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Affaire Janine Deulin

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L'Affaire Deulin est une affaire judiciaire française qui s'est déroulée en 1987. Janine Deulin, âgée de 33 ans, se suicide. Cependant, les circonstances étranges du suicide valent à son époux Jean-Pierre Deulin d'être suspecté de meurtre et emprisonné. Le procès a lieu en 1990. Jean-Pierre Deulin est acquitté. Aujourd'hui, même si l'enquête a conclu au suicide de Janine Deulin, personne ne connaît exactement la raison de son geste.

L'affaire[modifier]

Le samedi aux alentours de minuit, les Deulin agriculteurs-herbagers dorment dans leur ferme de Maroilles dans le Nord, alors que leurs enfants dorment chez leur oncle. Soudain vers minuit un coup de feu retentit dans la chambre à coucher ; Jean-Pierre Deulin se réveille en sursaut et découvre à ses côtés sa femme Janine étendue morte, baignant dans une mare de sang, un fusil à ses côtés. Jean-Pierre Deulin va chercher de l'aide chez ses parents qui habitent à 300 mètres de la maison. Prévenus de la mort de leur belle-fille, ces derniers se rendent aussitôt au domicile de leur fils. Là, ils appellent le médecin du village qui arrive quelques instants plus tard. Sur place le médecin conclut rapidement au suicide de Janine Deulin, délivre le certificat de décès et autorise l'enterrement[1]. Puis Jean-Pierre et ses parents, avec l'aide du menuisier du village (qui est aussi chargé des obsèques) déplacent dans une autre chambre propre le corps ensanglanté de Janine, lequel est ensuite lavé et habillé afin de procéder à la veillée funèbre. Le menuisier du village s'étonne que la belle-famille de la victime n'ait pas appelé en premier les gendarmes.

Jean-Pierre Deulin s'empresse par la suite de détruire le fusil qui a causé la mort de Janine tandis que sa mère nettoie les draps ensanglantés du lit conjugal.

Ce n'est qu'à 9 heures du matin le lendemain que Jean-Pierre Deulin appelle la gendarmerie pour signaler le suicide de sa femme Janine (soit 9 heures après les faits, ce qui est inhabituel). Les gendarmes se rendent au domicile des Deulin et ont la surprise de constater que tout a été nettoyé : la chambre, les draps et la victime. En interrogeant Jean-Pierre et ses parents, les gendarmes apprennent que ces derniers ne pouvaient pas et ne voulaient pas laisser l'endroit tel qu'il était, c'est-à-dire sale et ensanglanté. Ils apprennent par la même occasion que Jean-Pierre s'est débarrassé du fusil. Ils parviennent néanmoins à le retrouver et remarquent que la culasse de l'arme se trouve au fond d'un seau rempli d'eau, ce que Jean-Pierre ne comprend pas.

Le procureur fait emmener le corps de Janine à la morgue pour une autopsie tandis que le village de Maroilles apprend avec stupeur sa mort. L'enterrement a lieu l'après-midi même, soit le lendemain de sa mort, ce qui est précipité d'autant que si les obsèques ont lieu ils se feront sans corps. Dans le même temps, Jean-Pierre Deulin a disparu, personne ne sait où il se trouve. La consternation s'empare des villageois qui ne comprennent absolument pas pourquoi Jean-Pierre est introuvable étant donné que les funérailles de son épouse ont lieu l'après-midi même. Finalement la cérémonie n'a pas lieu et une messe à l'attention de Janine Deulin est dite hors de la présence de Jean-Pierre et sans le corps de Janine. Puis, en début d'après-midi à 13 h 40, un accident a lieu près de Maroilles : une voiture verte s'est écrasée violemment contre un muret. Les pompiers et les gendarmes se rendent sur les lieux de l'accident et s'aperçoivent que le conducteur n'est autre que Jean-Pierre Deulin. Celui-ci, grièvement blessé, est transporté à l'hôpital. À la recherche de quelconques indices, les policiers retrouvent dans la poche de Deulin un prospectus plié en quatre sur lequel sont écrits quelques mots qui sonnent comme un aveu : Deulin y a écrit qu'elle allait le quitter pour un autre, un représentant « pas très beau ». « Samedi elle m'a dit : C'est pour bientôt, alors je l'ai tuée »[1].

L'instruction[modifier]

Très rapidement, les gendarmes et les policiers pensent que Jean-Pierre Deulin a tué sa femme et qu'il avait un mobile. Ils se rendent de surcroit à l'hôpital où Jean-Pierre Deulin, malgré son état, avoue le meurtre de son épouse. Deux jours après l'accident, toujours alité, Jean-Pierre Deulin réitère ses aveux devant la juge d'instruction qui s'est transportée à son chevet.

En août 1987, Jean-Pierre Deulin est mis en détention pour l'assassinat de son épouse mais quelque temps plus tard il revient sur ses aveux devant la juge d'instruction : ce n'est pas lui qui a tué sa femme mais le prétendu amant de Janine, le représentant « pas très beau ». Il raconte que la nuit de la mort, vers 23 h, ce représentant est entré par effraction dans la chambre à coucher où il a parlé avec Janine ; puis cette dernière a dit à son mari qu'elle le quittait pour lui. Sur ces entrefaites, le représentant est parti et est revenu plus tard pour tuer Janine. Un récit peu crédible qui renforce les soupçons des policiers sur la culpabilité de Jean-Pierre Deulin. Les policiers recherchent par conséquent le fameux représentant dans la région mais ne débouchent sur aucune piste. De plus Janine Deulin, aux yeux de tous, n'était pas le genre de femme à aguicher les hommes ; la piste de l'amant est donc abandonnée.

