Hold-up (film, 2020)
Réalisation |
Pierre Barnérias Nicolas Réoutsky Christophe Cossé |
---|---|
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Tprod, Tomawak |
Pays d’origine |
![]() |
Genre | Documentaire |
Durée | 163 min |
Sortie | 2020 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Hold-Up : Retour sur un chaos est un film documentaire indépendant conspirationniste français sorti le . Il a été produit par Pierre Barnérias, Nicolas Réoutsky et Christophe Cossé et dure 2 h 43 min. Il met en avant un choix de controverses autour de la pandémie de Covid-19 : masques, confinement, traitements, hydroxychloroquine, etc. pour développer dans une seconde partie l'hypothèse d'une « manipulation mondiale »[1],[2].
Tout en étant partagé de nombreuses fois sur les réseaux sociaux de manière virale, son aspect conspirationniste[3]'[4] est néanmoins critiqué par de multiples médias et universitaires, du fait des nombreuses fake news qu'il contient.
Synopsis[modifier]
Le film s'en prend à la gestion sanitaire et politique de la pandémie de Covid-19 mondialement et tout particulièrement en France[2], puis selon CheckNews « finit par évoquer, dans la plus grande confusion, une conspiration mondiale ». La thèse principale est que le Forum économique mondial se sert de la Covid-19, dont le virus SARS-CoV-2 aurait été fabriqué par l’homme, dans le cadre d’un plan global appelé Great Reset, pour soumettre l'humanité[2].
Fiche technique[modifier]
- Titre : Hold-up : Retour sur un chaos
- Réalisation : Pierre Barnérias, Nicolas Réoutsky et Christophe Cossé
- Société de production : Tprod, Tomawak[5]
- Pays d'origine : France
- Format :
- Genre : Documentaire
- Durée : 163 min
- Date de sortie : 11 novembre 2020
Intervenants[modifier]
Trente-sept intervenants sont interviewés dans le documentaire[2],[6] :
- Carlo Alberto Brusa : avocat, créateur de l’association Réaction 19, une des figures de la résistance autoproclamée à la "dictature sanitaire[7].
- Xavier Azalbert : directeur de la publication du site France-Soir
- Miguel Barthéléry : docteur en médecine moléculaire
- Ariane Bilheran : psychologue clinicienne, docteur en psychopathologie spécialiste des pathologies du pouvoir, déjà repérée pour avoir diffusée des fakes news[8]
- Édouard Broussalian : médecin généraliste et homéopathe
- Valérie Bugault : docteur en droit privé
- Régis de Castelnau : avocat
- Luigi Cavanna : directeur du service oncologie de l'hôpital de Piacenza
- Nathalie Derivaux : sage-femme
- Philippe Douste-Blazy : professeur de médecine en immunologie, cardiologue et ancien ministre de la Santé.
- Jean-Bernard Fourtillan : professeur et expert en pharmacologie et toxicologie, militant anti-vaccin[9] et poursuivi par ailleurs pour essais médicaux clandestins[10]
- Florian Gomet : coureur hygiéniste[11]
- Violaine Guérin : endocrinologue et gynécologue, co-fondatrice du collectif laissons les médecins prescrire
- Michel Granarolo : pharmacien
- Alexandra Henrion-Caude : généticienne, ancienne directrice de recherche à l'INSERM, reconnue pour ses prises de positions complotistes[12]
- Michael Levitt : biophysicien, chimiste et prix Nobel de chimie
- Jean-Dominique Michel : blogueur, expert autoproclamé aux prises de positions complotistes [13]
- Luc Montagnier : biologiste virologue, prix Nobel de médecine, désavoué depuis le début des années 2000 par la communauté scientifiques pour ses prises de positions complotistes sur le SIDA ou les vaccins
- Monique Pinçon-Charlot : sociologue
- Christian Perronne : professeur de médecine, écarté de la fédération française contre les maladies vectorielles à tiques pour ses prises de position complotistes[14]
- David Pliquet : ingénieur et chef d’entreprise spécialisée dans le numérique
- Serge Rader : ancien pharmacien, militant anti-vaccin
- Gonzague Retournay : cardiologue
- Astrid Stuckelberger : docteur en pharmacie et professeur universitaire
- Laurent Toubiana : épidémiologiste, chef de file des "rassuristes" niant l'existence d'une seconde vague de l'épidémie[15]
- Pascal Trotta : homéopathe, radiologue et nutritionniste
- Silvano Trotta : youtubeur complotiste[16]
- Claude Veres : dermatologue
- Olivier Vuillemin : expert autoproclamé en fraude scientifique et en métrologie de la santé
- Martine Wonner : médecin psychiatre et députée, co-fondatrice du collectif laissons les médecins prescrire
- Michael Yeadon : ancien directeur de la recherche chez Pfizer
Désolidarisations[modifier]
Selon Philippe Douste-Blazy, Hold Up lui a été « présenté comme un documentaire sur l'épidémie de Covid-19 », et n'ayant pas vu le documentaire, il affirme s'en désolidariser s'il comporte « le moindre caractère complotiste », ajoutant que « la crise sanitaire que nous traversons est suffisamment grave pour ne pas ajouter de la confusion aux moments douloureux que nous vivons. »[17]. Scandalisé, il demande finalement à être retiré du documentaire[18]. Monique Pinçon-Charlot demande également à être retirée et évoque une « instrumentalisation » de ses propos qui ont selon elle été tronqués, dénonçant « un montage choc au service de l'émotion et de la colère ». La sociologue présente publiquement ses excuses pour avoir employé « le terme inapproprié d’holocauste »[19].
