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Le numérique comme outil de scolarisation des élèves réfugiés

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L’Europe a connu une augmentation importante de l’immigration entre 2015 et 2016. Cependant, la majorité des pays européens ne dispose pas d’une approche stratégique spécifique à l’encadrement et l’intégration des réfugiés dans l’enseignement supérieur. En Belgique, l’enseignement est réparti selon trois communautés. Il n’existe donc pas de décret propre au pays, mais plutôt des mesures prises par chacune des communautés. En Fédération Wallonie-Bruxelles, un décret nommé inclusion a été signé afin de favoriser l’inclusion des élèves à besoins spécifiques. Parmi ces personnes, sont concernées les élèves à besoins spécifiques (dyslexiques, dyscalculiques, dyspraxiques…), mais également les demandeurs d’asiles ou réfugiés. Le numérique peut aider à intégrer ces personnes via plusieurs applications.

Contexte de la problématique[modifier]

Quelques chiffres sur la scolarisation des migrants en Fédération Wallonie-Bruxelles[modifier]

Selon un rapport[1] de l’UNCHR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), près de 20% des élèves réfugiés (Hors U-E) sont qualifiés être en abandon scolaire, contre plus ou moins 15% des élèves réfugiés issus des pays de l’Union européenne et moins de 10% pour les élèves nés en Belgique. Ce constat prouve deux choses. Premièrement, une ségrégation élèves autochtones/élèves réfugiés s’installe en Belgique. Deuxièmement, ce constat prouve que le système éducatif belge montre des lacunes en matière d’enseignement des élèves réfugiés.

Ce constat invite à se poser plusieurs questions :

  • Comment sont intégrés les élèves réfugiés ?
  • Pourquoi observons-nous ce haut pourcentage d’abandon ?
  • Que fait la fédération Wallonie-Bruxelles pour essayer de combler ce résultat ?
  • Qu’est-ce que le numérique peut apporter dans ce processus d’intégration ?

Parcours d'un élève migrant en Fédération Wallonie-Bruxelles[modifier]

Lorsqu’un élève primo-arrivant (sont considérés comme primo-arrivants, les élèves qui, au moment de leur inscription dans une école de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ont au moins 2 ans ½ et moins de 18 ans, sont arrivés sur le territoire national depuis moins d’un an et ont introduit une demande de reconnaissance de la qualité de réfugié (ou se sont vus reconnaître la qualité de réfugié), sont mineurs accompagnant une personne ayant introduit une demande de reconnaissance de la qualité de réfugié (ou se sont vus reconnaître la qualité de réfugié), sont reconnus comme apatrides, ou sont ressortissants d’un pays considéré comme en voie de développement ou d’un pays en transition aidé officiellement par le Comité d’aide au développement de l’OCDE.)[2] arrive en Fédération Wallonie- Bruxelles, il est dirigé vers une classe dite DASPA (Dispositif d’accueil scolaire des primo-arrivants) dans laquelle il peut rester entre une semaine et un an (processus une fois renouvelable six mois). Durant cette période, l'élève apprend de manière intensive le français et la culture belge. En effet, ces deux notions à savoir la langue et la culture sont les deux difficultés majeures dans le processus de scolarisation. Une fois cette durée passée, l’élève passe devant un jury et un PMS pour ensuite être redirigé vers une classe selon son niveau et son âge, c’est-à-dire dans l’enseignement fondamental ou dans l’enseignement secondaire.  Concernant l’enseignement secondaire, nous observons que les élèves sont généralement placés en première ou en deuxième différencié pour obtenir le CEB ou en troisième professionnelle. Nous pouvons faire un lien entre ce processus et les notions d’inclusion et d’intégration.

Distinction entre l'exclusion, la séparation, l'intégration et l'inclusion

Si l'élève primo-arrivant est placé dans une classe fondamentale ou dans le secondaire général, dans ce cas nous sommes dans un processus d’inclusion. En effet, classe inclusive fait référence à une classe ordinaire à laquelle participent des élèves à « besoins spécifiques ». Il n’y a donc pas de séparation entre les élèves mais une pédagogie et un accompagnement adaptés sont mis en place pour permettre la participation de tous en classe.

