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André Régnier

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André Régnier
Nom de naissance André Jean Alfred Régnier
Naissance
6e arrondissement de Paris
Décès (à 72 ans)
10e arrondissement de Paris
Nationalité Française
Domaines Mathématiques, épistémologie
Institutions CNRS, Faculté des sciences de Bordeaux
Diplôme Université de Paris
Formation Doctorat d'état

André Régnier est un mathématicien et philosophe des sciences français né le à Paris où il est décédé le [1]. Il est le fils de Georges Régnier, employé de la Société Saint-Gobain et de Marie Cazenave-Gassiot, mère au foyer.

Biographie[modifier]

Études[modifier]

Après des études au lycée Buffon, puis au lycée Pasteur il passe son baccalauréat (Mathématiques élémentaires) à Clermont Ferrand au mois d'août 1940, sa famille s'étant repliée dans le Puy-de-Dôme à Sauxillanges après la déclaration de guerre. Son père meurt en novembre 1941 alors qu'André est encore mineur et se trouve mis en tutelle jusqu'à sa majorité (21 ans à l'époque). Ses relations difficiles avec sa mère l'incitent à fréquenter un groupe de camarades, dont Jean-Claude Levy-Dumoulin[2] et Raymond Guglielmo, élèves au lycée Rollin[3], qui se réunissent dans un petit bistrot à l'angle de la rues Caulaincourt et de la rue du Mont-Cenis pour préparer des distributions de tracts contre l'occupant allemand ; à la suite de dénonciations certains d'entre eux seront déportés.

Il obtient les premiers certificats de la licence de Mathématiques en 1942 mais doit interrompre ses études en juillet 1943 en raison de problèmes de santé. Il est en effet frappé par la tuberculose et doit rentrer d'urgence en mars 1944 au sanatorium[4] de Saint-Hilaire-du-Touvet non loin de Grenoble. Avec deux autres malades il bénéficie d'un nouveau traitement qui le laisse seul en vie. En juillet 1945, considéré comme guéri, il peut sortir du sanatorium et poursuivre sa convalescence en post-cure à la Villa Belledonne, située à La Tronche dans la banlieue de Grenoble. Il revient ensuite à la Maison de post-cure des étudiants à Paris en novembre 1945 pour terminer sa licence de Mathématiques qu'il obtient en 1947 à la faculté des sciences de Paris.

Carrière[modifier]

En 1948, il est recruté par le CNRS en tant qu'attaché de recherche dans un laboratoire de L'Institut Henri Poincaré dirigé par Georges Darmois et sous le patronage de Robert Fortet. Il fait ainsi partie de la première génération de chercheurs à intégrer cette institution.

C'est à cette époque qu'il adhère, comme beaucoup d'autres intellectuels de sa génération, au Parti communiste dans la cellule de Saint-Germain-des Prés où il a l'occasion de côtoyer, parmi les militants, la romancière Marguerite Duras, mais il rendra sa carte en 1956, comme beaucoup d'autres lorsque les chars soviétiques entreront dans Budapest.

En 1955, il soutient une thèse de mathématiques intitulée Introduction à l'étude dynamique des processus de diffusion devant un jury composé de Georges Darmois, Robert Fortet et Laurent Schwartz. Cette thèse lui vaut un doctorat d'État avec la mention très honorable et les félicitations du jury.

Les activités de recherche d'André Régnier portent sur les probabilités et les équations différentielles appliquées aux problèmes industriels et économiques ainsi que sur la mécanique aléatoire, la théorie ergodique et l'axiomatisation de la mécanique quantique.

En 1960, il est nommé Maître de conférences à la faculté des Sciences de Bordeaux avant de devenir Professeur sans chaire dans cette même faculté. Ses enseignements et ses recherches portent sur l'algèbre, la mécanique générale, les probabilités, la théorie ergodique[5], la relativité et la mécanique quantique.

