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Sociologie du corps diplomatique français

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Le corps diplomatique a puisé son prestige dans l'Ancien Régime mais seule la fonction existait et non pas l'institution.

Sous l'Ancien Régime, les commis formaient l'armature d'un secrétariat des affaires étrangères, mais ils restaient révocables à tout moment. Le Consulat puis l'Empire firent œuvre de création pour de nombreuses institutions administratives. Pour les agents du corps diplomatique cependant, les grands bouleversements durent attendre plus longtemps. Le corps diplomatique se recruta longtemps dans l'aristocratie.

L'empreinte aristocratique[modifier]

Le recrutement se fait dans l'aristocratie et la noblesse. Ce n'est que fin XIXe qu'il y a du changement. À l'origine les diplomates sont nommés en fonction de leur relation avec la Cour. Les Ambassadeurs sont issus de la noblesse. Ils sont convoqués par recommandation ou par lien de parenté directe. On peut expliquer ce recrutement direct par cela. Les projets de préparation à la carrière politique vont échouer.

Les ambassadeurs se souvent distingués dans une autre activité auparavant et sont confortés dans un certain rang social qui leur permet d'assurer le poids financier de l'ambassade. Une séparation entre l'administration centrale occupée par des membres de la bourgeoisie et les postes diplomatiques qui sont occupés par la noblesse.

Talleyrand qui essaye d'unifier une carrière unique pour les diplomates. Dans cette perspective, la révolution de 1830 fait démissionner des diplomates mais ne remet pas en cause le recrutement aristocratique. Napoléon reprendra la nomination des ambassadeurs par leurs origines nobles (soit par leur fortune, soit par leur relation importante). Les nominations au conseil d'État montre que 60 % des diplomates appartiennent à l'aristocratie.

La banalisation des carrières et la division du corps après 1945[modifier]

La banalisation du ministère et des carrières. Durant les trente années qui suivent la libération, la carrière a certainement plus évolué que pendant le siècle qui a précédé par trois causes principales :

  • l'épuration à la suite de la collaboration ;
  • l'instauration d'un recrutement interministériel dû à la création de l'ENA ;
  • les conséquences de la décolonisation.

L'épuration[modifier]

Après la libération de la France, on épure les agents qui ont commis des actes de collaboration. On crée une commission qui s'en charge car elle prononce beaucoup de sanctions graves sur le ministère des affaires étrangères que sur les autres ministères. Elle se prononce sur 83 sanctions graves qui s'attaquent à des ambassadeurs et des ministres conseillers. Le quai d'Orsay se voit obligé d'engager pour combler les manques. Il faut combler les épurations. L'organisation de concours dérogatoires pour répondre au besoin de recrutement qui reposent sur une notation basée sur des titres militaires ou de résistance. En huit mois, on augmente de 20 % le nombre du personnel diplomatique.

Le recrutement interministériel[modifier]

La création de l'ENA s'accompagne d'une vaste réforme de la fonction publique. L'ordonnance du 9 octobre 1945 remet en cause la spécificité diplomatique. Elle institue un corps de catégorie A' interministériel qui se veut universel et démocratisé, les administrateurs civils, issus d'une école unique, l'ENA. Mais le Quai d'Orsay obtient le maintien de recrutements propres, seuls les cadres supérieurs administratifs du corps étant issus de l'ENA en fonction de leur classement, les conseillers des affaires étrangères (dit de "cadre général"). La première promotion intègre le quai d'Orsay en 1947, c'est l'arrivée d'une nouvelle forme de profil selon un concours très généraliste.

Pour toutes les autres fonctions de cadres (catégorie A, secrétaires des affaires étrangères), d'employés (catégorie B, secrétaires de chancellerie) et d'exécutants (catégorie C, adjoints administratifs), le Quai d'Orsay maintient un recrutement propre et spécifique. À noter que le ministère a conservé, concurremment aux conseillers issus de l'ENA, un recrutement propre de cadres supérieurs de la diplomatie français, les conseillers dits de "cadre d'Orient", considérés comme plus experts par le ministère, car nécessairement polyglottes et souvent issus de la culture "Quai".

Les conséquences de la décolonisation[modifier]

La décolonisation échelonnée de 1951 à 1962 va conduire la France à supprimer un pan de son administration coloniale. Les agents de cette dernière sont reclassés au sein des différents ministères.c'est principalement au sein du quai d'Orsay que l'intégration sera la plus forte. 326 agents qui entrent dans le corps diplomatique dans les années 50-60. Ce processus de banalisation se poursuit jusqu'à aujourd'hui. Une fusion de différents ministères a lieu en 1998 (ministère de la coopération au sein du quai d'Orsay).

Ces trois phénomènes ont contraint le corps diplomatique à une diminution progressive de sa culture traditionnelle. On note une perte d'identité professionnelle traditionnelle.

Voir aussi[modifier]

Articles connexes[modifier]

Liens externes[modifier]

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