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Jacques Dapoz

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Jacques Dapoz est né le à La Louvière, en Belgique.

Biographie succincte[modifier]

Poète, il a aussi, selon les époques, été animateur culturel, éducateur spécialisé, acteur de théâtre, homme de radio.

Artisan du son, il a été actif durant quatre décennies dans le domaine de la création radiophonique. Pour la Radio-Télévision Belge Francophone (RTBF), entre 1974 et 2014, il a participé comme réalisateur indépendant, auteur ou interprète à nombre de créations originales, successivement avec Daniel Stevens, Jacques Bourlez, Thierry Genicot, ou encore Pascale Tison.

Il a aussi travaillé, pour ce qui est de la matière sonore, avec le cinéaste Boris Lehman.

Post-gradué en éducation, il a également été, de 1987 à 2014, formateur et cadre supérieur dans une institution pour personnes mentalement déficientes.

Faits et gestes[modifier]

Depuis 1976, il a publié une vingtaine d'ouvrages dont les principaux s'intitulent Vie quotidienne en images de cire, Le cri du fou et l'or du silence, Les lettres de pierre blanche, Raptus (la revue Toudi estime que cette poésie « se bat contre ce que le temps recèle de vide et de mort[1], » Un homme dangereux, La passe de Kee, Ish & Isha, Journal de l'antenne rouge, La Capitale de la Culture, ou encore, sous plusieurs formes, son poème au long cours : Radiologies[2].

Avec son autobiographique Journal de l'antenne rouge (Éditions du Cerisier, Mons, Cuesmes, Belgique, 2007) et son opus La Capitale de la Culture préfacé par Raoul Vaneigem (Éditions du Cerisier, Mons, Cuesmes, Belgique, 2015), il a illustré une volonté de faire apparaître la dimension politique de l'être au sein de la démarche poétique.

C'est sur Radiologies que le critique littéraire Philippe Leuckx attire l'attention : « La beauté, la vision, la mémoire, le travail sur le temps, les lois qui régissent la pensée, l'absence/présence des êtres, des souvenirs... sont quelques-unes des clefs qui ouvrent à cet univers unique de poésie plurielle, qui est maîtrise de la langue et expansion véritable d'une carrière marquée par l'autre et la voix de l'autre. Par la radio, non seulement musicale, mais poétique, que l'auteur a souvent lui-même exprimée, traduite et vivifiée. Ces Radiologies explorent une individualité qui, par son sens de l'histoire, des événements, de l'historicité du réel, sait ce qu'il s'agit de dire du livre, de la poésie, de l'autre qui prend parole[3]. »

Grégoire Lalieu dans le quotidien belge La Dernière Heure estime que dans La Capitale de la Culture, l'auteur dénonce une « opération dont les autorités politiques et culturelles n'auraient sans doute même pas conscience, mais qui serait bien à l'œuvre dans un processus de marchandisation de la culture[4]. » Il relate que Jacques Dapoz pense que « la foule se trouve captive d'un grand show qui mêle art et artifice, politique et spectacle, [finissant] par réagir en masse soumise. » Le journaliste cite l'anthropologue Claude Lévi-Strauss avertissant dès 1955, écrit-il, que "l'humanité se prépare à produire la civilisation en masse, comme la betterave" et conclut en posant la question du choix entre « les betteraves ou les chemins de l'émancipation ».

Paul Biot dans Le Journal de Culture & Démocratie s'était fait l'écho en mars 2015 de cette mise en cause de Mons capitale de la culture chez le même auteur : « Une fête des cultures aujourd’hui se devrait d’être un hommage aux cultures en résistance loin des séduisantes gesticulations destinées à épater la galerie », écrit Jacques Dapoz, acteur, écrivain et « observateur citoyen », vivant en ces lieux à valeur provisoirement ajoutée[5]. Un autre collaborateur de la même publication, sous le titre Mons2015 n'existe pas souligne que, en ne mentionnant pas la ville de Mons "Jacques Dapoz joue peut-être à celui qui pense librement sous la censure en ne nommant pas l’objet de son grief afin de se protéger de l’ire d’un Roi Soleil sur le déclin."

Cet ouvrage, La Capitale de la Culture, est également référencé dans un article universitaire de Sébastien Fevry intitulé "Vers une approche relationnelle de la culture européenne : le cas de Mons 2015 et des capitales européennes de la culture" paru en 2015 dans la revue "Lingue Culture Mediazioni" (Université de Milan, LCM Journal, vol. 2, n° 2, décembre 2015, page 89)[6].

Dans Le Carnet et les Instants, revue de la Communauté française de Belgique consacrée à la vie littéraire en Belgique francophone, Francine Ghysen écrit à propos de Journal de l'antenne rouge : « Le monde bouge. Les temps changent. Un être trace son chemin. [Il] s'entête à déjouer les pièges qui nous cernent. À chercher sa vérité, la vérité, derrière les illusions, les mensonges, les manipulations. Connaît des envolées, des orages, les "cicatrices de l'absence", des défaites, [...] mais ne désarme pas" [7].» Et concernant La Capitale de la Culture : « L'auteur de souligner à grands traits vengeurs les effets dévastateurs d'une globalisation stylistique qui atteint et ravage tous les domaines de la création. D'en appeler à un dérangement résolu des idées reçues touchant la culture[8]

Pour sa part, l'écrivain et journaliste Pierre-Louis Basse a décidé d'introduire ainsi son invité, Jacques Dapoz, à l'antenne de la radio française Europe 1 : "C'est rare, ce qui peut se produire avec un livre. Ce soir, c'est le livre absolument superbe du chuchotement - sorte de journal musical d'un demi-siècle - dont il est question : Journal de l'antenne rouge". (Europe 1. Emission "Bienvenue chez Basse" du 09/12/2010[9]).

