Gilbert Kieffer
Gilbert Kieffer est un artiste contemporain français né à Strasbourg en 1953.
Docteur en philosophie et membre du mouvement « Non-Philosophie », il crée le concept de « peinture d'illusion non-euclidienne » dans sa création artistique.
Biographie[modifier]
Gilbert Kieffer réalise une maitrise en lettres modernes à l'Université de Strasbourg en 1976 et devient professeur de lettres modernes pour l'Éducation nationale.
À l'Ile de la Réunion, il commence une carrière artistique de peintre (exposition au Musée Léon-Dierx en 1985, exposition « Chimères » à la Galerie Salammbo à Paris en 1987).
En 1988, il lance la grande exposition-installation « Apocalypse » ou « Illusions non-euclidiennes » à l'aéroport de La Réunion. Ce polyptyque géant est constitué de 21 tableaux sous continuité visuelle sur une structure-support de forme parabolique de 3 tonnes, selon le concept de « peinture d'illusions non-euclidiennes ».
En 1989, il participe avec Le Christ de la mauvaise conscience à l'exposition itinérante « La Passion de Dunkerque », organisée par le musée d'art contemporain de Dunkerque.
Puis, en 1995, il termine son doctorat de philosophie à l'Université de Paris X Nanterre. Il fait désormais partie du groupe de chercheurs à la suite de François Laruelle, la « Non-Philosophie » ou la « Philosophie non-standard »[1].
Il vit alors au Pérou (1993-1999), où il découvre le monde Inca, et l'inspiration du désert. Professeur au Lycée franco-péruvien, il réalise aussi nombreuses conférences à l'Universidad Santo Torribio, à l'Alliance française et pour diverses radios.
En 1998, il réalise un séminaire en langue espagnole à l'Université Santo Torribio, « Lyotard, Foucault, Deleuze, Derrida, Laruelle », avec traduction de nombreux textes non encore traduits à l'espagnol.
Il devient entre temps formateur en gestion mentale, après avoir été formé à Lima par Antoine de la Garanderie lui-même (1995-1997).
Il fait une exposition rétrospective au Museo de la Nación, Sala Sipán, en 1999. Il y présente ses premières méditations artistiques sur les signes des Amériques, signes incas.
En 1999 il revient à l'Ile de la Réunion où il réalise de nombreuses formations en gestion mentale pour l'enseignement secondaire. Il devient Chevalier des Palmes académiques en 1999.
En 2002, il part vivre à El Salvador, en Amérique centrale. , comme à son arrivée au Pérou en 1993, en survolant pour la première fois la Cordillère des Andes.
Au Salvador, il part sur les traces de Consuelo de Saint-Exupéry, l'épouse d'Antoine de Saint-Exupéry. Il fréquente la famille de Consuelo, et expose en 2006 ses œuvres picturales inspirées d'Antoine de Saint-Exupéry aux côtés de celles de Consuelo.
En 2006, il devient officier des Palmes académiques.
En 2008, il déménage en République dominicaine, pays où il réside toujours en 2016. C'est là que la méditation philosophique sur l’œuvre de Saint-Exupéry se conclut par la publication du livre en espagnol El Principito de Antoine de Saint-Exupéry, una lectura filosofica, aux éditions Editorial Santuario (2014).
Il expose aussi à nombreuses reprises, dans plusieurs espaces[Lesquels ?], et poursuit sa méditation sur les signes des Amériques, en présentant pour la première fois les signes des Tainos. Une première exposition au Museo de las Casas Reales, en 2013, le présente à la République dominicaine . Il participe aussi durant la Foire internationale du livre 2015 à Saint-Domingue, avec une exposition « Mythologie nazca », au musée d'art moderne.
Œuvre philosophique[modifier]
La recherche philosophique de Gilbert Kieffer part du présupposé qu'il faut introduire le non-euclidien dans l'art. Dès son manifeste de la « Peinture Non-Euclidienne », en 1987, il postule la nécessité de présenter une œuvre picturale qui tienne compte des avancées des sciences et de la philosophie, soit l'espace non-euclidien.
