Affaire Philippine
Meurtre de Philippine Le Noir de Carlan | |
Nature du crime | Meurtre |
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Pays de lieu du crime | France |
Ville | Paris |
Date du crime | |
Nombre de victimes | 1 (Philippine Le Noir de Carlan) |
Jugement | |
Statut | |
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L'affaire Philippine est une affaire criminelle française ayant débuté en . Elle concerne le viol puis le meurtre de Philippine Le Noir de Carlan, âgée de 19 ans, dont le cadavre est découvert dans le bois de Boulogne le . Interpellé en Suisse le , le principal suspect est en cours d'extradition pour une éventuelle mis en examen pour viol suivi de meurtre.
L'affaire suscite de nombreuses réactions médiatiques et politiques, notamment avec le questionnement sur le suivi des personnes condamnées pour viol, l'expulsion des personnes soumises à une OQTF, les critères juridiques permettant au juge de prolonger la rétention administrative d'un étranger en situation irrégulière et la « double peine ».
Biographie de Philippine Le Noir de Carlan[modifier]
Philippine Le Noir de Carlan est née le dans une famille nombreuse catholique aisée. Sa mère est professeure de mathématiques et son père physicien pour le commissariat à l’énergie atomique. Elle a effectué sa scolarité dans un lycée catholique privé avant d'entamer une licence d’économie et d’ingénierie financière à l'université Paris Dauphine. Elle était cheftaine scout, pratiquait l'équitation et étudiait le latin[1]. Catholique, elle fréquentait régulièrement l’église de Saint-Pierre-du-Lac où elle a rencontré son fiancé[2]. Elle vivait dans le 16e arrondissement de Paris dans un appartement boulevard Lannes[3] à coté de l'université et retournait dans sa famille à Montigny-le-Bretonneux[4].
Faits[modifier]
Après son déjeuner à la cantine de l'université Paris Dauphine, Philippine Le Noir de Carlan devait se rendre dans les Yvelines chez ses parents. D’après l’avis de recherche, elle est vue une dernière fois à 14 h. Ne la voyant pas arriver, ses proches tentent de la joindre. Le soir même, vers 23 h, une proche de Philippine se rend au commissariat du 16e arrondissement de Paris. Une procédure pour disparition inquiétante est ouverte. Les proches tentent alors une géolocalisation du téléphone portable qui borne dans la zone du bois de Boulogne[réf. nécessaire].
Une proche de Philippine contacte Priscillia Routier-Trillard, fondatrice de l’application The Sorority, qui active une alarme pour signaler un danger et se charge de relayer un avis de recherche auprès du réseau de l'application. La fondatrice estime auprès du Parisien qu’« entre notre application, nos réseaux sociaux et les e-mails, 300 000 personnes ont reçu l’avis de recherche. Avec les partages, on a touché près d’un million d’internautes »[5],[6].
À l’appel de la famille, une cinquantaine de personnes se mobilisent et organisent une battue au bois de Boulogne à 15 h 15. Ils retrouvent le téléphone portable de l’étudiante puis à environ 20 mètres du lieu de découverte de l’appareil, derrière un monticule, des policiers distinguent des formes anormales. Le corps de Philippine est retrouvé partiellement enterré. Un périmètre de sécurité est mis en place. Les enquêteurs et les experts scientifiques tentent de relever sur place un maximum d’indices[7].
Les médecins légistes concluent à une mort par asphyxie sans strangulation[8].
Les obsèques sont célébrées le dans la cathédrale Saint-Louis de Versailles[9], par l'abbé Pierre-Hervé Grosjean[10]. Environ 1 800 personnes sont présentes à l'église et 1 000 sur le parvis[11].
Enquête et arrestation[modifier]
Le , Taha O., 22 ans, est interpellé à Genève, en Suisse. D’après les premiers éléments de l’enquête, son ADN aurait été retrouvé sur les lieux du crime[12],[13].
Casier judiciaire[modifier]
Il a déjà été condamné pour un viol commis en 2019 dans un bois de Taverny, dans le Val-d'Oise[13] à sept années de prison (réduite à cinq avec les remises de peine). Il est libéré le et placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz. Il est alors sous obligation de quitter le territoire français (OQTF). Le dernier, un juge des libertés et de la détention valide sa sortie du centre de rétention. Cette libération est assortie d'une obligation de pointage pour qu'il ne tente pas de se soustraire à la surveillance de l'administration et à l'exécution de son renvoi du territoire. Le jeune homme est assigné à résidence dans un hôtel de l'Yonne, mais ne s'y présentera jamais. Le , le Maroc fait « parvenir l'autorisation d'expulsion » aux autorités françaises. Deux semaines plus tard, le , il est inscrit au fichier des personnes recherchées, car il ne respecte pas son obligation de pointer. L'agression de Philippine survient le lendemain, le [14].
Suite au meurtre de Philippine, la première victime de Taha O. adresse une lettre à l’AFP pour demander le lancement d’une commission d’enquête sur la récidive des crimes sexuels[15].
