Pedro Pauwels
Naissance |
Quaregnon, Belgique |
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Lieux de résidence | Paris, Montauban |
Activité principale | Chorégraphe, danseur |
Style | Danse contemporaine |
Activités annexes | Pédagogue, jury |
Collaborations | Karine Saporta, Odile Duboc, Carolyn Carlson, Anne-Marie Reynaud, Wilfride Piollet, Daniel Larrieu, Marie-Claude Pietragalla |
Formation | Centre Rosella Hightower |
Distinctions honorifiques | Chevalier des Arts et des Lettres |
Pedro Pauwels est un chorégraphe, danseur et pédagogue, né en 1965 à Quaregnon en Belgique. Personnalité de la danse contemporaine française, il œuvre pour le développement de cet art depuis plus de trente ans à travers une double démarche: chorégraphique et pédagogique.
Il est l'auteur de plus de quarante et développe des activités de transmission et d'encadrement. Il est à ce propos invité à participer aux jurys accrédités par le Ministère de la Culture, afin de délivrer le Diplôme d'État de professeur de danse. Il propose régulièrement des ateliers de fabrique artistique destinés aux chorégraphes confirmés ou émergents.
Artiste bénéficiant d'un rayonnement international, il est décoré le , de l'insigne de chevalier des Arts et des Lettres. La cérémonie, dirigée par Brigitte Lefèvre, ex-directrice de l'Opéra national de Paris, a eu lieu à Montauban[1]Source insuffisante .
Biographie[modifier]
Formation[modifier]
D'origine belge du côté de sa mère, et espagnol du côté de son père, Pedro Pauwels est issu d'un métissage à l'origine d'un caractère affirmé. Cette personnalité lui a été utile dès son plus jeune âge afin de fréquenter, à l'encontre de la volonté familiale, les cours de Renate Peter à Bruxelles.
Il obtient par la suite une bourse pour intégrer le Centre Rosella Hightower de Cannes, un pôle d'enseignement supérieur accrédité par le Ministère de la Culture.
Pedro Pauwels témoigne de l'importance de cette formation dans son ouvrage J'ai fait le beau au bois dormant[2], édité par le Centre national de la danse :
« J'étais et je reste convaincu que la formation initiale est essentielle pour la carrière, la longévité et le bon déroulement de celle-ci. J'ai fait pour ma part le choix de la formation académique, technique plus particulièrement de la danse classique. Volontairement, je me suis dirigé vers l'enseignement où la construction des fondamentaux corporels était le souci premier. J'avais besoin de cette construction physique, souvent considéré comme un dressage corporel. »[2].
Il se dirige ensuite vers l'esthétique de la danse contemporaine. Ce changement important dans sa carrière s'est opéré alors qu'il était interprète au Jeune Ballet International de Cannes, créé dans les années 1980 par Rosella Hightower.
Cette nouvelle orientation lui permet d'embrasser en 1989, une carrière de danseur au sein de la Compagnie Karine Saporta au Centre chorégraphique de Caen. Il est alors interprète dans la création Les Taureaux de Chimène, et participe aux films Prospero's book de Peter Grennaway et Le Diable au corps de Gérard Vergez.
Il rejoint en 1991 la compagnie Contre jour d'Odile Duboc[3], au Centre chorégraphique national de Belfort et participe à ses côtés à la création de La Maison d'Espagne, et en 1993 de Projet de la matière[4], pièce emblématique de l'esthétique contemporaine.
Parallèlement, Pedro Pauwels poursuit ses activités de pédagogues et enseigne dès les années 1990 dans des stages nationaux et internationaux au Centre Rosella Hightower, au Centre national de la danse de Paris-Pantin et de Lyon, au Centre chorégraphique James Carlès à Toulouse, au Pont Supérieur de Nantes, ainsi qu'à l'étranger comme à Venise et à Séoul.
Une carrière de danseur, chorégraphe et professeur[modifier]
Il crée sa compagnie en 1990, par le biais de l'association PePau. Cette démarche sera à l'origine de sa première pièce : L'insoupçonnée, présentée en 1991 alors qu'il était interprète pour Odile Duboc.
Il chorégraphie pour sa compagnie, en 1992, À mes côtés, et travaille l'année suivante sur une commande de l'Opéra national du Rhin : La Khovantchina, puis avec le nouvel Opéra Théâtre de Massy : Roméo et Juliette.
L'association PePau se spécialise alors dans la production et la diffusion de spectacles, la médiation et la sensibilisation aux pratiques artistiques[5].
Il s'emploie à favoriser la transdisciplinarité en collaborant avec le théâtre, la musique, le cirque et les Beaux-Arts. Il travaille avec un comédien en 1995, dans sa pièce Éclipse[6]. En 2003, il crée un lien entre danse et cinéma en étant chorégraphe le film Innocence de la réalisatrice Lucile Hadzihalilovic. En 2011, il chorégraphie Sous les feux[7], commande du festival d'Avignon, pièce pour laquelle il collabore avec un circacien.