François Laruelle dit de lui, dans le chapitre « Homo Non Estheticus » issu du livre[Lequel ?] : « Au nom de son travail et d'un engagement passionné, un artiste se révolte contre l'esthétique imposée. Nous pour la nier et la refuser globalement, au contraire. Le projet de Gilbert Kieffer est plus complexe que tout prise de position pour ou contre cette activité de professeur. [...] L'ancienne combinaise est celle de l'art et de la parole donatrice et maîtresse de sens sous le nom d'« esthétique ». Il la refuse non seulement dans son principe d'autorité et de suffisance philosophiques, mais surtout dans sa forme contemporaine et boursouflée, envahissante et normative d'aide au marché ».
Dans le Manifeste de la peinture non-euclidienne, Gilbert Kieffer définit par axiome ses bases[2]: Proposition première : "Qu'une peinture d'illusion non-euclidienne est possible". Proposition deuxième: "Que pour s'exprimer pleinement, elle devait mettre à jour la structure des ensembles épiques". Proposition troisième "Que la technique d'illusion non-euclidienne pouvait s'appuyer sur le renversement copernicien de la lumière par la technique des corps opalescents". Proposition quatrième "Que le renversement technique d'illusion non-euclidienne, que le renversement copernicien de la lumière, devaient avoir une âme, et que cette âme, était un nouvel esprit allégorique".
Gilbert Kieffer est un penseur des marges, et c'est pour cela qu'il fait partie du groupe des chercheurs en "Non-Philosophie" car il est attiré par la philosophie non dogmatique, la philosophie qui déffraie de nouveaux chemins.
C'est pour cela qu'il inscrit le syndrome de Clavileño dans un article de Philo-Fictions[3]: "L'extrait proposé est tiré de mon second manifeste, celui qui décrit la séparation entre l'esthétique et l'art. Vingt années auparavant j'avais écrit le Manifeste de la Peinture d'illusion non-euclidienne, pour transcrire ma technique picturale. Entre ces deux, j'ai rencontré François Laruelle, concepteur de la Non-Philosophie. J'ai pu alors élaborer des outils pour visualiser très clairement la manière dont l'esthétique moderne et post-moderne avait usurpé les frontières de ses postulats et envahi l'art lui-même.
Car durant tout un siècle on nous a trop appris a nous taire, à baisser les yeux, afin de laisser la place à de supposés spécialistes qui nous parlaient de l'art. [...] Nous n'étions pas loin alors de ressembler à Don Quichotte dans le fameux épisode du second volume, quand quelques nobles rencontrés en chemin, décident de lui jouer le tour de Clavileño.Ils apportent un cheval de bois qu'ils appellent Clavileño, affirmant que c'est un destrier magique envoyé par Malambruno pour rejoindre Dulcinée de Toboso, afin de la délivrer du charme qui la tenait prisonnière.
C'est ce qui nous arrive quand nous écoutons les explications des readymades, toutes ces sophistications conceptuelles d'un art qui ne dit rien par lui même. Nous sommes dans la même situation que le vieil Hidalgo. Un rêve de grandes chevauchées fantastiques nous fait oublier que nous sommes assis sur de pauvres chevaux de bois."
Cette pensée en marge de l'esthétique l'emmène aussi à la marge de la littérature, et c'est son parcours qui l'emmène à repenser Saint-Exupéry comme philosophe de la vie. Il semble qu'il existe aussi des philosophes sans systèmes, des philosophes de la vie. Des hommes qui comme Saint-Exupéry ont su capter les forces sous-jacentes de la vie, sans pour autant en faire un système dogmatique.
Expositions[modifier]
1985 Rétrospective au Musée Léon Dierx de Saint Denis, Ile de la Réunion
1987 "Chimères" Galérie Salammbo Paris, France
1988 "Illusions non- euclidiennes" à l'aéroport de Gillot Saint Denis, avec plus de 50 000 visiteurs. Œuvre installation de grandes dimensions, 9 x 12 x 6 mètres sur une structure métallique parabolique de 3 tonnes. 21 tableaux en continuité visuelle traduisant l'Apocalypse de Saint-Jean[4],[5]
1989 Participation de l’œuvre "Le Christ de la mauvaise conscience", à l'exposition itinérante mondiale organisée par le musée de Dunkerque "La Passion du Christ"
1990-92 Participation au Festival of Art, Osaka
1991 International Prix Paris, musée de la Sorbonne, paris[6]
1991 Salon France- Chicago, Chicago USA
1992- Exposition individuelle, Lumbreras Fine Art Gallery, Miami
1995 Museo Pedro Osma, Exposition collective, Lima, Pérou
1999 "Sueños de Nazca", exposition individuelle rétrospective, Musée de la Nation, Lima, Pérou
2011 Exposition "American Digital Mythology", lors de l'Armory Week 2011,Chelsea. Première présentation d'art digital, ou art numérique, présentant les signes des Amériques dans des contextes ultra contemporains.
