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Union compagnonnique

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Erreur Lua dans Module:Wikidata à la ligne 118 : attempt to index field 'wikibase' (a nil value). L’Union compagnonnique des compagnons du tour de France des devoirs unis, qui fêtait son centenaire en 1989, est la première tentative aboutie de rassemblement, en un même mouvement, des sociétés de Compagnons et des Devoirs que des différends avaient si longtemps séparées et dont les luttes fratricides avaient terni l’appartenance au même idéal. Elle a voulu inscrire sa philosophie d’unité dans son appellation.

Historique[modifier]

Une première Société de Compagnons fut fondée à Lyon en 1842 par quelques Compagnons retirés des rites de Maître-Jacques et Soubise. Après en avoir jeté les bases, ils lui donnèrent le titre de Société des Compagnons des Devoirs réunis. Cette Société ne fut reconnue officiellement qu'en 1844, mais l'autorité exigea que le nom de Compagnon soit remplacé par le titre : des Amis de l'Industrie. Sur l'initiative d'un groupe de Compagnons retirés appartenant aux trois rites, fut créée en 1864, la Société des Compagnons de tous les Devoirs réunis. Grâce à la loi Ollivier qui abrogeait la loi Le Chapelier, elle devint la 170e Société de secours mutuels du Rhône.

Après sa constitution, cette Société dont les membres étaient nombreux, fut appelée à statuer sur la demande de fusion offerte par la 123e Société des Amis de l'Industrie. Malgré les instances d'un certain nombre de Compagnons, cette demande fut rejetée pour la raison que cette dernière Société a été constituée avec des Compagnons, enfants de Salomon. Cette société de tous les Devoirs réunis se constitua dans une assemblée qui eut lieu le , à la suite d'un rapport très étendu fait par le rapporteur de la commission.

L'article premier des statuts de cette association est ainsi conçu : « Les Compagnons en se formant en société, comprenant toute l'importance et toute la grandeur de leurs devoirs et tous les services qu'ils peuvent rendre aux sociétés et en même temps à leurs frères malheureux, déclarent solennellement, sur la foi du serment qu'ils ont prononcé à leur réception de Compagnon, accepter dans toutes ses conséquences et obligations le présent règlement.
Ils déclarent également faire abnégation de tout sentiment personnel au profit de l'intérêt général, ne conserver ni animosité ni rancune les uns envers les autres pour des discussions ayant eu lieu dans le sein de la Société. Ils promettent de s'aider mutuellement chaque fois qu'ils le pourront même pour des affaires en dehors de la Société. En un mot de pratiquer les lois saintes et sacrées de la fraternité »

Pour fêter sa constitution, cette nouvelle Société des Devoirs réunis, organisa une grande fête à Lyon en 1865, fête à laquelle prirent part une grande partie des membres de la Société des Amis de l'Industrie. Une vaste salle avait été aménagée et transformée en musée compagnonnique où furent exposés les chefs-d'œuvre de trente cinq sociétés et corporations actives. C’est elle qui, voulant poursuivre l’œuvre d’Agricol Perdiguier, prit l’initiative d’un immense banquet réunissant tous les Compagnons, à la Rotonde à Paris le , auquel prirent part plus de cinq cents Compagnons de tous les Corps et de tous les Rites, parmi eux beaucoup de délégués d'un grand nombre de villes.

Un nouvel effort dé fusion des rites compagnonniques fut repris après la guerre de 1870. La fusion fut reprise en 1872 par la même société reconstituée, les compagnons arrivèrent à un commencement de réconciliation avec l'appui d'un grand nombre de Compagnons de l'activité de diverses corporations dans une assemblée générale où fut proclamée la fusion des trois rites aux applaudissements de plus de 300 Compagnons. Deux années plus tard, en 1874, fut organisé le premier Congrès compagnonnique, composé de Compagnons des trois rites

Ils avaient à leur tête un homme de volonté, d'une grande énergie et d'un rare désintéressement, Compagnon convaincu de la nécessité de la fusion des rites. Cet homme, ce caractère d'élite, était ancien Compagnon bourrelier-harnacheur du rite de Maître-Jacques ; le Compagnon Lucien Blanc, dit Provençal Le Résolu, continuateur de l'œuvre de Perdiguier, l'apôtre de la nouvelle doctrine compagnonnique qui fut plus tard président général de la Fédération et ensuite de l'Union compagnonnique. Ce Congrès de 1874 eut lieu les 1er, 2 et , les délégués qui s'y étaient rendus représentant vingt Sociétés de Compagnons retirés de diverses villes.

