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Norbert-Bertrand Barbe

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Warf, photomontage, 2003

Norbert-Bertrand Barbe est un historien d'art, sémiologue, philosophe, artiste plasticien et poète français né le [1], Membre Honoraire de l'Académie Nicaraguayenne de la Langue[2].

En , un hommage lui est rendu par le Centro Nicaragüense de Escritores pour l'ensemble de son œuvre[3].

Biographie[modifier]

Vierge parfaite, photomontage, 2003

Le travail de Norbert-Bertrand Barbe touche des champs aussi divers que les arts plastiques, le cinéma, la poésie, le roman et la nouvelle, ainsi que l'histoire de l'art, l'analyse littéraire, philosophique, filmique, mythologique ou publicitaire[4].

Années 1980 : de la peinture au littéraire[modifier]

Bien que marqué par la mort de Jean-Paul Sartre en 1981, et se passionnant pour le théâtre sartrien et la description critique de la société qu'il y trouve[5],[6], c'est, néanmoins, à la peinture qu'il se consacre de 1981 à 1986, selon une thématique triple : le naturalisme avec l'influence de Trakl (ou de la chanson réaliste de Barbara), le macabre dont l'origine doit se chercher dans les vanités baroques et l'expressionnisme du début du XXe siècle (d'Edvard Munch, Ensor, Egon Schiele) et enfin, l'intimisme et le social. Dans la première production de Barbe, l'association entre la préoccupation sociale et l'attention à la représentation de la nature renvoie à l'importance de la figure de Maupassant. Durant ces années, Norbert-Bertrand Barbe produit des peintures aux tons terreux, influencées par Van Gogh, représentant natures mortes, paysages sylvestres solitaires, rues désertes ou culs-de-sac, portraits de groupe dans lesquels prédominent squelettes et masques de la Commedia dell'Arte. C'est en 1987 qu'il présentera sa première exposition individuelle, à Sceaux.

Il abandonne alors les pinceaux pour s'orienter vers une poésie naturaliste, originellement consacrée aux ambiances à la Trakl, mais avec le projet de créer une poésie visuelle, de rendre en mots le prisme des couleurs. C'est pourquoi on trouvera chez lui, dans le recueil L'Arma Jane Doe (2001), des poésies en forme de contes moraux, dont les personnages sont des animaux du bois, comme dans le poème L'hibou-chouette. Le thème animalier est récurrent dans la poésie de Norbert-Bertrand Barbe, comme on le voit dans les poèmes ¿Para quien escribo?[7] ou La voz de los animales[8].

Bus nica, gouache sur papier, 1999

Il écrit aussi de longs poèmes basés sur des onomatopées qui se proposent de représenter les sons de la pluie ou des insectes, tels La Ferme noire ou Inachevé V, ainsi que des poèmes exprimant des concepts de peinture, jusque dans leur titre, comme le proème Feuillet - impressions :

« Le ciel se fait lourd puis menaçant, l'aile fatale du volubilis en formant un doux cœur de coton reluisant comme la pomme fraîchement cueillie et repassée dans un petit sarrau ou comme le bras fragile du laurier brillant, cherchant midi à sa porte, et sa trompe pour une quelconque chamade. Entends-tu tangoter les criquets ? Les vrilles se sont entrelacées comme des gnomes dansants. »

Hommage : Victor Jara, dessin sur papier, 1998
Maternité, photomontage, 2007

Une série de nouvelles, rédigées entre 1986 et 1988, fut publiée postérieurement sous le titre Contes idiots 189 (2004)[9].

Années 1990 : du littéraire à l'analyse théorique et retour au pictural[modifier]

Premier Prix

Au début des années 1990, Norbert-Bertrand Barbe écrit un roman court, de genre policier, intitulé Pauvre Mister Snow qui se déroule dans un Londres paradigmatique et dont le personnage principal, homosexuel réprimé par une société puritaine, est accusé à tort de plusieurs meurtres, sans pouvoir démontrer son innocence. Avec ce roman, il remporte le Concours Arts et Lettres de France en 1995.

Thèses

En 1991, il obtient une maîtrise en Histoire de l'Art médiéval, sur le thème Les Tentations de saint Antoine aux XIVe-XVIe siècles, et se spécialise ainsi dans le bas Moyen Âge[10]). Il reprend de l'historien de l'art allemand Erwin Panofsky les principes d'étude des manifestations artistiques comme révélateurs de la mentalité de leur époque, et de comparaison entre matériel populaire et savant, et profane et religieux. Il étudie, sur trois siècles et dans toute l'Europe, les images de la Tentation de saint Antoine comme symbole des tensions religieuses entre les ordres traditionnels et les nouveaux ordres mendiants. Il aborde notamment la gravure de Martin Schongauer ainsi que la Tentation du Livre d'heures de Louis de Laval dans laquelle la présence de saint Antoine dans une cheminée face à une tentatrice serait, selon lui, la reproduction d'un épisode des Fioretti de saint François d'Assise et confirmerait les jeux idéologiques entre ordres traditionnels et nouveaux.[11]. En 1992, il obtient un DEA en littérature comparée, s'orientant cette fois vers le modernisme, et l’interaction entre arts et littératures, avec une thèse intitulée Les Thèmes du Radeau de la Méduse de Théodore Géricault étudiés à travers leur récurrence dans l’œuvre du peintre, et dans l'art et la littérature du XIXe siècle. Dans ce travail, Barbe aborde la question de la vision de l'œuvre d'art, et dans Le Cuirassier blessé, quittant le feu et l'apologie patriotique chez Théodore Géricault (2006), il s'oppose à la vision formaliste des œuvres d'art[12].

En 1996, Norbert-Bertrand Barbe présenta à l'Université d'Orléans sa thèse de Doctorat d'État sur Roland Barthes et la théorie esthétique[13]. Ce travail est une critique à l'esthétique barthésienne, qui selon l'auteur se fonde sur la tradition esthétique depuis Platon et Aristote jusqu'à Lessing, Hegel et Adorno ou bien Jung.

