Guylaine Lanctôt
Erreur Lua dans Module:Wikidata à la ligne 118 : attempt to index field 'wikibase' (a nil value). Ghislaine/Guylaine Lanctôt, née en 1941 au Québec est une ex-médecin phlébologue radiée du collège des médecins du Québec pour complotisme. Elle est considérée comme une principale figure antivaccinale au Canada et en France.
Jeunesse[modifier]
Lanctôt grandit dans une famille de huit enfants. Son père est pharmacien et entrepreneur, propriétaire d'une firme pharmaceutique de taille modeste[1].
À l'âge de 14 ans, Lanctôt se fait renvoyer du collège des soeurs du Sacré-coeur à cause de son comportement turbulent et son manque d'intérêt académique. Libérée des contraintes scolaires, elle travaille comme secrétaire et entraîneure équestre. Après deux ans, elle s'inscrit au Collège français, puis à un programme de médecine à Paris puis à Montréal. Elle marie un médecin, un mariage qui produira quatre enfants et prendra fin en 1978[1].
Cliniques[modifier]
Une fois médecin, Lanctôt pratique la phlébologie dans des cliniques dont elle est propriétaire avec son mari et d'autres associés. Elle se départit de ces entreprises lors de son divorce en 1978, puis en ouvre de nouvelles avec d'autres partenaires à Montréal, Laval, Toronto et en Floride[1].
Elle fonde avec sa soeur Henriette le Bottin des femmes en 1981, le précurseur de l'Association des femmes d'affaires du Québec[1],[2],[3].
Au cours des années 1980, elle est phlébologue et propriétaire de plusieurs cliniques de médecine esthétique au Canada et aux États-Unis[4]. Elle habite en Floride à partir de 1984[5]. Pendant ces années, elle se consacre à la promotion de ses cliniques, laissant la pratique à ses associés. Elle leur vend son entreprise en 1994[1].
En 1992, elle découvre le mouvement anti-vaccin dans le cadre d'une conférence[4].
Elle est critiquée pour son approche intuitive et spiritualiste reposant sur les révélations de sa voix intérieure[6], et considérée comme conspirationniste par le site Conspiracywatch[7].
La mafia médicale[modifier]
À la toute fin de 1994, le livre La mafia médicale de Lanctôt est publié. Il restera au sommet du palmarès des ventes dans le marché québécois, son succès moussé par la controverse médiatique qu'il provoque[8]. Elle y dénonce le système de santé qui rendrait les gens malades pour mieux les spolier. Ce qui lui vaut la radiation du collège des médecins du Québec en 1997[4],[9].
Elle devient vite une figure anti vaccinale dans le débat lié à la controverse sur la vaccination ainsi que dans la résistance fiscale[4]
Lanctôt indique que sa méfiance à l'égard de la profession médicale et l'industrie pharmaceutique s'est développée à partir des expériences de son père, qui estimait que les normes imposées par les gouvernements nuisent à la rentabilité des plus petites chaînes de pharmacies comme la sienne[1].
Doctrine de souveraineté individuelle[modifier]
Afin de se dissocier du « système financier », Lanctôt dit avoir abandonné son compte bancaire, sa carte de crédit, sa carte d'assurance maladie et ne ferait plus de déclaration d'impôt[4],[10]. Elle propose la souveraineté individuelle, la préséance du monde invisible sur le monde visible, et une médecine spirituelle menant vers l'immortalité physique[11]. Selon la porte parole de l'UNADFI, Guylaine Lanctôt serait représentative d'une mouvance New Age en continuité avec le complotisme[12]. Pour Rudy Reichstadt, dans le rapport 2021 de la Miviludes, elle est la figure radicale d'un courant émanant des Citoyens souverains apparus aux États-Unis dans les années 1970[13].
Ayant refusé de produire une déclaration de revenus depuis 1995, Lanctôt est arrêtée par la Gendarmerie royale du Canada en 2008, après une condamnation au mois de septembre qui l'enjoint de déclarer ses revenus dans un délai de 30 jours. Refusant d'accepter l'entente de libération conditionnelle qui lui était offerte, elle est incarcérée pendant deux mois à la Maison Tanguay pour femmes, à Montréal. L'affaire se retrouve par la suite en Cour du Québec en 2009, alors que se voit Lanctôt se voit imposer une amende de 1000$. Tout au long des procédures, elle refuse de reconnaître la légitimité de la cour[14],[15].