Production et diffusion[modifier]
Financement[modifier]
Ulule[modifier]
Du [20] au , le film a été financé par une campagne de financement sur Ulule à hauteur de 182 970 €. L’équipe de production a perçu 169 138 €, étant donné que Ulule prélève 10 % de commission de la somme récoltée[21]. Le projet promet de diffuser librement le film une fois l’équilibre financier établi[21].
Le 11 novembre, Alexandre Boucherot, fondateur de Ulule, déclare sur Twitter : « Le projet a été pitché le 11 août sur la plateforme. Il s'est lancé le 17 août. Très vite on s'est rendus compte qu'il débordait du cadre initial supposé (le pluralisme des voix) pour devenir un étendard de thèses complotistes très éloignées de ce que l'on défend sur Ulule ». Il ajoute qu'il souhaite via Ulule ne fournir aucune publicité et que les 10 % de commission seront reversés à une « association de défense de l'information »[22],[23].
Tipeee[modifier]
Un second financement lancé le [24] sur la plateforme Tipeee génère des promesses de soutiens jamais vues sur celle-ci, arrivant dès le 13 novembre à plus de 120 000 € par mois. Le projet n'est pas encore validé par la plateforme à cette date[1],[20],[25],[26].
Diffusion[modifier]
Le , le film est diffusé en avant-première à ses co-financeurs, sur Vimeo[6],[27]. Le film sort officiellement le en vidéo à la demande sur Vimeo[21],[17],[6] et est supprimé un jour plus tard par Vimeo[20]. Dailymotion choisit également de supprimer le film de sa plateforme[23],[24]. Ensuite, le projet diffuse librement le film sur une plateforme alternative[20].
Affiche du film[modifier]
L’affiche représente un homme et une femme portant des masques de protection avec des pics de virus qui en dépassent. Les deux personnes présentées comme aveuglés, avec les logos de l’Agence France-Presse, CNews, BFM TV et TF1 à la place de chaque œil[28],[29].
Sur CNews, Pascal Praud présente le producteur du documentaire, Christophe Cossé, comme l'inventeur de La Carte aux trésors, sur France 3 et de « Thanatos, l'ultime passage », « première enquête cinématographique sur l’au-delà »[21]. Après l'interview du réalisateur sur CNews, l’affiche du film, qui montre un homme et une femme masqués des logos de l’AFP, CNews, TF1 et BFMTV à la place des yeux, est changé, et CNews est remplacée par son concurrent LCI[21].
Réception[modifier]
Réception positive[modifier]
Sophie Marceau, Carla Bruni[30], Maxime Nicolle, Juliette Binoche[29], Booba[1] et Le Parisien ont partagé le film sur les réseaux sociaux, ce qui a produit des réactions mitigées[31],[32].
Le site France-Soir, considéré comme complotiste par Conspiracy Watch[21], et dirigé par Xavier Azalbert, soutient largement le film et lui donne une audience importante[33]. Le média affirme que la campagne de communication du film a été censurée par Facebook[34].
Sur France 5 dans l'émission C à Vous, Alain Finkielkraut dénonce la folie moderne de la rationalité[35].
Le 13 novembre, le chanteur Christophe Willem dénonce la censure du documentaire au nom de la liberté d'expression[36].
Sur BFMTV, Marine Le Pen affirme ne pas croire aux conclusions de ce documentaire mais invite les gens à se faire leur propre opinion[37].