Sa thèse se divise en deux : une partie « exotérique », dans laquelle il compare les positions esthétiques de Barthes et celles de la théorie esthétique traditionnelle, et une partie « ésotérique », dans laquelle Barthes est abordé à partir de ses textes. Ce travail représente l'entrée de Barbe dans plusieurs champs nouveaux pour lui : d'abord, le contemporanéisme, et l'interaction entre les sciences et leurs matériels d'étude ; ensuite, les « problèmes épistémologiques d'analyse des productions symboliques », qu'il développera en enseignant la philosophie à l'Université nationale autonome du Nicaragua (UNAN-Managua), et qui débouchera sur une étude se voulant exhaustive sur l'un des principaux philosophes argentins, Arturo Andrés Roig[14].

Arrivée au Nicaragua[modifier]

On ne passe pas, photomontage, 2003
Mais que faisaient les 3 nains au pied de la Croix, photomontage, 2002
Portrait se baignant, gouache sur papier, 1999

Les années 1990 permirent à Barbe d'ouvrir les principaux débats qui se retrouveront dans toute son œuvre. Ainsi, sa thèse sur Barthes sera à l'origine d'un ensemble de travaux qui condensent en eux sa pratique comment chercheur et théoricien[15]. Ensuite, ces mêmes années sont celles de sa rencontre avec le Nicaragua, qui lui ouvrira la possibilité de développer une approche interculturelle, aussi bien dans sa production intellectuelle qu'artistique et littéraire.

Il découvre le Nicaragua en 1993, et ne le quittera plus. Dans la seconde moitié des années 1990, il se consacre à la traduction de grands classiques de la littérature nicaraguayenne, ainsi que de jeunes auteurs, dans une préoccupation de diffusion et d'ouverture, aussi bien sur le patrimoine en voie d'extinction que sur l'aide nécessaire à la promotion du surgissement des nouvelles expressions artistiques.

L'édition de Norbert-Bertrand Barbe de l'œuvre poétique de Carlos Martínez Rivas a été la plus complète entre 1998, année de la mort du poète, et 2008, date de publication de l'œuvre poétique par Pablo Centeno Gómez. De la même façon, l'édition de l'œuvre poétique de Cortés, principal représentant du postmodernisme avec Salomón de la Selva et Azarias H. Pallais, dans laquelle Barbe a traduit les sept recueils du poète fou, est encore en 2009 la plus complète, l'ancienne anthologie des trente poemas de Cortés par Ernesto Cardenal ou bien la récente compilation de Jorge Eduardo Arellano ne représentant, en comparaison, qu'une infime partie de son œuvre.

Quant au Güegüence, le gouvernement du Nicaragua et l'UNESCO se servirent de Mythes et origines littéraires de la pensée contemporaine XIXe-XXe siècles, ainsi que de la traduction du Güegüence dans le processus de déclaration de l'œuvre comme patrimoine de l'humanité[16].

Sergio Ramírez a dédié un long passage de son ouvrage Tambor olvidado[17] aux analyses de Norbert-Bertrand Barbe de la pièce de théâtre. En 2008, en Suisse, une version du Güegüence s'est montée pour la première fois en langue française, à partir de cette traduction[réf. nécessaire].

À l'ensemble de ces traductions, il faut ajouter celle des deux poèmes du recueil de Horacio Peña :

  • La Danza de la Muerte, Bulletin de l'Association des Danses Macabres d'Europe, no 8, janvier 1996, p. 9-11.
  • El Triunfo de la Muerte, Bulletin de l'Association des Danses Macabres d'Europe, no 9, septembre 1996, p. 17-19.

En 2009, Barbe a réédité le premier recueil de Salomón de la Selva : Tropical Town and Other Poems, écrit en anglais et à l'origine publié à New York par John Lane Co. en 1918.

Retour à l'Art

Entre 1997 et 1999, Norbert-Bertrand Barbe créa une section hebdomadaire dans le principal journal du Nicaragua El Nuevo Diario sur l'« iconologie filmique », intitulée Hablemos de Cine, dans laquelle seront publiés 73 numéros[18].

Son intérêt pour l'art abstrait du Nicaragua l'amena à étudier les phénomènes de confluence, interaction et influence bibliographique (là encore dans une perspective panofskienne), sur les artistes de Managua. Ainsi l'exprime-t-il dans son introduction aux écrits sur le mouvement abstrait managua duquel il participa dans son ouvrage de 2001, intitulé Estudio de los ArteFactos, grupo de artistas abstractos de Managua (artículos de diarios 1997-1999)[19].

Il s'intégra à partir de ce moment non seulement comme théoricien, mais aussi comme artiste plasticien, participant à de nombreuses expositions :

  • 1998 : expositions collectives : Papalotes, Casa de los 3 Mundos, Granada et Managua
    • exposition individual: Muestra/s sobre vidrio, UNAN-Managua
    • Expositions collectives: Barbe García Ocón, ArteFactoría, Managua
    • Exposition para ciegos, ArteFactoría, Managua
    • Jóvenes artistas caraceños, Centro de Convenciones, Jinotepe
  • 2004 : Six œuvres publiées dans le 3e numéro de la revue mexicaine[20] et Onze œuvres publiées dans le 5e numéro de la revue
  • 2005 : exposition individuelle Up To U, Galerie Añil, Managua
  • 2006 : exposition collective Otra Granada para Walker, Macondo, Granada
    • Otra Granada para Walker, Rufino Garay, Managua
    • Exposition collective Fusión, Casa de los Tres Mundos, Granada
  • 2007 : exposition collective Fusión, Casa de los Tres Mundos, Granada
  • 2008 : exposition collective Fusión, Granada
    • Cuerpos Pintados con la imagenería del Güegüence, Casa de Cultura, Diriamba
  • 2009 : exposition collective Proyecto Gaia - Estrago ecológico
    • dans trois espaces : Escuela de Danza Espacio Abierto, Sala de Teatro Justino Rufino Garay, Proyecto Paso Pacífico, Managua

De ses œuvres plastiques, on citera que plusieurs sont conservées à la Banque Centrale du Nicaragua et au Musée de Fontenay-le-Comte en France.