En 1965, il participe à la transformation de la revue scientifique Atomes en une nouvelle revue intitulée La Recherche (dont le premier numéro ne paraît qu'en mai 1970) et tient un rôle décisif auprès de Michel Chodkiewicz, directeur de cette publication. Ce dernier reconnaîtra plus tard : « Quand, en juillet 1965, je pris possession des locaux balzaciens de la place de l’Odéon, où La Recherche devait naître, André Régnier m’accompagnait. Pendant plusieurs mois nous avons travaillé ensemble sans relâche, avec de pauvres moyens et au milieu d’un scepticisme général, sur le projet de la future revue. Nombre des idées directrices qui, après des années difficiles, ont assuré le succès de La Recherche viennent de lui ». André Régnier commence aussi à cette époque la rédaction de son livre Les infortunes de la raison[6] qui sera publié en 1966 aux éditions du Seuil, aiguillonné par Michel Chodkievicz qui écrira plus tard[7] « Chapitre par chapitre, je lui arrachai peu à peu le manuscrit d’un petit livre écrit à la pointe sèche, Les Infortunes de la raison, qui dénonçait les inconsistances et les faiblesses de ce qui se passe trop souvent pour une pensée scientifique ». Cet ouvrage fait l'objet d'un commentaire plutôt élogieux[8] de la part du philosophe Jean Toussaint Desanti dans la Quinzaine littéraire.

À partir de 1970, il est mis en disponibilité pour convenances personnelles. Il effectue alors des vacations à la nouvelle université pluridisciplinaire de Paris VII, alors dirigée par son ami Michel Alliot , au sein de unité d'enseignement et de recherche d’ethnologie, d’anthropologie et de sciences des religions, créée par Robert Jaulin ainsi qu'à Paris X, où il épaulera plusieurs doctorants. Il s'intéresse alors aux questions de logique et de linguistique[9] liés au problèmes de la saisie et du traitement des données, de reconnaissance des formes et d'analyse du contenu[10], aux pratiques des questionnaires d'enquête[11], ainsi qu'à la psycholinguistique et à la psychosociologie. Ses positions positions anticonformistes plaisent aux étudiants et il ne se prive pas de fustiger l'attitude de certains de ses doctes collègues sur la prétendue « passivité intellectuelle des étudiants » dans une correspondance adressée au journal Le Monde[12] : « Que peut faire l’étudiant devant une phrase formée de métaphores évasives, qui a l’air de vouloir dire quelque chose si l’on lui laisse un sens très vague mais qui devient fausse ou absurde dès qu’on lui donne un sens précis ? Surtout si tout un système d’intimidation rhétorique, avec citations, néologismes sans définitions, emploi bidon de termes scientifiques empruntés à d’autres disciplines, est là pour sidérer son esprit critique. » Il participe en 1971 à l'ouvrage collectif Anthropologie et calcul, dans la collection 10-18, avec deux textes : Mathématiser les sciences de l'homme ?[13] et De la théorie des groupes à la pensée sauvage, dans lequel il critique certaines idées de Claude Lévi-Strauss. En 1974, il publie son ouvrage La crise du language scientifique[14] aux éditions Anthropos.

En septembre 1975, André Régnier est, à sa demande rayé des cadres, mais continue inlassablement son activité intellectuelle en publiant de nombreux articles dans la presse quotidienne et hebdomadaire (en particulier pour l'hebdomadaire protestant Réforme[15]) et fournit nombre d'articles[16] pour la revue internationale de recherches et de synthèses sociologiques L'homme et la société publiée aux éditions Anthropos.

André Régnier était en relations épistolaires avec diverses personnalités intellectuelles comme Michel Alliot, Pierre Bourdieu, Albert Memmi, Rodney Needham, Léon Poliakov et Pierre Viansson-Ponté du journal Le Monde.

Durant les dernières années de sa vie, il se passionne pour le romantisme allemand dans lequel il perçoit un maillon important de l'évolution de l'histoire des sciences en Europe. Replié sur lui-même, il passe ses journées à lire et à écrire tout en s’accordant quelques sorties dans Paris pour capter de belles images avec son Leica.

À la suite de problèmes de santé, André Régnier s’éteint le jour de la Fête de la musique le 21 juin 1995.

Lors de ses obsèques, son ami Jean-Claude Levy-Dumoulin dira de lui : « La gloire de parvenir aux honneurs lui était inconnue. Il préférait écrire pour lui et ses copains quelques pamphlets au vitriol qui exécutaient en quelques lignes, en quelques pages, quelques imbéciles heureux d’accaparer les colonnes des journaux et les vitrines des libraires. » et Michel Alliot :« durant un demi-siècle tu fus le champion de la raison contre la pensée syncrétique, l’illusion rationaliste et la ferveur mystique. »

Autres activités[modifier]

André Régnier s'est essayé brièvement au métier d'acteur un jouant le rôle de Jean d'Estivet dans le film Procès de Jeanne d'Arc de Robert Bresson en 1962.

Il a fréquenté le sculpteur animalier Joseph Constantinovsky dit Joseph Constant qui est devenu un ami et réalise pour lui, en véritable professionnel, de nombreuses photos de ses sculptures. Il a également fait la connaissance du photographe Willy Ronis par l’intermédiaire de sa première épouse.