Toutefois, si les élèves sont généralement placés aux mêmes endroits, comme par exemple en première, deuxième différencié ou en troisième professionnelle, alors nous sommes plutôt dans un processus d’intégration. En effet, la classe intégrée quant à elle est composée uniquement d’élèves à besoins spécifiques implantés au sein d’un établissement d’enseignement ordinaire. Tous ces élèves sont réunis dans une même classe.

Quelles sont les causes de l'abandon scolaire?[modifier]

Deux études qualitatives ont été réalisées, une en Belgique et une en France.

En Belgique, l’étude[3] a été menée par la Fondation Roi Baudouin en 2007. Celle-ci a pour objectif de favoriser l’intégration des personnes issues de l’immigration. Dans le cadre d’un programme européen sur l'intégration, une vingtaine d'interviews ont été menées auprès d’élèves réfugiés. Le but étant de “rendre compte de l’état de l’analyse et de la réflexion en ce domaine (intégration des réfugiés) auprès des directions d’école, des enseignants, des associations, des organisations de parents et de chercheurs”[3]. Un état des lieux est réalisé quant aux difficultés que rencontrent les réfugiés dans leur intégration scolaire.

En France, une enquête[4] ethnographique fut réalisée en 2018 par Alexandra Clavé-Mercier et Claire Schiff travaillant pour l’Université de bordeaux. Ces auteurs se sont intéressées aux différents ajustements que l’école française met en œuvre pour combler les difficultés rencontrées par les élèves réfugiés.

Il en ressort que les difficultés sont dues à différents facteurs. ceux-ci peuvent être pris indépendamment ou être reliés entre eux. Ces difficultés sont :

  • Les problèmes d’acquisition des ressources linguistiques au niveau familial

Les témoins interrogés mettent évidence la difficulté d’intégration au niveau de la langue, qui l’est davantage lorsqu’à la maison, une autre langue est parlée. Il existe donc deux fractures linguistiques, celle entre l’élève réfugié et les autres de ses camarades, mais également celle entre l’école et la maison. Il est donc pertinent d’utiliser dans un contexte de classe spécifique, des applications, des méthodes qui permettent à l’élève de garder un maximum le contact de la langue scolaire en dehors de l’école et donc à la maison.

  • L’environnement culturel

Les rédacteurs de l’étude Pisa ont observé une différence entre les enfants nés en terre d’accueil et ceux nés en terre d’origine. Les témoins mettent en évidence l’importance de la culture familiale, mais aussi le lieu d’origine des familles (rural ou urbain). Là encore, la culture scolaire sera différente et il risque donc d’y avoir un déficit scolaire. Les enfants réfugiés n’ont dans certains cas, jamais été à l’école jusque-là. Diverses causes en sont l'origine comme la guerre, la situation au sein des camps de réfugiés, la violence dans les écoles ou même la culture parentale et la situation économique demandant à l’enfant d’aller travailler plutôt que d’aller à l’école.

  • L’impact de la situation socioéconomique

La situation socioéconomique des apprenants aura un impact sur les résultats scolaires de ceux-ci et donc sur son intégration scolaire. La situation économique du pays d'origine a également un impact. En effet, certains enfants habitent dans des bidonvilles, en rue, dans des appartements délabrés, dans des camps de réfugiés… ce qui laisse une empreinte psychologique dans leur parcours et leur identité.