Réception négative[modifier]
La présidente déléguée des députés LREM Coralie Dubost dénonce un documentaire que les députés Laetitia Avia et Mounir Mahjoubi qualifient de « fake news », le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, de documentaire « délirant », et Olivier Becht, de « déni de la réalité »[38].
Pour Quotidien qui dénonce le documentaire, une pandémie reste le sujet parfait pour les complotistes[39].
Sur LCI, Olivier Mazerolle parle d'une « insulte pour les médecins réanimateurs qui se battent constamment pour vaincre la mort »[40].
Le Progrès analyse la polémique créée par ce film, en mentionnant ses incohérences et ses mensonges[41].
Pour Touche pas à mon poste, le documentaire est une entreprise commerciale[42].
Sur LCI, le généticien Axel Kahn affligé par le documentaire s'interroge: "Qu’avons-nous manqué ?"[43].
Critiques[modifier]
Analyses[modifier]
Pour Tristan Mendès France, maître de conférences à l'université de Paris, spécialiste des cultures numériques et membre de l'Observatoire du conspirationnisme, « c'est essentiellement un documentaire complotiste qui explique, pour faire court, qu'il y aurait une sorte de complot des élites mondiales contre le peuple français et les peuples de différents pays. Toute la tonalité du documentaire repose sur un cumul de théories complotistes — majoritairement invalidées — qui cherchent à créer une sorte de confusion dans les esprits en cherchant à remettre en cause l'expertise, les paroles d'autorité, le consensus scientifique autour de cette séquence du coronavirus ». Selon lui, Hold-up reprend « les ingrédients classiques de toutes les productions complotistes qui ont fait surface en ligne ces derniers mois » et utilise la technique du « millefeuille argumentatif » qui nécessite un long travail à démonter, alors que dans l'intervalle la vidéo aura été vue des millions de fois, et aura eu le temps de générer le doute. Hold-up mélange des personnalités connues qui « se font avoir » tel l'ancien ministre Philippe Douste-Blazy avec « des complotistes totalement délirants »[44].
D’après Libération, le film avance des théories conspirationnistes[2],[45].
Valeurs actuelles relève également plusieurs séquences complotistes, telle une « source de l’Autorité de sûreté nucléaire » pour qui le virus aurait été « fabriqué » ou que l’Institut Pasteur serait à l’origine de l’épidémie[28].
Le Monde reconnaît que le récit « prospère sur plusieurs controverses bien réelles autour de la pandémie », mais explique qu'il « multiplie les affirmations approximatives, voire complètement fausses », dont la remise en cause hâtive du confinement, l’accusation infondée contre le docteur Fauci sur l’hydroxychloroquine et le SRAS, un imaginaire pic de mortalité après le « Lancetgate », l’intox du Rivotril et de l’euthanasie des personnes âgées, l’exemple enjolivé de la Suède, une fausse information sur des « camps d’internement » Covid au Canada, et un prétendu test pour détecter le Covid-19 dès 2015[46].
Plusieurs services de vérification des faits tentent de démystifier les arguments délayés dans le documentaire[46]. Ils affirment que les auteurs du documentaire visent le partage rapide et viral sur internet, car vérifier son contenu prendra des heures de travail, et de telles publications arriveraient trop tard[44].
Pour l'historienne Marie Peltier, ce film cherche à instiller le doute, à utiliser toutes les incohérences et contradictions dans la gestion de la crise sanitaire pour offrir une lecture trompeuse qui serait la preuve que l'on nous ment, tout en prétendant apporter la vérité[47].
Pour Philippe Aldrin, professeur de sociologie politique à Sciences Po Aix, la viralité du documentaire s'explique par son utilisation des techniques classiques des théories du complot[48].
Pour Lise Lohez, journaliste CNews, ce reportage « remet en cause « l'apparition » du virus à Wuhan et affirme que le nombre de cas de Covid est surestimé. »[49].
Sur les intervenants[modifier]
Le collectif Fédération Covid-19, qui lutte contre la désinformation sur la pandémie, souligne que beaucoup des personnes interrogées sont controversées, comme Michael Levitt, qui annonçait « en février 2020 que l’épidémie était terminée alors que la Chine avait déjà plus de 2 660 morts », Martine Wonner, qui affirme que le masque est inutile contrairement aux recommandations de l’OMS et le consensus scientifique ou Christian Perronne, démis de ses fonctions de président du conseil scientifique de la Fédération française contre les Maladies vectorielles à tiques à cause de thèses complotistes sur l’épidémie[21].