Vie privée[modifier]

André Régnier a été marié avec la décoratrice Janette Laverrière[17] (de1952 à 1957). Après son premier divorce, il fit un second mariage avec Françoise Basch (de 1958 à 1960) , petite fille de Victor Basch président fondateur de la Ligue des droits de l’homme et et militant actif pour le Front populaire, assassiné avec son épouse Hélène par la milice en 1944. Après son second divorce, il aura par la suite une relation plus durable avec l'artiste Ira Bernardini. André Régnier n’a pas eu de descendance.

Publications[modifier]

  • Introduction à l’étude dynamique des processus de diffusion. Annales de l’Institut Henri Poincaré, tome 16, n° 2, Gauthier-Villars, Paris, 1959.
  • Les infortunes de la raison. Éditions du Seuil, Paris, 1966. (ISBN 2020028190)
  • Mathématiser les sciences de l'homme ? Texte présenté par Philippe Richard et Robert Jaulin dans Anthropologie et calcul, collection 10-18, Union générale d'éditions, Paris, 1971.
  • De la théorie des groupes à la Pensée sauvage. Texte présenté par Philippe Richard et Robert Jaulin dans Anthropologie et calcul, collection 10-18, Union générale d'éditions, Paris, 1971.
  • La Crise du langage scientifique. Éditions Anthropos, Paris, 1974.

Citation[modifier]

  • « Donnez une chance à la chance, alors elle devient nécessité », André Régnier, Les infortunes de la raison.

Références[modifier]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. jean-Claude Dumoulin, Du côté des vainqueurs - Au crépuscule des crématoires, Paris, Tirésias, , 132 p. (ISBN 2-908527-69-3)
  3. Bertrand Matot, La guerre des cancres - Un lycée au cœur de la Résistance, Paris, Perrin, , 375 p. (ISBN 978-2-262-03334-7)
  4. Didier Fischer, « Les étudiants, la tuberculose et le sanatorium, de la Libération aux années 1950 », Revue historique,‎ , N° 123/3 pp. 809-832 (lire en ligne)
  5. André Régnier, Théorèmes ergodiques individuels purement topologiques (OCLC 755978677, lire en ligne)
  6. Lucien Brunelle, « André Régnier, Les infortunes de la raison », Raison présente,‎ , p. 134-136 (lire en ligne)
  7. Michel Chodkievicz, « Décès d'André Régnier », La Recherche,‎ , Numéro 279, Volume 26
  8. Jean Toussaint-Desanti, « En finir avec "l'asinité" », La Quinzaine littéraire, no 5,‎
  9. André Régnier, « Linguistique et méthodologie », L Homme et la société, vol. 37, no 1,‎ , p. 215–246 (ISSN 0018-4306, DOI 10.3406/homso.1975.1608, lire en ligne, consulté le 2 mai 2023)
  10. André Régnier, « Formalisme et analyse du contenu », L Homme et la société, vol. 18, no 1,‎ , p. 271–290 (ISSN 0018-4306, DOI 10.3406/homso.1970.1362, lire en ligne, consulté le 2 mai 2023)
  11. André Régnier, « Les sondages et leurs dangers », L Homme et la société, vol. 33, no 1,‎ , p. 225–238 (ISSN 0018-4306, DOI 10.3406/homso.1974.1555, lire en ligne, consulté le 2 mai 2023)
  12. André Régnier, « Le vedettariat », Le Monde,‎
  13. André Regnier, « Mathématiser les sciences de l'homme? », Revue Française de Sociologie, vol. 9, no 3,‎ , p. 307 (ISSN 0035-2969, DOI 10.2307/3320559, lire en ligne, consulté le 2 mai 2023)
  14. Evry Schatzman, « À propos du langage scientifique », Raison présente, vol. 34, no 1,‎ , p. 61–66 (ISSN 0033-9075, DOI 10.3406/raipr.1975.1735, lire en ligne, consulté le 9 mai 2023)
  15. André Régnier, « Idéologies totalitaires », Réforme,‎ , p. 7-10
  16. André Régnier, « Une idéologie du désarroi : la nouvelle droite », L Homme et la société, vol. 55, no 1,‎ , p. 255–265 (ISSN 0018-4306, DOI 10.3406/homso.1980.2055, lire en ligne, consulté le 4 juin 2023)
  17. Yves Badetz, Janette Laverrière, Paris, Norma éditions, , 176 p. (ISBN 2-909283-88-7)

Liens externes[modifier]

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