Rassemblement du peuple franc-comtois
Rassemblement du peuple franc-comtois | |
Image illustrative de l’article Rassemblement du peuple franc-comtois Logotype officiel. | |
Présentation | |
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Fondation | 1994 |
Disparition | 1999 |
Idéologie | autonomisme, fédéralisme, régionalisme, fédéralisme européen |
Couleurs | jaune et bleu |
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Le Rassemblement du peuple franc-comtois (RPFC) est un parti politique créé en 1994 à Besançon, militant pour le fédéralisme et l'autonomie de la Franche-Comté. Ce parti a cessé ses activités en 1999. Le RPFC était membre de la fédération Régions et peuples solidaires (RPS) et a même participé à sa fondation en 1995[1]. Le nom du RPFC est cité avec les noms des autres organisations politiques de la fédération RPS dans le livre de Joseph Yacoub sur les minorités du monde. (« Les minorités dans le monde », Édition Desclée de Brouwer, mars 1998).
Situation[modifier]
Au niveau de l’échiquier politique, le RPFC ne se situe pas dans le clivage idéologique « gauche-droite » en dehors de son projet politique fédéraliste et d'autonomie pour la Franche-Comté mais rejette l’extrême-droite.
- «… nous acceptons toutes les sensibilités traditionnelles (gauche, droite) exceptée l’extrême droite »
- « Nous militons pour une nouvelle organisation (fédéraliste pour être clair) de notre pays. Nous entendons lutter contre le centralisme français et redonner leur dignité, ainsi qu’une grande bouffée d’oxygène aux régions. Nous estimons qu’un système fédéral serait tout à fait bénéfique à la FRANCHE-COMTÉ et à ses habitants. Qu’il s’agisse de culture, de médias, de démocratie… ».
- « Il faut décongestionner, déconcentrer, libérer des énergies étouffées par le centre…. ».
- « J’espère beaucoup que d’autres provinces « francophones » vont nous rejoindre pour transformer ce système politique archaïque qui se nomme l’état nation jacobin en un régime fédéral ».
- « Rejoignez le RPFC pour qu’à l’image de Proudhon " Paris de ville Capitale, devienne ville fédérale " ce qui la soulagerait de son hypertrophie »
Le RPFC est favorable à la suppression des départements au profit de compétences renforcées pour la Franche-Comté. Il souhaite le transfert de la maîtrise des ressources financières de l'État aux régions pour ce qui les concerne en propre. En ce qui concerne les institutions de l'État, le RPFC est pour la réforme du sénat en une chambre des régions et des peuples.
- « Le Rassemblement du peuple franc-comtois se fait la voix de tous ceux qui, des Vosges au Jura, entendent assurer un véritable avenir à leur région. Révéler aux Comtois le scandale du centralisme, leur proposer une alternative pour que la Franche-Comté ne manque pas le rendez-vous européen, tels sont nos buts. Ensemble, nous pouvons contribuer à bâtir l'Europe des régions. »
Plus globalement l'autonomie de la Franche-Comté entre, pour le RPFC, dans un projet fédéraliste global qui tend à la création d'une Europe des régions, par la fédéralisation des états-nations et la création d’une Europe fédérale. Il dit « croire en l’Europe des régions pas en celle des états » et avance que « Les régions bâtiront l’Europe fédéraliste ». L’autonomie fédérale est envisagée selon "le principe de subsidiarité" qui redistribue les compétences selon : La région, l’état, et l’Europe.
- « Si Bruxelles est le meilleur endroit pour traiter de l’Europe dans son ensemble, alors Besançon est le meilleur endroit pour traiter des problèmes franc-comtois. Pas Paris ».
Le mouvement souhaite voir un enseignement de l’histoire comtoise dans les écoles, période passée sous silence dans les livres scolaires. Il remet ainsi en question l'histoire uniforme de la France «jacobine» inspirée par les évènements qui se sont passés en son centre et qui est enseignée dans tout l'hexagone sans respecter les histoires des divers peuples et régions qui la composent. Le RPFC cite également la période d'autonomie et les conflits contre la France comme illustration de l'attachement de la Franche-Comté à sa liberté.