La période des années 1990 a signifié pour Norbert-Bertrand Barbe l'abandon de la technique de la peinture à l'huile traditionnelle et l'apparition d'objets sur carton mélangeant les matériaux (fil de fer, cigarette, jouets, verre, ...) et de photomontages. Les œuvres les plus significatives de cette période sont les trois Autoportraits:

  • Autoportrait of the Artist as a Christ (poils de barbe et de pubis, verre brisé, mauvaise herbe, organisés pour reproduire une version moderne du Christ au chardon de Dürer);
  • Autorretato del artista como joven donante (titre en hommage au poe de Carlos Martínez Rivas, l'œuvre représente un visage sur le modèle du dessin d'enfant: 0 + 0 = la tête à Toto, mais ici les cercles des yeux, le nez et la bouche formés par les symboles mathématiques sont remplacés par les formes d'un sexe masculin graffité);
  • L'Art en sort (une oreille de Van Gogh sur fond rose, le titre joue sur la phonétique de celui bien connu du peintre belge : L'Art Ensor/L'hareng-saur/L'Art en sort).

Ainsi que Régionalisme militaire, une feuille de carton sur laquelle est collé comme dans une faux herbier une feuille de mauvaise herbe entourée de fil de fer. Cette œuvre, conservée à la Banque Centrale du Nicaragua, est une réflexion sur la prédominance en Amérique Centrale de la peinture primitiviste pour touristes, représentant la faune et la flore, quant tous ses pays ont souffert la guerre et la dictature.

Interdisciplinarité

Les années 1990 ouvriront donc à Norbert-Bertrand Barbe le chemin vers une forte interdisciplinarité[21], qui s'exprime de plusieurs points de vue, qui concernent le lieu, le temps et la discipline : d'abord, par le perpétuel dialogue qu'il promeut entre les arts et la littérature d'un côté, et la théorie de l'autre.

Ensuite, par l'évolution, de sa Maîtrise à son Doctorat, dans le champ historique de ses compétences, du bas Moyen Âge à l'époque contemporaine, faisant lien entre les deux la période moderne. En cela, il suivra le modèle de l'un de ses professeurs à l'Université de Paris X-Nanterre: Erick Darragon, Professeur d'Art Moderne, auteur d'une thèse en Art Contemporain sur Édouard Manet, qui lui permit d'accéder à la Sorbonne. D'autre part, l'influence panofskienne définit pour Norbert-Bertrand Barbe le point d'orgue de sa recherche sur le sens synchronique des manifestations culturelles, conformément à l'enseignement du Maître, qui a consacré son œuvre à l'étude de la permanence de l'influence antique dans le monde moderne.

Outre le champ historique qui s'ouvre donc amplement à lui, le champ géographique est celui qui, dans sa vie privée et professionnelle, œuvrera comme moteur de ses choix et prises de position idéologiques, comme auteur, artiste et théoricien. C'est la rencontre avec le Nicaragua, qui fera que son activité s'élaborera entre la France et l'Amérique Centrale, et qui fera aussi que ses œuvres, poèmes ou textes théoriques, s'écriront aussi bien en français qu'en espagnol. Enfin, le champ interdisciplinaire sera l'abord parallèle et systématique que fera Norbert-Bertrand Barbe de l'étude combinée du matériel artistique, filmique, littéraire, et mythologique. C'est ainsi que le projet en ébauche dans son Doctorat sur Barthes se complète d'articles parus dans diverses revues spécialisées à partir de 1992.

Les articles d'histoire de l'art sont consacrés à l'époque basse médiévale et moderne, les textes sur la littérature avant tout au XIXe siècle, et, bien sûr, le cinéma est ce qui fait entrer les préoccupations de Norbert-Bertrand Barbe dans le cadre de la plus extrême contemporanéité, puisqu'il étudie des films qui venaient de sortir dans la seconde moitié des années 1980. Autre fait notable, comme révèlent une fois encore les titres, l'insistance néo-panofskienne de Norbert-Bertrand Barbe d'élaborer une comparaison entre le moderne ou le contemporain et l'antique, et entre le profane et le religieux.

D'autres textes de l'époque, qu'il publiera dans le volume Iconologia (2001), qui connut plusieurs rééditions, avant d'être publié finalement de nouveau sous le titre Iconologiae[22].

Ces deux textes, publiés au Nicaragua, mais sur des questions d'art de la fin du haut Moyen Âge posent explicitement la question de l'influence antique dans les œuvres médiévales. Ainsi Norbert-Bertrand Barbe analyse la présence du soleil et de la lune en images clipeata dans les Crucifixions romanes, non seulement comme une référence, évidente, au caractère cosmique de la mort du Christ, selon la Bible, mais à la reprise de l'iconographie des sarcophages de la Rome tardive, rappel synchrétique de l'ancienne croyance au voyage des âmes.

Les prémisses, visibles dans ces publications en revues, de la proposition d'étude systématique des manifestations symboliques selon un tronc commun au comparatisme dans ses différentes formes (comme il le postule clairement dans Arturo Andrés Roig y el problema epistemológico), se fera patente et irréversible dans le groupe d'ouvrages qui, à ce jour, a formé la base de l'enseignement de Norbert-Bertrand Barbe et s'est le plus diffusé à travers le monde : Il s'agit d'un ensemble de cinq ouvrages, dont Roland Barthes et la théorie esthétique est l'explication et la justification théorique. Chacun des quatre autres ouvrages, élaborés à la fin des années 1990, représentent les valeurs d'interdisciplinarité et d'interculturalité proposées par Norbert-Bertrand Barbe dans sa méthode.

En effet, des quatre, tous étant des réunions de travaux antérieurs, trois sont de double couverture, et comprennent une partie en français, l'autre en espagnol, mais des sept textes qui le composent, trois sont consacrés à la mythologie latino-américaine. Le premier, dans sa partie en français, étudie des œuvres depuis le bas Moyen Âge jusqu'aux débuts de l'art abstrait, essayant par ainsi de montrer comment peuvent s'étudier selon une seule méthodologie les œuvres figuratives aussi bien qu'abstraites.

