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Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réfléxivités - Fonds Yan Thomas

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Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réfléxivités - Fonds Yan Thomas
Situation
Région Île-de-France
Création 2019
Type Laboratoire de recherche
Siège 10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris
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Organisation
Direction Cyril Lemieux
Co-direction Julia Christ
Dépend de École des hautes études en sciences sociales

Centre national de la recherche scientifique


Site web www.lier.ehess.fr

Le Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT) est un laboratoire de recherche en sciences humaine et sociales se trouvant à Paris et qui a pour tutelles l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

Le LIER-FYT produit des travaux de recherche qui portent sur les formes de connaissance savantes et ordinaires et sur les processus de réflexivités au sein des sociétés modernes.

L’interdisciplinarité du LIER-FYT se traduit par une organisation en plusieurs Pôles disciplinaires : Sociologie, Philosophie, Droit, Histoire.

Historique[modifier]

Le LIER-FYT est né de la volonté de chercheurs de différentes disciplines des SHS (sociologie, philosophie, droit, histoire) d’explorer en commun la question des processus de réflexivité et de leurs limites au sein des sociétés modernes. Ses membres sont issu.es en grande majorité de l’Institut Marcel Mauss (UMR 8178).

Au sein de ce dernier Institut, était né en 2013 le LIER, ancêtre du LIER-FYT, dont la naissance avait suscité la raillerie du chercheur Philippe Corcuff qui avait ironisé sur "le lierre du conformisme et de la modération politique" qui se développe selon lui au détriment de la pensée critique[1].

Le LIER est devenu le LIER-FYT le 1er janvier 2019.

Programme scientifique[modifier]

Les sociologues du LIER-FYT se reconnaissent dans le courant dit de la sociologie pragmatique, tout en cherchant à infléchir ce style d’enquête sociologique. Ainsi, selon Cyril Lemieux, "l'objectif de ce nouveau centre de recherche est de soumettre la démarche de la sociologie pragmatique à une double inflexion: d'une part, en augmentant son intérêt pour l'histoire dans le but de rouvrir la question, qui fut fondatrice de la discipline sociologique, de la spécificité des sociétés modernes; d'autre part, en s'attachant à l'analyse des configurations sociales et des dispositifs qui favorisent, ou restreignent, la réflexivité collective"[2]. Les philosophes du LIER-FYT sont réunis par l’ambition de renouveler leur discipline, et de critiquer ses catégories de pensée dominantes, par la prise au sérieux des schèmes et des raisonnements produits par les sciences sociales : tel est le sens spécifique qu’ils/elles donnent à la notion de « philosophie des sciences sociales ». Les spécialistes du droit membres du LIER-FYT ont en commun de concevoir cette discipline comme partie intégrante des sciences sociales, en s’inscrivant ainsi dans le sillage des travaux de Yan Thomas. Enfin, les historien.nes du LIER-FYT travaillent sur l’époque contemporaine (XIXe-XXe siècle), sans se restreindre à l’Europe, et ont en commun de chercher à renouveler les pratiques de l’enquête historique par l’instauration d’un dialogue théorique et méthodologique avec les autres disciplines des sciences sociales.

L’ensemble de ces chercheurs ses travaille et dialogue autour d’une question commune : celle de la production sociale de réflexivité au sein des sociétés modernes. Cette notion désigne la manière dont les sociétés, les groupes et les institutions mettent en cause et en discussion leurs propres pratiques et leurs propres discours. Fait partie intégrante du programme du LIER-FYT l’examen de ce qui limite ou entrave la capacité collective à produire une telle réflexivité.

Cette perspective de recherche a conduit les chercheurs du LIER-FYT à adopter une approche de la réflexivité qui est à la fois non-mentaliste et non-individualiste. La réflexivité n’est pas une faculté de l’individu seul ou de son cerveau : en ce qu’elle signifie et implique une critique de leurs pratiques menée par les acteurs eux-mêmes, son émergence est liée à l’organisation sociale et dépend de l’action collective. C’est pourquoi les chercheurs ses du LIER-FYT cherchent à étudier ce qui, dans l’ordre social et institutionnel, favorise ou empêche la production de réflexivité. Ils/elles s’intéressent sous ce rapport déterminé, aux transformations historiques des sociétés ainsi qu’à une éventuelle spécificité des sociétés modernes, dont on peut faire l’hypothèse qu’elles ont érigé la réflexivité en une sorte d’idéal – ce qui ne signifie pas, tant s’en faut, que l’idéal soit réalisé.