- « Nous considérons également qu’il faut revoir l’histoire qui est enseignée aux enfants de la région en leur apportant les compléments nécessaires à l’histoire de la Comté. Car aujourd’hui, le jacobinisme français se contente de leur enseigner une vision linéaire de l’histoire de France, héritière des « Trente rois qui ont fait la France » (pour reprendre le titre d’un ouvrage scolaire). Cette vision est terriblement réductrice et souvent en porte-à-faux avec notre propre histoire, puisque la Franche-Comté fut régulièrement dans le camp opposé. »
- « Sachez donc pour votre culture personnelle que la Franche-Comté a été rattachée à la France en 1678, c'est-à-dire après l’Alsace (1648). Que cette annexion s’est faite par la force des baïonnettes, contre la volonté de son peuple qui se trouvait très bien dans le Royaume d’Espagne (après 5 siècles dans le Saint-Empire romain germanique) où il jouissait alors d’une large autonomie ! »
- « Pourquoi n'apprenons nous rien sur notre propre histoire à l'école ? Qui, parmi le million deux cent mille habitants de notre région, est au courant du Traité de Verdun ou de la manière dont nous étions liés avec Charles-Quint ? »
Le RPFC, considérant la frontière qui sépare la Franche-Comté des cantons romands comme artificielle, souhaite favoriser la coopération transfrontalière au sein de l'arc jurassien. Il souhaite que la Franche-Comté puisse gérer de manière autonome ses relations avec les cantons helvétiques sans avoir à être dépendant de l'état central parisien qui est le seul habilité à traiter les rapports "internationaux". Des militants participeront avec le "Parti fédéraliste de Franche-Comté" à une action à la frontière avec la "République et Canton du Jura" afin de marquer le rapprochement entre franc-comtois et jurassiens suisses.
- « Des deux côtés du massif jurassien, nous avons la même langue, le même accent, le même mode de vie, nous mangeons les mêmes choses, nous sommes parfois de la même famille, nous n’avons pas besoin de Paris pour travailler ensemble » avance Martial Côte-Colisson du « Rassemblement du peuple franc-comtois ».
Le mouvement est opposé à l'attitude de la Bourgogne et de sa capitale « Dijon » jugé trop "paternaliste" vis-à-vis de la Franche-Comté. En effet, il le fera savoir dans une lettre adressée au président du « Comité régional du Tourisme de Bourgogne ».
- « Jusqu'à présent, la Bourgogne a toujours eu vis-à-vis de nous, une attitude très paternaliste, qui se justifierait paraît-il, par une longue histoire commune. Le Comté aurait été toujours vassal du Duché au cours des siècles. Et il serait donc normal qu'aujourd'hui, les différentes directions régionales communes soient installées à Dijon ( SNCF, FR3, PJ, Police nationale immatriculée 21, etc. ). »
Le RPFC se réclame d’une région francophone combattant le jacobinisme de l’état central et soutenant ainsi les luttes « non violentes » des peuples d’autres cultures. Il milite pour la diversité linguistique, pour la reconnaissance des langues de l’hexagone et pour la ratification de la « Charte Européenne des langues régionales et minoritaires » par la France.
- «… notre mouvement représente une région francophone et fière de l’être mais contrairement à l’ « intelligentia parisienne » nous pensons que si le français veut justifier son rôle international ainsi que celui de « langue de la liberté », c’est en reconnaissant officiellement les différentes langues qui existent à l’intérieur de l’hexagone que les pouvoirs publics y parviendront…»
- « Bien que mouvement francophone, le RPFC tient à apporter son entier soutien à ses amis allophones de l’Hexagone et des DOM-TOM, et ce dans un souci évident d’équilibre démocratique au vu de ce qui se passe chez tous nos voisins européens à l’exception notoire de la Serbie, de la Turquie, et du territoire de Belfort »
- « La promotion de la francophonie, avec ses relents de colonialisme, est prônée au nom de la diversité culturelle et de la lutte contre l'hégémonie anglo-saxonne. Or elle provient d'un État centralisateur qui bafoue sur son propre territoire le droit des peuples à s'exprimer dans leur propre langue (le français est la seule langue officielle de la République, au mépris du breton, de l'occitan, etc,; qui sont pourtant des langues à part entière et non des patois). Ce centralisme aveugle n'est-il pas extrémiste dans son refus de reconnaître, au sein du territoire français, le droit à la différence ? »
- « Reconnaître la diversité culturelle de la France, c'est rendre compte de l'extrême variété de ses habitants. Pour construire cette France plurielle, il est de l'intérêt de tous les Français d'exiger une profonde réforme institutionnelle de notre pays. »
À la question " Aspirez-vous à l'indépendance ? ", les membres du RPFC répondent :
- « Pas du tout. Nous tenons à être crédibles. Et les fédérations de régions sont crédibles puisqu'elles fonctionnent un peu partout en Europe. »
Le RPFC ne souhaite pas se placer contre la France et considère la Franche-Comté comme intégrée à l'ensemble français.