Information judiciaire et extradition[modifier]
Le , Taha O., 22 ans, est interpellé à Genève, en Suisse. Par conséquent le juge d'instruction ouvre une information judiciaire portant notamment sur les infractions de meurtre précédé, accompagné ou suivi d’un autre crime, viol, vol et escroquerie, le tout en état de récidive légale. Le ministère public précise que « les autorités judiciaires françaises vont adresser une demande d’extradition aux autorités judiciaires suisses afin de se voir remettre l’intéressé le plus rapidement possible »[16]. La Suisse n’étant pas membre de l’Union européenne, la simplicité du mandat d’arrêt européen ne joue pas dans ce cas précis, une demande d’extradition qui respecte les exigences du droit suisse doit être formulée[17].
Hommages[modifier]
Le , la communauté universitaire dauphinoise se réunit en nombre pour rendre hommage à Philippine Le Noir de Carlan, en observant une minute de silence en sa mémoire. Le président de l'université, El-Mouhoub Mouhoud, exprime tout son soutien à sa famille, ses proches et ses camarades[18].
La députée Union des droites pour la République Hanane Mansouri organise un rassemblement en hommage à Philippine devant le palais de justice de Vienne en Isère. Un rassemblement perturbé par un groupe de militants avec des profils divers (enseignants, candidats à la députation, militants des droits humains, psychologue spécialisé dans l'enfance ou encore assistant parlementaire….) [19] venus dénoncer « la récupération politique » en scandant le chant «Siamo Tutti Antifascisti»[20]. La polémique relayée par des médias nationaux et sur les réseaux sociaux prend une tournure judiciaire : trois personnes, citoyens ou membre du Nouveau Front populaire, sont la cible de cyberharcèlement et déposent plainte au commissariat[21][22].
Réactions politiques[modifier]
Le , Emmanuel Macron, en déplacement à Montréal exprime « l’émotion de toute la Nation » tout en dénonçant un « crime odieux et atroce », et convient qu’il fallait « chaque jour mieux protéger les Français »[23].
De nombreuses réactions politiques s’accumulent au lendemain de l’arrestation d’un homme de 22 ans, critiquant la chaîne pénale tandis que plusieurs spécialistes[Lesquels ?] estiment que les outils législatifs en vigueur sont suffisants[24].
Dans une tribune collective, des élus d’Union Capitale, le groupe d’opposition à la mairie de Paris, appellent à prendre des mesures concrètes pour sécuriser les bois parisiens, comme la mise en place de brigades spécifiques composées de policiers[25], tandis que Jérémy Redler, maire du 16e arrondissement de Paris, souhaite « la création d'une brigade de police municipale dédiée et armée pour faire face à la dangerosité des individus qui peuvent s'y trouver »[26].
Réactions dans les médias[modifier]
Le Syndicat de la magistrature à travers un communiqué du 26 septembre 2024 dénonce la focalisation du débat sur les questions de l'immigration, et « l’activation d'une rhétorique xénophobe » ainsi que des confusions « démagogiques et dangereuses » entre la non éxécution d'une peine et le passage à l'acte, alors que ces questions nécéssitent la prévention par la société dans son entier des féminicides quelle que soit la nationalités des coupables[27].
Le Collectif Némésis, considéré ou catalogué généralement d'extrême-droite, appelle lui à une manifestation notamment contre les violences faites aux femmes ainsi que contre l'immigration jugée, selon ce collectif, incontrôlée en France. Selon le journal d'extrême droite Frontières, l'extrême gauche fait preuve de complaisance dans cette affaire notamment vis a vis de l'accusé au détriment de la victime[28]
Selon le journal L'Humanité qui a couvert la manifestation du 29 septembre 2024 organisée par Némésis en hommage à la victime, dénonce le « racisme décomplexé des manifestants »[29]. Enfin, l'avocate de la défense dans cette affaire déplore, quant à elle, la récupération politique de l'affaire[30].
Références[modifier]
- ↑ « Notre cœur est transpercé » : aux obsèques de Philippine, l’hommage à une jeune femme « lumineuse », sur Le Point, (consulté le 30 septembre 2024)
- ↑ « Meurtre de Philippine : brillante élève, "toujours prête à aider", "réservée"… ses proches lui rendent hommage », sur ladepeche.fr (consulté le 30 septembre 2024)
- ↑ « Meurtre de Philippine : "Très bosseuse", catholique, proche de la nature… qui était l’étudiante de 19 ans retrouvée morte au bois de Boulogne ? », sur ladepeche.fr (consulté le 30 septembre 2024)
- ↑ « «Elle était brillante» : qui était Philippine, 19 ans, retrouvée morte dans le bois de Boulogne ? », sur Le Figaro, (consulté le 30 septembre 2024)
- ↑ « VIDEO. Affaire Philippine : « The Sorority » : quelle est cette application qui peut sauver la vie des femmes en danger ? », sur SudOuest.fr, (consulté le 29 septembre 2024).