  • Les différences culturelles

À titre d'exemple, en Belgique, lorsqu’un adulte nous parle, nous devons le regarder. Dans d’autres pays, cela est considéré comme un manque de respect. La différence de culture peut donc être un obstacle à l’intégration des réfugiés. Une personne interviewée confirme cette différence : “ Dans un cas comme dans l’autre, il est ainsi souvent souligné par les acteurs scolaires que la scolarité de ces enfants, bulgares comme syriens, est rendue plus complexe par le nécessaire apprentissage du “savoir-être élève”. (entretien avec la directrice de l’école, comme d’U., 29/05/2017)”[4]

  • Les difficultés d'adaptation de l’école

Il existe des différences culturelles qui séparent l’enseignant de ces élèves réfugiés. La relation pédagogique est donc également affectée, l’enseignant n’étant pas dans la même optique que ces élèves. De plus, comme le soulignent les parents interrogés, le système scolaire avec la présence de notes n’est pas des plus adapté dans cette intégration, qui d’ailleurs favorise majoritairement l’abandon scolaire plutôt que l'encouragement. Il existe également une différence de culture scolaire entre les parents et le système scolaire : “ Sans connaître cette culture-là, la question c’est comment leur expliquer notre système à nous, par rapport à leur connaissance de ce qu’est l’école. (Entretien avec l’adjointe chargée des affaires scolaires, comme de R., 14/04/2017)”[4]

  • Dernière difficulté, le passage entre deux mondes : la famille et l’école

La transition famille-école est parfois difficile. Durant son enfance l’enfant est régi par les règles de sa famille puis, lorsqu’il arrive à l’école change totalement de structure et de normes.

En conclusion, il existe plusieurs causes à l'abandon scolaire. Celles-ci peuvent être classées en deux catégories : les difficultés liées au langage et les difficultés sociales. Il est donc intéressant de déterminer si le numérique peut résoudre ces difficultés d’intégration constatées.

Objectifs pédagogiques[modifier]

Les élèves primo-arrivants rencontrent beaucoup de difficultés d'intégration, celles-ci sont les causes de l'abandon scolaire.

L’objectif est donc de trouver un ensemble d’outil numériques et de les insérer dans des situations pédagogiques afin de résoudre ces difficultés d’intégration scolaire.

Les objectifs des divers moyens numériques sont donc de pouvoir :

  • Résoudre les problèmes liés à la langue
  • Donner davantage de ressources aux élèves migrants

Moyens numériques mobilisables[modifier]

Scratch[5][modifier]

Résumé de l'application : l’application Scratch est une application permettant de se familiariser avec la programmation. Celle-ci est disponible sur Windows et MacOS. Elle fait fonction d’environnement d’apprentissage de la programmation, de développement de programme simple et d’exécuteur du langage dans l’environnement. Cette application est intéressante car elle est ludique, simple d’utilisation et permet de répondre aux besoins d’acquisition de compétences numériques. En effet, actuellement, de nouvelles compétences sont requises dans l’enseignement : celles-ci sont axées sur la maîtrise des outils numériques et notamment sur la programmation. De ce fait, Scratch est un outil qui peut être utilisé en classe pour comprendre comment fonctionne un programme informatique.

Exemple d'objectif : L’objectif d’une séquence pédagogique élaborée avec Scratch serait par exemple de familiariser les élèves avec les technologies et la manière dont elles fonctionnent.

Exemple d'activité pédagogique : Travailler avec cette application permet de traiter d’un sujet où aucun élève n’a de compétence. En effet, pour comprendre la programmation et par la suite programmer, la seule compétence requise est la compréhension de la langue d’enseignement. Si ce n’est pas le cas, l'utilisation de traducteur peut être une solution pour pallier ce manquement. Les élèves peuvent travailler en binôme afin d’enrichir leurs discussions.

Comment évaluer à travers cet outil ? : L’évaluation peut être réalisée en demandant aux élèves de produire un jeu répondant à certains critères. Une grille d’évaluation peut l’accompagner.

Concepts qui s’y rapportent : Les concepts traités sont l’entraide entre les élèves, la collaboration, l’acquisition d’une autonomie par rapport à l’utilisation d’un programme informatique et l’acquisition de nouvelles compétences.