Ce programme de travail collectif implique l’établissement de liens inaperçus entre domaines de recherche, grâce à une vie intellectuelle fondée sur une pratique maîtrisée de l’échange interdisciplinaire évitant tout confusionnisme entre disciplines, ainsi que sur une conception à la fois différenciée et unitaire des sciences sociales.

Ces lignes directrices ont présidé à l’élaboration, au cours de l’année 2018, d’un texte programmatique intitulé « Formes de connaissance et processus de réflexivité dans les sociétés modernes »[3].

Direction[modifier]

Thématiques de recherche[modifier]

  • Les sciences sociales comme forme de connaissance et leurs effets politiques
  • Les processus de victimisation et d’attribution de responsabilité
  • La question juive comme analyseur de la modernité politique
  • Les fondements normatifs de l’écologie politique
  • L’évolution contemporaine des normativités juridiques
  • La légitimité de la violence
  • Le langage comme opérateur de réflexivité
  • La diversité mondiale des trajectoires de la « modernité »
  • Ce que les sciences sociales font à la philosophie politique
  • Les pratiques ordinaires et savantes d’historicisation
  • L’idéal d’autonomie examiné depuis les pratiques sociales
  • Le rôle des religions monothéistes dans les processus de modernisation
  • La question de la nation et du nationalisme
  • La genèse de la modernité juridique occidentale
  • La comparaison et le relativisme
  • Le dialogue entre psychanalyse et sciences sociales

Membres[modifier]

Membres statutaires[modifier]

  • Julia Christ
  • Emanuele Conte
  • Edouard Gardella
  • Mena B. Lafkioui
  • Dominique Linhardt
  • Cédric Moreau de Bellaing
  • Paolo Napoli
  • Otto Pfersmann
  • Régis Ponsard
  • Elodie Richard
  • Emmanuel Saint-Fuscien
  • Gildas Salmon
  • Michele Spanò

Fonds Yan Thomas[modifier]

Le « Fonds de documentation Yan Thomas pour l’étude des normes juridiques » comporte environ 1500 volumes principalement de droit romain, d'histoire du droit et d'histoire de l'antiquité, auxquels s’ajoutent environ 4500 thèses de droit, de science politique et d’économie, publiées en France entre 1924 et 1967. La consultation physique est ouverte sur demande à tout chercheur.se intéressé.e. Le LIER-FYT a pour objectif la numérisation d’une partie du fonds qui en rendra possible la consultation dématérialisée.

Notes et références[modifier]

  1. Luc Boltanski, Nancy Fraser, Philippe Corcuff, Domination et émancipation. Pour un renouveau de la critique sociale, Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll. « Grands débats : mode d'emploi », (ISBN 978-2-7297-0886-3), p. 12-13
  2. Cyril Lemieux, La sociologie pragmatique, Paris, La Découverte, , p. 117
  3. « Formes de connaissance et processus de réflexivité dans les sociétés modernes », Site officiel du LIER-FYT, rubrique « Programme scientifique »

Voir aussi[modifier]

Articles connexes[modifier]

Bibliographie[modifier]

  • Pierre-Henri Castel, Mais pourquoi psychanalyser les enfants?, Paris, Cerf, 2021.
  • Christ Julia, 2020, « Totalité et symptôme, ou comment lire la société », Archives de philosophie, 83 (1), p. 121-138.
  • Conte Emanuele & Mayali Laurent, eds, 2019, A Cultural History of Law in the Middle Ages, London, Bloomsbury.
  • Lemieux Cyril, 2019, « Faut-il en finir avec le comparatisme ? », L’Homme, n°229, p. 169-184.

Liens externes[modifier]

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