En 2003, il travaille pendant trois années avec l'Université du Limousin. À cette occasion, l'Opéra de Limoges lui passe commande et il crée la Biennale nationale de la photographie de danse. Celle-ci sera organisée et reprise à la Médiathèque de Paris, à Micadanses, aux Incandescences (Paris), au CCN d'Orléans alors sous la direction de Josef Nadj, et dernièrement à Montauban.
En 2010, il poursuit son travail de création avec la pièce Sur le corps du monde. En parallèle, il intervient à Séville au centre de danse Andalou dirigé par Bianca Li, à l'école des Sables de Dakar et au conservatoire à rayonnement régional de La Réunion.
Originalité de sa démarche[modifier]
Il s'impose et exige des artistes avec lesquels il collabore, comme avec les élèves et étudiants qu'il accompagne, une implication complète.
Son degré d'exigence, qui participe à la promotion et à la défense des arts et plus particulièrement de celui de la danse, lui permet également de poursuivre un chemin de création depuis plus de trente ans.
L'originalité de son œuvre née d'une double volonté : celle d'innover dans des créations singulières d'une réelle modernité, mais également celle d'entre croiser ses pièces avec un travail de revisite du répertoire[8].
Pedro Pauwels soutient le propos qu'une création "pure" ne peut exister en tant que telle, car elle s'imprègne forcément de l'histoire. Chaque courant artistique, chaque modulation esthétique, chaque proposition chorégraphique, doivent-être analysés dans leurs contextes. Une œuvre peut être le résultat d'une continuité, d'une transformation, d'une modification comme d'un revirement, mais cela ne se départit jamais du fait historique. D'où l'importance du travail de répertoire dans son œuvre et la proposition du département patrimoine, audiovisuel et édition du CND de Pantin de créer un fonds d'archives à partir de la pièce Cygn etc...[9]
C'est en partant de ce présupposé que Pedro Pauwels décide d'initier un travail collectif de réécriture de pièces de répertoire, avec d'autres chorégraphes de renoms :
- En 2000, Cygn etc..., est une re-création de La Mort du cygne de Michel Fokine, par huit femmes chorégraphes : Anne-Marie Reynaud, Odile Duboc, Carolyn Carlson, Françoise Dupuy, Elsa Wolliaston, Wilfride Piollet, Patricia Greenwood Karagozian et Zaza Disdier. Pedro Pauwels, en interprétant cette re-création, s'interroge sur l'identité féminine et masculine qui nous constitue. En effet, ce Ballet de répertoire, présenté en 1907 au théâtre Mariinsky, avait été chorégraphie pour une femme : Ana Pavlova[10].
- En 2002, Spectre(S), revisite le Ballet Le Spectre de la rose, chorégraphié par Michel Fokine mais en 1911, pour les Ballets Russes. Spectre(S) est une co-écriture entre Jordi Cortes Molin, Daniel Larrieu, Paulo Ribeiro, Jean Guizerix et Pedro Pauwels.
- En 2006, le solo Pliage(s), s'intéresse au rôle du costume dans l'histoire de la danse. Il a été chorégraphié par Marie-Claude Pietragalla, Anne-Marie Raynaud et Karine Saporta.
- En 2013, Sors, est un solo écrit autour de La danse de la sorcière de Mary Wigman, danseuse, chorégraphe et pédagogue pionnière de la danse expressionniste allemande. Il a été chorégraphié par Carlotta Ikeda, Joseph Nadj, Robyn Orlin et Jérôme Thomas en partenariat avec le Musée du quai Branly à Paris.
2004 : "Accident" de parcours[modifier]
Pedro Pauwels est atteint d'une méningite foudroyante. Les soins nécessitent immédiatement de deux mois de coma, le réveil est complexe, douloureux, alors que la prise de conscience, elle, est immédiate. Les médecins ont dû faire des choix pendant son sommeil. Pedro Pauwels revient à lui amputé, ils lui ont coupé des bouts de doigts et d'orteils. Il est en vie, même si le pronostic vital est encore engagé, mais il est handicapé.
Ses reins ont également été atteint par la méningite. Une longue période de dialyse est nécessaire pendant laquelle il prend la décision de suivre un lourd protocole dans l'objectif d'une greffe. Son frère lui fait le don d'un rein afin de garantir sa survie. Pedro Pauwels en témoigne dans son ouvrage J'ai fait le beau au bois dormant[2] : "Je me rappelle avoir hésité tout au long du processus, jusqu'au dernier moment. On se demande comment va réagir son corps. Qu'est ce que je vais ressentir de nouveau ?".
Il remonte sur scène après une période de rééducation. Il réintègre alors la compagnie d'Odile Duboc et c'est avec toute la solidarité des artistes de la compagnie qu'il danse à nouveau Projet de la matière[11].
Il poursuit depuis sa carrière d'interprète, de chorégraphe et pédagogue.
