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Claude Chassagny

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Claude Chassagny, né le à Paris et mort en mars 1981, est un pédagogue français.

Il est l'un des grands noms de l'orthophonie en France. Il est à l'origine d'un courant plus psychodynamique de l'orthophonie qu'il développe à partir de son expérience des enfants en difficultés d'apprentissage.

Claude Chassagny a difficilement appris à lire, il était dyslexique-dysorthographique, il fut qualifié de « débile avec du talent ». Et ce, jusqu'à ce qu'un maître, en fin de scolarité primaire, décèle en lui des aptitudes enfouies, inexploitées, en mathématiques par exemple, en mémoire ou épreuves orales. C'est alors que peut s'amorcer une lente remontée. C'est en classe de seconde qu'il exploite réellement son potentiel et termine brillamment ses études secondaires au lycée Michelet de Vanves malgré une adolescence marquée par la guerre et son engagement au sein d'une classe terminale résistante.

Après avoir passé son baccalauréat en philosophie, puis en mathématiques, il se présente aux concours des Hautes Écoles de l'État. Des séquelles de sa très sévère dysorthographie lui en interdisent l'accès (une confusion EST/AI par inadvertance lui est fatale).

Il entre à l'Éducation Nationale un peu par hasard, en remplaçant un ami instituteur.

Sa propre histoire d'enfant dyslexique et dysorthographique le rend particulièrement sensible aux difficultés qu'il constate chez ses élèves, enfants souvent fragilisés par la Seconde Guerre Mondiale qui vient juste de se terminer.

Après ce remplacement, il entre à l'École Normale. Il y fait deux stages :

– l'un auprès d'enfants surdoués caractériels, en internat ;
– l'autre dans le service des "Enfants internés" de Jenny Aubry, psychanalyste, à Sainte-Anne.

L'un et l'autre de ces stages semblent avoir, avec son propre vécu, profondément influencé tout le cheminement professionnel à venir.

Son CAPES, en poche, il demande aussitôt à être chargé de classes d'enfants en difficulté, et fait ainsi ses débuts place des Vosges à Paris.

L'ultra pédagogie[modifier]

Au cours de cette période, il est préoccupé par les difficultés rencontrées par les élèves à accéder à la lecture et l'orthographe. Il organise des groupes de réflexion et de travail avec d'autres enseignants. Dans le but d'aider les enfants en difficulté, il les fait travailler en récréation ou après la classe. C'était la période qu'il appelle lui-même « l'ultra pédagogie ».

En 1952, il publie son premier livre : L'Apprentissage de la lecture chez l'enfant.

L'association pour la rééducation des dyslexiques[modifier]

En 1954, il accepte la direction de l'école expérimentale de Boulogne jusqu'alors dirigée par Maria Montessori et y crée une classe pour enfants dyslexiques. C'est à cette époque qu'il met en place, à partir d'une trouvaille de l'un de ses dyslexiques, ce qu'il appellera bientôt la « méthode des séries ».

Sa réussite auprès des enfants donne aux parents l'idée de constituer l'Association Pour la Rééducation des Dyslexiques (APRD). L'APRD est créée en 1957. Il s'adjoint bientôt la collaboration du Dr André Haim (psychiatre), du Dr Leuret (neurologue), du Pr Victor Girard (neuropsychiatre), d'Olga Wilkomirsky (psychologue), et de pédagogues. Claude Chassagny assure lui-même les cours assisté de Pierre Limosin avec qui il collaborera jusqu'à la fin (?). L'APRD forment les premiers « rééducateurs du langage écrit », créant un nouveau métier.

Le nombre croissant des enfants en difficulté, l'intérêt grandissant des spécialistes autour de cette question (médecins, psychologues, pédagogues puis bientôt psychanalystes), le peu de rééducateurs encore formés, son talent pédagogique, font rapidement de Claude Chassagny le spécialiste de la dyslexie et assurent sa renommée. Il est consulté de toute la France, voire d'Outre-Mer et aussi d'ailleurs (Afrique). L'école de la rue de Montmorency à Boulogne devient le point de rencontre de nombreux stagiaires et spécialistes. Françoise Dolto utilisera souvent les services de cette école, appréciant particulièrement les travaux de Claude Chassagny.

La psychopédagogie[modifier]

Avec René Zazzo, directeur de l'Institut de Psychologie de Paris, il entreprend des recherches statistiques (avec l'aide d'un mathématicien, le Pr Destouches), sur ce qu'on appelle alors les « troubles instrumentaux », espérant ainsi en cerner l'origine.

Cette période correspond à l'étape psychopédagogique. Sa thèse : Évolution et perspectives de recherches de la rééducation du langage écrit soutenue, en 1977, à Paris-X, avec Zazzo comme directeur, clôt cette étape. Elle sera suivie de celle influencée par les apports de la psychanalyse.