Dans un article du site Arrêt sur images, Paul Aveline rappelle que le réalisateur du documentaire, qualifié de « monstruosité », animait une chaîne YouTube spécialisée sur les expériences de mort imminente, avant de se consacrer à la Covid-19[50]. Toujours sur Arrêt sur Images, Daniel Schneidermann critique l'intervention de Monique Pinçon-Charlot, qui défend la thèse d'un complot tendant à une « tentative d'holocauste des pauvres par les riches »[51].
Vérification des faits[modifier]
Prétendue inutilité du confinement[modifier]
Au sujet de la France[modifier]
Le Monde remarque une mauvaise compréhension des données utilisées dans le documentaire pour appuyer le propos du narrateur pour le cas de la France. Le document met en doute l'utilité du confinement en remarquant un pic de mortalité par jour pendant la période du confinement. Cela s'explique par le décalage temporel dû à la période d'incubation du virus. Le journal remarque une chute du taux de reproduction du virus de 3 à 0,7 pendant le confinement[46].
Au sujet de la Suède[modifier]
Dans une logique argumentative anti-confinement, le documentaire avance le cas de la Suède. Le pays n'a jamais été confiné, et comptait pourtant 115 morts par jour au plus fort de la crise à mi-avril, contre 1483 en France. L'Agence France-Presse remarque cependant que, rapporté à la population des deux pays, les taux de mortalité sont proches malgré une densité de population près de cinq fois plus faible en Suède. Le Portugal, qui possède une population comparable à la Suède et qui a mis en place un confinement strict au printemps, a un taux de mortalité inférieur de deux fois à celui de la Suède[52].
Le journal Libération remarque que si toute la première vague est prise en compte, « la Suède comptait, en cumulé, davantage de morts que la France : au 18 juin, elle enregistrait ainsi 494 morts par million d’habitants, contre 442 par million d’habitants pour la France ». En plus de cela, il est faux de dire que la Suède n'a pas connu de confinement, car les autorités ont fermé les lycées et les universités, et ont interdit les visites dans les maisons de retraite et les rassemblements de plus de cinquante personnes[53].
Pic de mortalité supposé après le Lancetgate[modifier]
Le documentaire affirme qu'un pic de mortalité a eu lieu après que The Lancet a publié un article, ensuite rétracté, sur l'utilité prétendue de l'hydroxychloroquine, en citant Christian Perronne. Ce dernier a e effet déclaré : « on a vu un pic de mortalité pendant deux-trois semaines qui était l’effet Lancet, puisque les gens avaient arrêté de prescrire [de l'hydroxychloroquine] ». Le Monde ne remarque cependant aucun pic de mortalité dans les semaines qui suivent la publication du Lancet dans les pays qui utilisaient la chloroquine[46]. Les données sont confirmées par l'AFP[52].
Manipulation de l'information sur les « camps d'internement » canadiens[modifier]
Le Monde souligne l'utilisation d'une fausse information sur des prétendus camps d'internement au Canada. Le documentaire montre Randy Hillier, député canadien, demander : « Où ces camps seront-ils construits ? Combien de personnes seront-elles détenues ? Et pour quelles raisons ces personnes seraient-elles gardées dans des camps d’isolement ? ». Le débat traitait des « centres », c'est-à-dire généralement des chambres d'hôtel mises à disposition des personnes qui entrent sur le territoire canadien et n’ont pas d’autre endroit où effectuer leur isolement obligatoire de quatorze jours à leur arrivée sur le territoire[46].
Prétendu test anti-Covid breveté en 2015[modifier]
Le documentaire avance que la Covid aurait été connue par un groupe d'initiés dès 2015. L'ancien professeur de chimie Jean-Bernard Fourtillan, par ailleurs mis en cause dans une affaire d’essais cliniques douteux[54],[55], met en avant un prétendu brevet d'un test anti-Covid déposé dès 2015. Si le brevet, déposé par Richard A. Rothschild aux États-Unis le 13 octobre 2015, existe bien, l'historique du brevet permet de découvrir que la mention de Covid dans le brevet ne s'est faite qu'après une mise à jour du brevet en date du 17 mai 2020, appelée « System and Method for Testing for COVID-19 ». Le brevet initial ne faisait pas de mention d'un quelconque coronavirus[46].
