau de la France France 672
(41e)
10 070
(2e)
68
(20e)
2 583
(7e)
60
(7e)
58
(6e)
Drapeau de l'Italie Italie 301
(72e)
541
(46e)
61
(23e)
1 937
(9e)
27
(12e)
29
(12e)
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 38
(135e)
154
(85e)
17
(65e)
825
(18e)
16
(16e)
10
(20e)
Drapeau de la Pologne Pologne 313
(70e)
29
(122e)
38
(37e)
524
(24e)
12
(23e)
10
(21e)
Drapeau de l’Union européenne Union européenne 4 194
(7e)
18 873
(1er)
447
(3e)
14 926
(2e)
337
(3e)
219
(2e)

Intégration plus poussée de l'Union européenne[modifier]

Article connexe : Intégration européenne.

L'Union européenne est une organisation dont le rôle et le fonctionnement sont en évolution constante, certains pays européens soutiennent une évolution permettant une intégration plus poussée (par exemple, sous la forme d'une union fédérale), quand d'autres préfèrent envisager le futur européen sous la forme d'une communauté d'État nations (en ne confiant aux instances européenne qu'une partie des pouvoirs régaliens) ; ces deux visions s'opposent fréquemment et ont des impacts différents sur le développement de l'UE en tant que superpuissance[33].

Les principales politique européennes d'intégration mises en place depuis le traité de Lisbonne ont toutes pour caractéristique de renforcer la place de l'UE dans le monde (la réciproque est également vraie, le processus de retrait du Royaume-Uni a entrainé une perte de crédibilité pour l'UE). Certaines politiques sont jugées particulièrement dans cette optique[34] :

Arguments à l'encontre du développement d'une superpuissance européenne[modifier]

Éléments politiques[modifier]

Absence d'unité politique[modifier]

Des progrès concernant l'intégration européenne et la fédéralisation, si cela devait être la politique choisie par l'UE dans son ensemble, semblent nécessaire pour que l'UE accède au statut de superpuissance. Le rejet de la nouvelle constitution européenne par les citoyens des pays fondateurs de l'UE et ceux considérés comme étant largement favorables à l'intégration (la France et les Pays-Bas dans le cadre de deux référendums) en 2005, a ralenti la marche vers une intégration plus poussée.

Après les commentaires faits par la présidence autrichienne, la constitution va, peut être, être remise au goût du jour, bien qu'elle soit l'objet d'un débat ininterrompu quant à sa faisabilité. Le gouvernement néerlandais a indiqué son refus de toute proposition ayant un contenu similaire à la première constitution. L'ancien gouvernement allemand veut que la constitution européenne soit soumise à la France jusqu'à ce que celle-ci dise "oui", ce qui est considéré comme antidémocratique par certains. La Pologne est tout particulièrement opposée à la constitution européenne car elle limiterait les décisions nationales en matières de politique étrangère et de défense ; de plus, tout changement affaiblirait le rôle de l'OTAN ou celui des États-Unis, soutiens importants du gouvernement polonais. Mais, un échec éventuel de la constitution ne pourra empêcher certains pays d'avancer (formant une Europe à deux vitesses). C'est d'ailleurs déjà le cas avec l'euro ou les accords de Schengen.[réf. nécessaire]

Absence d'armée unifiée[modifier]

L'UE ne remplit pas tous les critères pour être qualifiée de superpuissance car elle n'a pas d'armée unifiée, parmi d'autres raisons importantes. Par exemple, les forces de l'Espagne et de l'Italie ont participé à l'invasion et/ou à l'occupation de l'Irak au début de l'année 2003, alors que la France et l'Allemagne s'y sont opposées à l'ONU ou au sein de l'OTAN[35]. Le problème d'unité est dû au fait qu'il n'y a pas de politique étrangère et de défense commune sans unanimité entre les pays membres, et la possibilité de déployer des forces à l'étranger reste sous le contrôle des seuls États membres.

La fragmentation politique et militaire est la plus grande limite à la reconnaissance de l'UE comme superpuissance. Parmi les causes mises en avant, on trouve des facteurs endogènes (refus par les États de confier le contrôle de leurs forces armées à une entité supranationale, priorité sur les questions de sécurité et de défense différentes, manque d'interopérabilité, position de neutralité de certains États, etc.[36]) et exogènes (intégration d'une partie des États membres à l'Alliance atlantique, incidence des relations internationales et des autres superpuissances, etc.[37]).

Difficultés de trouver des consensus sur les questions internationales[modifier]

Euroscepticisme[modifier]

L'euroscepticisme est présent dans l'ensemble des États membres à des niveaux variables et avec de fortes variations dans le temps ; l'élargissement de l'UE vers l'Europe de l'Est entre 2004 et 2013 a créé un large débat en Europe de l'Ouest sur l'opportunité de poursuivre l'étalement spatial de l'Union et l'intégration de nouveaux membres, c'est notamment le cas le processus d'adhésion de la Turquie gelé depuis 2016. Début 2021, dans le cadre d'un sondage annuel sur la confiance des Européens dans l'UE, le Portugal (78 %), l'Irlande (74 %) et la Lituanie (70 %) ressortent comme les pays les plus europhiles. À l'opposé, la méfiance est l'opinion majoritaire en Grèce (63 %), en Autriche (53 %) et en Tchéquie (52 %)[38].

