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Jean-Michel Servet

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Jean-Michel Servet, né en 1951 à Lyon, est un économiste français.

Biographie[modifier]

Jean-Michel Servet naît en 1951 à Lyon[1] Il est professeur à l’Institut des hautes études internationales et du développement (Genève), spécialiste de la monnaie[2]. Il a travaillé sur les domaines de la monnaie, la microfinance, l'histoire de la pensée économique[3], et l'économie sociale et solidaire. Jean-Michel Servet a 15 ans en 1966 quand il choisit d’entrer dans un lycée de Lyon où, fait exceptionnel pour l’époque, est enseignée l’économie. Il poursuivra sa formation dans cette discipline jusqu’à un doctorat d’État soutenu en 1981 et consacré à « La Genèse des formes et pratiques monétaires », une thèse dirigée par l’économiste historien Pierre Dockès. Mais sa découverte du Sénégal en 1970-1971 – sous l’impulsion du philosophe Jean-Marie Auzias, élève du personnaliste Jean Lacroix – l’a déjà conduit à développer une critique radicale du savoir économique et à nourrir un besoin de confrontation au terrain et de rencontres dans la société civile. Pour satisfaire cette démarche, il s’est engagé en parallèle dans des études d’anthropologie et de sociologie afin de comprendre en quoi les humains ne correspondent pas au modèle d’égoïsme de l’homo oeconomicus qu’on lui professait. Il lit Karl Polanyi, qui tient pour lui le rôle que Marx joua pour d’autres à l’époque, et suit les séminaires de Maurice Godelier à l’École des hautes études en sciences sociales. Pour comprendre la formation des catégories de l’économie, il travaille l’histoire de la pensée économique. Ce qui l’amènera notamment à devenir coéditeur des œuvres d’Auguste et Léon Walras et de celles de Jean-Baptiste Say, comme d’une nouvelle traduction d’écrits monétaires de David Ricardo et de La Richesse des nations d’Adam Smith. Ces travaux lui donneront la légitimité pour devenir professeur de sciences économiques en 1990. Mais son insatisfaction face aux recherches théoriques l’avait conduit à retrouver l’Afrique subsaharienne au milieu des années 1980 pour des enquêtes à caractère socio-économique sur les comportements monétaires et financiers, en particulier à travers les tontines et les informalités qu’il observe en vivant deux mois dans un bidonville avec l’appui de l’Agence universitaire de la francophonie. Il poursuit ces recherches dans le cadre de travaux sur la microfinance et sur les monnaies locales engagés dès le milieu des années 1990 tout en collaborant, en tant que spécialiste des dimensions sociales de la finance et de la monnaie, avec la Caisse des dépôts et consignations et la Commission européenne pour préparer à l’arrivée de l’euro des populations pauvres, handicapées ou âgées. Il dirige à partir de 1997 la publication des rapports Exclusion et liens financiers et il contribue à la fondation du réseau interuniversitaire en économie sociale et solidaire. En 2001, il quitte l’université de Lyon où il enseignait depuis 1974 pour fonder un programme sur la microfinance en Asie du Sud à l’Institut français de Pondichéry, grâce au soutien de l’Institut de recherche pour le développement. En 2003, il rejoint l’Institut universitaire d’études du développement de Genève, attiré par le caractère interdisciplinaire de ses enseignements et la possibilité de développer des travaux en économie et en finance solidaire. Il entreprend alors de nouvelles recherches sur la financiarisation généralisée en Amérique latine. Ses travaux les plus récents portent sur la dimension de « communs » de la monnaie et de la finance et sur les alternatives en ce domaine. En 2016, il est devenu professeur honoraire après quarante-deux années consacrées à l’enseignement universitaire et à la recherche sur quatre continents. Menée avec une passion constante pour son prochain comme pour le lointain, cette démarche a été fortement appuyée par la collaboration amicale de nombreux doctorants et collègues[4].

Vie professionnelle[modifier]

Il a travaillé comme professeur à l'Institut de hautes études internationales et du développement à Genève, en Suisse, de 2003 à 2016. Il a également enseigné à l'Université Lumière de Lyon 2 entre 1974 et 2002[2].

Il est chercheur associé à plusieurs centres de recherche :

Il a dirigé 17 thèses, et été membre de jury pour 8 autres thèses de doctorants en sciences économiques depuis 1990[5].

Œuvres principales[3]

  • Questions à propos de la monnaie, Lyon : Institut des études économiques, 1978. Écrit avec Jacques Bichot.
  • Essai sur les origines de la monnaie, Lyon : Institut des études économiques, 1979.
  • Genèse des formes et pratiques monétaires, Lyon : Institut des études économiques, Université de Lyon 2, 1981.
  • Nomismata, état et origine de la monnaie, Lyon : Presses universitaires de Lyon, 1984.
  • La Construction sociale de la confiance (ouvrage coordonné avec Philippe Bernoux), AEF/Montchrestien.1997,
  • La Modernité de Karl Polanyi (ouvrage coordonné avec Jérôme Maucourant et André Tiran), L’Harmattan.1998,
  • L'euro au quotidien une question de confiance, Paris : Desclée de Brouwer, 1998.
  • Banquiers aux pieds nus, la microfinance, Paris : Odile Jacob, 2006.
  • Le grand renversement, de la crise au renouveau solidaire, Paris : Desclée de Brouwer, 2010.
  • La monnaies du lien, Lyon : Presses universitaires de Lyon, 2012.
  • La vraie révolution du microcrédit, Paris : Odile Jacob, 2015.
  • L'économie comportementale en question, Paris : Éditions Charles Léopold Mayer, 2018.

Notes et références[modifier]

  1. (en) Henri-Claude de Bettignies et F. Lépineux, « Jean-Michel Servet », dans Finance for a Better World (lire en ligne)
  2. 2,0 et 2,1 Jean-Michel Servet et Jean-Paul Delahaye, « Le bitcoin, une spéculation comme les autres ? », Alternatives Économiques, no 414,‎ (lire en ligne, consulté le 26 juillet 2021)
  3. 3,0 3,1 et 3,2 Jean-Michel Servet, Pierre Alary et Ludovic Desmedt, « Entretien avec Jean-Michel Servet. Entretien conduit par Pierre Alary et Ludovic Desmedt », Revue de la régulation. Capitalisme, institutions, pouvoirs, no 26,‎ (ISSN 1957-7796, DOI 10.4000/regulation.16026, lire en ligne, consulté le 28 janvier 2021) Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « +2 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  4. Des éléments de son itinéraire intellectuel sont présentés dans : Jean-Marie Auzias, L’Anthropologie contemporaine. Expérience et système, PUF, 1976. Anne Dhoquois, Comment je suis devenu ethnologue, Le Cavalier Bleu, 2008. Collectif Farinet, Monnaie et Finance : des pratiques alternatives ? Pour une socioéconomie engagée, Classiques Garnier,  2018
  5. « Jean Michel Servet », sur theses.fr

Liens externes[modifier]

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