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Une autre voix juive

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« Une autre voix juive » (UAVJ) est le titre d'un manifeste paru en 2003 dans le Journal Le Monde signé par de nombreux intellectuels et artistes juifs, parmi lesquels Pierre Vidal-Naquet, Raymond Aubrac, le député européen Alain Lipietz, Mireille Mendès-France. Ce manifeste veut faire entendre "une autre voix juive" : il affirme le désaccord des signataires avec la politique menée par le gouvernement israélien et dénonce les violences contre la population palestinienne. Il soutient les forces de paix israéliennes et palestiniennes pour la réalisation des droits nationaux palestiniens, dans la paix et la sécurité pour tous les peuples du Proche-Orient.

C'est aussi un collectif, animé par Pascal Lederer, qui poursuit les objectifs énoncés dans le manifeste en publiant des articles dans le presse ou sur le site web UAVJ, en participant à des débats publics ou des actions politiques collectives. Il participe aux réunions du Collectif national pour une paix juste et durable au Proche Orient.

Histoire[modifier]

Le manifeste a été publié pour la première fois dans Le Monde du 7 avril 2003, puis dans l'Humanité du 8 avril. Il a été publié sous une forme réactualisée en 2004 dans Le Monde.
Il a été lancé à l'initiative de deux personnalités scientifiques, Olivier Geburhrer, mathématicien universitaire, et Pascal Lederer, physicien directeur de recherches au CNRS, et signé par 1150 citoyens français juifs ou d'origine juive. il veut faire apparaitre la diversité d'opinion des Français juifs dont une partie importante ne se reconnait pas dans les positions du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), sur le conflit au Proche Orient.

Position idéologique[modifier]

Elhanan Yakira (Université de Jérusalem) situe les positions idéologiques d'"Une autre voix juive" dans la mouvance de l'antisionisme de certains juifs qui revendiquent de s'exprimer sur Israël "en tant que juifs", comme les auteurs du manifeste de ce nom paru en 2000 dans le journal Le Monde, et comme l'universitaire britannique Tony Judt par exemple[1].

Samuel Ghiles-Meilhac (Institut d'études politiques de Paris) rapproche "Une autre voix juive" de mouvements semblables de la gauche juive française, tous critiques à l'égard du CRIF, comme le cercle Gaston Crémieux, qui se revendique du socialisme révolutionnaire juif du bundisme. Si les mouvements trotskistes, communistes et les héritiers du bundisme ont joué un rôle considérable par le passé dans le judaïsme français, ils ne bénéficient plus de relais aujourd'hui et ne représentent qu'une part résiduelle de la communauté juive[2]

Selon Denis Sieffert, les deux co-animateurs du manifeste "Une autre voix juive", Olivier Geburhrer, et Pascal Lederer, représentent avec d'autres juifs anticommunautaristes un "antisionisme universaliste du juif-non-Juif". Il les rapproche idéologiquement de l'Union des juifs français pour la paix et d'intellectuels juifs (dont Esther Benbassa) dont la voix serait étouffée par les responsables communautaires[3].

Selon Pascal Boniface, « Les organisations juives qui se montrent critiques du gouvernement israélien ne sont jamais mises en avant et sont même combattues. Pourtant, l'Union des Juifs français pour la paix, Une autre voix juive, Trop c'est trop, sont autant d'organisations qui luttent contre l'antisémitisme[4] ».

Déclarations politiques du collectif UAVJ[modifier]

  • En poursuivant l'occupation et la colonisation en Cisjordanie, en construisant le mur de séparation, en intervenant militairement à Gaza, en commettant des assassinats ciblés et des violences contre la population civile palestinienne, le gouvernement israélien fait obstacle à la réalisation de droits nationaux palestiniens, condition fondamentale d'une paix juste et durable au Proche Orient.
  • UAVJ dénonce ceux dont la solidarité avec le peuple palestinien n'est que le masque d'un antisémitisme déguisé, mais la critique de la politique israélienne ne saurait être assimilée à de l'antisémitisme.
  • la paix ne peut reposer que sur le respect des droits des peuples proclamés dans le Charte de l'ONU, qui implique le droit pour tous les peuples du Proche Orient de vivre dans des frontières sures et reconnues internationalement. UAVJ a approuvé et soutenu "l'initiative de Genève" qui constitue, avec les résultats des négociations de Taba, la base d'un accord de paix.
  • Le Hamas, quoique porté au gouvernement palestinien par une procédure démocratique, constitue une régression politique dangereuse pour le peuple palestinien. Il devrait reconnaitre qu'aucune réalisation des droits nationaux palestiniens n'est possible sans la reconnaissance de la légitimité de l'état d'Israël. La pratique des attentats visant des civils en Israël est condamnable politiquement et éthiquement. Elle n'a fait que pousser l'opinion publique israélienne vers des solutions de force.
  • UAVJ a condamné l'agression israélienne au Liban, les crimes israéliens contre les populations civiles libanaises, le bombardement des centres urbains au Liban comme le bombardement de centres urbains par le Hezbollah. Bien qu'il ait joué un rôle décisif dans la résistance à l'agression israélienne, le Hezbollah ne peut être considéré comme une force démocratique. UAVJ condamne ses liens avec l'Iran, son objectif de "destruction de l'entité sioniste" et son silence devant la politique antisémite affichée par le président Ahmadinejad.

