Taoufik Amri
Taoufik El-Amri (1973-2006) est un ouvrier tunisien retrouvé mort noyé après avoir été interpellé par la police.
Circonstances de sa disparition[modifier]
Le , Taoufik El-Amri, intérimaire passe la soirée à Nantes avec deux collègues[1], quand il est interpellé ivre par la police, patrouillant dans le secteur suite au signalement d'un voleur[2]. Aucune trace de cette interpellation n'est enregistrée, ni dans la main courante, ni dans les conversations radio de la police[3].
Le sans nouvelles de son mari, Priscillia Amri signale sa disparition au commissariat d'Alençon[3].
Récupération du corps et enquête[modifier]
Son corps a été repêché le , dans le canal Saint-Félix[2], sans son portefeuille[4], ni traces de lutte, même si Stéphane Autin, du ministère public, fait état d'ecchymoses sur ses bras[5]. L'autopsie révèle un taux de 3,74 grammes d'alcool dans le sang et l'absence d'eau dans ses poumons[4] ; l'hydrocution est indiquée comme cause de la mort[6].
Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, demande un rapport à l'IGPN[3].
Les trois[4] policiers, qui avaient interpellé l'ouvrier ont dans un premier temps nié avoir croisé son chemin[4], puis ils ont menti sur l'endroit où ils ont déposé l'ouvrier[7]. Lors de l'audience du , ils reconnaissent le faux témoignage[7].
Conséquences judiciaires[modifier]
Six mois de prison sont requis[3] contre les policiers, qui seront condamnés finalement à 4 mois avec sursis[1] et décideront de faire appel[8] contre l'accusation de délaissement, la justice estimant qu'ils auraient dû accompagner Taoufik El-Amri en cellule de dégrisement, vu son état d'ébriété. Finalement, la cour d'appel de Rennes prononce l'acquittement pour l'accusation de délaissement, mais confirme les peines de deux mois de prison avec sursis pour faux-témoignage[9].
Une autre procédure, liée à cette affaire, a été menée à l'encontre d'un sans-abri, prénommé Mehdi, suspecté d'avoir rencontré l'ouvrier juste après les policiers et de s'être battu avec lui. Cette procédure aboutira finalement à un non-lieu[10].
Références[modifier]
- ↑ 1,0 et 1,1 « Noyade d'un homme saoul : trois policiers condamnés », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le 26 août 2018)
- ↑ 2,0 et 2,1 « Le corps de Taoufik El-Amri identifié à Nantes », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le 26 août 2018)
- ↑ 3,0 3,1 3,2 et 3,3 « Des policiers auraient reconnu avoir interpellé Taoufik Amri », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le 26 août 2018)
- ↑ 4,0 4,1 4,2 et 4,3 (en) « French police arrested after missing man found dead », sur libcom.org, (consulté le 26 août 2018)
- ↑ détail donné dans la conférence de presse de M. Stéphane Autin du 14/12/2006 selon Ahmed Amri, « Il y a quatre ans, mourait à Nantes Taoufik Amri », sur Tunisie, (consulté le 26 août 2018)
- ↑ Taoufik el-Amri: les policiers de nouveau jugés à Rennes pour "délaissement", article publié dans Le Parisien, le 28 mars 2011.
- ↑ 7,0 et 7,1 « PresseOcean.fr - Taoufik : les policiers se défendent », (consulté le 26 août 2018)
- ↑ « ouest-france.fr - Affaire Taoufik El-Amri : les trois policiers font appel du jugement », (consulté le 26 août 2018)
- ↑ « Noyade à Nantes. Les policiers acquittés », Le Telegramme, (lire en ligne, consulté le 27 août 2018)
- ↑ « Affaire Taoufik el-Amri. Les policiers de nouveau jugés », Le Telegramme, (lire en ligne, consulté le 27 août 2018)
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