Entretemps, il publie le Manuel pour la rééducation de la lecture et de l'orthographe en 1963, suivi en 1964 par Manuel pour la rééducation des mathématiques puis, un an après, le Syllabaire.

L'organisation de deux colloques à Royaumont sous l'égide de l'APRD « permirent, explique Pierre Limosin, de fructueuses confrontations avec les spécialistes des problèmes de l'enfance et du langage alors que la dyslexie était encore mal connue et que bien peu de spécialistes en discernaient encore le symptôme » (n°.9 de Pratique des mots). Y assistent, entre autres, le Dr Michel Soule, Suzanne Borel-Maisonny, le Pr Clément Launay, Monsieur Beaussier, président de l'Association internationale d'orientation professionnelle, Jacques Lévine, Michel Lobrot et des spécialistes étrangers venus de Belgique, de Suisse et du Danemark.

Les années 1960[modifier]

Le professeur Warrot l'appelle à la Faculté de Lille afin d'y ouvrir une formation de rééducateurs du langage écrit qui sera suivie, quelques années plus tard, par la création de l'actuel Institut d'orthophonie. Claude Chassagny retrouve à Lille, un ami de lycée, Pierre Boyer, figure importante et respectée dans le monde de l'éducation surveillée du Nord. Ils associent leurs compétences et créer plusieurs lieux de réflexion et applications éducatives pour enfants délinquants et caractériels. Leur influence est grande et les promotions d'éducateurs alors formés en demeurent profondément marqués. À Lille, un établissement spécialisé pour jeunes exclus du milieu scolaire traditionnel porte actuellement son nom.

Au début des années 1960, sollicité, par le directeur de la Sauvegarde de l'Enfance, monsieur Tanguy, il crée à Brest le tout premier CMPP de Bretagne : le centre Charcot. En 1967, il ouvre le second qui en 1995 devient le CMPP Claude-Chassagny.

En 1964, il ouvre à Fontenay-aux-Roses un internat pour enfants dyslexiques ou en difficultés scolaires. Ce lieu de recherche et d'application d'une « pédagogie curative » deviendra en 1967 : Centre d'application de pédagogie relationnelle et de rééducation. Il est aidé dans cette entreprise par les Dr Haim, Rudrauf, Privat, Girard, tous médecins psychiatres et par J-M. Malesys, psychologue.

Claude Chassagny a alors des contacts, tout spécialement avec Xavier Audouard, psychanalyste, responsable de l'École des Samuels (dont il rencontre également le directeur), avec Bruno Bettelheim et Françoise Dolto.

En 1967, il crée la revue Pratique des mots.

Parallèlement, Claude Chassagny enseigne à Beaumont-sur-Oise où sont formés les instituteurs spécialisés de l'Éducation nationale.

Il est appelé au Québec et à Montréal où il ira trois années de suite former des pédagogues. La maladie l'empêchera de prolonger une collaboration qu'il appréciait tout particulièrement. Un établissement porte son nom à Montréal.

L'institut pédagogique d'enseignement rééducatif spécialisé[modifier]

L'APRD doit arrêter ses formations de rééducateurs en 1973. À la suite de la création des écoles d'orthophonistes, les médecins universitaires vivent comme concurrentielle cette formation.

Les rééducateurs formés sont alors reconnus comme « orthophonistes à compétences limitées » et obtiennent un droit d'exercice dans un statut de l'orthophonie médicalisée.

En 1971, Claude Chassagny crée l'Institut pédagogique d'enseignement rééducatif spécialisé (IPERS) afin de s'inscrire dans le champ de la formation continue.

Il met en place ses premiers séminaires de « pédagogie relationnelle du langage » (PRL).

La pédagogie relationnelle du langage[modifier]

« Il y a péril à pourchasser le symptôme » (Françoise Dolto)

Alerté par les critiques de ses amis psychanalystes (en particulier Françoise Dolto), il a suspendu ses actes rééducatifs, conforté dans son choix par l'exemple de deux de ses élèves, qu'il trouve occupées à tout autre chose que ce à quoi il les avait formées (à quatre pattes, pourrait on dire, et jouant aux billes ou petites voitures). Devant sa surprise, l'une comme l'autre répondent « avec cet enfant c'est la seule chose qui soit possible ». Il décide alors d'aller présenter ses travaux, ses « séries », à Jacques Lacan. L'appréciation de ce dernier, loin de le rassurer et de le satisfaire (« vous avez inventé une méthode de psychanalyse ») l'invite à une nouvelle réflexion. Il en naît la « Pédagogie Relationnelle du Langage », mise à distance du symptôme. Puis, deux ou trois ans plus tard la « Technique des Associations » (TA) vient réviser la « méthode des séries », prenant en compte les apports de la psychanalyse.