Complétés par la partie en espagnol, consacrée à l'art abstrait de la fin du XXe siècle au Nicaragua, les articles de la partie en français abordent l'art moderne et contemporain depuis deux perspectives complémentaires :

  • Premièrement que les artistes sont des intellectuels, ce qui est confirmé selon Norbert-Bertrand Barbe par le fait qu'au Nicaragua, bien qu'il n'y ait pas de bibliothèque publique de qualité, les artistes, eux, sont de grands bibliophiles.
  • Deuxièmement, que les sources de l'art moderne et contemporain, qu'il retrouve jusque dans le surréalisme (voir l'ouvrage qu'il publie sur ce mouvement en 2004), sont les livres d'emblèmes, qui se diffuseront abondamment du XVIe siècle (Alciati) à la fin du XVIIIe siècle (Cochin) et au XIXe siècle.

De là, il propose d'étudier l'art abstrait selon une dialectique qu'il crée à partir de ses études de Moholy-Nagy, du surréalisme, des artistes nicaraguayens, et même de la chanson populaire des années 1980-1990 (par une comparaison entre les œuvres d'Alain Bashung et Hubert-Félix Thiéfaine). Il s'agit, selon lui, de comprendre que l'art figuratif fonctionne par thèmes reconnaissables. Ce qui les fait reconnaissable, ce sont leurs motifs, qui les conforment par l'association d'une majorité au sein d'un même tableau. L'art abstrait perd le thème, mais conserve les motifs. Ainsi le fameux tableau de Magritte: Le fils de l'homme, d'un homme en chapeau melon avec une pomme au lieu de visage.

Selon Norbert-Bertrand Barbe, les motifs, en tant quunités minimum de sens sont insécables, c'est-à-dire que, quelle que soit la manière dont l'artiste les réutilise dans son œuvre, il est lié au moins à l'un des symbolismes traditionnels du motif. De là, il crée une autre distinction, qui lui permet aborder une partie du problème de l'art abstrait, en le décomposant.

Il pose comme point de départ une division, historique et conceptuelle (exception faite peut-être du cas de Turner), entre art abstrait thématique (le the est irreconnaissable, mais les motifs sont clairs, comme dans l'œuvre des surréalistes: on y reconnaît sans peine une femme, une rue, un objet) et art abstrait formel (on ne reconnaît plus aucune forme, c'est le cas de l'expressionnisme abstrait). Utilisant L'interprétation des rêves de Freud, il explique que l'art abstrait, comme le rêve, recourt à plusieurs procédés, tels la superposition et la condensation. Par la référence à la méthode freudienne, il confirme l'union méthodologique des principes comparatistes entre les sciences humaines.

On notera que le prologue Les rois nus d'Iconologia, comme plusieurs textes de Los ArteFactos, sont une défense des thèses de Panofsky, qu'il emploie contre les théories anti-panofskiennes, en particulier de l'E.H.E.S.S.

Ainsi, pour Norbert-Bertrand Barbe, l'un des phénomènes les plus notables de la pensée contemporaine, qui naitrait avec le Faust de Goethe, est la critique à la religion, et le changement de genre du merveilleux au fantastique, ce nouveau genre, qui se développe au XIXe siècle représentant, selon lui, conjointement avec le genre policier et la science-fiction, une des principales formes de rationalisation du monde depuis le savoir.

De même, il voit dans la figure récurrente de l'orphelin (Oliver Twist, les deux enfants du Tour de France, Sans Famille, Heidi, Arsène Lupin, Rouletabille) la représentation paradigmatique de la société bourgeoise, qui se définit par le mérite propre, par opposition à l'Ancien Régime, où le pouvoir est hérité. Ainsi, les héros du XIXe siècle le représenteraient : orphelins qui à la fin, par leurs mérites, sont adoptés, par de riche famille, ou héros de l'indépendance patriotique (Robin Hood, Rob Roy, Till l'Espiègle, Guillaume Tell, ...).

Un autre élément de Origines littéraires est, non seulement, comme l'indique son titre, l'idée, que développe Norbert-Bertrand Barbe, que la société met en place son idéologie au moyen de ses manifestations culturelles, mais aussi que celles-ci contiennent des éléments de permanence, comme Norbert-Bertrand Barbe l'étudie dans l'œuvre de Jean Ray ou de Edgar Allan Poe. Chez Ray, Barbe voit la permanence des motifs divins (la taverne et l'entrée des Enfers, la figure de Prométhée représentée par Lampernisse dans Malpertuis et la péché originel de Connaissance). Chez Poe, c'est dans Le Corbeau que Norbert-Bertrand Barbe étudie la permanence du motif de l'Espérance, Poe remplaçant le Cra Cra (Demain demain) de l'Espérance de la culture classique, qu'on trouve par exemple dans les Emblèmes d'Alciati, par l'également gutural Nevermore (Plus Jamais). Norbert-Bertrand Barbe avait déjà étudié la figure de l'Espérance dans son texte sur Isis au Moyen Âge, entre autres en ce qui concernait la transformation de la triade du Capitole romain Spes-Isis-Fortuna en la chrétienne Spes-Fides-Caritas.

La partie espagnole du livre, sur Rubén Darío est une étude approfondie de chacun des recueils du grand poète nicaraguayen, dans laquelle Norbert-Bertrand Barbe se propose :

  • De montrer comment chez Darío émerge le discours nationaliste continentaliste, dès ses premières œuvres, contrairement à ce qu'a soutenu la critique jusqu'ici ;
  • De recenser les figures symboliques de ce discours, et l'intertextualité existante entre l'œuvre de Darío et son époque, afin d'éclairer les motifs de celle-ci. Ainsi Norbert-Bertrand Barbe étudie comment la figure du satyre, récurrente chez Darío, est un symbole du métisse, son lieu de vie (le continent sauvage du Colloque des Centaures) une référence évidente à l'image de qu'avait l'époque de l'Amérique, comme on le voit dans L'Atlantide de Verdaguer. Le Bleu de Darío serait aussi une réinterprétation continentaliste du symbole romantique de l'artiste maudit, selon la lecture que propose Norbert-Bertrand Barbe de la première nouvelle de Azul comparée avec l'arrivée à l'Olympe de Marsyas dans La Légende des siècles.