Éléments sociaux et économiques[modifier]

Immigration[modifier]

Vieillissement de la population[modifier]

Démographiquement, la population de l'UE vieillit rapidement. Au même rythme que celle du Japon ou de Corée du Sud, elle n'est cependant pas aussi importante que celles de la Russie et de l'Ukraine. Pourtant l'UE devra faire face à un manque de main-d'œuvre, une croissance économique en baisse et des dépenses sociales élevées (santé et retraite, principalement)[39].

Croissance économique[modifier]

Bien que l'UE soit actuellement une économie aussi importante que celle des États-Unis, son taux de croissance économique annuel n'est que de 1,7 %, alors que celui des États-Unis est de 2,5 % (2017). Mais ils sont virtuellement similaires avec une base par capital (en comparaison la Chine grandit à 9,2 % et l'Inde à 7,1 %). Le revenu intérieur brut n'est qu'une statistique et doit être interprété avec précaution (Comparaison économie EU/USA et Comparaison économie EU/USA de federalunion.org), son usage n'est d'ailleurs pas sans controverse. Il existe deux analyses opposées de l'économie européenne : les Européens ont plus de loisirs ou les Européens sont assommés par les taxes et une réglementation excessive.[réf. nécessaire]

Sources[modifier]

Références[modifier]

  1. Howorth 2011, p. 455
  2. Toje 2010, p. 43
  3. Manning 2003
  4. (en) « Données économiques sur l'Union européenne », sur World Bank (consulté le 19 mai 2018).
  5. (en) « Client and Supplier Countries of the EU28 in Merchandise Trade (value %) (2016, excluding intra-EU trade) », sur ec.europa.eu, (consulté le 19 mars 2018).
  6. (en) « World Currency Composition of Official Foreign Exchange Reserves », sur World Bank (consulté le 14 mai 2021).
  7. (en) « Rapport 2016 de la BCE » (consulté le 19 mai 2018).
  8. « L'Europe, premier donateur d'aide au développement au monde ! », sur ec.europa.eu (consulté le 12 décembre 2016)
  9. (en) « Population de l'Union européenne », sur Eurostat.
  10. « Espérance de vie à la naissance en Europe et autres pays développés de l'OCDE », sur ined.fr (consulté le 16 mai 2021).
  11. (en) « 2018 World Population Data Sheet », sur Population Reference Bureau (consulté le 16 mai 2021).
  12. Wihtol de Wenden 2010, p. 9
  13. (en) « Democracy Index 2020 », sur The Economist Intelligence Unit (consulté le 16 mai 2021).
  14. « Qui exerce un pouvoir de contrôle dans l'Union européenne ? », sur Vie-publique.fr (consulté le 25 septembre 2018).
  15. 15,0 et 15,1 « Le "soft power" de l'Union européenne », sur Vie-publique.fr (consulté le 25 septembre 2018).
  16. « Normes sociales et environnementales dans l'accord économique et commercial global entre l'Union européenne et le Canada », sur Direction générale du Trésor français (consulté le 25 septembre 2018).
  17. « Procédure de sanction enclenchée par le Parlement européen contre la Hongrie », sur France info (consulté le 25 septembre 2018).
  18. (en) Transparency International, « Corruption Perceptions Index 2017 », sur www.transparency.org (consulté le 25 septembre 2018).
  19. « Politiques publiques européennes », sur EHNE (consulté le 25 septembre 2018).
  20. Hassenteufel Patrick et Surel Yves, « Des politiques publiques comme les autres ? Construction de l'objet et outils d'analyse des politiques européennes », Politique européenne, no 1,‎ , p. 8-24 (DOI 10.3917/poeu.001.0008, lire en ligne, consulté le 25 septembre 2018).
  21. (en) « The EU and how it works at the UN », sur le site de la mission de l'UE auprès de l'ONU (consulté le 2 janvier 2017).
  22. (en) « Delegation of the European Union to the United Nations », sur European External Action Service, (consulté le 25 septembre 2018).
  23. « Délégations de l'Union européenne », sur de la Commission européenne (consulté le 16 mai 2021).
  24. Soutou 2009, p. 479-503
  25. Le traité de Lisbonne introduit, en son article 42.7, une clause de défense mutuelle, disposant que « si un État membre fait l'objet d'une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir ». Cette clause est inspirée d'une disposition de l'Union de l'Europe occidentale, également à l'origine de l'article 5 du traité instituant l'OTAN et utilisant le même principe d'assistance mutuelle en cas d'agression extérieure.
  26. « La politique de sécurité et de défense commune (PSDC) », sur Toute l'Europe (consulté le 8 août 2018).
  27. « Les dépenses militaires des pays de l'Union européenne », sur Toute l'Europe (consulté le 16 mai 2021).
  28. Hébert Jean-Paul, « L'Europe, vraie puissance militaire mondiale », L'Économie politique, vol. 2003/4, no 20,‎ , p. 32-43 (DOI 10.3917/leco.020.0032, lire en ligne, consulté le 8 août 2018).
  29. « L'appartenance à l'OTAN au sein de l'Union européenne », sur Toute l'Europe (consulté le 26 septembre 2018).
  30. « Les dépenses militaires dans l'Union européenne », sur Toute l'Europe (consulté le 8 août 2018).
  31. (en) « Flotte du Commandement européen du transport aérien », sur le site du EATC (consulté le 15 novembre 2017).
  32. 32,0 et 32,1 Tableau des médailles des Jeux olympiques d'été de 2016
  33. « L’UE, entre fédération et confédération », sur vie-publique.fr (consulté le 22 mai 2021).
  34. « Quelle(s) politique(s) d'intégration au sein de l'Union européenne ? », sur Fondation Robert Schuman (consulté le 8 août 2018).
  35. « L’Irak et ses conséquences », sur nato.int (consulté le 22 mai 2021).
  36. Clémence Dogniez, « Où en est l’Europe de la défense ? », Taurillon,‎ (lire en ligne, consulté le 22 mai 2021).
  37. Collectif, « « C’est en devenant une puissance politique et militaire que l’Europe renouvellera son alliance avec l’Amérique » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le 22 mai 2021).
  38. « L'opinion publique dans l'Union européenne », Eurobaromètre Standard 94, sur Commission européenne, hiver 2020-2021 (consulté le 22 mai 2021).
  39. (en) Can Europe afford to grow old ? - rapport du Fonds monétaire international.

