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Festival de musique

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Festival de musique
Image illustrative de l’article Festival de musique
Festival de musique Musicalta 2010 avec Gilles Apap.

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Un festival de musique est une manifestation artistique annuelle ou ponctuelle pouvant se dérouler sur plusieurs jours durant lesquels des artistes évoluent selon un programme ou une thématique définis. Les festivals de musique sont généralement organisés pour promouvoir un artiste[1], un genre musical[2], un instrument[3], etc.

Histoire[modifier]

Les premiers festivals de musique concernent la musique savante. Le terme de festival apparaît dans le Nord de la France en 1829 et est lié au mouvement orphéonique, fête musicale populaire à vocation charitable et politique qui progressivement s'annualise et se laïcise. Le premier festival international est créé en 1876 par Richard Wagner à Bayreuth. Par la suite en France, le sud sera propice à des manifestations faisant venir la bonne société de tout le pays, comme à Orange et à Béziers. Conçu par le mécène Castelbon de Beauxhostes en accord avec les édiles de la ville, le festival des Arènes de Béziers monte des spectacles grandioses cherchant à associer les formations musicales savantes et populaires (orphéons et orchestres d'harmonie). Fauré, Saint-Saëns[4] et Séverac composeront des musiques de scène spécialement pour les productions de Béziers[5].

Les guerres mondiales donnent l'occasion aux festivals d'associer les échanges artistiques à la promotion de l'idéal de la paix[6]. Les festivals de musique populaire moderne sont des festivals de jazz puis de chanson comme le Festival de Sanremo créé en 1951 qui inspire le Concours Eurovision de la chanson et les festivals de musique pop des années 1960/1970 (festival de Woodstock, festival de Monterey, festivals rocks de Biot et d'Aix-en-Provence en 1970 en France)[7].

Dans les années 1990 aux Pays-Bas, le genre connaît un développement particulier avec les « events », soirées commerciales organisées sur le thème de la musique électronique, d'abord hardcore house puis de tout type. Ces festivals mettent l'accent sur les moyens techniques (vidéo, son, pyrotechnie) et les services aux visiteurs (restauration, boutiques, attractions foraines parfois).

Les femmes sont parfois harcelées dans les festivals de musique, et on dénombre de plus en plus d'insultes, d'attouchements ou de viols[8].

En France[modifier]

Les Vieilles Charrues, Solidays, Hellfest et Electrobeach tiennent la tête des festivals en France par fréquentation, avec des chiffres entre 150 et 225 000 participants pour la saison 2017[9],[10] voir plus. Outre Solidays, de nombreux événements tels We Love Green, Lollapalooza ou Rock en Seine ont lieu à Paris[11]. L'ensemble pop-rock-electro occupe un tiers des festivals organisés nationalement, suivis du jazz-blues[n 1] puis les festivals multi-genres[12],[n 2]. Ceux-ci touchent environ un français sur dix[11].

Malgré la baisse des subventions publiques ces dernières années et alors que pratiquement les trois-quarts de ces événements sont organisés par des associations, le nombre de festival ne cesse d'augmenter et la Sacem recense 1 800 festivals de « musiques actuelles »[n 3] partout en France[9]. Devant les difficultés — surtout réglementaires — à organiser de tels rassemblements, plusieurs festivals jettent l'éponge ; mais le nombre de créations reste lui aussi annuellement important et en progression[13],[12] : « le taux de mortalité des festivals a augmenté […] mais leur taux de natalité est resté supérieur »[12], jusqu'à risquer une « saturation du public »[11]. Depuis le début des années 2000, « la fréquentation augmente chaque année[10]. » Beaucoup de grands festivals affichant de plus en plus souvent « complet », les revenus de billetterie viennent compenser ces restrictions budgétaires étatiques[13]. En complément, le mécénat occupe une part croissante du financement[13]. Le net recul des dotations de l'État aux collectivités locales viennent directement affecter le budget alloué par les communes aux festivals locaux, petits ou grands[13]. Le trio de tête des régions qui concentrent le plus de festivals est tenu par l'Auvergne Rhône-Alpes, l’Île-de-France, puis le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées[12]. En parallèle de la baisse des soutiens financiers étatiques, les coûts de sécurité explosent depuis les attentats de fin 2015[11].