On peut considérer que l'intérêt de la rencontre de Norbert-Bertrand Barbe avec Darío est la reprise systématique des figures antiques par le poète nicaraguayen.

Essais d'iconologie filmique, dans la partie en français, aborde la pérennité du discours mystique médiéval sur la mort dans Angel Heart ou L'Échelle de Jacob, ou de la conception antique du Destin dans Terminator. Il étudie aussi l'iconographie du gros dans les clips, la chanson et la publicité selon l'évolution de la société, de l'Acedia médiévale, jusqu'au XIXe siècle, où les écrivains photographiés par Nadar ou les femmes peintes par les impressionnistes aimaient à enseigner leurs rondeurs et leur blancheur, image d'aisance sociale, par opposition au paysan et à l'ouvrier, maigres et brûlés par le soleil, et au XXe siècle, où être bronzé signifie, dans une société de bureaux, revenir de vacances, et la grosseur, de symbole du méchant capitaliste, est devenu l'image de la pauvreté, incapable de se maintenir en forme.

Enfin, l'ouvrage conclut sur une longue analyse du discours publicitaire et de ses symboles : la famille, la femme-Mère, l'enfant-Christ, d'essence selon Norbert-Bertrand Barbe dictatoriale, puisqu'on les trouve dans les messages staliniens ou vichystes, et l'identification totémique entre l'objet ingurgité ou le produit acheté et les changements d'état ou de conditions qu'il produit chez le client (voir les publicités de Coca-Cola), et de là l'apparition récurrente dans les publicités de la figure animal (en général un félin) symbole des valeurs de force positive qu'il donne à qui l'utilise ou l'ingurgite.

La partie en espagnol aborde les films qui sortirent entre 1997 et 1999, et qu'étudia Norbert-Bertrand Barbe dans la section Hablemos de Cine de El Nuevo Diario. La prétention, qu'il rappelle en introduction, était pour lui de mettre scientifiquement à l'épreuve la méthode, au-delà de l'imposition de produire un texte, bien que court, chaque semaine.

Dans cet ensemble apparaissent des concepts qu'il développera par la suite comme celui du héros-monstre (celui qui se pourchasse lui-même, comme dans Angel Heart, ou qui est à la fois narrateur et assassin, comme dans Le meurtre de Roger Ackroyd), celui de la figure paternelle liée à l'interdit sexuel dans les films d'horreur pour adolescents (le piéton renversé, sans visage et avec un crochet, en processus de vengeance contre les adolescents désobéissants de I know what you did last summer), ou l'offrande matrimoniale représentée par un objet phallique dans les comédies romantiques (The Wedding Planner). Enfin, la représentation politique du leader, comme dans Air Force One ou de la société dominante et le choc des cultures, comme dans Fools Rush In et Addicted to Love, ou encore l'apparition contradictoire de la figure de l'asexué ami homosexuel des héroïnes de comédies romantiques à partir de My Best Friend's Wedding.

La question de la permanence de la pensée antique et moderne est aussi un the sous-jacent à l'ensemble de la section. Norbert-Bertrand Barbe étudie l'origine alchimique du Cinquième Élément, la relation de Contact avec Le songe de Scipion, le symbolisme patriotique et l'implicite souvenir pythagorique dans la question du végétarisme dans Ravenous, ou enfin l'intertextualité entre les romans de guerre soviétiques de la Guerre Froide et Le patient anglais.

L'ouvrage s'enrichit d'un long appendice dans lequel Norbert-Bertrand Barbe analyse les bases comparatistes de son étude des films contemporains, depuis deux perspectives méthodologiques, qu'il présente, respectivement à travers 218 et 71 exemples concrets : le premier, les correspondances (le même évènement, symbole ou personnage apparaît dans deux films) ; le second l'explication de telles coïncidences. Les exemples des deux parties sont différents, ce qui vient encore enrichir pour le lecteur le principe d'abordage et d'analyse dans lequel nous entraîne avec science et pédagogie Norbert-Bertrand Barbe.

Années 2000 : nouveaux essais et expérimentations[modifier]

De l'interdisciplinarité théorique au principe du palimpseste en arts[modifier]

Maisons de plastique, photomontage, 2008

Le tournant de la fin des années 1990 et l'entrée dans les années 2000 marquent l'approfondissement des approches antérieures dans l'œuvre de Norbert-Bertrand Barbe[23].

Tout d'abord, il produit le recueil de poésie Contrechants à l'ANPE et Intermède Tropical, qui, en référence ironique aux nombreux Chants, propres de la poétique darienne, et au titre de Rubén Darío Viaje a Nicaragua e Intermezzo Tropical, aborde les thèmes de la télévision, la politique, le suicide, l'ambiance sociale de l'époque, en un hommage à Villon. La forme des poèmes, les rimes et parfois les mots du recueil eux-mêmes sont résolumment classiques, alors que les situations renvoient au monde contemporain. Des poèmes comme Les Fosses ou Dites-moi où, n'en quel pays/ Est Flora, la belle Romaine peuvent en être cités comme des exemples.

D'une influence nettement classique et surréaliste, perceptible dans Les Jeux de Diane (2001), la poésie de Barbe évoluera vers l'absence de rime et la décomposition du poe jusqu'aux jeux conceptuels du recueil Gibst du vielleicht die Hand zum Wiwimacher ? gieb nicht die Finger zum weissen Pferd - Arráncame de tu corazón, amor... - L'Aréole du Pécheur - Blond PitBull for White Man in Hammersmith Palais (2004), dans lequel il travaille des poèmes courts parallèlement, lesquels apparaissent dans le recueil comme tels, puis les unie en de longs poèmes[24]. C'est le cas du poème court Feu, qui, restructuré, est réutilisé dans le poème long Chien jaune.

L'ouvrage, illustré par l'auteur lui-même, dédouble ce procédé dans les images d'accompagnement, dans lesquels identiquement des images seules (une fenêtre photographiée comme un vitrail) deviennent parties intégrantes de grands polyptyques. Ce procédé de décomposition et recomposition donnera naissance en 2008 au Poema geométrico et au Cuento geométrico, qui ambitionnent d'offrir au lecteur la vision de la structure de l'œuvre[25].