2012 Exposition "Mayan Prophecy", lors de la Basel Art Week, présentant l'art numérique inspiré de la Prophétie Maya.
2013 Exposition "Signes et Vibrations", au musée des Maisons royales (Museo de las Casas Reales) Saint-Domingue, République dominicaine.Avec des œuvres acryliques et art numérique présentant les signes des Amériques : Nazca, Maya et Tainos[7].
2014 Participation et présentation d’œuvres lors du Congrès international de philosophie au Centre culturel international de Cerisy, France. Congrès dédié à la Non-Philosophie.
2015 Exposition « Mythologie nazca » au musée d'art moderne de Saint-Domingue, durant la Foire internationale du livre dédiée au Pérou.
Publications[modifier]
Il a publié plusieurs livres en plusieurs langues :
- Manifeste de la peinture d'illusion non-Euclidienne, 1987
- Esthétiques non philosophiques, Paris Kimé, France, 1995
- Participation dans le Dictionnaire de non-philosophie, Paris Kimé, France 1998
- Au delà de la Post-modernité ou Un más allá de la Postmodernidad, Edition Velés, Lima, Pérou, 1999
- Que peut la peinture pour l'esthétique? collection « Transphilosophique Petra », Paris, France 2003[8]
- Revue des non-philosophies, Philo-fictions N°1 "Clandistinité, une ouverture, Article "Le Symptôme de Clavileño", 2009
- Revue des non-philosophies, Philo-fictions N°2 "Fiction, une nouvelle rigueur, Article "Prospective non-philosophique", 2009
- Livre en espagnol "El Principito de Antoine de Saint-Exupéry, una lectura filosofica", Editorial Santuario, 2014 [9]
Notes et références[modifier]
- ↑ (en) François Laruelle, DICTIONNAIRE DE LA NON PHILOSOPHIE, France, Editions KIME, , p.8-9 p. (ISBN 2-84174-111-7) :
« "Les articles ont été proposés par les membres du collectif "Non-Philosophie", discutés collectivement, et harmonises par F. Laruelle qui les a ajustés au niveau théorique actuel de la non-philosophie, non sans excéder celui-ci on l'a dit. Les collaborateurs sont ceux que regroupe "Non philosophie, le collectif": T. Brachet, G. Kieffer, F. Laruelle, L. Leroy, D. Nicolet, A.-F. Schmid, S. Valdinoci." »
- ↑ (en) Gilbert Kieffer, Manifeste de la Peinture d'Illusion Non-Euclidienne, Saint- Denis, Ile de la Réunion, France, , 92 p.
- ↑ (en) Vivianne Kieffer, « Le symptôme de Clavileño », Philo-Fictions N°1,
- ↑ (en) Prestige de la Peinture et de la Scupture d'Aujourd'hui dans le Monde, Turin, Italie, Éditions Arts et Images du Monde STIGE S.P. A. Turin,
- ↑ (en) Christine Bourgin, « Gilbert Kieffer », l'Echo, :
« "C'est lors de la réalisation de l'"Apocalypse" que G. Kieffer a abordé pour la première fois cette perspective d'illusion non euclidienne par une sorte d'exigence du sujet lui-même, créant donc la simulation picturale des espaces courbes ainsi que de véritables décélérations ou accélérations de perspectives." "Gilbert Kieffer explique que "la peinture d'illusion non euclidienne n'est pas une démarche théorique dont l’œuvre serait une illustration. Le point de départ c'est un morceau de miroir, je le prends toujours en main, je tourne le dos à l’œuvre pour voir les défauts car l'habitude du même regard émousse la vigilance, je constate alors normalement les défauts par l"inversion du miroir qui présente une image nouvelle. Mais la pour la première fois je vois déformations qui pourraient correspondre à une deuxième perspective imbriquée dans la première et que je peux mieux visualiser par l'intermédiaire du miroir. Cette méthode a été conceptualisée à la lecture d'Einstein reprenant Poincaré. Elle a été appelée perspective d'illusion non euclidienne. Une caméra vidéo mobile dans un espace d'approche pourrait prendre le relais de tous les points de vue de miroir". »
- ↑ (en) Edith Halimi, « Gilbert Kieffer à L'honneur », Journal d'Ile de la Réunion, :