La Pédagogie relationnelle du langage

La PRL considère le langage comme constitutif de l'humain, indissociable de la construction du sujet. Sa visée est d’accueillir le symptôme sans que celui-ci ne devienne l’objet central de la rencontre.

La formation amène le praticien à construire des repères pour approfondir sa conception du langage et élaborer une technique de positionnement dynamique, qui permette aux personnes entravées dans leur développement de la fonction symbolique, de s’approprier le langage.

Elle comprend :

  • Acquisition et consolidation des connaissances dans le domaine de la linguistique, de la psychologie, de la psychanalyse et de la psychopédagogie.
  • Étude et approfondissement des concepts de la communication verbale et de sa pathologie.
  • Mise en question par le stagiaire de sa conception propre du langage et de la relation thérapeutique.

La formation s’adresse aux professionnels du secteur médico-social : orthophonistes, éducateurs, psychomotriciens, instituteurs spécialisés, psychologues...

La Technique des Associations[1]:

Articulée à la PRL, la Technique des Associations est un outil d’appropriation ou de réappropriation du langage écrit.

Le langage écrit est abordé comme moyen d’échange et de construction de soi et non comme objet d’étude, le patient se découvrant ainsi sujet de son discours.

Cette approche est une réponse aux divers symptômes qui se manifestent dans la relation au langage et tout particulièrement à l’écriture, chez l’enfant ou l’adulte.

La formation amène les stagiaires à appréhender leur rapport à l’écrit en s’appuyant sur le fonctionnement associatif propre à la pensée verbale de manière à permettre à ceux qu’ils accompagnent d’accéder au pouvoir évocateur des mots en même temps qu’à la richesse et à la mobilité de leur pensée.

Elle comprend :

  • Acquisition et consolidation des connaissances dans le domaine de la linguistique, de la psychologie, de la psychanalyse et de la psychopédagogie.
  • Étude et approfondissement des concepts de la communication écrite et de sa pathologie.
  • Entraînement pratique au langage associatif écrit en tant que mode de communication et d’échange.

La formation s’adresse particulièrement aux orthophonistes, éducateurs, psychomotriciens, instituteurs spécialisés, psychologues.

L'héritage[modifier]

L'IPERS a été dissous en 2003 et a confié la responsabilité de transmettre les idées promues par ses initiateurs aux Ateliers Claude Chassagny. Les Ateliers Claude Chassagny, association loi 1901, permettent aux orthophonistes de se former[2] à la Pédagogie Relationnelle du Langage (PRL), à la Technique des Associations (TA) ainsi qu'aux Marqueurs Transversaux[3] (MT), repères pour la clinique orthophonique.

Une formation dans le même esprit a été mise en place par les Ateliers de thérapeutes du langage et de la communication (ATLC) à l'initiative du Dr Geneviève Dubois.

Des orthophonistes ouverts à l'esprit de Claude Chassagny dispensent des cours et des Travaux Dirigés dans les facultés d'orthophonie de Lille, Lyon, Paris, Toulouse, Nice, Poitiers, Tours, Caen et Strasbourg.

En 2009 se crée une nouvelle association l'ITCC Institut de Transmission et d'Études Claude Chassagny à la suite d'une scission entre d'anciens formateurs de l'IPERS. Cette association a son siège à Nice[4].

Association GAREL, Groupe d'action, de formation et de recherche sur le langage[5]

Liens[modifier]

Bibliographie[modifier]

Ouvrages de Claude Chassagny
  • 1952 : L'Apprentissage de la Lecture, aux P.U.F, (traduit aussi en espagnol à Buenos Aires) réédité en 1958, éditions Padeia
  • 1964 : Manuel pour la rééducation de la lecture et de l'Orthographe, éditions Neret
  • 1965 : Manuel pour la rééducation des Mathématiques, éditions Neret.
  • 1966 : Le Syllabaire, éditions Neret.
  • 1967 : Évolution et perspectives de recherches de la rééducation du langage écrit. Thèse de doctorat de psychopédagogie. Paris X.
  • 1968 : La Lecture et l'Orthographe chez l'Enfant, éditions P.U.F., réédité par l'I.P.E.R.S.
  • 1971 : La Rééducation du Langage Écrit, éditions Nérat (nouvelle édition en 1972 + Les Fiches Pratiques de Lecture, reprise du Syllabaire)
  • 1977 : Pédagogie Relationnelle du Langage, éditions P.U. F., réédité par l'I.P.E.R.S. en 1985.
Ouvrages récents
  • 1999 : L'échec en écriture: comment y répondre? Collectif IPERS, L'Harmattan
  • 2008 : Les Marqueurs Transversaux : Repères pour la clinique orthophonique, Claire de Firmas

Notes et références[modifier]

  1. acchassagny.org
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  3. http://www.marqueurs-transversaux.com
  4. http://itecc.blogspot.com/ site de l'association
  5. http://orthologo.canalblog.com/archives/2009/02/07/12421926.html#comments

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