Par ailleurs le médecin légiste qui a pratiqué l'autopsie confirme que Janine Deulin n'a pas pu se suicider, hypothèse confirmée par les experts en balistique qui examinent le fusil qui a causé la mort de la victime. En 1989, une reconstitution est organisée sur le lieu du crime pour déterminer si oui ou non Janine Deulin s'est suicidée. La greffière joue le rôle de Janine et fait semblant de se suicider mais n'arrive pas à atteindre la queue de détente, l'arme étant trop longue, ce qui laisserait à penser que Mme Deulin ne s'est pas donnée la mort. Toutefois Jean-Pierre Deulin fait remarquer que sa femme était beaucoup plus grande que la greffière et que la reconstitution est faussée par cette différence de taille (en effet Janine Deulin mesurait 1,61 m). Cependant les gendarmes croient que Mme Deulin mesurait 1,55 m, voire 1,57 m (selon la carte d'identité de la défunte) au moment de cette reconstitution et étant donné que la longueur du fusil est de 72 cm, les gendarmes et la juge ont du mal à imaginer que le bras de la défunte mesurait également 72 cm. De plus les experts en balistique pensent que Janine Deulin a été tuée à bout portant (le bout du canon du fusil ne touchait pas la peau de Mme Deulin), c'est-à-dire que la distance entre le bout du canon et la peau de la victime est évaluée à 5 cm. Ce qui voudrait dire qu'il faut que le bras de la victime ait mesuré 77 cm pour qu'elle puisse appuyer sur la détente, ce qui est impossible.

Jean-Pierre Deulin explique également que le soir du drame, vers 22 h 20, il est allé dénombrer ses bêtes pour s'assurer s'il n'en manquait pas. Il dit aussi qu'il a mis 30 minutes pour aller au champ alors que les gendarmes, eux, en faisant le même parcours ont mis 50 minutes. Toutefois Jean-Pierre Deulin explique qu'il a pris un raccourci, d'où ce gain de temps.

Jean-Pierre Deulin est ainsi renvoyé en prison et attend son procès.

Le procès[modifier]

Le procès de Jean-Pierre Deulin s'ouvre en et doit durer 2 jours. Entre le premier et le deuxième jour du procès l'avocat de Deulin Me Dupond-Moretti fait une expérience chez lui en présence d'un huissier de justice. Celle-ci vise à démontrer que Madame Deulin s'est bel et bien suicidée. Muni d'un fusil ainsi que de trois liasses de feuilles de papier (de respectivement 1, 5 et 10 feuilles) il tire à bout touchant, ce qui laisse sur ces feuilles de papier des traces de corolle dont la forme et le diamètre varient en fonction de l'épaisseur de la liasse, certaines sont similaires à la trace de corolle retrouvée sur le corps de Janine Deulin. Au deuxième jour du procès les experts en balistique expliquent que la longueur totale du fusil est de 75 cm et non de 72 cm ; de plus Mme Deulin ne mesurait pas 1,55 m ni 1,57 m mais 1,61 m ce qui rend crédible l'hypothèse du suicide. En outre après plusieurs analyses des différentes positions dans lesquelles Mme Deulin s'est donné la mort, les experts en balistique sont d'accord pour dire que la seule position possible, au regard de la taille de Janine Deulin et donc de son bras, dans laquelle elle pouvait se donner la mort est que sa tête était tournée vers la droite et qu'elle a utilisé son majeur pour tirer. Au total la longueur du fusil est estimée à 75 cm et la distance entre le bout du fusil et la peau de la victime est évaluée à 5, voire 6 cm ; donc une longueur totale de 81 cm. Par conséquent Janine Deulin a réellement pu se suicider. Par ailleurs le légiste a noté une importante alcoolémie chez Janine Deulin au moment de sa mort (1,85 g) et ceci est assez étrange quand on sait que Janine Deulin ne buvait pas ou rarement. La seule explication fournie à ce mystère est donnée par Me Dupond-Moretti : en effet ce dernier affirme que si Janine a bu autant c'était pour se donner du courage avant de se suicider. Puis le juge demande à Jean-Pierre Deulin pourquoi il a laissé un mot indiquant qu'il avait tué sa femme ; ce dernier se défend mal en ne donnant aucune explication sérieuse et n'arrive pas à convaincre l'auditoire. En revanche l'avocat de Jean-Pierre Deulin réussit à expliquer le geste de son client : pour lui, celui-ci dans un état de psychose délirante à la suite du décès de sa femme peut avoir écrit ces mots qui l'accusent avant de vouloir se suicider.

Après les deux jours de procès le jury acquitte définitivement Jean-Pierre Deulin. L'intervention de l'avocat de la défense Maitre Dupond-Moretti a été déterminante dans cette affaire. Cet avocat est célèbre pour des acquittements difficiles en particulier, 15 ans plus tard, dans l'Affaire d'Outreau.

Jean-Pierre Deulin n'a pas été dédommagé par l'État pour avoir passé presque 3 ans en prison et vit encore aujourd'hui dans sa ferme de Maroilles où il est l'ouvrier du nouveau propriétaire.

Notes et références[modifier]

  1. 1,0 et 1,1 Julie Brafman, Vertiges de l'aveu, Stock, , p. 47.

Documentaire télévisé[modifier]

Émission radiophonique[modifier]

Articles connexes[modifier]

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