La perte de la rime et l'apparition du palimpseste comme recours dans l'œuvre de Norbert-Bertrand Barbe rend compte d'une autre réalité : le passage du français à l'espagnol, bien que certains de ses poèmes en espagnol conservent une structure classique[26].

Mais c'est la première étape du poète dont on se souviendra comme celle de l'assomption de poèmes comme ceux des Jeux de Diane, directement inspirés de la Délie de Maurice Scève. De touche clairement basse-médiévale est Fatrasie. La réflexion de Norbert-Bertrand Barbe sur la société devient psychanalytique dans les années 2000, et c'est dans le court-métrage Pastorcilla de 2003[27] que se révèle le mieux cette dualité. Pastorcilla est le premier des deux qu'il a réalisé, avec le court-métrage d'animation Y un ruiseñor aletea en mi dedo... (2004).

Pastorcilla se divise en trois moments. Il commence par une improvisation de l'acteur de masques Marvin Corrales, qui y interprète le personnage de La Mosca (La Mouche : un vieux mendiant), improvisation sur le the du « logo/Logos ». Faisant un doigt d'honneur (qu'il définit comme un symbole apotropaïque), il se proclame el hombre-logo (l'homme-logo, jeu de mots avec el hombre-lobo : le loup-garou). Suit un intermède dans lequel La Mouche, suivant sa problématique du Logos, s'interroge sur la figure de Saturne, qu'il rencontre dans un journal.

Dans la troisième partie, La Mouche, pendant qu'il mange un caramel traditionnel enveloppé dans des feuilles sèches (ce qui rappelle le panier d'osier des bébés), déclame un poème de Gioconda Belli sur le chocolat, mais le sens originel du texte est ici modifié pour représenter non plus la dialectique de l'original sur le sentiment de culpabilité lié aux calories, sinon sur la jouissance liée à la transgression de la prohibition[28].

L'art en sort, gouache sur papier, 1998

Ce qui frappe dans l'ensemble de ces œuvres, c'est l'insistance sur le processus de réécriture permanente, de palimpseste. Même processus que l'artiste commence à travailler dans ses électrographies (ou photo-montages) dans lesquels s'intègrent textes et images, et qu'il présentera pour première fois à la galerie Añil (Managua), dans une exposition individuelle qu'il y fera en 2005, sous le titre Up to U. C'est sans doute la même intention qui amène Norbert-Bertrand Barbe d'abord à illustrer la Farce médiévale du Cuvier (2002), puis à réaliser le texte et les illustrations d'un livre pour enfants : L'Étrange Disparition de la Hotte du Père Noël (2004), lequel est pourtant moins traditionnel qu'il n'y paraît, puisqu'il aurait selon l'artiste trois niveaux de compréhension: premièrement un niveau formel, puisque les illustrations, qui travaillent une technique particulière de l'artc contemporain, se divisent en deux: les collages traditionnels (faits de découpes de journaux et d'images à l'aide de ciseaux) et le photo-montage digital (dans lequel les images sont travaillées et associées en particulier par jeux de transparence et de filtres); deuxièmement un niveau d'interconnexion entre l'adulte et l'enfant, puisque, comme dans les jeux des sept erreurs, les personnages évoqués dans le texte, et qui tous renvoient au monde de l'imaginaire enfantin traditionnel (la petite souris, le chat botté, la cigogne, etc.), doivent être cherché dans les images où ils se cachent; troisièmement un niveau pour adulte, puisque certaines images du livre renvoient ou bien à des tensions sexuées du monde de l'âge post-pubère (le Père Noël et la Mère Fouettard) ou bien à des images de violence et de guerre (le Grinch).

Aussi bien le principe du collage que celui d'illustrer une œuvre du répertoire classique semble nous renvoyer au principe mentionné de palimpseste. Palimpsestes ou titres-intertextes sont ainsi Contrechants à l'ANPE et Intermède Tropical, référence dialectique aux titres de Darío (Cantos de Vida y Esperanza et Viaje a Nicaragua e Intermezzo Tropical); Moi, Claude le bienheureux, référence double et également dialectique à Moi, Claude, Empereur, et à Alexandre le bienheureux; Caprichos nicaragüenses aux Caprices du XVIIIe siècle, d'une part légers et sexuels dans l'art en général, d'autre part noirs, politiques et graves chez Goya.

Le long titre Gibst du vielleicht die Hand zum Wiwimacher? gieb nicht die Finger zum weissen Pferd - Arráncame de tu corazón, amor... - L'Aréole du Pécheur - Blond PitBull for White Man in Hammersmith Palais, en allemand, espagnol, français et anglais, présente, la phrase allemande une citation de Freud traitant du Petit Hans dans Cinq essais de psychanalyse, en français un jeu de mots évident, et en anglais un détournement d'un titre de chanson du groupe punk des années 1970, The Clash.

Le titre du court-métrage d'animation: Y un ruiseñor aletea en mi dedo est le dernier vers du poème El espejo de agua de Vincente Huidobro. Et le court-métrage lui-même, qui présente un donut qui traverse répétivement une théière, est l'illustration littérale de la métaphore amoureuse de la chanson de Nina Simone: I want a little sugar in my bowl qui sert de musique de fond au film, lequel, de fait, dure exactement les 2 min 32 s de la chanson.

L'œuvre poétique de Norbert-Bertrand Barbe dans les années 2000 se définit également par l'usage de collage ou intégration de textes apocryphes à l'œuvre de l'auteur[29] (comme dans le poe Por qué te amo (En colaboración póstuma con Robert Browning... du recueil Gibst du vielleicht...). Les thèmes du pouvoir, la coercition, l'Œdipe, la relation à la mort, le sexe, le discours de genres et les espaces de liberté sont des éléments récurrents de l'œuvre de Norbert-Bertrand Barbe, depuis ses peintures de jeunesse (voir Contes idiots 189 ou le tableau Adam et Eve/Le Péché originel) jusqu'à sa poésie des années 2000. Il est donc logique que ces problématiques se retrouvent au centre de ses analyses comme théoricien.

