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Zoocide

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Poules pondeuses élevées en batterie ; « En France, 50 millions de poules pondeuses – à qui l'on a souvent tranché le bec au fer rouge – sont incarcérées à vie dans des cages minuscules où elles ne peuvent ni dormir ni étendre les ailes, mais seulement absorber une nourriture éventuellement issue de fosses septiques et de boues d'épuration » – Armand Farrachi[1].
Veaux de race laitière en élevage intensif : « Pour cause d'élevage intensif, les fermes, devenues des « exploitations », se sont reconverties en centre de détention à régime sévères, et les « fillettes » de Louis XI passeraient pour de véritables hangars face aux dispositifs où l'on enferme des créatures que la nature avait conçues pour la lumière, pour le mouvement et pour l'espace » – Armand Farrachi[1].
Cochons en élevage hors-sol ; « En France (…) les truies sont sanglées jour et nuit dans des stalles qui leur interdisent toute espèce de mouvement, et ce, pendant deux ans et demi » – Armand Farrachi[1].
En France, 50 millions de poussins mâles sont tués chaque année au broyeur (ou gazés)[2],[3] ; aux États-Unis, la plus grande usine de poules pondeuses en tue 30 millions par an[4],[5].

Zoocide est un terme désignant l'équivalent du génocide et des exterminations systématiques d'une partie de la population humaine, mais en ce qui concerne les animaux (en particulier pour la consommation de leurs chairs) et des similitudes notoires entre les procédés logiques et techniques pour détruire des êtres vivants, qu'ils soient des « animaux » humains ou non [6].

Concept[modifier]

Matthieu Ricard donne la définition suivante: « Nous proposons de parler de zoocide, lorsque les animaux sont systématiquement mis à mort en grand nombre.(...) Par respect pour les victimes [de génocide], il est important de rappeler d'emblée que les premières personnes qui ont été frappées par un certain nombre de points communs entre l'Holocauste et le massacre industriel des animaux n'ont pas été des défenseurs fanatiques de la cause animale, mais précisément des victimes de ce génocide – des survivants ou des personnes qui avaient perdu de proches parents.(...) Lucy, dont deux jeunes sœurs furent abattues par les nazis sous les yeux de leur père, témoigne : J'ai été hantée toute ma vie par les images de la Shoah, et il ne fait aucun doute que j'ai été attirée par le droit des animaux en partie à cause des similitudes que je sentais entre l'exploitation institutionnalisée des animaux et le génocide nazi. » [7]'[8]'[note 1]

En 2001, Yves Simon considérait que le zoocide est comparable à un « massacre généralisé, consenti et déculpabilisé » [9].

Dans son ouvrage L'Animal que donc je suis (2006), Jacques Derrida voit dans les rapports de l'homme avec l'animal une « guerre » qu'il faut désormais penser[10], du fait même des « proportions sans précédent de cet assujettissement de l'animal[10] » né « de la violence industrielle, mécanique, chimique, hormonale, génétique, à laquelle l'homme soumet depuis deux siècles la vie animale[10] », violence à l'encontre des animaux comparée par le philosophe à la Shoah :

