Sitaudis
Sitaudis est une revue littéraire consacrée à la poésie contemporaine et consultable sur Internet.
Création de Sitaudis[modifier]
Sitaudis a été créé en 2001 par le poète Pierre Le Pillouër[1] : « Ouvert à toutes les écritures confrontant la tradition et les exigences du présent », écrit-il, « notre site se réclame de la collecte, de l'écoute et de la vitesse qui (sitôt dit) permet le tri dans la masse trop proliférante de l'expression contemporaine. »[2] La technique est assurée par le webmestre Emmanuel Olégine.
Les échos (éloges et attaques) qu’il suscite ici ou là témoignent de son audience. À qui reprochait à Sitaudis de ne pas « ouvrir la poésie contemporaine vers d’autres personnes que les poètes lisant les potes-poètes » et de rester cantonné « dans des histoires de famille [d’]où tout membre extérieur se sent exclu »[3], Pierre Le Pillouër peut répondre en lui opposant les faits : « plus de 10 000 pages vues par mois en mars 2003 » et « les nombreuses réactions ou propositions de lecteurs ignorant tout du milieu de la poésie contemporaine… »[4]. Sitaudis est devenu, si l’on en croit Dina Sahyouni, « l'incontournable Sitaudis »[5]. Florence Trocmé, elle-même créatrice et animatrice d’un site bien connu dédié à la poésie, Poezibao, reconnaîtra en octobre 2005 (« avec une pointe de jalousie ? » se demande-t-elle) « que Sitaudis a su se doter d’une vraie force de frappe grâce au référencement très poussé mis en place […]. De sorte que ce site-ci, je l’avais remarqué au cours de mes nombreuses recherches sur le web, arrive souvent dans les premiers cités par G. (compléter), le moteur de recherche »[6]. Enfin, Sitaudis a noué des partenariats avec plusieurs revues existantes, comme, en 2008, avec La Revue internationale des livres et des idées, dirigée par Jérôme Vidal[7].
Contenu de la revue[modifier]
Le site s’attribue une double fonction : publier les poètes contemporains et rendre compte de l’actualité littéraire. Il comporte un certain nombre de rubriques, parmi lesquelles on retiendra :
La rubrique « poèmes et fictions », où sont publiées des textes inédits d’auteurs contemporains. Ils sont en général courts (guère plus d’une page), et chacun d’eux est accompagné d’une brève bio-bibliographie de son auteur. Plus exceptionnellement, des textes longs sont publiés en feuilleton. Ainsi, pour ne citer que lui, ce « roman » de Pierre Alféri intitulé ‘’Kiwi’’[8], 55 épisodes publiés hebdomadairement du 8 mars 2010 au 25 avril 2011. Le livre sera ensuite publié chez P.O.L.[9] en février 2012.
La rubrique « apparitions » assure la relève, en publiant des inédits « de jeunes auteurs n'ayant pas encore publié d'ouvrage à compte d'éditeur ».
Les « parutions », rubrique consacrée à la recension de l’actualité littéraire et poétique, avec, précise-t-on, « une préférence marquée pour les ouvrages ne bénéficiant pas d'un grand retentissement médiatique ». Les articles sont signés Nathalie Quintane, Jean-Pierre Bobillot, Alain Frontier, Jacques Demarcq, Samuel Lequette, Maryline Desbiolles, Nicole Caligaris, Katy Rémy, Éric Houser, Alain Helissen, Daniel Pozner, Matthieu Gosztola et beaucoup d’autres, connus ou non. Les articles non signés (il y en a beaucoup) sont tous de Pierre Le Pillouër lui-même .
Les « excitations » sont la partie la plus franchement polémique du site : réactions à chaud, prises de position, coups de gueule, polémiques…
Les « auditions » : vidéos et enregistrements sonores de poètes contemporains (Christian Prigent, Jean-Pierre Bobillot, Jacques Demarcq, Charles Pennequin, Daniel Pozner, Stéphane Bérard, etc.)
Enfin, nombreux liens avec une centaine d’autres sites, amis ou concurrents.
En haut à droite de chaque page visitée, apparaît, de façon aléatoire et sans rapport avec le contenu de ladite page, une citation d’un écrivain ancien ou moderne, français ou étranger. L’ensemble de ces citations[10] a pour fonction d’élargir considérablement le champ, en abolissant toutes les frontières du temps ou de l’espace.
Périodiquement, Pierre Le Pillouër adresse à ses « abonnés » une lettre d'information pour les informer des dernières nouveautés qu’ils pourront trouver sur le site.