Pour les maisons de disques et face à la chute des ventes de disques, c'est devenu un outil de promotion indispensable ; les organisateurs professionnels, à l'image du leader Live Nation, plus modestement le français Alias Production, ou encore le groupe Vivendi (Déferlantes, Garorock), se développent année après année[9],[14] avec parfois en parallèle la commercialisation des tickets avec leurs propres filiales et la gestion de carrières des artistes[15]. Les deux géants américains, que sont Live Nation et AEG, se livrent d'ailleurs à une concurrence féroce sur le territoire français, entraînant une surenchère où les cachets des artistes prennent une part de plus en plus considérable dans le budget des festivals[16], alternant les artistes établis avec les stars de l'année[15]. Le monde associatif, présent historiquement sur ce secteur d'activité, s'inquiète de cette envolée des tarifs : « ces multinationales risquent de créer un oligopole »[17]. car « on est passé à l'ère du business entre grands groupes, souvent américains, qui se livrent une guerre sans merci » précise le directeur du Printemps de Bourges[15]. Même Jack Lang l'ancien ministre de la Culture fait remarquer « l'invasion des multinationales américaines sur la vie musicale française »[14]. Au-delà du montant du cachet, les anciennes associations établies dans le domaine cherchent à mettre en avant un certain art de vivre à la française et leurs relations historiques pour compléter leurs têtes-d'affiches dans ce système devenu concurrentiel[15].

Plus grands festivals[modifier]

La liste des plus grands festivals est toujours sujette à caution, vu la difficulté à dénombrer les grandes foules dans les festivals gratuits, le nombre de fraudeurs quand le festival est payant et/ou la fiabilité des chiffres donnés par les organisateurs.

Le festival gratuit Donauinselfest sur l'île du Danube à côté de Vienne en Autriche a rassemblé 3,2 millions de festivaliers en 2013[18] et est listé comme le plus grand festival en plein air du monde par MTVIggy.com[19]. Il propose 2 000 groupes sur 21 scènes pendant trois jours. Un grand festival dont le nombre de participants suscite la polémique[20] est le festival Mawazine à Rabat au Maroc qui revendique 2,5 millions de spectateurs sur neuf jours[21]. Le livre Guinness des records cite le Summerfest du Wisconsin aux États-Unis comme le plus grand festival du monde. Existant depuis les années 1960, il se déroule sur onze jours et rassemble entre 800 000 et 1 000 000 de personnes chaque année sur 30 ha. La première édition de Rock in Rio à Rio de Janeiro au Brésil en 1985 a rassemblé quelque 1,4 million de personnes tandis que les éditions ultérieures se sont stabilisées à 700 000 au Brésil et 350 000 à Lisbonne. Alors que le mythique festival de Woodstock d'août 1969 avait fait sensation avec environ 450 000 festivaliers[22], Le festival de l'Ile de Wight en août 1970 avec 600 000 à 700 000 personnes y ont assisté.Le festival polonais gratuit Przystanek . Woodstock en 2011 a réuni 700 000 personnes. Un autre rassemblement musical en plein air de plus de 500 000 festivaliers est le festival de musique et d'arts de la vallée de Coachella en Californie.

Festivals à forte renommée[modifier]

Plusieurs festivals dans le monde disposent d'une renommée qui dépasse largement les frontières du pays d'accueil, tels Coachella[15] ou Tomorrowland par exemple.

