Laurent Toubiana
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Laurent Toubiana, né le à Alger, est un chercheur français.
Épidémiologiste et expert dans les systèmes d’information en santé, il travaille à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Il est le fondateur et directeur de l'Institut de recherche pour la valorisation des données de santé. Depuis 2003, il anime le groupe de recherche « Systèmes complexes et épidémiologie ».
Formation[modifier]
Ingénieur[modifier]
Après des études d’ingénieur, diplômé de l’École polytechnique universitaire de l'université Paris-Saclay en 1985, il effectue son stage de fin d'étude au département des réseaux de télécommunications déterministes de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria).
Docteur en physique[modifier]
Il obtient la même année un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) en informatique de l'Université Paris-Sud et obtient une équivalence pour le diplôme d'études approfondies (DEA) de traitement du signal dont il a suivi les cours ce qui lui permet de s’inscrire en thèse et intègre le laboratoire de radioastronomie de l’observatoire de Paris au sein de l'unité URA 328 (CNRS) dans le cadre du projet PRONAOS du Centre national d'études spatiales (Cnes) où il obtient un doctorat pour la mise au point de nouvelles méthodes de traitement numérique pour des analyseurs de spectre par méthode acousto-optique spatialisable[1]. Il mène les premiers essais de ces analyseurs en installant pour la première fois ce type de spectrographe sur le télescope de 30-mètres de l'IRAM (Institut de radioastronomie millimétrique) en Espagne puis au Jet Propulsion Laboratory aux États-Unis.[réf. nécessaire]
Démographie et autres[modifier]
En 1992, il obtient un diplôme d'études approfondies (DEA) en démographie de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) au sein du laboratoire de démographie historique dirigé par Hervé Le Bras. En 1995, il obtient le diplôme Universitaire de Paris VI « Méthodologie de l’évaluation des risques thérapeutiques ». En 2005, il effectue une formation au management des entreprises à l’École des hautes études commerciales de Paris (HEC) à Jouy-en-Josas[2].
Activité – recherches - réalisations[modifier]
Après un bref passage dans l’industrie au sein des sociétés Thomson-CSF puis Sema-Metra, il s'oriente vers la recherche publique[3].
Modélisation du système ostéoarticulaire[modifier]
En 1988, il intègre le laboratoire « Étude fondamentale et clinique du système ostéoarticulaire » au sein de l'unité INSERM U113 situé dans la faculté de médecine de l’hôpital Saint-Antoine où il effectue des travaux théoriques sur la modélisation des systèmes non-linéaires appliqués à la morphogenèse de l’os trabéculaire[4] tout en assurant la mise en place et le développement du centre de calcul de ce laboratoire ainsi que l’ensemble des environnements de simulations numériques et de représentations graphiques en trois dimensions des résultats obtenus.
Modélisation des épidémies - Sentinelles[modifier]
En 1992, il intègre l'équipe du RNTMT[5] (qui deviendra le Réseau Sentinelles) au sein du laboratoire dirigé par le Pr Alain-Jacques Valleron[alpha 1]. Il collabore pendant près de 10 ans avec le Pr Antoine Flahault avec lequel il organise plusieurs congrès internationaux sur la géographie de la santé[6] et collabore au Centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la surveillance électronique des maladies.
Nouvelles approches méthodologiques pour l’aide à la décision en santé[modifier]
En 2002, il est lauréat du programme de recherche STIC-Santé INSERM/CNRS dans le cadre d'une collaboration avec le Pr Paul Landais[réf. nécessaire][alpha 2].
Systèmes complexes et épidémiologie[modifier]
À partir de 2003, il intervient lors d'un colloque sur « Modélisation des dynamiques virales impliquant la densité et le niveau d'organisation des distributions spatiales des populations humaines », dans le cadre de l’ACI « Systèmes complexes en sciences humaines et en sciences sociales (SHS) » [7]. Par la suite, il fonde le groupe de recherche SCEPID « Systèmes complexes et épidémiologie» [8].
En 2003, à la suite de la collaboration avec Paul Landais, Laurent Toubiana rejoint le LBIM puis en 2009 participe à la création de l'UPRES EA 4472 « Namades : Nouvelles approches méthodologiques pour l’aide à la décision et à la stratégie en santé » de l'université René-Descartes et prenant la direction de l'axe : Système d’information et modélisation dynamique pour l’aide à la décision en santé[3].