Bibliographie[modifier]

  • Selwyn Manning, « An Emerging EU Superpower & the U.S Cold-War Clash », Scoop,‎ (lire en ligne)
  • (en) Asle Toje, « The European Union as a Small Power », Journal of Common Market Studies, vol. 49, no 1,‎ , p. 43-60
  • (en) Jolyon Howorth, « The EU as a Global Actor: Grand Strategy for a Global Grand Bargain? », Journal of Common Market Studies, vol. 49, no 3,‎ , p. 455-474
  • (en) Ian Manners, « Normative power Europe: a contradiction in terms », Journal of Common Market Studies, vol. 40, no 2,‎ , p. 235-258
  • (en) Michael Smith, « A liberal grand strategy in a realist world? Power, purpose and the EU's changing global role », Journal of European Public Pplicy, vol. 18, no 2,‎ , p. 144-163
  • (en) Martijn L. P. Groenleer et Louise G. Van Schaik, « United We Stand? The European Union's International Actorness in the Cases of the International Criminal Court and the Kyoto Protocol », Journal of Common Market Studies, vol. 45, no 5,‎ , p. 969-998
  • Olivier Costa et Nathalie Brack, Le fonctionnement de l'Union européenne, Bruxelles, Université libre de Bruxelles, , 2e éd., 379 p. (ISBN 978-2-8004-1547-5)
  • Catherine Wihtol de Wenden, « L'Union européenne et la protection des travailleurs migrants et des réfugiés », dans Anne-Sophie Millet-Devalle (dir.) et al., L'Union européenne et la protection des migrants et réfugiés, Nice, A. Pedone,
  • Georges-Henri Soutou, « Chapitre IV. L'Europe et le monde », dans L'Europe de 1815 à nos jours, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio », (lire en ligne)

Compléments[modifier]

Lectures approfondies[modifier]

  • "Penser l'Europe", Edgar Morin, Paris, Folio/Gallimard, 1990 (1re édition 1987).
  • "L'Europe des Européens", Henri Mendras, Paris, Folio/Gallimard, 1997.
  • The United States Of Europe: The New Superpower and the End of American Supremacy, T.R. Reid ()
  • The Next Superpower? : The Rise of Europe and Its Challenge to the United States par Rockwell, A. Schnabel, Francis X. Rocca ()
  • Europe and the superpowers;: Perceptions of European international politics, Robert S Jordan
  • Europe: Superstate or Superpower? Un article issu du World Policy Journal [HTML] par Martin Walker ()
  • Superpower Struggles : Mighty America, Faltering Europe, Rising Asia, John Redwood ()
  • From Civilian Power to Superpower: The International Identity of the European Union, Richard G. Whitman ()
  • The European Dream, Jeremy Rifkin ()
  • Allies at Odds : The United States and the European Union, Thomas Mowle ()
  • The European Dream: How Europe's Vision of the Future Is Quietly Eclipsing the American Dream, Jeremy Rifkin (Jeremy P. Tarcher, 2004)
  • Perpetual Power: Why Europe Will Run the 21st Century, Mark Leonard
  • Pays émergents, quelles leçons pour l'Europe ?, Politique, revue de débats, Bruxelles, n°58, .

Articles connexes[modifier]

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