Lien avec le modèle SAMR[6] : L’intégration de cet outil permet une amélioration de l’enseignement car Scratch traduit les actions de l’élève à l’écran, il permet de concrétiser une action. De ce fait, il s'agit d’une augmentation car l’outil numérique propose une amélioration fonctionnelle à la visualisation du langage de programmation.

Traducmed[7][modifier]

Résumé du moyen : Traducmed est une application française qui a pour objectif d’aider la prise en charge des patients migrants au sein du milieu hospitalier. Elle permet de dépasser la barrière la plus importante, la langue, et ce grâce à différentes phrases pré-enregistrées. Effectivement, l’application comporte 39 langues différentes, toutes représentées par le drapeau du pays en question (et le nom du pays). L’application est gratuite sur Apple et Android. Elle permet également d’ajouter des langues  et d’être prévenu si une nouvelle langue apparaît. Il est donc possible d’être utilisateur mais aussi actif dans l’élaboration de cette application. Elle s’intéresse de ce fait tant aux patients, qu’au personnel soignant et les barrières qui peuvent exister entre les deux lors de la communication. Il s’agit de permettre une communication entre deux personnes de langues différentes et ce pour le bien-être du patient / migrant. L’application reprend des questions à différents niveaux : accueil, logement, identité, situation familiale, alimentation, travail, administratif, santé, etc. Elle permet également d’aller encore plus loin avec la possibilité de choisir une catégorie liée aux soins / au domaine médicale, à savoir : cardiologue, dentiste, urologie, dermatologie … avec des questions beaucoup plus ciblées et précises notamment aux sujets d’examens médicaux complémentaires.

Lien avec le modèle SAMR[6] : Si l’on s’en réfère au modèle SAMR, l’on peut parler d’amélioration - augmentation ainsi que de transformation - redéfinition. Avant tout, l’augmentation : effectivement, le numérique apporte une amélioration fonctionnelle aux canaux habituellement utilisés dans ce contexte, à savoir, un dictionnaire, ou un interprète. Des canaux peut-être parfois dur d’accès, car tout le monde ne dispose pas avec soi d’un dictionnaire et encore moins d’un interprète. Le numérique permet donc d’améliorer. Mais il permet également de redéfinir, car sans l'existence d’internet, de l’application, ainsi que les personnes qui y contribuent, la mise en marche de l’outil se verrait compromise. Le numérique, et le contexte lié au numérique permet donc inéluctablement une nouvelle approche, qui fut impossible avant. De fait, l’augmentation est en lien avec la redéfinition : de nouvelles approches qui apportent une amélioration fonctionnelle, mais de nouvelles approches finalement impossible avant.

Concepts qui s’y rapportent : Les concepts traités sont les environnements d’apprentissage et la communication

L'application Trigonométrie de Christophe Auclair[8][modifier]

Résumé du moyen : Cette application de mathématiques destinée aux élèves de troisième secondaire permet aux élèves de redécouvrir la matière, de s’exercer en ayant à leur disposition des feedbacks de confirmation ou d’erreur et de réaliser des problèmes. Elle comprend également une catégorie de complément proposant des notions abordées dans les années supérieures. Cette application peut être utilisée en classe ou à la maison et est disponible sur IOS (iPad), Android (tablette) et Windows 10 (tablette tactile). Trigonométrie peut être utilisée avec une autre application destinée aux enseignants, Scan Scores. Elle permet d'exporter les résultats des élèves sur un fichier Excel.

Exemple d'objectif : L’objectif de l’utilisation de cette application est de permettre aux élèves de s’exercer et de revoir les principes théoriques relatifs à la matière. Cette application est définie comme étant un compagnon pour l’école. Pour les élèves migrants, l’application est intéressante car elle ré-explique à l’élève toute la démonstration et l’utilisation du matériel en lien avec la matière. C'est l’occasion pour lui de bénéficier d’un autre support de présentation, qui est adapté à son rythme d’apprentissage.