Constitution[modifier]

Une constitution fut adoptée :

  • Article premier. Au nom des trois fondateurs du Compagnonnage, les anciens Compagnons de tous les Devoirs Réunis du Tour de France se constituent en Société compagnonnique fédérative et promulguent la constitution suivante.
  • Art. 5. Le droit de préséance est entièrement aboli suivant l'acte de fusion fait en Chambre compagnonnique à Lyon le .
  • Art. 8. La Fédération n'a pas à s'immiscer dans les affaires des corps actifs, mais elle est toujours prête à donner aide à ceux de ces corps qui en auraient besoin et qui en feraient la demande.
  • Art. 9. La réception est la même pour toutes les Fédérations compagnonniques.

Le deuxième congrès eut lieu à Lyon, les 25, 26 et . Sur trente-cinq corporations en activité, trente-quatre représentaient le Tour de France par des pouvoirs réguliers et vingt-neuf délégués des villes formant la Fédération, y assistaient également munis de pouvoirs.

À la dernière séance du Congrès, le Président, le Compagnon Lucien Blanc, informe l'Assemblée qu'il va être procédé à une dernière lecture de la constitution révisée, dont les articles ont été discutés et approuvés par le Congrès, après quoi sera remplie la formalité du serment. Le secrétaire donne connaissance de la constitution, article par article ; cette lecture terminée, le président invite tous les délégués à se lever parés de leurs insignes pendant la prestation du serment. Au milieu du plus grand silence, le secrétaire lit la formule suivante : « Au nom des trois fondateurs des ordres compagnonniques, nous acceptons une reconnaissance générale et jurons de nous conformer à la constitution fédérale promulguée ce jour et promettons de faire tous nos efforts pour la répandre sur le Tour de France ».

Fait et approuvé en Congrès, le , ont signé les Compagnons :

  • Gaboriau, l'Espérance Le Saintonge, Compagnon cloutier Du Devoir, délégué des villes de Niort, Surgères, Saint-Maixent et des cloutiers de corps actif.
  • Soulier, l'Espérance l'Auvergnat, Compagnon chapelier Du Devoir, délégué de Marseille.
  • Millerioux, Berry l'Ami Du Devoir, Compagnon charron Du Devoir, délégué d'Angoulême.
  • Ratery, Mâconnais La Fierté Du Devoir, Compagnon cordonnier-bottier Du Devoir, délégué de Macon.
  • Serin, Chambéry La Douceur, Compagnon charron Du Devoir, délégué de corps actif.
  • Prades, l'Ami Du Tour De France, Compagnon menuisier Du Devoir De Liberté, délégué de corps actif.
  • Tracol, l'Ami Du Tour De France, Compagnon serrurier Du Devoir De Liberté délégué de corps actif.
  • Greuzard, Bourguignon Le Résolu, Compagnon forgeron Du Devoir, délégué de corps actif.
  • Joubert, Dauphiné L'Amitié, Compagnon boulanger Du Devoir, délégué de Vienne.
  • Bourgeat, Rosé D'Amour Le Bourguignon, Compagnon cordier Du Devoir, délégué de Chalon-sur-Saône.
  • Savariau, Lyonnais Va De Bon Cœur, Compagnon Passant charpentier, délégué de corps actif.
  • Mussault, Rancœur L'Angevin, Compagnon toilier Du Devoir, délégué d'Angers.
  • Escolle, Joli Cœur De Salernes, Compagnon Étranger tailleur-de-pierre, délégué de corps actif.
  • Veyret, Savoisien La Franchise, Compagnon cordonnier-bottier Du Devoir, délégué de corps actif.
  • Dumond, la Prudence De Privas, Compagnon Étranger tailleur-de-pierre, délégué de Toulouse.
  • Rochier, Bordelais Rancœur, Compagnon tanneur-corroyeur Du Devoir, délégué de corps actif.
  • Patricot, Beaujolais La Fidélité, Compagnon tonnelier-foudrier Du Devoir De Liberté, délégué de corps actif.
  • Devidal, La Victoire De Villefranche, Compagnon Étranger tailleur-de-pierre, délégué de Villefranche-sur-Saône.
  • Cayet, Francœur Le Bourguignon, Compagnon chapelier Du Devoir, délégué de corps actif.
  • Laurent, Lyonnais La Noble Conduite, Compagnon tisseur-ferrandinier Du Devoir, délégué de corps actif.
  • Coulon, Saintonge Le Couronné Du Devoir, Compagnon forgeron Du Devoir, délégué de La Roche-sur-Yon.
  • Deltreil, Quercy Le Bien Décidé, Compagnon maréchal-ferrant Du Devoir, délégué de corps actif.
  • Mégé, Saintonge Le Désir Du Devoir, Compagnon sabotier-formier Du Devoir, délégué de corps actif.
  • Bigot, Rennois Le Soutien Du Devoir, Compagnon bourrelier-harnacheur Du Devoir, délégué de corps actif.
  • Dallaire, Lyonnais Le Soutien Du Devoir, Compagnon bourrelier-harnacheur Du Devoir, délégué de Montpellier.
  • Mioland, Mâconnais La Vivacité, Compagnon boulanger Du Devoir, délégué du Mans.
  • Cotétidot, La Fidélité De Dijon, Compagnon Étranger tailleur-de-pierre, délégué de Dijon.
  • Collas, Bourguignon La Tendresse, Compagnon vitrier Du Devoir, délégué de Paris.
  • Bernel, Bugiste La Sagesse Couronnée, Compagnon menuisier, Du Devoir De Liberté délégué d'Agen.
  • Frize, Va De Bon Cœur De Beaurepaire, Compagnon Passant plâtrier, délégué de corps actif.