Conférencière en spiritualité[modifier]
Lanctôt cultive de longue date des croyances spirituelles s'approchant de conspirationnisme et les partagent comme conférencière. Déjà en 1995, elle prédit à une conférence un monde parfait allait émerger après l'écroulement des gouvernements et société professionnelles médicales[16].
En 2001, Lanctôt intervient publiquement pour dénoncer une campagne de vaccination provinciale contre la méningite. Elle dénonce les vaccins comme étant des "outils pour tester les armes biologiques" et répète sa croyance que toutes les maladies trouvent leur origine dans l'âme, décrivant les traitements médicaux comme des poisons[17].
Elle se désigne à cette époque comme étant Ghislaine Saint-Pierre Lanctôt et habite dans la municipalité de Stukely-Sud.
L'artiste canadien Bernard Lachance entretient une correspondance soutenue avec Lanctôt au cours de la période où il souscrit à des théories complotistes concernant le SIDA[4], qu'elle exposait déjà dans La mafia médicale[8]. Lachance cesse ses traitements de trithérapie et meurt, le 11 mars 2021, d'une septicémie bactérienne en lien avec une infection au VIH[4].
Publications[modifier]
- De belles jambes à tout âge, éditions de l'Homme, Montréal, 1988 (ISBN 9782761907439)
- La Mafia médicale — Comment s'en sortir en vie et retrouver santé et prospérité, éditions Voici la clé, Coaticook, 1994 (ISBN 9782921783002) et 2002
- Que diable suis-je venue faire sur cette Terre ? M'accomplir !, 1997 et 2006 (ISBN 9782980698705)
Notes et références[modifier]
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 Lilianne Lacroix, « La rebelle de la médecine », La Presse, , B1 (lire en ligne [jpeg])
- ↑ Réseau des femmes d'affaires du Québec, « Le Réseau des Femmes d’affaires du Québec célèbre ses 35 ans », sur Samyrabbat.com, (consulté le 27 janvier 2024)
- ↑ (en) Zena Cherry, « Networkers hear minister Women of business attend », The Globe and Mail, , p. 13 (lire en ligne)
- ↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 4,5 et 4,6 ICI.Radio-Canada.ca, « Une doctrine dangereuse », sur Radio-Canada.ca (consulté le 11 juillet 2022)
- ↑ (en) Canadian Press, « Getting a leg up on glamor », Ottawa Citizen, , F5 (lire en ligne)
- ↑ Georges-André Tessier, « Le complot Lanctôt », Québec Sceptique n° 34, (consulté le 26 avril 2020)
- ↑ « Ghislaine Lanctot », sur Conspiracywatch
- ↑ 8,0 et 8,1 Angès Gruda, « Pour en finir avec le docteur Guylaine Lanctôt », La Presse, , B2 (lire en ligne [jpeg])
- ↑ « L’influence de Guylaine Lanctôt | UNADFI », sur www.unadfi.org, (consulté le 4 janvier 2024)
- ↑ Interview
- ↑ Quartier Libre et Sophie Mangado, « L’immortalité pour les nuls », sur Quartier Libre, (consulté le 4 janvier 2024)
- ↑ « « Aujourd’hui, le territoire des sectes est en ligne, et leurs chefs sont sur YouTube » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le 16 janvier 2024)
- ↑ Miviludes, « Rapport d'activité 2021 » [PDF] (consulté le 16 janvier 2024), p. 180-182.
- ↑ Claudia Timmons, « Ghislaine Lanctôt arrêtée », La Voix de l'Est, , p. 4 (lire en ligne)
- ↑ Pascal Faucher, « Une ex-médecin mise à l’amende », La Voix de l'Est, , p. 3 (lire en ligne)
- ↑ (en) Nancy Osterholm-Cox, « Tesla devotees know no bounds », Gazette Telegraph, , B4 (lire en ligne [JPEG])
- ↑ Chantal Vallée, « Vaccinée contre... les vaccins », La Voix de l'Est, , p. 6 (lire en ligne)
Liens externes[modifier]
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- L'émission Enquête de Radio-Canada consacre un reportage à la « doctrine dangereuse » de Guylaine Lanctôt en mars 2022.
- Interview de Guylaine Lanctôt en 1995 par Yves Casgrain du Québec Sceptique no 34, page 40
- Dérives saison 3: Les secrets de la « Mafia Médicale » Un balado d'Olivier Bernard sur Guylaine Lanctôt.
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