Exemple d'activité pédagogique : Au niveau pédagogique, l’application peut être utilisée en complément d’un cours classique afin de revoir la théorie d’une autre manière et de réaliser des exercices seul à la maison. Les problèmes proposés sont en lien avec la vie quotidienne. Elle permet également de mesurer la progression des élèves dans leur parcours d’apprentissage. Cette progression peut être enregistrée par le professeur grâce à Scan Scores. La mesure de cette progression est utile pour le professeur afin de remédier aux difficultés des élèves.

Comment évaluer à travers cet outil ? : L’évaluation peut être réalisée via la performance des élèves lors des exercices sur l’application. Elle permet de déterminer la progression des élèves.

Concepts qui s’y rapportent : Les concepts liés à l’utilisation de cette application sont le respect du rythme de travail de chacun, l’individualisation des apprentissages et la notion de feedback.

Lien avec le modèle SAMR[6] : L’utilisation de cette application permet de transformer l’enseignement car l’élève peut s’auto-évaluer, travailler à son rythme, visualiser sa progression, et recevoir un feedback immédiat sur sa production.

Aurasma[9][modifier]

Résumé du moyen : Aurasma est une application mobile qui permet d’enrichir un contenu en y ajoutant du contenu audio, vidéo ou encore imagier. Ce contenu créé et partagé se nomme Aura et peut être visualisé par les élèves. En résumé, à partir d’un texte ou d’une autre ressource papier, le professeur crée un Aura afin d’enrichir le contenu de la ressource.

Objectifs : L’objectif de cette application est d’enrichir du contenu. En effet, avec un format papier, il est difficile d’ajouter des éléments comme du texte, une image, une vidéo… Avec Aurasma, un tel format peut être enrichi par un ensemble de ressources. Pour les élèves migrants, cela leur permet de bénéficier davantage d'informations sur la thématique, via d’autres supports plus variés (image, vidéo…).

Exemple d’activité pédagogique : Au niveau d’une séquence pédagogique, Aurasma peut être employé selon deux dimensions.

Au niveau de l’enseignant,  il peut être utilisé pour enrichir les supports donnés au élèves. L’enseignant peut ainsi différencier les supports d’apprentissage selon les besoins de chacun pour notamment proposer du vocabulaire adéquat ou des illustrations permettant de mieux comprendre le support proposé.

Au niveau de l’élève, il peut être intéressant de l’inciter à collaborer avec un autre élève. Par exemple, pour un élève migrant et un autre non migrant, chacun d’entre eux doit imaginer un support augmenté, adapté aux besoins de l’autre élève. L’élève migrant peut ainsi bénéficier d’autres sources d’informations et également contribuer à l’apprentissage de son partenaire.

Comment évaluer à travers cet outil ? : L’évaluation à travers cet outil peut se réaliser sous forme de liens vers des questionnaires afin de mesurer la compréhension des élèves face au support de cours.

Concepts qui s’y rapportent : Les concepts qui s’y rapportent sont la différenciation par la possibilité pour le professeur de différencier les supports créés (différencier le contenu), de répondre aux besoins de chacun et individualiser les apprentissages. L’élève exercera également la collaboration si le but de la leçon est de créer un Aura pour un autre élève.

Lien avec le modèle SAMR[6] : L’apport du numérique dans une séquence pédagogique permet d'effectuer une augmentation au niveau de l’enseignement. L’apprentissage des élèves est amélioré par l’apport de nouvelles ressources qui permettent de les aider dans la compréhension des documents ou dans l’approfondissement d’une matière incomprise. Certes, il est possible de donner davantage d’informations sur une thématique, mais Aurasma apporte une fonctionnalité supplémentaire, la centralisation des informations.

Teams[10][modifier]

Résumé : Teams est un environnement d’apprentissage proposé par Microsoft. L’enseignant peut y organiser des canaux de communications, déposer des fichiers, déposer des devoirs et assurer une communication enseignant-élèves et élèves-élèves.