Prétendue inutilité du port du masque et refus de l'OMS d'appeler à les porter[modifier]
Une intervenante, Astrid Stuckelberger, présentée comme docteur en médecine, affirme que « L’OMS ne dit pas que tout le monde doit mettre un masque ». C'est une fausse information selon plusieurs média qui ont vérifié les faits, l'OMS préconisant le port du masque pour le grand public à partir juin 2020. Claude Veres, une dermatologue, déclare que les masques chirurgicaux « ne sont pas très protecteurs » et que les masques en coton sont des « nids à microbes en quelques heures », théories réfutées par les experts : « les masques chirurgicaux permettent de limiter la diffusion du virus, surtout en protégeant les autres de nos propres postillons, selon plusieurs experts interrogés depuis mars. De nombreux autres spécialistes ont assuré que les masques dits « grand public » n'étaient pas dangereux pour la santé, quand ils étaient portés correctement »[53],[56],[57].
« Délation rémunérée » des médecins[modifier]
Le documentaire soutient que l’État a incité les médecins à signaler les cas contacts de leur patient, et apporte une « preuve » en montrant une capture d'écran d'un article du service de vérification des faits CheckNews de Libération. Ainsi, en mai, plusieurs sources indiquaient que les médecins généralistes gagneraient 2 € pour chaque cas contact supplémentaire, ainsi que 4 € si le médecin trouvait d'autres cordonnées, tels le numéro de sécurité sociale ou le courriel, et qu'il les transmettait à l'assurance maladie[58]. L'article de Check News explique cependant autre chose que ce que le documentaire affirme, car si la piste a été explorée pendant un temps par le gouvernement, elle a rapidement été abandonnée. L'article titrait : « Finalement, les médecins ne bénéficieront pas d’une prime au signalement des cas contacts »[53]. Seule la première partie de la disposition, qui prévoyait que la consultation d'un patient atteint du Covid serait majorée de 30 € à 55 €, est retenue, dans le cadre d'une majoration de type MIS, qui est, dans la nomenclature des majorations médicales françaises, une majoration pour information initiale[59],[60],[61].
Interdiction de l'OMS d'autopsier les morts du Covid[modifier]
L’endocrinologue et gynécologue Violaine Guérin dit qu'« Il faut réaliser qu’on a interdit les autopsies ». Interrogée par le narrateur, elle répond que cela est dû à une « instruction de l’OMS, etc. ». L'OMS ne s'est pourtant jamais opposée aux autopsies. Elle a, dès mars 2020, publié un document de travail portant sur les mesures de sécurité pour que les médecins en charge de l'autopsie ne soient pas contaminés. Le document écrit que « s’il est pris la décision d’autopsier un corps présumé ou confirmé infecté par le virus du Covid-19, les établissements de santé doivent vérifier que des mesures de sécurité sont en place pour protéger les personnes qui pratiqueront l’autopsie »[62],[53].
« Euthanasie » par Rivotril[modifier]
Selon le documentaire, l’État aurait organisé l'euthanasie des personnes âgées en facilitant par décret l'accès au Rivotril, qui est un sédatif utilisé en soins palliatifs. Un décret a bien été pris à la fin du mois de mars 2020[63] afin de faciliter la dispensation de la molécule. Cela avait pour but de pallier la pénurie de midazolam, pour laquelle les hôpitaux craignaient une érosion des stocks[53]. La molécule est utilisée pour endormir les patients en réanimation et en soins palliatifs, ainsi que pour adoucir la fin de vie des malades[53].
Conspiration mondiale pour un « great reset » (grande réinitialisation)[modifier]
Le documentaire déforme un programme du Forum économique mondial de Davos, qui souhaite redéfinir les bases économiques et environnementales une fois la crise du Covid passée[64] « construisant conjointement et de manière urgente les bases de notre système économique et social pour un avenir plus juste, plus durable et plus résistant »[65]. Hold-up estime que « ce complot aurait pour objectif d’éliminer une partie de la société (les plus pauvres) et d’asseoir le contrôle de ces élites, notamment via le déploiement de la 5G », aucune preuve à ce sujet n'étant apportée. Jean-Bernard Fourtillan, un ancien pharmacien, parle d'un brevet déposé en 2015 pour détecter le COVID-19 et de la croyance que le virus aurait été fabriqué par l'institut Pasteur. Ces deux affirmations ont été définis comme mensongères, le brevet de 2015 ayant été actualisé en 2020 pour adapter une ancienne technologie, et le brevet de l'institut Pasteur de 2004 « porte sur le code génétique d'un virus cousin mais différent du SARS-CoV-2 ». Un internaute avait déjà été condamné pour diffamation à ce sujet[66].
