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Tony Ferri

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Erreur Lua dans Module:Wikidata à la ligne 118 : attempt to index field 'wikibase' (a nil value).Tony Ferri est né en 1973 en Normandie. Philosophe, écrivain, chercheur au Laboratoire GERPHAU (Groupe d'études et de recherches philosophie - architecture - urbain, UMR 7218/CNRS/ LAVUE)[1], il exerce la profession de conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation au sein du ministère de la Justice. Sa thèse de Doctorat, dirigée par le professeur Alain Brossat, a eu pour objet le système de la peine[2]. Il dirige la collection « Les logiques des pénalités contemporaines » chez L'Harmattan[3].

Carrière[modifier]

Il est influencé par Jean-Paul Sartre, Michel Foucault et Vladimir Jankélévitch. Spécialiste du champ pénitentiaire et du registre de l'application des peines, ses recherches s'articulent autour de la question du sens des pénalités contemporaines, et entretiennent des rapports avec la criminologie. Il est le créateur du concept critique d'« hypersurveillance », et il analyse des mécanismes de l'enfermement propres au placement sous surveillance électronique en tant que détention à domicile[4] ». Il explore les conséquences du pouvoir technologique de punir les corps[5], et les différentes facettes du geste punitif contemporain[6]. Il défend une vision humaniste des pénalités et s'engage philosophiquement dans la voie de l'humanisation pénale. On lui doit notamment la co-signature avec le philosophe Michel Onfray, le député Noël Mamère et d'autres intellectuels d'une tribune sur ''Mediapart'' appelant à l'abolition des prisons, au nom de l'humanisme et de la dignité[7]. Il envisage d'autres voies pénales que l'emprisonnement[8], et analyse les structures du pouvoir de punir contemporain[9].

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont Qu'est-ce que punir ? Du châtiment à l'hypersurveillance[10], et co-auteur de La condition pénitentiaire. Essai sur le traitement corporel de la délinquance[11][12]. Il est rédacteur à la revue Juriguide.com[13], qui décrypte l'actualité juridique, et au magazine culturel Unidivers[14], ainsi que contributeur à différentes revues scientifiques comme la Revue européenne de psychologie et de droit[15], la revue Encyclo[16], la revue Appareil[6][17] et Le Philotope[18][19]. Ses travaux ont une résonance dans la communauté francophone de criminologie. Ils sont notamment présentés et repris dans la Revue de science criminelle et de droit pénal comparé[20][21], dans la Revue canadienne de criminologie et de justice pénale[22], par la Société de criminologie du Québec et par le Canadian Journal of Criminology and Criminal Justice[23][24]. Ses travaux concernent également les agences et organismes de sécurité[25], ainsi que les Instituts et magazines de travail social[26]. Il collabore aussi avec des structures artistiques comme le Centre photographique d’Île de France [27]. Penseur du réel, ses réflexions s'enracinent dans l'actualité.

Interviewé par Le Point, Tony Ferri développe l'idée que la peine consiste moins à protéger les individus qu'à renforcer la domination de quelques-uns au détriment de la multitude et qu'à entretenir le commerce florissant de la sécurité. Il rappelle la parenté du placement sous surveillance électronique avec une mesure d'« enfermement dehors [28]». Ces réflexions ont également connu un écho en Belgique, et ont été relayées par le Conseil central de surveillance pénitentiaire belge[29]. Elles ont été exposées et discutées à l'occasion d'un débat organisé par le Festival des Libertés en octobre 2014 à Bruxelles[30].