Bibliographie[modifier]

Presse[modifier]

  • Francine Rivaud, « Les festivals élargissent la gamme de financement », Challenges, no 441,‎ , p. 34 (ISSN 0751-4417) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Thierry Fabre, « Les festivals français gardent un bon rythme », Challenges, no 473,‎ , p. 35 (ISSN 0751-4417) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-François Arnaud et Thierry Fabre, « L'incroyable succès des festivals de musique », Challenges, no 485,‎ , p. 18 à 20 (ISSN 0751-4417) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Bernard Géniés et Frantz Hoëz, « La guerre des festivals parisiens », L'Obs, no 2795,‎ 31 mai au 6 juin 2018, p. 90 à 91 (ISSN 0029-4713) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Thierry Fabre, « Festivals. Un business en plein boum », Challenges, no 570,‎ , p. 60 à 63 (ISSN 0751-4417). 
  • Béatrice Gandy, « Festival. Le casse-tête d'affiche », L'Express, no 3549,‎ , p. 82 à 83 (ISSN 0014-5270). 

Notes et références[modifier]

Notes[modifier]

  1. L'addition des cinq premiers festivals de jazz en France représente 600 000 spectateurs au total.
  2. Les manifestations de musique classique et art lyrique sont comptabilisées à part par la Sacem[12].
  3. Hors musique classique au nombre de 551 en 2015.

Références[modifier]

  1. (de) « Beenthovenfest (festival Beethoven de Bonn) » (consulté le 16 août 2010)
  2. « Festival de jazz de Montréal » (consulté le 16 août 2010)
  3. « Les nuits de la guitare de Patrimonio (France) » (consulté le 16 août 2010)
  4. Déjanire au Arènes de Béziers en 1898. Ressources iconographique sur Gallica [1]
  5. Saint-Saëns écrit la musique de Dejanire (1898), Parysatis (1902), Fauré écrit la musique de Prométhée donné en 1899 et Séverac écrit la musique de Héliogabale (associant la cobla à l'orchestre symphonique) en 1910. Voir Mario d'Angelo, "Musique et musiciens à la Belle Époque", in Mario d'Angelo, La musique à la Belle Époque. Autour du foyer artistique de Gustave Fayet. Paris, Éditions Ke Manuscrit, 2013, p. 109-162
  6. Pascal Ory, Qu’est-ce qu’un festival ? Une définition par l’histoire, Colloque international "Pour une histoire des festivals (XIXe-XXIe siècles)", 24 novembre 2011
  7. Anaïs Fléchet, Les festivals de musique pop : un phénomène transnational, Colloque international "Pour une histoire des festivals (XIXe-XXIe siècles)", 24 novembre 2011
  8. Les violences sexuelles, véritable fléau des festivals de musique
  9. 9,0 9,1 et 9,2 Arnaud et Fabre 2016.
  10. 10,0 et 10,1 Fabre 2018, p. 61.
  11. 11,0 11,1 11,2 et 11,3 Gandy 2019, p. 82.
  12. 12,0 12,1 12,2 12,3 et 12,4 T.F. 2016.
  13. 13,0 13,1 13,2 et 13,3 Rivaud 2015.
  14. 14,0 et 14,1 Fabre 2018, p. 62.
  15. 15,0 15,1 15,2 15,3 et 15,4 Gandy 2019, p. 83.
  16. Géniés et Hoëz 2018, p. 90 à 91.
  17. Fabre 2018, p. 61 et 62.
  18. « Donauinselfest: Neuer Rekord mit 3,2 Millionen Besuchern », sur kurier.at,
  19. « The 10 Biggest Music Festivals in the World », sur mtviggy.com
  20. Catherine Graciet et Éric Laurent, Le Roi prédateur, Éditions du Seuil,
  21. « Maroc : 2,5 millions de spectateurs pour Mawazine, un record », sur slateafrique.com,
  22. Yves Delmas, Charles Gancel, Protest Song, Le mot et le reste, p. 269

Voir aussi[modifier]

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Articles connexes[modifier]

Liens externes[modifier]

  • Une histoire des festivals, vidéo-documentaire en ligne, avec les historiennes Pascale Goetschel et Julie Verlaine, Production CHS, réalisation J. Menjoulet

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