Troncage et manipulation d'interviews sans autorisation de diffusion[modifier]
Une interview d'un reportage de la chaine 8 Mont-Blanc a été utilisé sans autorisation et tronqué (quelques secondes sur une interview de trois minutes) afin de faire dire à un scientifique des propos qui n'ont rien à voir avec ce qu'il voulait dire. Pierre Boucaud, PDG de la chaine et Fanette Debuisson, rédactrice en chef s’indignent que leur travail soit utilisé pour produire des fake news[67].
Notes et références[modifier]
- ↑ 1,0 1,1 et 1,2 « Le coronavirus, fruit d'une "manipulation mondiale" ? "Hold-Up", un docu soutenu par des milliers de contributeurs », sur RTBF, (consulté le 13 novembre 2020).
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 Vincent Coquaz et Robin Andraca, « Que sait-on du documentaire «Hold-up», qui dénonce une «manipulation» mondiale sur le Covid-19 ? », Libération, (consulté le 13 novembre 2020).
- ↑ « Covid-19 : pourquoi le documentaire "Hold-Up" est-il accusé de complotisme ? », sur Franceinfo, (consulté le 14 novembre 2020)
- ↑ « Hold-Up : la mécanique du complotisme - C à Vous - 13/11/2020 », sur Youtube, (consulté le 14 novembre 2020)
- ↑ « “Mensonges, corruptions, manipulations…” Le documentaire “Hold-Up” entend faire la lumière sur la crise du Coronavirus », sur Covidinfos, (consulté le 11 novembre 2020).
- ↑ 6,0 6,1 et 6,2 Christophe Cossé, « Vidéo : Le debriefing de Christophe Cossé, producteur du film "Hold-up". Sortie nationale 11 novembre », sur France-Soir, (consulté le 11 novembre 2020).
- ↑ https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/10/04/coronavirus-antimasques-antirestrictions-qui-sont-les-figures-des-opposants-a-la-dictature-sanitaire_6054684_4355770.html
- ↑ 20minutes.fr/societe/2328255-20180830-17-ans-apres-sortie-guide-zizi-sexuel-titeuf-coeur-intox
- ↑ https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/vienne/poitiers/poitiers-professeur-fourtillan-s-exprime-apres-affaire-essais-cliniques-exclusif-1757525.html
- ↑ https://www.marianne.net/societe/l-inquietante-obstination-du-professeur-fourtillan-l-homme-qui-promettait-de-guerir
- ↑ R. Parreira, « Hold-up – l’axe du Mal et la bouffée délirante », La Mule du pape, (lire en ligne, consulté le 15 novembre 2020).
- ↑ https://www.lci.fr/sante/virus-manipule-par-l-homme-danger-des-masques-l-inserm-se-desolidarise-d-une-de-ses-ex-chercheuses-2166208.html
- ↑ https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/covid-19-jean-dominique-michel-un-expert-autoproclame-en-guerre-contre-la-science_2128608.html
- ↑ https://www.bfmtv.com/sante/christian-perronne-demis-de-ses-fonctions-au-sein-de-la-federation-sur-la-maladie-de-lyme-en-raison-de-propos-complotistes_AN-202010200179.html
- ↑ https://www.marianne.net/societe/sante/top-7-des-medecins-qui-ont-parle-beaucoup-trop-vite-sur-le-covid-19
- ↑ « Réunion au sommet de la pseudoscience », UNADFI, (lire en ligne, consulté le 15 novembre 2020).
- ↑ 17,0 et 17,1 « Documentaire "Hold Up" sur le Covid-19 : Philippe Douste-Blazy "se désolidarise", la majorité dénonce une "propagande complotiste" », sur LCI, (consulté le 12 novembre 2020).
- ↑ Hugues Garnier, « "Hold-Up": "scandalisé", Douste-Blazy demande à être retiré du documentaire aux relents complotistes », sur BFMTV, (consulté le 13 novembre 2020).
- ↑ « "Hold-up" : Monique Pinçon-Charlot se désolidarise du documentaire polémique », sur RTL.fr (consulté le 14 novembre 2020)
- ↑ 20,0 20,1 20,2 et 20,3 Marie Turcan, « Hold Up : le succès du film complotiste embarrasse les plateformes qui lui ont permis d'exister », sur Numerama, (consulté le 14 novembre 2020)
- ↑ 21,0 21,1 21,2 21,3 21,4 21,5 et 21,6 E. B., « « Hold Up », le documentaire sur le Covid taxé de complotisme qui échauffe les réseaux sociaux », sur L'Obs, (consulté le 12 novembre 2020).