« "Notre île a été dignement représentée à Paris à l'occasion de l'Exposition internationale d'arts plastiques "L'Aura des créateurs" en la personne de Gilbert Kieffer, le peintre de Saint-Joseph. [...] La dernière présentation de toiles de notre peintre à l'aéroport de Gillot nous avait déroutés de monumentalité de ses œuvres et leurs lecture très originales puisqu'elles se faisaient par le rapprochement parcellaire de morceaux colorés et juxtaposés. Plasticien d'Avant- Garde, Gilbert Kieffer exprime sa sensibilité et son intériorité d'étranges corps vaporeux et éthérés, jaillissant entrelacés d'une source invisible de lave-fusion" »
- ↑ (es) Lilian Carrasco, « Gilbert Kieffer en las Casas Reales », El Caribe, 05/18/2013 (lire en ligne) :
« "Kieffer se apropia de una serie de códigos pre-hispánicos, los cuales combina con elementos de la naturaleza y configura por medio de su arte digital en un ambiente de magia y expresión. Y es que según hemos analizado, el artista busca en sus trabajos proyectar el origen de las culturas, basándose la más de las veces en un estudio que le posibilita exaltar los aportes de las civilizaciones aborígenes como los mayas o los incas y, qué bueno que esta vez los “taínos” descendientes de los arahuacos quienes constituyen nuestros primeros padres, sean el motivo de esta interesante reflexión artística que promueve este inquieto y apasionado creador." - See more at: http://www.elcaribe.com.do/2013/05/18/gilbert-kieffer-las-casas-reales#sthash.ZaP2qEjE.dpuf »
- ↑ "HOMO NON ESTHETICUS" par François Laruelle, Paroles d'ouverture. "Au nom de son travail et d'un engagement passionné, un artiste se révolte contre l'esthétique imposée. Nous pour la nier et la refuser globalement, au contraire. Le projet de Gilbert Kieffer est plus complexe que tout prise de position pour ou contre cette activité de professeur. [...] L'ancienne combinaise[Quoi ?] est celle de l'art et de la parole donatrice et maîtresse de sens sous le nom d'"esthétique". Il la refuse non seulement dans son principe d'autorité et de suffisance philosophiques, mais surtout dans sa forme contemporaine et boursouflée, envahissante et normative d'aide au marché".
- ↑ (en) Frank NuÑez, « Una lectura Filosofica del Principito, de Gilbert Kieffer », El Caribe, (lire en ligne) :
« El autor, filósofo de la Universidad de París, traduce el lenguaje alegórico de El Principito a un léxico asimilable para quienes observan críticamente la sociedad posmoderna. El concepto “espíritu” del narrador lo interpreta como la fe en la civilización, valor que desaparece cuando ésta va a desaparecer, como podría ocurrir con la etapa que vive el mundo occidental.
Publicada bajo el sello de Editorial Santuario, la obra de Kieffer nos trae reflexiones sobre la vida, la muerte, el amor, la conciencia y la inconsciencia, con disquisiciones filosóficas de Sócrates, Platón, Descartes, Nietzsche, Deleuze y Derrida.
Describe a Eros como el amor tumultuoso entre los humanos que vive en el Espíritu. “Este amor es la verdad de los hombres. Y esta verdad postula la unicidad de los seres. Eres único, única, solo porque te amo”.
Bajo la hipótesis del Destino, Kieffer estima que El Principito profetizó lo que surgiría después de la Segunda Guerra Mundial, la ausencia de valores del mundo actual, en el que “no subsisten más las tradiciones espirituales”, no por un poder totalitario, nazismo, comunismo, sino por “el dominio nivelador del mercado”. - See more at: http://www.elcaribe.com.do/2014/11/08/una-lectura-filosofica-principito-gilbert-kieffer#sthash.mw0xj1Nb.dpuf »
Voir aussi[modifier]
Bibliographie[modifier]
- Christine Bourgin, Gilbert Kieffer Peintre contemporain, Mémoire de maîtrise d'histoire de l'art sous la direction de Mme Porcheron 1988, Université Paul Valéry, Montpellier
Lien externe[modifier]
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