Comme on l'a dit, la rencontre de Norbert-Bertrand Barbe avec le Nicaragua lui a offert la possibilité d'approfondir les questions des discours de domination, qu'il a étudiés en particulier dans Structures cachées de la politique internationale: Le cas Ben Laden et Métalangage et discours de domination dans la culture et la politique postmodernes.

Adam et Ève, huile sur toile, 1986

Le principe de sur-écriture se pose donc dans son œuvre de diverses manières :

  • dans la relation interculturelle (France-Nicaragua) : Carte d'outre-mer au lecteur (Contrechants a l'ANPE et Intermède Tropical);
  • dans le cadre historique et génétique (l'étude de l'évolution des symboles et de leur permanence dans le temps et l'espace);
  • dans la perspective formelle (collage, photo-montage);
  • dans le caractère critique du travail théorique (qui décompose les formes pour les étudier) et du processus déconstructiviste de l'artiste (principe de composition-décomposition-recomposition dans le recueil Gibst du vielleicht..., dans le Poème et la Nouvelle géométriques ou dans l'association texte-image des photo-montages).

Construction du discours contemporain et le thème de l'ombre[modifier]

En ce qui concerne le champ analytique, les préoccupations de Norbert-Bertrand Barbe vont donc s'orienter vers les problèmes de construction de la mentalité contemporaine, en particulier de ses principaux symboles, comme l'est la conscience patriotique.

Il l'attaque dans plusieurs de ses poèmes et l'étudie de façon très attentive dans Origines littéraires ou Estudios darianos et Estudios latinoamericanos. Son champ d'étude s'oriente, en ce qui concerne la période contemporaine, selon deux axes : Le recensement des nouveaux genres qui apparaissent (genre policier, fantastique, etc.), comme il les étudie dans Mythanalyse du héros dans la littérature policière.

L'analyse des formes qu'adoptent ces nouveaux genres pour diffuser leur message : le héros-monstre, l'ombre (ce qu'il étudie dans Origines littéraires, Essais d'analyse filmique, ses interventions aux différents Colloques des Danses Macabres d'Europe, dans la section Cultura Logia ou dans l'article « Monstruo »[30].

C'est dans la deuxième section : « Cultura Logia » (2005-2008, 60 numéros) qu'il créa dans le supplément culturel Nuevo Amanecer Cultural de El Nuevo Diario qu'il étudia sous ses diverses formes la construction de la contemporanéité. Les thèmes qu'aborda cette section, amplement ouverte à toutes les formes de pensée, furent, entre autres[31]: l'art contemporain nicaraguayen, la construction de la contemporanéité en Europe et en Amérique, à travers l'école publique, l'urbanisme, l'idéologie moderne et contemporaine, en arts (Greuze, Friedrich) et en littérature (Shakespeare, Darío, Whitman), le concept artistique de mouvement, le Je romantique, etc.[32].

Parallèlement à l'étude des formes de coercition du discours de l'époque contemporaine, Norbert-Bertrand Barbe s'est intéressé, d'abord d'un point de vue méthodologique, à la question du vide et du rien[33]. C'est en premier lieu à travers Barthes et l'étude du degré zéro du sens, que Norbert-Bertrand Barbe, contrairement aux autres barthésien, considère non pas comme une fin mais comme un point de départ, à l'instar du concept de négativibilité de Karl Popper, puis par l'approche du théâtre de l'absurde, d'Yves Klein et des artistes conceptuels que le vide se fait présent dans l'œuvre de Norbert-Bertrand Barbe.

Il l'exprime dans l'œuvre Homenaje a Yves Klein (exposition Fusión, Granada du Nicaragua, 2006), qui, de fait, reprend le principe de palimpseste que nous avons vu. En effet, l'œuvre, sur un fond blanc, est un texte dans lequel l'artiste explique pourquoi l'artiste avait décidé présenter une œuvre en blanc, comme impossibilité de la représentation. Le poème Régression 2 de Contrechants à l'ANPE exprimait déjà des préoccupations similaires :

L'écriture n'est que le dernier palimpseste d'un dessin qui aurait mal tourné.
J'écris comme on parle.
J'écris comme on fredonne.
J'écris comme on chante.
J'écris comme on crie.
J'écris comme on hurle.
J'écris comme un fou.
J'écris comme on s'agite.
J'écris comme on gesticule.
J'écris comme on gribouille.
J'écris comme un paradoxe. Sans idées préconçues. J'écris pour noircir du papier, des feuilles, des monceaux de feuilles, j'écris pour vider, comme je mange, pour me remplir.
J'écris sans idée.
L'écriture n'est rien.
L'écriture est le Grand Vide, le vide dialectique de la Raison, privée de son sens, c'est un signifié en creux, comme l'Enfer serait le Paradis en creux.
L'écriture est un art bâtard.
Art inepte, art des peintres analphabètes, de l'humanité sans pictogramme, c'est-à-dire
sans représentation.
L'écriture n'est rien.
Je vis, je meurs.
J'écris comme en régression, pour réprimer toute pensée, pour réprimer ma pensée.
J'écrie pour ne PLUS PENSER.
L'écriture est la vie sans la vie.
C'est la mort sans y réfléchir.
Moyen infantile de se raconter de petites histoires, pour se cacher l'essentiel, comme les gosses
dans le noir.
L'écriture est la caverne de Platon.
L'écriture est un art de la DIACHRONIE.
Le critique est un artiste sans sexe.
J'écris comme on crie.
J'écris comme on balbutie.
J'écrie pour balbutier. Je veux redevenir un bébé.
Mes pinceaux sans idée, et mes mains sans ressort, j'écris pour ne plus penser.
J'écris pour régresser. Pour réprimer toute forme aboutie de pensée.
Décidément, oui, j'écrie pour ne plus penser.