- ↑ Louis Heidsieck, « Hold-Up : comment les plateformes de financement ont validé le documentaire », sur Le Figaro.fr, (consulté le 13 novembre 2020)
- ↑ 23,0 et 23,1 « [VIDEO] "Hold-up" : on vous explique la polémique sur le documentaire sur le coronavirus et ses thèses complotistes », sur midilibre.fr (consulté le 13 novembre 2020)
- ↑ 24,0 et 24,1 Nicolas Berrod et Ludwig Gallet, « Covid-19 : «Hold-up», les coulisses d’un coup bien monté », sur Le Parisien, (consulté le 13 novembre 2020)
- ↑ « 100.000 euros par mois: les producteurs du film "Hold-Up" battent un record (théorique) sur Tipeee », sur BFMTV (consulté le 14 novembre 2020)
- ↑ « Comment les plateformes de crowdfunding ont été bernées par le documentaire complotiste "Hold-Up" », sur Le HuffPost, (consulté le 14 novembre 2020)
- ↑ Christophe Cossé, « Hold-Up, film en sortie nationale 11 novembre. Pourquoi j'ai produit ce film par Christophe Cossé? », sur France-Soir, (consulté le 11 novembre 2020).
- ↑ 28,0 et 28,1 « [Vidéo] “Hold-up”, le documentaire jugé “complotiste” contre la “manipulation” mondiale sur le Covid-19 », sur Valeurs actuelles, (consulté le 13 novembre 2020).
- ↑ 29,0 et 29,1 Clarisse Martin, « Tout comprendre - "Hold-Up", le documentaire aux relents complotistes qui veut dénoncer les "mensonges" sur le covid-19 », sur BFMTV, (consulté le 12 novembre 2020).
- ↑ « "Hold-Up" : le piège redoutable des théories du complot », sur RTL, (consulté le 13 novembre 2020).
- ↑ Rita Perflinker, « Sophie Marceau fait la promotion d'un documentaire controversé sur le coronavirus, les réactions sont mitigées », Voici, (consulté le 13 novembre 2020).
- ↑ C. M., « Coronavirus : Sophie Marceau promeut le documentaire "Hold-Up" et provoque un tollé », sur La Dépêche du Midi, (consulté le 12 novembre 2020).
- ↑ Vincent Coquaz, « La promotion du film assurée par France Soir », Libération, , p. 3
- ↑ « Hold-Up, enfin disponible. Sortie le 11/11 à 11h. Facebook censure la campagne de communication. », sur France-Soir, (consulté le 12 novembre 2020).
- ↑ S12 : Invités : Alain Finkielkraut, Patrick Artus et Tristan Mendès France
- ↑ « "Hold Up" : après Sophie Marceau, une autre star fait la promo du documentaire polémique », Femme actuelle
- ↑ "HOLD-UP": MARINE LE PEN "FRAPPÉE PAR L'HYSTÉRIE AUTOUR DU DOCUMENTAIRE" CONTROVERSÉ, BFMTV
- ↑ « Coronavirus et "complotisme" : des politiques fustigent "l'hallucinant" documentaire "Hold-Up" », sur La Provence, (consulté le 12 novembre 2020).
- ↑ Yann Barthès, 19h30 Médias: "Hold-up", le documentaire complotiste sur le Covid, TF1, .
- ↑ "Hold Up" : la honte !, LCI
- ↑ "Hold-up" : comprendre l'immense polémique sur un film controversé , Le Progrès, Joël Carassio, 13 novembre 2020.
- ↑ Hold-up : Le documentaire choc sur la Covid-19, My Canal (Canal+), Touche pas à mon poste !, .
- ↑ VIDÉO - "Qu’avons-nous manqué ?" : Axel Kahn affligé par le documentaire complotiste "Hold-Up", LCI
- ↑ 44,0 et 44,1 Tristan Mendès France, « "Hold-Up" : "Pour démonter ce documentaire, il faudrait des heures, des jours de travail" », France Inter, (consulté le 12 novembre 2020).
- ↑ Caroline Lallemand, « "Hold-up", le documentaire controversé qui dénonce une "manipulation" mondiale sur le Covid », sur Le Vif, (consulté le 12 novembre 2020).