Dans Punition et risque. Les geôles du quotidien[31], Tony Ferri revient sur le thème de l'hypersurveillance pour en définir à nouveau les rouages et pointer du doigt ses imperceptibles implications sociales. Il y montre particulièrement la manière dont la société tout entière se transforme asymptotiquement en une espèce d'énorme geôle quotidienne, et piège ses membres en sollicitant insensiblement leur complicité au système. Il invite à réfléchir sur le processus en marche consistant à s'inspirer de la mesure de placement sous surveillance électronique pour instaurer un dispositif de captivité sociale généralisée proche du panoptique. Cette idée d'un contrôle globalisé s'effectuant progressivement à partir du modèle du placement sous surveillance électronique est déjà présente dans sa thèse de Doctorat en philosophie qui mentionne : « Il n’en demeure pas moins qu’elle [la surveillance électronique] reconduit les formes éculées de l’enfermement, décuple son pouvoir d’assujettissement par sa faculté invasive, et produit les effets pernicieux du panoptisme [32]».

Dans sa préface à Punition et risque. Les geôles du quotidien, Michel Onfray reconnaît avec Tony Ferri que « ce genre de boulet virtuel a probablement d'autres justifications que des raisons humanistes ou humanitaires » et qu' « il permet probablement de façon extrêmement hypocrite de faire une prison sans la prison [33]».

Invité à plusieurs reprises à la Radio Télévision Suisse (RTS), en particulier dans l'émission sociétale « Tribu » animée par le journaliste et producteur Laurent Caspary, Tony Ferri tire la sonnette d'alarme quant aux dangers de l'hypersurveillance en termes d'anéantissement de la vie privée et de quadrillage des libertés individuelles[34]. Plus fondamentalement, il attire l'attention sur le fait que l'hypersurveillance puise sa source et son origine dans le monde des pénalités[35], et exerce maintenant son empire dans le champ social et le milieu libre, en offrant un modèle d'expérimentation et d'application des plus inquiétants. Il montre combien l'homme tend à « habiter » un monde de plus en plus pénalisé et hypersurveillé. Proposant un compte-rendu de lecture à Punition et risque. Les geôles du quotidien, l'agence de presse Categorynet.com souligne, en ce sens, que « Tony Ferri développe une analyse portant sur les effets induits par l'avènement de ce qu'il nomme l'hypersurveillance sur la vie privée, l'intimité et les subjectivités. Il s'agit alors, pour l'auteur, de montrer, par un détour généalogique ou archéologique (au sens que Michel Foucault donnait à ces mots), dans quelle mesure se forme dorénavant la possibilité ou la réalité de la mise en geôle du quotidien[36]».

La philosophie de Tony Ferri consiste notamment à mettre en lumière une espèce d'arrière-monde pénal et à montrer que nul ne saurait désormais se soustraire avec certitude à l'empire tentaculaire croissant des pénalités[37].

Dans sa préface à La compulsion de punir de Tony Ferri, le philosophe René Schérer souligne l'appartenance de ce livre à « la famille de pensée » caractérisée par L'homme du ressentiment de Max Scheler et l'Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction de Jean-Marie Guyau. Il affirme que « ce livre libère ou, tout au moins, met sur la voie d'une autre manière d'aborder nos contraintes [38]». Au plan philosophique, la question du droit de punir est plus largement traitée par ces auteurs dans un dialogue[39].

L’œuvre de Tony Ferri est nettement marquée par une réflexion constante portant sur le statut particulier du régime du placement sous surveillance électronique en France comme mesure à la fois d'aménagement de peine, de contrôle des déplacements et d'assignation à résidence, tant pour les condamnés que pour les prévenus. Dans La biopolitique outre-atlantique après Foucault, les auteurs appellent précisément l'attention sur le fait que Tony Ferri a pour objet d'étude « les dispositifs de surveillance électronique et notamment le Placement sous surveillance électronique (P.S.E.), parfois mobile », et sur le fait que, pour lui, consécutivement à l'appareillage des corps avec le bracelet électronique, « la pénalité se caractérise aussi bien comme un type de contrôle récemment initié que comme une tentative singulière de mise en œuvre d'une orthopédie du comportement [40]».

Dans un article qui lui est consacré dans La Semaine juridique, la journaliste allègue que le philosophe Tony Ferri se démarque par le fait qu'il « s'interroge sur les rapports qu'entretiennent incarcération et placement sous surveillance électronique » et qu'il « s'inscrit dans cette lignée : 'La punition, forme de vengeance étatisée, génère de la punition. La peine sert le pouvoir. Si on voulait éviter la délinquance, on ferait tout sauf mettre les gens en prison[41]».