À une certaine époque acteur de trente-troisième plan ou figurant invisible dans l'un ou l'autre film de série B, mais aussi rôle principal au Théâtre du Campagnol à Paris ("L'arbre à soleils", création collective d'après Henri Gougaud, 1985 - 1986), il a été proche du dramaturge et auteur Jean Louvet pour avoir joué au Théâtre Prolétarien de La Louvière (de 1972 à 1977) et au Studio-Théâtre de La Louvière (de 1979 à 1985).

Jacques Dapoz est en outre post-gradué en éducation et a longuement travaillé (de 1987 à 2014) en qualité de formateur et de cadre supérieur dans une institution pour personnes mentalement déficientes.

Le principal des archives de l'auteur (textes, sons, images, éditions originales, manuscrits et documents divers) se trouve dans les collections de la Bibliothèque royale de Belgique (KBR) ; Archives et Musée de la Littérature (AML), à Bruxelles. (Voir catalogue général ; répertoire exhaustif au nom de l'auteur[10]).

L'essentiel des ouvrages édités de Jacques Dapoz se trouve également au centre de documentation de la Maison de la Poésie de Namur, à la Bibliothèque centrale de la Province de Hainaut, au Centre de Littérature du Hainaut (Maison Losseau) à Mons, ainsi qu'à la bibliothèque du Musée royal de Mariemont, à Morlanwelz.

Des traces audiovisuelles de l'auteur figurent aussi dans les archives cinématographiques du réalisateur Boris Lehman, dans les archives sonores du réalisateur Thierry Genicot, et, à la radio (RTBF, Bruxelles), dans les archives de la productrice et réalisatrice Pascale Tison.

Ouvrages répertoriés[modifier]

Editions ordinaires : Vie quotidienne en images de cire, Edresp, La Louvière, 1976. Clichés Instamatic, Georget Mourin, Mons, 1981. Le cri du fou et l'or du silence, JDE asbl, Ecaussinnes, 1992. Les lettres de pierre blanche, préface de Jacques Bourlez, JDE asbl, Ecaussinnes, 1996. Raptus, suivi de Corps, échanges, Samizdat, Ecaussinnes, 1999. Téléphones portables, Talus d'approche, Mons, 1999. Journal de l'antenne rouge, Editions du Cerisier, Cuesmes, 2007. La Capitale de la Culture, préface de Raoul Vaneigem, Editions du Cerisier, Cuesmes, 2015. Tirages limités hors commerce : Un homme dangereux, préface de Claude Bauwens, Les Manuscrits de Bruxelles, Bruxelles, 2003. Belle est la beauté, Les Manuscrits de Bruxelles, Bruxelles, 2003. La passe de Kee, Les Manuscrits de Bruxelles, Bruxelles, 2003. Mon corps d'exil enfin offert à la science nue, Les Manuscrits de Bruxelles, Bruxelles, 2004. Radiologies, Samizdat, Bruxelles, 2005. Diana Rita Zunno et autres inconnues, Samizdat, Bruxelles, 2006. Radiologies 2, Samizdat, Bruxelles, 2006. Ish, Isha, Samizdat, Soignies, 2007. Radiologies 3, Hors Commerce, Soignies, 2009. Radiologies 4, Le Chemin du seul, Hors Commerce, Mons, 2012. Mémorial inachevé des noms de la radio, Hors Commerce, Mons, 2016. Trente-trois chansons perdues et un air de limonaire retrouvé, Hors commerce, Mons, 2016. La rue du pont de l'origine, Inédit.

Notes et références[modifier]

  1. Toudi n° 23, novembre-décembre 1999. Toudi en ligne
  2. Sources : www.aml.cfwb.be (Archives et Musée de la Littérature, Bruxelles. Classement par auteur ainsi que, sur place, fonds d'archives Jacques Dapoz). www.kbr.be (Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles. Classement par auteur ainsi que, sur place, ensemble des ouvrages publiés en Belgique et confiés au dépôt légal). www.mplf.be (Maison de la Poésie de langue française, Namur, Belgique. Classement par auteur ainsi que, sur place, centre de documentation). www.hainaut.be/culture/bibliotheques (Bibliothèque Centrale de la Province de Hainaut, Belgique. Classement par auteur). www.editions-du-cerisier.be (Les Editions du Cerisier, Mons - Cuesmes, Belgique. Catalogue des ouvrages disponibles).
  3. LES BELLES PHRASES BLOG-NOTES LITTÉRAIRE: Chroniques, proses courtes, infos parodiques, poésie & chanson... Un BLOG d'ÉRIC ALLARD
  4. Culture : le débat est ici dans La Dernière heure du 5 février 2016
  5. Le Journal de Culture & Démocratie, no 37, mars 2015, p. 19-20.
  6. Vers une approche relationnelle de la culture européenne: le cas de Mons 2015 et des Capitales européennes de la culture
  7. Une âme en résistance
  8. Le spectacle de la culture n'est pas la culture
  9. À voir, à dire, à faire du 9 décembre 2010. Écouter à partir d' 1h.14' d'émission
  10. Jacques Dapoz

Liens externes[modifier]

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