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La Maison verte (lieu d'accueil)

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Une Maison verte est un lieu de parole et de jeu qui accueille des enfants, de leur naissance à quatre ans, en présence de leurs parents afin de favoriser la sociabilité et de prévenir l'éventuelle apparition de troubles. La première maison verte a été créé par Françoise Dolto en 1979 à Paris.

Présentation[modifier]

« Le dispositif d’accueil et d’écoute de la Maison Verte s’articule principalement autour de deux concepts : lien social et subjectivation », analyse Frédérick Aubourg[1].

L'association autour de la maison verte avait été créée en janvier 1978 par six fondateurs : Pierre Benoît, Françoise Dolto, Colette Langignon, Marie-Hélène Malandrin, Marie-Noëlle Rebois et Bernard This[2]. La Maison verte de Paris fut ouverte le 6 janvier 1979 dans le XVe arrondissement en tant que « lieu d'accueil et d'écoute des enfants de moins de quatre ans, accompagnés par leurs parents »[2]. Il était lié, au départ, au centre Etienne Marcel qui regroupait des analystes de la petite enfance[3].

Ni crèche, ni halte-garderie, il s'agit d'un « lieu de parole et de jeu », de sociabilité qui offre à l'enfant un espace différent de la maison mais sans être séparé du ou des parents à la grande différence des autres lieux de la petite-enfance, un lieu de médiation entre la famille et la société[3]. L'idée centrale étant qu'un lieu où les enfants et les parents peuvent venir librement, pour jouer, se rencontrer, se parler et échanger, comme dans un square, en fait un lieu de vie à même d'offrir la possibilité de prévenir l'apparition de pathologies symptomatiques[3]. Pour autant, les accueillants présents (en général au nombre de trois ou quatre pour quarante à soixante enfants et autant de parents) n'y sont pas en tant que psychanalystes — il n'y pratiquent pas de cure — mais plutôt en tant que « citoyens analysés » selon les mots de Dolto[3] et l'équipe est également composée de personnes issues du milieu éducatif[4].

Le fonctionnement est collégial (pas de directeur, prises de décisions communes) avec une péréquation des salaires[5],[6].

Le concept de Maison verte a essaimé en France (une trentaine de structures du même type voit le jour entre 1979 et 1989, et ce sont 171 lieux au total qui ont ouvert depuis les années 90[7]) et à travers le monde[3],[8],[9]. Selon Gérard Neyrand, les Maisons vertes constituent le modèle des lieux d'accueils parents-enfants, bien qu'apparus en même temps que les lieux d’accueil de quartier d’habitat social inspirés du travail social communautaire, c'est l'aura et la renommée de Françoise Dolto et l'élaboration théorique à l'origine de ces lieux qui lui ont donné valeur de référence et de modèle[10].

Règles[modifier]

  • L'accompagnant est toujours avec l'enfant (par définition même du lieu)[11].
  • Anonymat[11].
  • Inscription du prénom de l'enfant[11].
  • L'enfant ne doit pas avoir plus de quatre ans[11].
  • Ligne rouge à ne pas franchir avec un engin porteur (poussette ou autres)[11].
  • Port d'un tablier pour les jeux d'eau[11].
  • Participation financière libre[11].

Ces règles sont parfois modulées selon les lieux[12].

Notes et références[modifier]

  1. Frédérick Aubourg, « La Maison Verte : un dispositif à la portée de l'enfant », Figures de la psychanalyse, vol. 18, no 2,‎ 2009, p. 227-240 (DOI 10.3917/fp.018.0227, lire en ligne)
  2. 2,0 et 2,1 Mijolla 2012, p. 1004.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 et 3,4 Mijolla 2012, p. 1005.
  4. H. Scheu et N. Fraioli 2010, p. 13.
  5. H. Scheu et N. Fraioli 2010, p. 67, 110.
  6. Collectif 2012.
  7. H. Scheu et N. Fraioli 2010, p. 13, 34.
  8. Maminachvili 2019.
  9. Paglia 2017.
  10. Neyrand 2010.
  11. 11,0 11,1 11,2 11,3 11,4 11,5 et 11,6 H. Scheu et N. Fraioli 2010, p. 75.
  12. H. Scheu et N. Fraioli 2010, p. 76.

Voir aussi[modifier]

Articles connexes[modifier]

Bibliographie[modifier]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Fondation de France, Maisons vertes : dix ans après quel avenir? : des lieux d'accueil parents-enfants, Fondation de France, (ISBN 2-907111-15-9)
  • Gérard Neyrand, Sur les pas de la Maison verte : des lieux d'accueil pour les enfants et leurs parents, Paris, Syros, (ISBN 2-84146-250-1)
  • Anne-Marie Hamad, « Jouer à la Maison Verte », Enfances & Psy, vol. 15, no 3,‎ , p. 24-29 (DOI 10.3917/ep.015.0024)
  • Bernard This, « Symptôme et Maison Verte », Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux, vol. 29, no 2,‎ , p. 203-211 (DOI 10.3917/ctf.029.0203)
  • Bernard This, « Maison verte », dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Hachette, (ISBN 201279145X), p. 1004-1005 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Frédérick Aubourg, « La Maison Verte : un dispositif à la portée de l'enfant », Figures de la psychanalyse, vol. 18, no 2,‎ , p. 227-240 (DOI 10.3917/fp.018.0227, lire en ligne)
  • Gérard Neyrand, « Lieux d'accueil, savoirs et gestion politique. Un espace en tension », dans Sylvie Rayna (dir.), Parents-professionnels : la coéducation en questions, Toulouse, ERES, (ISBN 9782749212883, lire en ligne), p. 27-35 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • H. Scheu (dir.), N. Fraioli (dir.) et al., Lieux d’accueil enfants-parents et socialisation (s), LeFuret/CNAF, (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • « La Maison Verte », dans Collectif pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans, La prévention prévenante en action, Toulouse, ERES, (ISBN 9782749215167, lire en ligne), p. 100-103 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Daniel Olivier, « De la Maison verte aux lieux d'accueil enfants-parents, la transmission de la psychanalyse », dans Daniel Olivier (dir.), De plus en plus de lieux d'accueil, de moins en moins de psychanalyse, Toulouse, ERES, (ISBN 9782749233772, lire en ligne), p. 13-22
  • Marie-Hélène Malandrin, « Pertinence et impertinence du dispositif de la Maison verte au regard de la prévention précoce », dans Daniel Olivier (dir.), De plus en plus de lieux d'accueil, de moins en moins de psychanalyse, Toulouse, ERES, (ISBN 9782749233772, lire en ligne), p. 119-148
  • Jacqueline Sudaka-Bénazéraf, Libres enfants de la Maison verte, ERES, (ISBN 978-2-7492-1549-5, lire en ligne)
  • Bernard This, La maison verte : Créer des lieux d'accueil, Belin, (ISBN 2701184800)
  • Martina Paglia, « The Maison Verte, a transitional space: introducing the work of Françoise Dolto in the UK », Infant Observation, vol. 19, no 3,‎ (DOI 10.1080/13698036.2017.1316513)
  • Chalva Maminachvili, « La Maison Verte de Tbilissi : le lieu qui accueille la psychanalyse en Géorgie », Figures de la psychanalyse, vol. n°37, no 1,‎ , p. 197-205 (DOI 10.3917/fp.037.0197)

Liens externes[modifier]

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