- « En ce sens, le Rassemblement du peuple franc-comtois, n'est pas pour l'indépendance de notre région. Il entend promouvoir la construction de l'Europe des régions sans renoncer au cadre national français, auquel nous demeurons fortement attachés. En effet, ce qui nous rattache à la France est plus fort que ce qui nous en distingue. Nous refuser notre dimension de Français serait aussi absurde que de nous priver de notre identité comtoise. Depuis trois cents ans que notre province est française elle s'est parfaitement intégrée à l'ensemble national, dont elle était déjà très proche tant au niveau culturel que linguistique. Ainsi notre combat ne se dirige-t-il pas contre la France, puisque nous sommes la France, mais contre le centralisme et pour un statut d'autonomie pour les régions. »
Le peuple franc-comtois[modifier]
Le préambule qui apparaît sur les documents du parti est : « Un(e) Franc-comtois(e) est une personne résidant en Franche-Comté » et donne ainsi une définition du « peuple franc-comtois » que le RPFC entend rassembler. Tous les résidents souhaitant construire une Franche-Comté dotée d’une autonomie sont donc les bienvenus au sein du RPFC quelles que soient leurs origines et leurs cultures. Pour le RPFC, " tous ceux qui habitent en Franche-Comté, y travaillent, remplissent leurs devoirs et ont des droits" peuvent aspirer à devenir citoyen franc-comtois ".
Symboles[modifier]
Le symbole principal utilisé par le mouvement est le blason franc-comtois au lion doté en haut à droite des étoiles européennes. Nous retrouvons dans cette composition le symbole de l’Europe des régions et du fédéralisme européen que défend le parti. Lors de l’interview réalisé par "L’Echo du Zinc" à l’occasion de la naissance du mouvement, le bureau présente l'idée d'un drapeau qui mêleraient "le vieux lion comtois" et "le drapeau européen" si les idées du RPFC aboutissaient. Ces deux symboles représentent les idées du parti à la fois fédéraliste aux niveaux européen et régional.
Le RPFC fait apparaître également sur ses documents une tête de lion comtois, couronné, brochant sur une croix de Bourgogne (un symbole franc-comtois politique du XVIIe : Croix en X semblable à 2 bâtons croisés, aussi appelée Croix de St André).
Résultats électoraux[modifier]
La fédération des partis de Régions et peuples solidaires présente des candidats le 25 mai 1997 lors des élections législatives en Bretagne, Occitanie, Catalogne, Alsace, Corse, Pays basque, Île-de-France et en Franche-Comté où le « Rassemblement du peuple franc-comtois » est son représentant. Le RPFC se présente donc aux élections législatives dans la 1re circonscription du Doubs, à Besançon, au côté du mouvement écologiste « Convergences écologie solidarité ». La liste est soutenue par Noël Mamère (alors président de « Convergences écologie solidarité ») et Jean-Philippe Allenbach (Président du « Parti fédéraliste »). La tête de liste est Martial Côté-Colisson avec comme suppléant Jean Noël Benoît.
La candidature commune des mouvements est définie comme « la volonté de construire un « pôle écologiste, réformateur, européen et citoyen ». Le RPFC présente une profession de foi où il s’engage à « bâtir l’Europe des Régions ».
Le RPFC obtient 1,29 % (519 voix) sur la 1re circonscription du Doubs : Besançon-Ouest où le représentant du RPR, Claude Girard l’emportera (30,98 %).
À l'occasion des élections régionales de mars 1998, le RPFC soutiendra la liste du Parti fédéraliste de Franche-Comté dans le département du Doubs. Dans le communiqué de presse paru le 2 juillet 1997 apparaîtra :
- « Cette liste s’adresse à tous les Francs-comtois qui, fidèles aux idéaux de Proudhon et de Victor Hugo, rêvent d’une Franche-Comté libre et prospère dans une Europe forte et solidaire. »
Le RPFC appellera sans succès à une alliance des partis politiques fédéralistes pour les élections européennes de 1999.
- « Le 13 juin 1999 auront lieu les élections européennes. Il est absolument nécessaire que tous les mouvements fédéralistes de France et de Navarre se réunissent pour présenter une liste commune à ces élections afin de diffuser la pensée fédéraliste dans l'hexagone. Pour avoir pratiqué le débat sur le terrain assez souvent, nous pouvons vous assurer (et vous avez dû le constater aussi) que le Fédéralisme ne correspond à "rien" (ou très peu de chose) dans l'esprit de nos compatriotes qui depuis plus de 200 ans ont une formation totalement jacobine de la vie politique. »
Le RPFC et les médias[modifier]
Le RPFC est cité dans le numéro du journal « Le Point » dans un dossier sur les mouvements « régionalistes » dans l’hexagone.