Ce fut enfin à Paris en 1889, les 3, 4, 5, 6 et , qu'eut lieu le quatrième Congrès des Compagnons du Tour de France ; quarante neuf délégués de l'activité des trois rites représentaient vingt-quatre corporations, et trente-six les chambres fédérales. Ces délégués avaient pour mission de statuer sur un projet présenté par vingt-quatre corps actifs présents sur la formation d'une Union Compagnonnique des Devoirs réunis.

Après la remise des pouvoirs de l'Administration fédérale et la reconnaissance des pouvoirs de chaque délégué le Congrès vota pour désigner son bureau : le Compagnon L. Blanc fut élu président, par soixante-quatre voix sur soixante-dix-sept votants. De par les résolutions du Congrès, le nom de Fédération Compagnonnique fut remplacé par celui d'Union Compagnonnique. Un nouveau rituel fut créé pour que les réceptions fussent faites en commun ; des règlements établis pour la Mutualité générale et la Caisse de retraite, ensuite un vœu fut émis pour la création dans chaque Société compagnonnique d'une Société protectrice des apprentis.

Tout cela ne s’est pas fait sans mal, et l’énumération de tous les congrès nécessaires pour parachever cette œuvre serait fastidieuse. Mais qu’importe, une longue route, faite d’esprit d’entreprise et de volonté unitaire s’ouvrait désormais à l’Union Compagnonnique.

Les Première et Seconde Guerres mondiales ne l’épargnèrent pas. Ces épreuves furent surmontées, et l’Union, si elle ne prétend pas être la seule héritière des idées d’Agricol Perdiguier, tire sa fierté d’être la descendante directe de ceux qui, les premiers, ont accueilli le message de cet illustre précurseur.

Fonctionnement[modifier]

L’Union Compagnonnique dont le siège national est à Versailles, dans la Maison des Musiciens Italiens, est un organisme confédéral dont le fonctionnement est analogue à celui des autres mouvements avec cependant des caractéristiques propres :

  • La nature des professions représentées : métiers du bâtiment, métiers de bouche mais aussi nombre de métiers d’art, métiers du cuir et bien d’autres encore. Un système de formation très personnalisé avec bien sûr des cours collectifs organisés par les cayennes, des colloques organisés par les responsables de métiers, mais l’élément essentiel est le dialogue permanent entre compagnon et jeune.
  • L’Union Compagnonnique accueille les jeunes à partir de 18 ans, ayant un CAP minimum, après une période d’observation et de formation il devient « Sociétaire » et après la réalisation d’un premier travail il est « Aspirant ».
  • Pour devenir Compagnon, le professionnel qu'il soit homme ou femme doit être âgé de moins de 37 ans et réaliser une œuvre d’un très bon niveau technique. En effet même si traditionnellement le Compagnonnage était réservé aux hommes, depuis l'assemblée générale de il a été décidé d'admettre les femmes, c'est le résultat d'un long processus initié lors du Congrès de Fougères en août 2005 qui a trouvé son dénouement en .
  • Les maisons qui accueillent les Jeunes et dynamisent le réseau local des adhérents s’appellent des « Cayennes », elles sont dirigées par un Président. Une « Mère » ou une « Dame-hôtesse » s’occupe de l’accueil et de l’hébergement des jeunes.
  • Quelques sections locales gèrent un musée, un des plus importants est celui de Nantes : le Manoir de la Hautière, la Section de Paris en gère un dans le quartier des Halles.
  • Du point de vue structurel l’Union Compagnonnique compte 24 sections locales en France et en Suisse.
  • Les dernières créations: la Section de Bordeaux en 2000, la Section de Dambach-la-Ville en 2009 ainsi que la Section de Bondues en 2022.

Voir aussi[modifier]

Articles connexes[modifier]

Liens externes[modifier]

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