L'esprit Sitaudis[modifier]
Pour la rédactrice en chef de Poezibao, Sitaudis résulte « d’un affect plus que d’un concept »[11]. Pierre Le Pillouër ne s’embarrasse pas d’un comité de rédaction : c’est lui-même qui choisit les textes. Il va même jusqu’à prévenir ses lecteurs en déroulant la liste nominative des écrivains qu’on sera assuré de ne pas trouver sur son site [12]. C’est, au dire même de son auteur, « la rubrique la plus choquante de Sitaudis »[13]. Ce droit de choisir (de « faire le tri nécessaire dans la masse trop proliférante de l'expression contemporaine. »[14] …) que s’octroie Pierre Le Pillouër n’est en effet pas du goût de tout le monde. Ainsi Nicolas Tardy : « une liste d’auteurs élus ou non par le maître des lieux. Une vision forcément ultra subjective (selon quels critères ?). Une vision manichéenne ? »[15], ou bien Jean-Pierre Balpe, qui juge que Sitaudis se spécialise un peu trop dans la contestation[16] — alors que d’autres lecteurs, comme Teri Alves, verront là au contraire « indépendance, honnêteté, absence de compromis »[17]. Ajoutons que si le meneur de jeu de Sitaudis peut se montrer péremptoire, il est capable aussi, à l’occasion, de réviser son jugement, comme le prouve le sort réservé au poète et philosophe Philippe Beck, qui, après avoir été d’abord frappé d’ostracisme, finira par occuper dans le site une place non négligeable : « On avait dans un premier temps », reconnaît Pierre Le Pillouër, « fait figurer Philippe Beck dans notre sale ‘’on’’ des ‘’refusons’’. Il nous a fallu réviser ce jugement quelque peu expéditif, péremptoire, lapidaire mais non définitif puisque lors de la publication de ‘’Poésies Didactiques’’, nous sommes revenus à de meilleures dispositions à l'égard de ce travail. Aujourd'hui, alors que des doutes, des inquiétudes ou plus simplement des divergences persistent (en particulier sur la question du rythme et du vers), il devient urgent de ménager une place à cet auteur brillant, doué, novateur et prolixe ; ce d'autant plus facilement que nombre d'auteurs qui nous sollicitent pour figurer dans le site, témoigneraient plutôt des qualités contraires. »[18] Sitaudis passe parfois aux yeux de certains[19] pour être, en quelque sorte la continuation de TXT, à laquelle appartint effectivement Pierre Le Pillouër de 1983 à 1993, date de la disparition de cette revue : d’où la présence effectivement de quelques signatures comme celles de Christian Prigent, Éric Clémens, Jean-Pierre Verheggen, Jacques Demarcq ou Alain Frontier.
Notes et références[modifier]
- ↑ Sur les motivations personnelles de Pierre Le Pillouër, voir la section ‘’Le temps Sitaudis’’ de l’article qui lui est consacré.
- ↑ Qui sommes-nous ; texte repris par Répertoire de poésie contemporaine.
- ↑ Nicolas Tardy, in ’’Cahier Critique de Poésie’’ no 5, Centre international de poésie Marseille, édition Farrago, 2003, pages 253-254.
- ↑ Sitaudis critiqué
- ↑ Sélection des sites « extraordinaires dédiés à la poésie contemporaine »
- ↑ Colloque Web et poésie du Centre International de Poésie Marseille
- ↑ La revue Internationale des Livres et des Idées et partenariat avec Sitaudis et Entretien avec Jérôme Vidal
- ↑ ‘’KIWI’’
- ↑ ISBN 978-2-84682-448-4. Voir P.O.L.
- ↑ rassemblé sur Citations
- ↑ Colloque ‘’Web et poésie’’, CIP Marseille, octobre 2005
- ↑ Ce qu’on ne trouvera pas dans ce sitaudis
- ↑ Plan du site
- ↑ Qui sommes-nous
- ↑ in « ‘’Cahier Critique de Poésie’’ no 5, Centre International de Poésie Marseille, 2003
- ↑ in ‘’Action Poétique’’ no 271, mars 2003, pages 59-60.
- ↑ in Le taudis des blasphèmes
- ↑ Sur Philippe Beck
- ↑ par exemple Florence Trocmé, déjà citée : « Pierre Le Pillouër ressent le besoin […] de défendre les textes de jeunes auteurs qui n’auraient sans doute pu être accueillis que par TXT, et qui sont en quelque sorte orphelins d’un support pour se faire connaître. »
Liens externes[modifier]
- Sitaudis.fr, poésie contemporaine et poètes contemporains
- Sitaudis, un site à part
- DeGeorges Philippe, La poésie contemporaine et le Web, in « Lettre Mensuelle » no 229, Paris, École de la cause freudienne, juin 2004, p. 29-31.
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