Objectifs : L’objectif de cet outil est de garder une communication entre les apprenants. En effet, une des raisons de l’abandon des élèves migrants est la difficulté de passage entre sa maison et l’école. Plus particulièrement, les difficultés linguistiques entre la langue parlée à l’école et celle parlée à la maison. Grâce à Teams, les élèves peuvent continuer à communiquer, même à l’extérieur de l’école. Un élève migrant peut donc continuer à parler français, avec d’autres élèves de sa classe.

Déroulement de l’activité pédagogique : L’enseignant peut créer des groupes de travail entre les élèves qui perdureront toute l’année. L’idée est de créer une collaboration entre les élèves migrants et ceux autochtones. L’objectif est d’assurer une continuité linguistique entre les élèves, en les incitant à communiquer.

Comment évaluer à travers cet outil? : L’enseignant peut s’assurer de la communication en demandant à chaque groupe de rédiger des fiches de suivi. Les apprenants seraient invités à faire un état des lieux des communications, en listant les activités réalisées,  les moments, les sujets sur lesquels ils ont communiqué.

Concepts qui s’y rapportent : Environnement d’apprentissage - communication - collaboration

Liens avec le modèle SAMR[6] : Selon le modèle SAMR, teams et tous les environnements d’apprentissage sont à classer dans la dimension « redéfinition ». En effet, ces environnements permettent de réaliser de nombreuses nouvelles tâches, impossibles auparavant, comme assurer un suivi personnalisé et une communication permanente entre les apprenants.

Tarjimly[11][modifier]

Résumé : “Tarjimly” est une application créée par deux ingénieurs issus de l’immigration. Elle se présente comme un service de communication. La personne concernée installe l’application, choisit la langue de traduction et le logiciel cherche dans sa base de données un traducteur. En conclusion, l’application permet aux réfugiés de les mettre en communication avec d’autres anciens réfugiés, afin d’assurer une communication entre toutes ces personnes.

Objectifs : L’objectif de l’application est d’établir une communication entre les élèves réfugiés et d’autres personnes anciennement réfugiées. Les personnes concernées peuvent répondre immédiatement aux questions des « nouveaux » migrants.

Déroulement de l’activité pédagogique : Les anciens réfugiés présents sur Tajimly peuvent devenir des parrains, des tuteurs pour les nouveaux élèves migrants. Ces parrains peuvent servir de soutien, tant au niveau psychologique, social ou même pédagogique. C’est l’occasion pour eux d’avoir un soutien permanent dans leur intégration scolaire. À la fin de l’année, l’élève migrant peut rédiger un petit dossier réflexif sur l'intérêt de l’application par rapport à son intégration scolaire.

Comment évaluer à travers cet outil ? : Le rapport peut être évalué sur base d’une grille critériée. Celle-ci rassemblerait différents points comme l’impact psychologique, social, pédagogique, … de cette application.

Concepts qui s’y rapportent : Réflexion - Communication - soutien - tutorat

J’APPrends[12][modifier]

Résumé du moyen : “J”APPrends” est une application destinée tout d’abord aux adultes ne sachant ni lire ni écrire. Mais cette application permet également d’apprendre la langue française aux migrants adolescents.

En effet, dans cette application basée sur le jeu, le joueur pourra apprendre du vocabulaire de tous les jours sur base de scénarios imaginés par des formateurs de l’organisme de formation Langues Plurielles.

Objectifs : L’objectif de cette application est de permettre aux migrants d’avoir un minimum de vocabulaire de base de son pays d’accueil et le tout, en apprenant et mémorisant les mots en jouant à l’aide des différents scénarios de la vie courante disponible.

Déroulement de l’activité pédagogique : Lors des cours, les chapitres sont appelés des modules. Chaque module représente une situation de la vie réelle : se présenter, faire des courses, demander son chemin… Pour chaque module, la situation est présente grâce à l’application. Par conséquent, l’étudiant pourra apprendre tout en jouant.