Ontologies, données/connaissances, informatique médicale[modifier]
En 2013, Laurent Toubiana rejoint l'équipe « Ingénierie des connaissances » dirigée par Marie-Christine Jaulent au sein du Centre de recherche des Cordeliers UMRS 872 Université Paris 5 et 6[9]. En 2014, il participe à la demande de création de l'UMRS 1142 LIMICS : Laboratoire d'informatique médicale et d'ingénierie des connaissances, université Paris 6[3], renouvelée en 2019.
IRSAN[modifier]
À la fin de l'année 2014, Laurent Toubiana fonde l'Institut de recherche pour la valorisation des données de santé (IRSAN), une association loi 1901 qui recueille des données de santé provenant de diverses sources et les analyse sur la base des recherches méthodologiques du groupe Systèmes complexes et épidémiologie (SCEPID)[10],[11].
En tant que directeur de l'IRSAN , il annonce les dépassements de seuil épidémique que ce soit pour la gastro-entérite[11],[12], la grippe[13],[14],[15], la bronchiolite[16] et professe des conseils et informations sanitaires divers[17],[18].
Publications et communications[modifier]
Laurent Toubiana maintient la liste de ses travaux, publications et communications scientifiques sur le site du laboratoire LIMICS[2].
Prises de position[modifier]
Canicule (2003)[modifier]
Membre du réseau Sentinelles, il considère que les statistiques de mortalité depuis août 2003 montrent que le bilan des décès attribuables à l'épisode caniculaire est 20 % supérieur aux 15 000 victimes déclarées. Il remarque dans les données de l'Insee un « effet de moisson[19] » jusqu'ici nié par les rapports de l'Inserm[20].
Syndromes grippaux (2015 à 2017)[modifier]
À partir de 2016, l'IRSAN diffuse des analyses temps réel sur l'évolution des maladies transmissibles en France dont celles de la grippe. À ce titre l'IRSAN concurrence le réseau « Sentinelle-Inserm » créé en 1984 auquel il avait largement collaboré de 1992 à 2003. Il déclare : « les données des deux réseaux diffèrent parce que leur méthode de collecte de l'information et leur méthodologie sont différentes ». Contrairement aux données du réseau Sentinelles qui sont auto-déclarées par les médecins, les données de l'IRSAN intégrent les comptes-rendus de SOS Médecin avec le biais de présenter des résultats ne couvrant principalement que les zones urbaines et périurbaines [21],[22].
Covid-19[modifier]
Certains médias donnent la parole à Laurent Toubiana en et le rangent parmi les quelques « iconoclastes » portant une voix discordante par rapport au discours majoritaire[23] : il postule la fin de l'épidémie et conteste le risque d'une éventuelle reprise épidémique ou « seconde vague ». Il intervient très régulièrement dans les médias soit lors d'interview[24],[25] soit lors de débats plus longs avec d'autres chercheurs[26] mais ses propos sont souvent contredits[27],[28].
Il cosigne avec le Pr Jean-François Toussaint et le sociologue Laurent Mucchielli les tribunes « Covid-19 : nous ne voulons plus être gouvernés par la peur »[29]. Une autre tribune, publiée sur le blog de Laurent Mucchielli sur le site Mediapart, est commentée après avoir été refusée par Le Journal du dimanche[30].
En réponse à ses positions, Libération publie une analyse critique[31]. Un article intitulé « Face à l'épidémie, arrêtons les erreurs ! » parait également dans L'Express du 8 octobre 2020[32], avec notamment une intervention du Pr Caumes, infectiologue à la Pitié-Salpêtrière, qui considère au contraire que c'est grâce aux mesures de prévention prises que la situation en France est pour le moment encore sous contrôle.
Le 18 septembre, il affirme sur Radio Classique, que « l'épidémie est derrière nous », que « le virus ne circule pas », et qu'« il n'y a pas de deuxième vague en termes de mortalité actuellement »[33].
Le 12 octobre dans l'émission C à vous, Patrick Cohen qualifie de très négatif le rôle des « rassuristes », comprenant notamment Laurent Toubiana, Jean-François Toussaint, Christian Perronne et Didier Raoult[34]. Le 29 octobre le journal Marianne le classe dans le top 7 des médecins « qui auraient mieux fait de se taire sur le Covid »[35].