Distinctions[modifier]
Chorégraphies[modifier]
- L'Insoupçonnée (1991)
- À mes côtés (1992) - Festival Temps Danse
- La Khovantchina (1992) - Commande de l'Opéra national du Rhin
- Écume de rêve (1992) - Pour le Jeune Ballet International de Cannes
- Roméo et Juliette de Gounod (1992) - Pour l'ouverture de saison du nouvel Opéra - Théâtre de Massy
- Sous la peau (1993) - Théâtre Pierre-Fresnay (Ermont)
- Étamine (1994) - Halle aux Grains de Toulouse
- Éclipse (1995) - Trio avec un comédien - Le Vivat - Armentières
- Shukke (1996) - Quatuor - Résidence de création au CCN de Belfort
- Échos (1997) - Solo - Première au Théâtre Contemporain de la Danse
- Élixir (1997) - Avec la compagnie tunisiène Sihem Belkaodja - Tunis
- L'Étal[12] (1998) - Duo - Halle aux Grains Scène nationale de Blois, reprise en co-production avec les centres culturels de Limoges
- Ma plus belle histoire d'amour (1998) - Commande pour le 16e Jeune Ballet de France
- Les Planètes (1999) - Commande pour le conservatoire de Cergy-Pontoise
- Miroir du sommeil (2000) - Centre national de la danse
- Cygn etc...[13] (2000) - Solo, projet d'interprète présenté à l'Opéra Bastille en 2006
- Entropie (2001) - Duo - Halle aux grains Scène nationale de Blois
- Spectre(S) (2002) - Le Prisme de Saint-Quentin-en-Yvelines - Halle aux Grains Scène nationale de Blois
- Sens 1 (2003) - Centre des Arts d'Enghien-les-Bains CCN de Nantes
- Sens II (2003) - Centre des Arts d'Enghien-les-Bains - Fêtes sciences de Basse-Normandie
- Marche's (2003) - L'Étoile du Nord à Paris
- Jeux (2003) - Théâtre de Versailles (échange franco-russe)
- Ohm 03 (2003) - Commande chorégraphique CNSMD de Paris
- Conception des chorégraphies du film Innocence de la réalisatrice Lucile Hadzihalilovic (2003)
- Sens III (2006) - Centre des Arts d'Enghien-les-Bains, en accueil studio au CCN de Caen Fattoumi Lamoureux et en collaboration avec l'Université de Caen Basse-Normandie
- Pliage(s) (2006) - Solo chorégraphié par Marie-Claude Pietragalla et Anne-Marie Reynaud
- La Ligne (2007) - Création pour Talents Danse de l'ADAMI
- Libellule (2008) - Pour Jérôme Thomas et la compagnie Armo
- Entre-mains (2008) - Espace 1789 de Saint-Ouen
- Éphémère (2009) - Duo avec Laurence Levasseur - Les 7 collines de Tulle
- Laast uns frei fliegen uüber den Garten (2010) - Interprétation - Chorégraphie de Stanislaw Wisniewkjy
- Désordre's (2010) - Interprétation - Chorégraphie de Alexandre Levy
- Sur le corps du monde (2010) - En co-production avec la Biennale Danse Émoi de Limoges
- Versus[14] (2011) - Pièce pour 10 danseurs, commande pour l'Opéra de Limoges
- Sous les feux (2011) - Pièce pour un interprète circassien, Festival d'Avignon
- Sors[15] (2013) - Solo
- Duo (2014) - Avec le violoncelliste Gaspar Claus
- Music visualization (2015) - Pièce pour 5 danseurs et 5 musiciens - CNSMD de Paris
- En Corps (dé)liés (2016) - Mise en espace d'une pièce de théâtre - Théâtre municipal d'Aurillac
- Playlist (2019) - Projet autour de la chanson
- Mirobolant (2020)
Notes et références[modifier]
- ↑ « Montauban. Pauwels fait chevalier des arts et des lettres », La Dépêche du Midi, (lire en ligne, consulté le 16 novembre 2021).
- ↑ 2,0 2,1 et 2,2 Pauwels 2009
- ↑ Agnès Izrine, « Odile Duboc », sur Universalis.
- ↑ Alice Gervais-Ragu, « Petit projet de la matière : une matière du petit », sur cairn, .
- ↑ « Cie Pedro Pauwels - sensibilisation », sur France Info Culture, .
- ↑ Chronique de danse, « Pedro Pauwels @Jean Gros-Abadie »
- ↑ « Festival d'Avignon »
- ↑ Marie Quiblier, « Ce que la reprise fait à l'œuvre chorégraphique / Subversion et invention », sur Open édition journals, .
- ↑ « Fonds Pedro Pauwels », sur cnd.fr
- ↑ Brigitte Hernandez, « Anna Pavlova, la "ballerine absolue" », sur le point.fr,
- ↑ Pauwels 2009, p. 39
- ↑ Théâtre de la cité internationale de Paris, « Recueil Programme », sur Gallica BNF
- ↑ « Cygn etc... », sur Numéridanse
- ↑ « Versus », sur France Info Culture
- ↑ Hervé Gauville et Annie Suquet, « Les cinq sorcières », sur Cairn,
Bibliographie[modifier]
- Pedro Pauwels, J'ai fait le beau au bois dormant, Centre National de la Danse, coll. « Parcours d'artistes », , 160 p. (ISBN 978-2-914124-38-6)
Liens externes[modifier]
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