Comment évaluer à travers cet outil ? : Après chaque module, l’enseignant peut évaluer le degré d’acquisition du vocabulaire en proposant des situations différentes de celles apprises dans l’application. L'enseignant peut évaluer la capacité de l’apprenant migrant à faire un transfert du vocabulaire.

Concepts qui s’y rapportent : Différenciation chaque apprenant peut avancer à son rythme, apprentissages de base.

Lien avec le modèle SAMR[6] : Selon le modèle SAMR, cette application se situerait au niveau “Augmentation”. En effet, l’enseignant peut lui même créer des listes de vocabulaire pour l’élève migrant. Toutefois, l’application contextualise et rend ludique l’apprentissage, en proposant des situations concrètes et virtuelles.

Happy FLE[13][modifier]

Résumé du moyen : L’application Happy FLE permet l’apprentissage du français pour les primo-arrivants.

Son concepteur l’association ”Forum Réfugiés-Cosi” précise bien que cette application est en complément d’un apprentissage et ne remplace à aucun moment la pédagogie “face à face”.

Elle permet aux réfugiés d’apprendre du vocabulaire avec des situations de la vie quotidienne comme par exemple, écrire un sms, faire des courses… au travers d’une série d’exercices pratiques et ludiques.

Cette application comporte six thématiques de la vie de tous les jours :

  • Les transports ;
  • L’environnement ;
  • La santé ;
  • Les achats ;
  • Le logement ;
  • L’administration ;
  • Objectifs

Le but de cette application est de permettre aux primo-arrivants d’avoir un minimum de bagages dans son pays d’accueil. Le tout pour continuer d’apprendre le vocabulaire de base de manière ludique.

Déroulement de l’activité pédagogique : Cette application serait à utiliser en complément d’un apprentissage, d’un cours. En effet, elle ne se suffit pas à elle-même. Cependant, c’est un bon moyen de tester ses connaissances et de les retravailler.

Comment évaluer à travers cet outils ? : Après chaque module, l’enseignant peut évaluer le degré d’acquisition du vocabulaire en proposant des situations différentes de celles apprises dans l’application. L'enseignant peut évaluer la capacité de l’apprenant à migrant à faire un transfert du vocabulaire.

Concepts qui s’y rapportent : Différenciation : chaque individu est libre d’aller à son rythme. En effet, l’application s’adapte au niveau de chacun.

Lien avec le modèle SAMR[6] : Selon le modèle SAMR, cette application se situerait au niveau “Augmentation”. En effet, l’enseignant peut lui même créer des listes de vocabulaire pour l’élève migrant. Toutefois, l’application contextualise et rend ludique l’apprentissage, en proposant des situations concrètes et virtuelles.

Référence au décret inclusion[modifier]

Notes et références[modifier]