Il participe au documentaire controversé Hold-up[36].
En , il publie sur le site de l'IRSAN une étude dans laquelle il affirme que l'épidémie de Covid-19 aurait occasionné une surmortalité « très faible » en 2020. Cette conclusion est toutefois contestée par d'autres scientifiques[37]. En particulier, à la même date, l'INSEE publie une étude dans laquelle les auteurs écrivent que « la mortalité a été exceptionnelle en 2020 »[38].
Notes et références[modifier]
Notes[modifier]
- ↑ Le laboratoire dirigé par le Pr Alain-Jacques Valleron est intitulé : « Biomathématiques biostatistiques » unité Inserm U113, U444 « Épidémiologie et sciences de l'information », U707 « Épidémiologie, systèmes d’information, modélisation ».
- ↑ Le Pr Paul Landais est directeur de EA 222 LBIM de l'Université René Descartes Paris 5 Laboratoire de Biostatistique & Informatique Médicale à l’hôpital Necker.
Références[modifier]
- ↑ « Système de détection photosensible et d'acquisition numérique d'un spectrographe par méthode acousto-optique application a la radioastronomie », sur theses.fr (consulté le 3 octobre 2020).
- ↑ 2,0 et 2,1 Laurent Toubiana, « Publications de Laurent Toubiana », sur limics.fr (consulté le 23 mai 2021).
- ↑ 3,0 3,1 et 3,2 « Laurent Toubiana », sur cvscience.aviesan.fr, (consulté le 23 mai 2021) Les CV entrés dans cette base de données de l'Aviesan le sont en général par la personne nommée dans le CV. Tout intervenant dans une étude clinique a l'obligation de fournir un CV détaillé fiable et l'interdiction de mentir sur ces CV y compris dans les bases de données publiques
- ↑ S Lausson, P Tracqui, L Toubiana et G Milhaud, « Regulation of plasma calcium and phosphate in calcitonin-infused rats », American Journal of Physiology-Endocrinology and Metabolism, vol. 259, no 3, , E370 (ISSN 0193-1849 et 1522-1555, DOI 10.1152/ajpendo.1990.259.3.e370, lire en ligne, consulté le 3 octobre 2020).
- ↑ « Réseau national téléinformatique de surveillance et d'information sur les maladies transmissibles (R.N.T.M.T.) : bilan de la surveillance des médecins sentinelles en 1991 », sur santepubliquefrance.fr (consulté le 4 octobre 2020).
- ↑ Laurent Toubiana, Cécile Viboud, Antoine Flahault et Alain-Jacques Valleron, « Geography and health », sur Librairie Lavoisier (consulté le 4 octobre 2020).
- ↑ « Systèmes complexes en SHS, Cerisy », sur EHESS, (consulté le 4 octobre 2020).
- ↑ « Systèmes complexes et épidémiologie », sur SCEPID, (consulté le 26 octobre 2020).
- ↑ Laurent Toubiana et M. Cuggia, « Health Information Systems. Toward Evidence-based Health Information Systems? », Yearb. Med. Inform., no 8, , p. 114-116 (lire en ligne)
- ↑ « Une « immunité collective passive » fait-elle spontanément barrage au Covid-19 ? », Le Journal du Centre, .
- ↑ 11,0 et 11,1 « Épidémie de gastro-entérite dans le Var », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, .
- ↑ « Pays Basque : grippe et gastro, c'est reparti ! », sur France Bleu, (consulté le 7 octobre 2020).
- ↑ « Grippe : l’épidémie 2017 a démarré tôt et fort », sur sante.lefigaro.fr, (consulté le 7 octobre 2020)
- ↑ « L'épidémie de grippe en plein essor notamment dans les Alpes-Maritimes », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le 7 octobre 2020).
- ↑ « Bourgogne - Santé. Grippe : l'épidémie se poursuit », sur bienpublic.com (consulté le 7 octobre 2020).
- ↑ « Santé - Une épidémie de bronchiolite arrive dans le Nord - Pas-de-Calais », La Voix du Nord, (consulté le 7 octobre 2020).