Parmi les critiques récentes (2012) que "Une autre voix juive" adresse au CRIF (Conseil représentatif des Institutions juives de France), le reproche qui vise le président du Crif, Richard Prasquier, pour des déclarations au journal israélien Haaretz, lui reprochant de ne pas s'émouvoir du score élevé du Front national, malgré sa «xénophobie», son «racisme anti-Rom», sa «stigmatisation de l'islam et de nos concitoyens musulmans ou d'origine immigrée», son «exaltation des racines chrétiennes de l'Europe». Lors de l'élection présidentielle de 2012, UAVJ avait appelé à voter pour François Hollande et à battre Marine le Pen[5].

En janvier 2018, le collectif UAVJ demande à la maison d'édition Gallimard de renoncer à la publication des pamphlets antisémites de Louis-Ferdinand Céline : « C’est non seulement banaliser l’antisémitisme mais officialiser l’antisémitisme en tant que « positionnement » à l’égal d’autres. C’est indigne. La mémoire des morts dus au nazisme en serait souillée durablement ; que vaudraient dès lors les protestations visant à combattre l’antisémitisme ? Comment condamner les expressions qui en font leur pierre de touche ?[6] ».

Objectifs[modifier]

  • Faire pression pour que la France, où cohabitent les deux plus importantes populations juive et maghrébine d'Europe, prenne des initiatives diplomatiques de paix avec les pays du Maghreb, qu'elle appelle et soutienne des initiatives européennes.
  • Renforcer les solidarités qui lient les citoyens juifs à leurs concitoyens de toute origine, sur la base de l'égalité des droits et du respect des droits des peuples.

Liens externes[modifier]

Notes et références[modifier]

  • LE MONDE - 25 juillet 2004 - Repères ANTISÉMITISME. À la suite d'un article intitulé « Protestation d'«Une autre voix juive» » ( Le Monde du 23 juillet), Pascal Lederer, coanimateur de cet appel, tient à préciser que ce collectif « défend les droits de tous les peuples du Proche-Orient, palestinien comme israélien et appelle à une mobilisation contre l'augmentation des violences antisémites et du racisme anti-arabe en France ».
  • LE MONDE | 15 novembre 2003 | par Olivier Gebuhrer et Pascal Lederer | Un soutien ambigu :Tariq Ramadan a pris pour étendard dans un récent point de vue ( Le Monde du 29 octobre) l'expression « Une autre voix juive ». Les initiateurs du manifeste auraient à première vue toutes raisons d'être heureux de la tournure des choses...
  1. Post-sionisme, post-Shoah: Trois essais sur une négation, une délégitimation et une diabolisation d'Israël,, PUF, 2015, Par Elhanan Yakira, lire en ligne : [1]
  2. Le Crif: De la Résistance juive à la tentation du lobby, de 1943 à nos jours Par Samuel GHILES-MEILHAC, Robert Laffont, 2011, lire en ligne : [2]
  3. Denis Sieffert, "Antisémitisme : entre réalités et manipulations", Antisémitisme, l'intolérable chantage: Israël-Palestine, une affaire française ? Par Judith Butler, Etienne Balibar etc., La Découverte, 2003, lire en ligne : [3]
  4. Pascal Boniface, Antisémite: Témoignage, Max Milo, 2017, https://books.google.fr/books?id=O_xDDwAAQBAJ&pg=PT113&lpg=PT113&dq=Une+autre+voix+juive+books+google&source=bl&ots=CatdvxrfRC&sig=FtOf6jdcjFozXCdRKuEAuHrlfX0&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwixp9D1-IfZAhVE8RQKHUMPA5QQ6AEIPDAE#v=onepage&q=Une%20autre%20voix%20juive%20books%20google&f=false.
  5. https://www.20minutes.fr/elections/928667-20120504-representants-juifs-mettent-garde-contre-alliance-fn
  6. lire en ligne : http://www.aacce.fr/2018/01/communique-a-propos-des-pamphlets-antisemites-de-louis-ferdinand-celine.html

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