  1. L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, « Le HCR, l'UNICEF et l'OIM exhortent les Etats européens à scolariser davantage d'enfants réfugiés et migrants », sur UNHCR (consulté le 21 avril 2020)
  2. « L’accueil des élèves migrants dans nos écoles : « Pacte pour un enseignement d’espérance » », sur Commission Justice & Paix - Belgique francophone (consulté le 21 avril 2020)
  3. 3,0 et 3,1 Carine Vassart, « Réussite scolaire des jeunes d’origine étrangère en Communauté française », sur discri.be
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Alexandra Clavé-Mercier et Claire Schiff, « L’école française face aux nouvelles figures de l’immigration : le cas d’enfants de migrants roms bulgares et de réfugiés syriens dans des territoires scolaires contrastés », Raisons éducatives, vol. 22, no 1,‎ , p. 193 (ISSN 1375-4459, DOI 10.3917/raised.022.0193, lire en ligne, consulté le 21 avril 2020)
  5. « Scratch - Imagine, Program, Share », sur scratch.mit.edu (consulté le 19 mai 2020)
  6. 6,0 6,1 6,2 6,3 6,4 6,5 et 6,6 Sébastien Wart, « Le modèle SAMR : une référence pour l’intégration pédagogique des TIC en classe », sur École branchée, (consulté le 19 mai 2020)
  7. « Traducmed, outil d'aide pour la prise en charge médicale des patients migrants », sur www.traducmed.fr (consulté le 19 mai 2020)
  8. « Applications Académiques - Mathématiques | Académie de Dijon », sur mathematiques.ac-dijon.fr (consulté le 19 mai 2020)
  9. « AURASMA - La réalité augmentée à la portée des élèves - Arts plastiques - Éduscol », sur eduscol.education.fr (consulté le 19 mai 2020)
  10. « Conversation instantanée, réunions, appels, collaboration | Microsoft Teams », sur www.microsoft.com (consulté le 19 mai 2020)
  11. « Tarjimly », sur tarjimly.org (consulté le 19 mai 2020)
  12. « J'apprends - Application d’apprentissage du français », sur j-apprends.fr (consulté le 19 mai 2020)
  13. Super Utilisateur, « Happy FLE : Application gratuite d'apprentissage du français », sur Forum réfugiés - Cosi (consulté le 19 mai 2020)

Bibliographie[modifier]

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  • Clavé-Mercier, A. & Schiff, C. (2018). L’école française face aux nouvelles figures de l’immigration : le cas d’enfants de migrants roms bulgares et de réfugiés syriens dans des territoires scolaires contrastés. Raisons éducatives, 22(1), 193-222. doi:10.3917/raised.022.0193.
  • Eveno, F. (2018, 20 février). "Tarjimly" : l'appli de traduction pour aider les migrants. Consulté à l’adresse https://www.rtbf.be/culture/pop-up/culture-web/detail_tarjimly-l-appli-de-traduction-pour-aider-les-migrants-flora-eveno?id=9845364
  • Fondation Roi Baudoin. (2007). Réussite scolaire des jeunes d’origine étrangère en Communauté française. Retrouvé sur https://discri.be/wp-content/uploads/R%C3%A9usssite-scolaire-jeunes-origine-%C3%A9trang%C3%A8re-Interviews-t%C3%A9moins-FRB.pdf
  • Hacha, A. (2018, 30 mai). Différences entre Exclusion, Séparation, Intégration, et Inclusion. Consulté à l’adresse http://partoutadys.be/differences-entre-exclusion-separation-integration-et-inclusion/
  • Justice et paix. (2017, décembre). L’accueil des élèves  migrants, un espoir  d’intégration ? Consulté à l’adresse https://www.justicepaix.be/IMG/pdf/2017_analyse_l_accueil_des_eleves_migrants_un_espoir_d_integration.pdf
  • Martin, C. (2018, 12 octobre). Une application pour accélérer l'apprentissage du français aux migrants. Consulté à l’adresse https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/une-application-pour-accelerer-l-apprentissage-du-francais-aux-migrants-7795161670
  • Schaffner, C. (2015, 15 septembre). Traducmed, un site de traduction médicale, aide à la prise en charge des migrants. Consulté à l’adresse https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/savoie/traducmed-un-site-de-traduction-medicale-aide-la-prise-en-charge-des-migrants-807461.html
  • Siméone, C. (2019, 14 décembre). Une appli gratuite dans un esprit de service public pour apprendre le français aux migrants. Consulté à l’adresse https://www.franceinter.fr/societe/une-appli-gratuite-dans-un-esprit-de-service-public-pour-apprendre-le-francais-aux-migrants
  • UNHCR • UNICEF • IOM. (2019). ACCESS TO EDUCATION FOR REFUGEE AND MIGRANT CHILDREN IN EUROPE. Consulté à l’adresse https://www.unhcr.org/fr/news/press/2019/9/5d789e94a/hcr-lunicef-loim-exhortent-etats-europeens-scolariser-davantage-denfants.html?query=scolarisation

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