Ouvrages[modifier]

  • La compulsion de punir (préface du philosophe René Schérer, postface du professeur Loïck-M. Villerbu), Paris, L'Harmattan, 2015.
  • Punition et risque. Les geôles du quotidien (co-écrit avec Erwan Dieu), Paris, Studyrama, 2015.
  • En quête de réel. Réflexions sur le droit de punir, le fouriérisme et quelques autres thèmes (René Schérer - Entretien avec Tony Ferri), Paris, L'Harmattan, 2014.
  • Le pouvoir de punir. Qu'est-ce qu'être frappé d'une peine ?, Paris, L'Harmattan, 2014.
  • La condition pénitentiaire. Essai sur le traitement corporel de la délinquance (co-écrit avec Dragan Brkic) Paris, L'Harmattan, 2013.
  • Qu'est-ce que punir ? Du châtiment à l'hypersurveillance, Paris, L'Harmattan, 2012.
  • Les Fées pleurent pour y croire encore, Paris, Publibook, 2008.
  • Le Répit, Paris, Publibook, 2001.

Articles[modifier]

Références[modifier]

  1. « Gerphau »
  2. « Thèse de Doctorat »
  3. « Collection "Les logiques des pénalités contemporaines" chez L'Harmattan », sur editions-harmattan.fr
  4. Pierre Berthelet, Crimes et châtiments dans l'Etat de sécurité. Traité de criminologie politique, Paris, Publibook, , 906 p. (lire en ligne), p. L'auteur, citant significativement les travaux de Tony Ferri, note, en particulier, page 399, que : "Le bracelet électronique est l'illustration de ce que Tony Ferri nomme l'hypersurveillance".
  5. Tony Ferri, « Le corps face aux pénalités contemporaines d'enfermement », Encyclo,‎ , pp. 33-40 (lire en ligne)
  6. 6,0 et 6,1 Tony Ferri, « Geste, geste punitif et institution judiciaire », Appareil, no 8,‎ (lire en ligne)
  7. « Abolir la prison, ses mécanismes et ses logiques », sur Mediapart, (consulté le 27 août 2015)
  8. Samuel Gautier, Michel Onfray, Tony Ferri et al, « Abolir la prison, ses mécanismes et ses logiques », Mediapart,‎ (lire en ligne)
  9. Tony Ferri, Le pouvoir de punir. Qu'est-ce qu'être frappé d'une peine ?, Paris, L'Harmattan, , 144 p. (ISBN 978-2-343-04004-2)
  10. Tony Ferri, Qu'est-ce que punir ? Du châtiment à l'hypersurveillance, Paris, L'Harmattan, , 256 p. (lire en ligne)
  11. Tony Ferri (en co-écriture avec Dragan Brkic), La condition pénitentiaire. Essai sur le traitement corporel de la délinquance, Paris, L'Harmattan, , 166 p. (lire en ligne)
  12. « Tony Ferri, biographie, publications (livres et articles) », sur editions-harmattan.fr
  13. « Juriguide.com », sur juriguide.com
  14. « Tony Ferri », sur Unidivers (consulté le 26 août 2015)
  15. « Dossiers » (consulté le 27 août 2015)
  16. Tony Ferri, « Le corps face aux pénalités contemporaines d'enfermement : éléments de comparaison entre l'incarcération et le placement sous surveillance électronique », Encyclo, no 3,‎ , p. 33-40
  17. « Auteurs - Ferri Tony », sur appareil.revues.org (consulté le 27 août 2015)
  18. Tony Ferri, « Les conditions de pensabilité de l'impermanence en architecture », Le Philotope, no 10,‎ , p. 71-75
  19. « “Philotope” n°10 – La revue du réseau scientifique thématique PhilAU | Blog de veille UMR AUSser », sur umrausser.hypotheses.org (consulté le 27 août 2015)
  20. Voir, en particulier, les numéros papier d'avril-juin 2013 et de juillet-septembre 2013 où sont consacrées plusieurs pages aux travaux et à la philosophie de Tony Ferri
