Thierry Dominici
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Thierry Dominici est un politiste français né en 1970 et membre du Centre Montesquieu de Recherches Politiques (Université de Bordeaux). Il est spécialiste du nationalisme, et notamment du nationalisme corse, à propos duquel il est régulièrement sollicité auprès de différents médias[1],[2],[3],[4]. Il est également connu pour avoir subi des pressions et des entraves administratives de la justice dans son travail de recherche.
Une enquête de terrain censurée par le juge d'instruction[modifier]
Après un DEA en science politique et relations internationales à l'Université de Bordeaux, Thierry Dominici amorce une thèse de doctorat consacrée aux "forces nationalitaires contemporaines corses" sous la direction de Daniel-Louis Seiler. Introduit dans les milieux nationalistes de l'Armata Corsa pour les besoins de son enquête, il est arrêté et conduit au poste, en mars 2002, par les forces de l'ordre, et la Division nationale anti-terroriste (DNAT) confisque ses travaux et son matériel au cours d'une perquisition à son domicile[5]. Au cœur des épisodes de violence du nationalisme corse, Thierry Dominici est contraint d'abandonner son enquête, et d'entreprendre une nouvelle thèse de doctorat, qu'il finit par obtenir en 2010[6].
Cette affaire a eu une résonnance particulière dans les milieux universitaires, en mettant au jour la confusion abusive, mais souvent faite entre le chercheur et son sujet d'étude. Elle a été l'occasion pour plusieurs universitaires de mettre en avant l'indépendance nécessaire à leur travail, et l'absence d'un véritable statut de chercheur, qui garantirait des droits et des protections analogues au statut de journaliste[7].
La thèse de la "massification populaire" du nationalisme corse[modifier]
Thierry Dominici a publié de nombreux articles[8], et organisé de nombreux évènements nationaux et internationaux sur les thèmes du nationalisme, du populisme ou de la crise de la représentation démocratique[9],[10]. Il a notamment développé la thèse d'une "massification populaire" du nationalisme corse, à partir des travaux de Miroslav Hroch[11],[12]. Évoquant plusieurs manifestations populaires (notamment par la jeunesse) et la situation politique de l'île, il estime que l'espace public est désormais saturé par le nationalisme, qui aurait unifié des mouvements disparates, et qui bénéficierait d'une approbation majoritaire dans l'opinion comme dans les urnes[13],[14].
Liens externes[modifier]
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Notes et références[modifier]
- ↑ (en) Aurelien Breeden, « Yvan Colonna, Corsican Jailed for French Prefect’s Murder, Dies at 61 », sur The New York Times,
- ↑ « Émeutes sur l'île : «L'agression d'Yvan Colonna est perçue comme hallucinante et inimaginable» », sur Vosges Matin
- ↑ Louis Mollier-Sabet, « https://www.publicsenat.fr/article/politique/tensions-en-corse-c-est-du-comme-souvent-a-un-manque-de-dialogue-et-de-clarte-pour », sur Public Sénat,
- ↑ Cassandre Jeannin, « Corse : affaire Yvan Colonna, indépendance... Que revendiquent les manifestants ? », sur RTL,
- ↑ Léa Casagrande, « Entre pressions policières et entraves administratives, les chercheurs en sciences sociales peuvent-ils encore enquêter sur le terrain ? », sur Les Inrockptibles,
- ↑ Thierry Dominici, « La contestation régionale dans la République française : l'étude comparée des forces nationalitaires contemporaines corses », sur Theses.fr
- ↑ « Des sciences sociales sous surveillance. Récit d’une enquête sociologique interrompue par un juge d’instruction », sur Association française de sociologie,
- ↑ « Page institutionnelle du laboratoire », sur Institut de Recherche Montesquieu
- ↑ « Nations, nationalismes et mondialisation : adaptations, mutations et permanences », sur Portail universitaire du droit
- ↑ « NTIC et crise de la représentation citoyenne : nouvelle(s) forme(s) de militantisme », sur Démocratie & Participation
- ↑ Thierry Dominici, « Le pouvoir de la langue dans la construction du « mythomoteur » du nationalisme corse : la langue comme vecteur identitaire et lien de massification populaire », sur Érudit,
- ↑ Anne-C. Chabanon, « RÉTRO. Nationalistes corses, la victoire en déchantant », sur Corse Matin
- ↑ Jean-Marc Raffaelli, « Thierry Dominici : « En Corse, les nationalistes se sont imposés comme la seule alternative » », sur Les Echos,
- ↑ (en) Adam Nossiter, « Is Corsica the Next Catalonia? Nationalists Are Poised for Election Win », sur The New York Times,
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