- ↑ 46,0 46,1 46,2 46,3 46,4 et 46,5 Adrien Sénécat et Assma Maad, « Les contre-vérités de « Hold-up », documentaire à succès qui prétend dévoiler la face cachée de l’épidémie », Le Monde, (consulté le 13 novembre 2020).
- ↑ Mathilde Munos et Marie Peltier, « Film "Hold Up" : "Le complotisme cherche à instiller le doute", explique l'historienne Marie Peltier », sur France Inter, (consulté le 13 novembre 2020).
- ↑ « Covid 19 : "Hold Up", ou comment un film aux théories complotistes est devenu viral », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le 14 novembre 2020)
- ↑ « CORONAVIRUS : «HOLD-UP», UN DOCUMENTAIRE COMPLOTISTE FAIT LE BUZZ SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX », sur CNews (consulté le 14 novembre 2020)
- ↑ Paul Aveline, « Covido-complotisme : Pierre Barnérias, de youtube à "hold-up" », sur Arrêt sur images, .
- ↑ Daniel Schneidermann, « Pinçon-Charlot, la pandémie, et "l'holocauste" », sur www.arretsurimages.net, Arrêt sur images (consulté le 13 novembre 2020).
- ↑ 52,0 et 52,1 Le Point magazine, « Fact-check : les principales fausses informations de "Hold-Up" », sur Le Point, (consulté le 14 novembre 2020)
- ↑ 53,0 53,1 53,2 53,3 53,4 et 53,5 Service Checknews, « Covid-19 : dix contre-vérités véhiculées par «Hold-up» », sur Libération.fr, (consulté le 14 novembre 2020)
- ↑ Damien Coulomb, « Essai illégal de Poitiers : le Pr Fourtillan persiste et signe », sur Le Quotidien du Médecin, (consulté le 15 novembre 2020)
- ↑ « Poitiers : le tribunal administratif rejette les requêtes du fonds Josefa dans l'affaire de l'essai clinique "sauvage" », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine (consulté le 15 novembre 2020)
- ↑ « Cinq fausses informations véhiculées par le documentaire complotiste "Hold-Up" », sur Europe 1 (consulté le 14 novembre 2020)
- ↑ Fact-check : les principales fausses informations de "Hold-Up", Le Point, 13/11/2020
- ↑ Robin Andraca, « Covid-19 : finalement, les médecins ne bénéficieront pas d'une prime au signalement des cas contacts », sur Libération.fr, (consulté le 14 novembre 2020)
- ↑ Point-hebdo FMF du 12-10-2020
- ↑ Assurance-Maladie: Les médecins au cœur du circuit de « contact tracing » des patients Covid-19 Une majoration MIS de 30 euros pour la consultation d'un patient positif à la Covid-19
- ↑ MIS: cotation d’annonce des maladies graves
- ↑ Organisation mondiale de la santé, « Conduite à tenir en matière de lutte anti-infectieuse pour la prise en charge sécurisée du corps d’une personne décédée dans le contexte de la COVID-19 », Préconisations de l'OMS, , p. 6 (lire en ligne)
- ↑ Décret n° 2020-360 du 28 mars 2020 complétant le décret n° 2020-293 du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire
- ↑ Fabien Leboucq, « Qu'est-ce que le «Great Reset» évoqué par le documentaire complotiste «Hold-up»? », sur Libération.fr, (consulté le 14 novembre 2020)
- ↑ "Hold-up" : les fausses informations autour d'un "complot mondial", AFP, 13/11/2020
- ↑ « Cinq fausses informations véhiculées par le documentaire complotiste "Hold-Up" », sur Europe 1 (consulté le 14 novembre 2020)
- ↑ HAUTE-SAVOIE | (🎙️PODCAST) Images de la 8 Mont-Blanc dans le docu Hold-Up : "On a été manipulés !", H2O Radio, 14/11/2020
Annexes[modifier]
Article connexe[modifier]
Liens externes[modifier]
- Erreur de script : la fonction « tout » n’existe pas.
- Erreur Lua dans Module:Wikidata à la ligne 606 : attempt to index field 'wikibase' (a nil value).
Erreur Lua dans Module:Catégorisation_badges à la ligne 170 : attempt to index field 'wikibase' (a nil value).Erreur Lua dans Module:Suivi_des_biographies à la ligne 189 : attempt to index field 'wikibase' (a nil value).
Cet Article wiki "Hold-up (film, 2020)" est issu de Wikipedia. La liste de ses auteurs peut être visible dans ses historiques et/ou la page Edithistory:Hold-up (film, 2020).
![]() |
This page exists already on Wikipedia. |