  21. Certaines de ces données figurent déjà, sous même licence, à anticapitaliste wikia
  22. Gérard de Coninck, « Recension de La condition pénitentiaire », Revue canadienne de criminologie et de justice pénale, no 4, volume 55,‎ (lire en ligne)
  23. Dragan Brkic, « Le pouvoir de punir de Tony Ferri », Canadian Journal of Criminology and Criminal Justice, no 2, volume 57,‎ (lire en ligne)
  24. André Normandeau, « Qu'est-ce que punir ? de Tony Ferri », Canadian Journal of Criminology and Criminal Justice, no 3, volume 5,‎ (lire en ligne)
  25. Julie Robelet, « La surveillance électronique est une intrusion dans la tête, dénonce Tony Ferri, dans Qu'est-ce-que punir ? », AEF Sécurité globale, no no 7754 (Dépêche),‎
  26. Jacques Trémintin, « Sur la condition pénitentiaire », Lien social, no 1155,‎ (lire en ligne)
  27. Tony Ferri, « La prison entre ombre et lumière », Centre photographique d’Île-de-France,‎ (lire en ligne)
  28. Marc Leplongeon, « Peine de mort, prison, bracelet électronique... A qui profite la peine ? », Le Point,‎ (lire en ligne)
  29. « Tony Ferri :le pouvoir de punir », sur ccsp-ctrg.be
  30. « La peine résout-elle le trouble social ? », sur festivaldeslibertes.be, (consulté le 27 août 2015)
  31. « Groupe Studyrama », sur studyrama.com,
  32. « Thèse de Doctorat en philosophie de Tony Ferri », sur theses.fr,
  33. Michel Onfray, dans sa préface à Punition et risque. Les geôles du quotidien de Tony Ferri (en co-écriture avec le criminologue Erwan Dieu), Levallois-Perret, Studyrama, 2015, pp.17-18.
  34. « Big Brother is watching you sur Radio Télévision Suisse », sur rts.ch,
  35. « Le pouvoir de punir sur Radio Télévision Suisse », sur rts.ch,
  36. « Punition et risque. Les geôles du quotidien », sur categorynet.com (consulté le 27 août 2015)
  37. Sur ce point, se reporter à la quatrième de couverture de La compulsion de punir, L'Harmattan, 2015 : « Au rythme où vont les condamnations, après la création, en réalité assez récente au regard de l’histoire des pénalités, de délits relatifs, par exemple, à la conduite sans permis, à l’établissement de chèques sans provision ou au non-paiement de la pension alimentaire, il y a tout lieu de se demander si les gens apparemment bien sous tous rapports, qui appellent de leurs vœux la multiplication et le durcissement des peines, ne seront pas ceux qui, demain, seront placés sous écrou ou sous surveillance électronique... « La compulsion de punir de Tony Ferri », sur editions-harmattan.fr
  38. René Schérer, "La fin d'une illusion", préface à La compulsion de punir de Tony Ferri, L'Harmattan, 2015, p. 12.
  39. « EN QUÊTE DE RÉEL. RÉFLEXIONS SUR LE DROIT DE PUNIR, LE FOURIÉRISME ET QUELQUES AUTRES THÈMES - Entretien avec Tony Ferri, René Scherer », sur www.editions-harmattan.fr (consulté le 27 août 2015)
  40. Audrey Kiéfer et David Risse (sous la Direction de), La biopolitique outre-atlantique après Foucault, Paris, L'Harmattan, , 170 p. (lire en ligne), p. 15
  41. Florence Creux-Thomas, « Tony Ferri, la philosophie dans le prétoire », La Semaine juridique, Edition générale, no 42,‎ , p. 1821 (lire en ligne)

Liens externes[modifier]

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