« De quelque façon qu'on l'interprète, quelque conséquence pratique, technique, scientifique, juridique, éthique, ou politique qu'on en tire, personne aujourd'hui ne peut nier cet événement, à savoir les proportions sans précédent de cet assujettissement de l'animal. (...) Personne ne peut plus nier sérieusement et longtemps que les hommes font tout ce qu'ils peuvent pour dissimuler ou pour se dissimuler cette cruauté, pour organiser à l'échelle mondiale l'oubli ou la méconnaissance de cette violence que certains pourraient comparer aux pires génocides (il y a aussi des génocides d'animaux : le nombre des espèces en voie de disparition du fait de l'homme est à couper le souffle). De la figure du génocide il ne faudrait ni abuser ni s'acquitter trop vite. Car elle se complique ici : l'anéantissement des espèces, certes, serait à l'œuvre, mais il passerait par l'organisation et l'exploitation d'une survie artificielle, infernale, virtuellement interminable, dans des conditions que des hommes du passé auraient jugées monstrueuses, hors de toutes les normes supposées de la vie propre aux animaux ainsi exterminés dans leur survivance ou dans leur surpeuplement même. Comme si, par exemple, au lieu de jeter un peuple dans des fours crématoires et dans des chambres à gaz, des médecins ou des généticiens (par exemple nazis) avaient décidé d'organiser par insémination artificielle la surproduction et la surgénération de Juifs, de Tziganes et d'homosexuels qui, toujours plus nombreux et plus nourris, aurait été destinés, en nombre toujours croissant, au même enfer, celui de l'expérimentation génétique imposée, de l'extermination par le gaz et par le feu. Dans les mêmes abattoirs. (...) Si elles sont « pathétiques », ces images, c'est aussi qu'elles ouvrent pathétiquement l'immense question du pathos et du pathologique, justement, de la souffrance, de la pitié et de la compassion. Car ce qui arrive, depuis deux siècles, c'est une nouvelle épreuve de cette compassion [10]. »

— L'Animal que donc je suis, Jacques Derrida.

Pour Matthieu Ricard, dans Plaidoyer pour les animaux, « le zoocide est un éternel recommencement », car contrairement aux génocides humains, cette destruction massive doit se prolonger avec la naissance de nouvelles victimes animales, élevées pour être tuées (alors qu'un génocide humain se veut définitif) [6].

L'écrivain Isaac Bashevis Singer, écrivain de langue yiddish et végétarien, fut l'un des premiers à dénoncer le « zoocide », comparant l'abattage des animaux aux méthodes nazies d'extermination[6] :

« Que savent-ils, tous ces érudits, tous ces philosophes, tous les dirigeants de la planète, que savent-ils de quelqu’un comme toi ? Ils se sont persuadés que l’homme, l’espèce la plus pécheresse entre toutes, est au sommet de la création. Toutes les autres créatures n’auraient été créées que pour lui procurer de la nourriture, des fourrures, pour être martyrisées, exterminées. Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis ; pour les animaux, la vie est un éternel Treblinka »

— Isaac B. Singer, Collected Stories : Gimpel the fool to the Letter Writer .

Élisabeth de Fontenay, présidente de la « Commission Enseignement de la Shoah » de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, n'hésite pas à faire, à l'instar d'Isaac Bashevis Singer, dans la préface de son ouvrage Le silence des bêtes, la philosophie à l'épreuve de l'animalité, un parallèle entre les méthodes génocidaires nazies et l'industrie agro-alimentaire :

« Oui, les pratiques d'élevage et de mise à mort industrielles des bêtes peuvent rappeler les camps de concentration et même d'extermination, mais à une seule condition : que l'on ait préalablement reconnu un caractère de singularité à la destruction des Juifs d'Europe, ce qui donne pour tâche de transformer l'expression figée “comme des brebis à l'abattoir” en une métaphore vive. Car ce n'est pas faire preuve de manquement à l'humain que de conduire une critique de la métaphysique humaniste, subjectiviste et prédatrice[11]. »

Et encore :

« On sait que la grande majorité de ceux qui, descendant des trains, se retrouvaient sur les rampes des camps d'extermination ne parlait pas allemand, ne comprenait rien à ces mots qui ne leur étaient pas adressés comme une parole humaine, mais qui s'abattaient sur eux dans la rage et les hurlements. Or, subir une langue qui n'est plus faite de mots mais seulement de cris de haine et qui n'exprime rien d'autre que le pouvoir infini de la terreur, le paroxysme de l'intelligibilité meurtrière, n'est-ce-pas précisément le sort que connaissent tant et tant d'animaux ? »

— Élisabeth de Fontenay, Le Silence des bêtes, la philosophie à l'épreuve de l'animalité.

Bibliographie[modifier]

Notes[modifier]

  1. Matthieu Ricard, Plaidoyer pour les animaux, op. cit. p.168-169.

Références[modifier]

Liens externes[modifier]

(en)Conférence d'Alex Hershaft, du ghetto de Varsovie au combat pour les droits des animaux.

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