- ↑ « Gastro-entérite : les 4 conseils pour échapper à l'épidémie », sur RTL (consulté le 7 octobre 2020).
- ↑ « Tout savoir sur le virus de la grippe », sur France Info, (consulté le 7 octobre 2020).
- ↑ Les épidémiologistes baptisent ainsi un événement climatique ou toxicologique qui emporte d'un coup les personnes les plus fragiles d'une société.
- ↑ « Le bilan de la canicule revu à la hausse », Les Échos, (consulté le 4 octobre 2020).
- ↑ « Grippe et gastro-entérite : Le stade de l'épidémie est atteint en France », sur 20 Minutes, .
- ↑ « Grippe : une surveillance de l’épidémie très complexe », sur sante.lefigaro.fr, (consulté le 4 octobre 2020).
- ↑ « Coronavirus. Ces « iconoclastes » qui ne croient pas à une deuxième vague », Le Progrès (consulté le 4 octobre 2020).
- ↑ « Laurent Toubiana, chercheur épidémiologiste : « La menace, à l'heure actuelle, n'existe pas, on la fabrique » », sur France Inter (consulté le 4 octobre 2020).
- ↑ Béatrice Mouedine, « Covid-19 : le virus ne circule pas, selon Laurent Toubiana », sur Radio Classique, (consulté le 4 octobre 2020)
- ↑ « Coronavirus en Europe : une déferlante de restrictions et de contestations », sur TV5 Monde, (consulté le 4 octobre 2020).
- ↑ « Désintox. Non, les cas positifs de Covid-19 ne baissent pas », sur France Info, (consulté le 4 octobre 2020).
- ↑ Luc Peillon, « Sur quoi se fonde l'épidémiologiste Laurent Toubiana pour affirmer que « l'épidémie est terminée » ? », Libération, (consulté le 4 octobre 2020).
- ↑ « « Covid-19 : nous ne voulons plus être gouvernés par la peur » : la tribune de chercheurs et de médecins », Le Parisien, (consulté le 4 octobre 2020).
- ↑ Pauline Moullot, « Le « JDD » a-t-il censuré une tribune critiquant la gestion de l'épidémie et le « catastrophisme » des autorités ? », Libération, (consulté le 4 octobre 2020).
- ↑ Luc Peillon et Anaïs Moran, « Covid-19 : cinq arguments des « rassuristes » passés au crible », Libération, (consulté le 14 novembre 2020).
- ↑ « Revue de presse française - À la Une : « Arrêtons les erreurs ! » », sur Radio France internationale, (consulté le 2 avril 2021).
- ↑ Louis San, « Covid-19 : comment les « rassuristes » tentent d'inoculer le doute sur les mesures sanitaires », sur France Info, .
- ↑ « C à vous : Patrick Cohen accuse Didier Raoult et les médecins qui « se sont trompés sur tout » », La Dépêche du Midi, .
- ↑ Theo Moy et Vincent Gény, « Quoi ? Quelle deuxième vague ? Top 7 des médecins qui auraient mieux fait de se taire sur le Covid-19 », sur Marianne, (consulté le 14 novembre 2020).
- ↑ « Les contre-vérités de « Hold-up », documentaire à succès qui prétend dévoiler la face cachée de l’épidémie », sur Les Décodeurs, Le Monde, (consulté le 19 novembre 2020).
- ↑ « Que vaut l’étude de Toubiana et Mucchielli sur la « très faible » surmortalité due au Covid ? », sur Les Décodeurs, Le Monde, .
- ↑ « 2020 : une hausse des décès inédite depuis 70 ans », sur INSEE, .
Voir aussi[modifier]
Articles connexes[modifier]
Liens externes[modifier]
- Erreur Lua dans Module:Autorité à la ligne 424 : attempt to index field 'wikibase' (a nil value).
- Erreur de script : le module « Bases recherche » n’existe pas.
- [vidéo] 11-sept-2020 COVID France-Inter Laurent Toubiana interviewé à la suite de la publication de la tribune « contre le gouvernement par la peur »
Erreur Lua dans Module:Catégorisation_badges à la ligne 170 : attempt to index field 'wikibase' (a nil value).Erreur Lua dans Module:Suivi_des_biographies à la ligne 189 : attempt to index field 'wikibase' (a nil value).
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