- « Il existe même un rassemblement du peuple franc-comtois ! »
Le point d’exclamation fut considéré par le RPFC comme une mise en avant de la présence improbable d’un mouvement politique représentant les francs-comtois. Une lettre sera adressée le 28 juillet 1996 au journaliste auteur de cette tournure jugée discréditant l’existence d’un mouvement fédéraliste en Franche-Comté ».
- « Non seulement vous nous rayez arbitrairement de la carte incluse dans votre article, mais en plus vous discréditez notre mouvement par votre point d'exclamation. Peut être considérez-vous, en bon jacobin, qu'une région où l'on a toujours parlé français ne doit pas avoir l'indécence de passer chez l'ennemi - ceux à qui on a imposé la langue de Molière par la force. »
Le RPFC animait une émission périodique sur Radio Bip (radio bisontine) et faisait paraitre régulièrement des articles dans l'Echo du Zinc, journal diffusé gratuitement dans les bars de Besançon. Il milite pour des médias franc-comtois (télévision et radio) et juge la politique du CSA jacobine et centralisée.
- « Un véritable "ministère" régional qui encouragera les initiatives et multipliera les manifestations de toute taille, de sorte qu'on ait enfin droit à une "vie culturelle" après les repas… Et bien sûr un CSA régional qui organisera librement le droit à l'information en région. Sans parler de ce qui concerne les maisons d'édition, de production… ».
Le RPFC milite également pour la diffusion de la radio suisse Couleur 3 à Besançon.
Relations extérieures[modifier]
Le RPFC se dote d'une antenne fixe en Île-de-France, pour les comtois exilés à Paris, créé par un de ses membres. Il développe des contacts avec le mouvement jurassien suisse existant dans le canton tout proche. Des représentants du parti sont présents à la fête du peuple jurassien.
En 1998, le RPFC écrit une lettre de soutien au maire de Buoux (Provence) suite à l'interdiction par le préfet de l'édition de tickets de musée libellés en provençal.
Mise en sommeil du RPFC[modifier]
En raison de liens distendus avec la fédération RPS et suite de la création du Parti fédéraliste de Franche-Comté qui installe son siège à Besançon et avec qui le RPFC avait déjà fait liste commune lors des précédents élections, le parti est mis en sommeil en 1999. Certains de ces membres rejoignent le Parti fédéraliste de Franche-Comté nouvellement créé pour militer en son sein.
Archives[modifier]
Extrait du « Journal des amis et partenaire de la campagne » (RPFC, Convergence Écologie Solidarité, Groupe des Verts au Parlement Européen), Supplément à « Convergences », Semaine du 7 au 14 mai 1997 :
« Qui sommes-nous ? »
Rassemblement du peuple franc-comtois
À l’occasion des élections européennes de 1994, pour la première fois une liste fédéraliste (anti-centraliste) s’est jetée à l’eau… C’est de là que l’idée d’un mouvement franc-comtois est née. Le démarrage a été assez difficile, mais l’arrivée de quelques étudiants motivés l’a fait décoller (si l’on peut dire). Le mouvement s’est fait connaître par des articles dans « L’écho du Zinc » puis par une émission mensuelle sur « Radio Bip ».
Articles parus dans « l’Écho du Zinc »[modifier]
- no 7 (1995) - p. 4 : « Peuples de Franche-Comté, Rassemblez-vous ! »
- no 10 (octobre 1995) - p. 15 : « Décoloniser la province »
- no 13 (janvier 1995) - p. 11 : « L’histoire oubliée de la Comté (1er épisode) »
- no 17 (1996) - p. 16 : « Le dernier des dinosaures »
- no 12 (décembre 1995) - p. 11 : « Sous le lys québécois, le lion franc-comtois »
- no 14 (février 1996) - p. 10 : « Au coin du comtois »
- no 23 (février 1998) - p. 12 : « Le Val d’Aoste »
- no 24 (mars 1998) - p. 6 : « La nécessité de mettre fin au centralisme »
- no 25 (avril 1998) - p. 3 : « Martial Côte-Colisson : foi de fédéraliste »
- no 28 (novembre 1998) - p. 4 : « Langue nationale, langue régionale »
- no 29 (décembre 1998) - p. 12 : « Le tandem franco-allemand en perte de vitesse »
- no 38 (juin 2004) - p. 11 : « La Bourgogne : une république bananière »
- Hors-série : « Cul-de-sac ou cœur de l’Europe ? »
Notes et références[modifier]
- ↑ Tudi Kernalegenn, « Régions et peuples solidaires, un parti pour les périphéries ? », dans Tudi Kernalegenn et Romain Pasquier, L’Union démocratique bretonne. Un parti autonomiste dans un État unitaire, Rennes, PUR, (lire en ligne), p. 41-57 [PDF]
Voir aussi[modifier]
Articles connexes[modifier]
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