- ↑ Romain Blanchard, « Étudiante retrouvée morte à Paris : qu’est-ce que The Sorority, l’application qui a donné l’alerte ? », sur Ouest-France.fr, (consulté le 29 septembre 2024).
- ↑ Par Denis Courtine et Elie Julien Le 22 septembre 2024 à 11h18 et Modifié Le 23 Septembre 2024 À 09h07, « Cadavre enterré dans le Bois de Boulogne : Philippine, une étudiante de 19 ans, a été identifiée », sur leparisien.fr, (consulté le 29 septembre 2024).
- ↑ « Corps de Philippine découvert enterré dans le Bois de Boulogne : la jeune fille serait morte asphyxiée », sur lindependant.fr (consulté le 29 septembre 2024).
- ↑ « Obsèques de Philippine : la peine et la lumière », sur lejdd.fr, (consulté le 29 septembre 2024).
- ↑ « Obsèques de Philippine : le poignant sermon de l'abbé Grosjean à la cathédrale de Versailles », sur lejdd.fr, (consulté le 29 septembre 2024)
- ↑ « « Nous sommes là pour pleurer, prier »: 2800 personnes réunies à Versailles pour les obsèques de Philippine », sur Le Figaro, (consulté le 29 septembre 2024).
- ↑ « Mort de Philippine, étudiante à Paris : un homme interpellé à la frontière suisse », sur actu.fr, (consulté le 29 septembre 2024).
- ↑ 13,0 et 13,1 Elodie Duras, « Taha Oualidat, meurtrier présumé de Philippine », sur 75 Secondes, (consulté le 29 septembre 2024).
- ↑ « Meurtre de Philippine : une information judiciaire ouverte pour homicide et viol », sur Le Point, (consulté le 29 septembre 2024).
- ↑ Par Le Parisien avec AFP Le 29 septembre 2024 à 19h01 et Modifié Le 29 Septembre 2024 À 21h07, « « J’ai tout fait pour que ce qui m’est arrivé ne se répète pas » : la bouleversante lettre de la première victime de Taha O. », sur leparisien.fr, (consulté le 30 septembre 2024)
- ↑ L. P. avec AFP, « Mort de Philippine : après l’arrestation du suspect, une information judiciaire ouverte pour meurtre et viol », sur La Voix du Nord, (consulté le 29 septembre 2024).
- ↑ « Meurtre de Philippine : pourquoi l’extradition du suspect pourrait prendre plusieurs mois », sur Le Figaro, (consulté le 1er octobre 2024)
- ↑ « Décès de Philippine Le Noir de Carlan », sur Dauphine-PSL Paris (consulté le 29 septembre 2024).
- ↑ « Affaire Philippine : «Cracher sur les victimes et leur famille, une stratégie de communication comme une autre pour l’extrême gauche» », sur Le Figaro, (consulté le 1er octobre 2024)
- ↑ « Chant antifasciste, minute de silence non respectée : un «hommage à Philippine» conspué par des militants », sur Le Figaro, (consulté le 1er octobre 2024)
- ↑ « Tensions et cyberharcèlement après l'hommage à Philippine à Vienne - France Bleu », sur ici par France Bleu et France 3, (consulté le 1er octobre 2024)
- ↑ « Isère. Polémique autour de l’hommage à Philippine : le maire de Vienne réagit », sur www.ledauphine.com (consulté le 1er octobre 2024)
- ↑ Ouest-France, « Meurtre de Philippine : Macron exprime « l’émotion de toute la Nation » devant ce « crime odieux » », sur Ouest-France.fr, (consulté le 29 septembre 2024).
- ↑ Ludovic Séré et Rachid Laïreche, « Meurtre de Philippine : un drame, un suspect et des polémiques », sur Libération (consulté le 29 septembre 2024).
- ↑ «Après le meurtre de Philippine, la ville de Paris doit assumer la sécurité des bois», sur Le Figaro, (consulté le 30 septembre 2024).
- ↑ « Après le meurtre de Philippine, le sempiternel défi de la sécurisation du bois de Boulogne », sur Le Figaro, (consulté le 30 septembre 2024).
- ↑ « Meurtre de Philippine par un OQTF : le Syndicat de la magistrature dénonce une «surenchère xénophobe» », sur lejdd.fr, (consulté le 30 septembre 2024)
- ↑ « Frontières - Des militants d’extrême gauche arrachent des affiches rendant hommage à Philippine », sur www.frontieresmedia.fr (consulté le 30 septembre 2024)
- ↑ « Meurtre de Philippine : « J’aimerais bien qu’on aille en Algérie violer. » Ce que l'on a entendu lors du rassemblement du collectif identitaire Némésis - L'Humanité », sur https://www.humanite.fr, (consulté le 30 septembre 2024)
- ↑ « Meurtre de Philippine: l'avocate du principal suspect dénonce la récupération politique du drame », sur BFMTV (consulté le 30 septembre 2024)
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