C'est à partir de cette préoccupation que Norbert-Bertrand Barbe a promu plusieurs manifestations d'art dans la rue, sous le titre Calle-Arte (Art dans la Rue, jeu de mots avec Callarte: Te faire taire), dans les rues de Managua (événement annuel depuis 2006, qui se réalisa en 2007 en collaboration avec le Ministère de la Culture), ainsi que des happening sous le concept de l'invisibilité, tels Sex en 2007 (León et Managua) [34], et les Performances no visibles (2008)

Publications et théorie[modifier]

Les années 2000 sont pour Norbert-Bertrand Barbe d'intense activité et de publications. Ses poésies sont publiées dans les revues de nombreux pays : Poètes du Nord-Pas de Calais (France), Regarts (Belgique), Letras Salvajes (Venezuela), Club de Brian, Café Literario, Al margen.com (Mexico), Zona de Tolerancia (Colombie), Hispanic Culture Review (États-Unis), Katharsis, La Botella Vacía, Ábaco (Espagne), Arte Poética (El Salvador), Pluma Libre (Costa Rica), et au Nicaragua: ArteFacto, Estrago, Ojo de Papel, La Tribuna, El Nuevo Diario, La Prensa Literaria, Papalotl, Voces Nocturnas. Il participe comme poète invité aux Festivals Internationaux de Poésie de San Salvador (2006), La Habana (2007), Granada (2005, 2006, 2007) et León du Nicaragua (2007).

Il passe définitivement son temps entre la France et le Nicaragua. Il est cofondateur du :

  • Mouvement littéraire Papalotl (1998-1999), avec Porfirio García Romano, Carola Brantome, David Ocón et la participation éphémère de Héctor Avellán, tous artistes et poètes récompensés par de nombreux Prix;
  • Mouvement artistique Cualquier Nombre (1999-2004), avec Oscar Rivas (deux fois vainqueur de la Biennale nicaraguayenne d'Arts Visuels), Marvin Corrales, José Ángel Solís.

Il publie le CD multimédia (2004) Como Gato Patas Arriba, contenant l'œuvre de 18 artistes latinoaméricains et français d'importante trajectoire, entre lesquels: Erick Aguirre, Carlos Barbarito, Norbert-Bertrand Barbe, Marvin Corrales, Leonidas Correa, Corinne de Popow, Porfirio García Romano, Frank Mallet, Denis Nuñez, David Ocón, Roberto Quesada, Lucia Ríos, Oscar Rivas, Karla Rivas Larios, Xavier Romé, Yván Silén, José Angel Solis, Alicia Zamora.

Il fonde la revue Gojón (2006-2009), laquelle compile les œuvres des artistes importants du moment, tel Luis Morales Alonso, actual Ministre de la Culture du Nicaragua, Claudia Gordillo, l'une des principales photographes du Nicaragua, ou Gabriel Restrepo, l'un des plus renommés sociologue de Colombie. Participent aussi à la revue des artistes et écrivains comme David Ocón, Francisco Ruiz, Eunice Shade ou Rodrigo Peñalba.

Comme éditeur, il crée Bès Éditions en 2001[35]., à travers laquelle il crée deux collections : Les Grands Classiques de la Littérature Nicaraguayenne et Nouvelle Génération d'Auteurs Centraméricains, ainsi que la collection Les Originaux, dans laquelle il édite les principales œuvres du patrimoine universel, laquelle compte actuellement plus de 70 ouvrages, entre lesquels se distinguent un grand nombre d'œuvres complètes d'auteurs classiques et modernes tels : Homère, Pindare, Platon, Hésiode, Eschyle, Aristophane, Flavius Josèphe, Diodore de Sicile, Vitruve, Frontinus, Horace, Jules César, Saint Augustain, Boccace, Pétrarque, Dante, Le Tasse, Vasari, Laurent le Magnifique, L'Arioste, Gallilée, Shakespeare, Marlowe, Shiller, Jane Austen, Charles Dickens, Collodi, Marx et Engels, Lautréamont, etc.

Dans les collections Les Grands Classiques de la Littérature Nicaraguayenne et Nouvelle Génération d'Auteurs Centraméricains, il traduit et édite la plupart des grands auteurs nicaraguayens. Les années 2000 sont ainsi particulièrement productives pour Norbert-Bertrand Barbe quant à la diffusion de ses thèses comme conférencier et enseignant, et en tant qu'artiste comme éditeur et organisateur d'événements culturels. Il donne de nombreuses conférences et participe à de nombreux colloques auprès d'Universités françaises (La Sorbonne, Orléans, Limoge, Besançon, Perpignan), costaricienne (Heredia), et nicaraguayennes (UNI, UNAN, UCA, UPOLI, UNICA, etc.).

Il crée à partir de 2006 l'événement Calle-Arte, qui s'est donné plusieurs fois par an dans les rues de Managua, Granada et León. Il participe durant deux ans (2001-2002) à la revue Critique d'Art des Archives de la Critique d'Art de l'Université de Rennes et continue son active collaboration avec El Nuevo Diario de Managua, ainsi qu'avec La Prensa, autre grand journal national nicaraguayen, et à son supplément culturel La Prensa Literaria. Il crée et développe durant quatre ans la section Cultura Logia du Nuevo Amanecer Cultural, supplément culturel de El Nuevo Diario.

Il systématise l'analyse de la réception de Panofsky dans le monde contemporain, entre autres par la mise en question de l'anti-panofskianisme des publications et des thèses de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, dans les articles et travaux suivants :

  • La interpretación como crítica social, Decenio, no 4, janvier-Février 1998,, p.  5-8.
  • Warburg y lo metavisual (1999), reproduit dans Los ArteFactos en Managua (2001), sur la thèse doctorale de Stefania Caliandro De l'usage d'images par la critique d'art, sous la direction de Hubert Damisch y Jacques Fontanille.
  • Les Rois Nus, introduction à Iconologia (2001).
  • Revista Literaria Katharsis, no 4, janvier 2004[36].
  • Semiótica de los lampazos.
  • La Vía de las máscaras y los monos pictóricos.

En 2003, il organise ainsi le Ier Colloque International sur Panofsky, dont il publie les Actes l'année suivante sous le titre: Actes du Ier Colloque International: Lectures de Panofsky aujourd'hui: Limites et portée de la méthode iconologique dans l'analyse de l'art moderne et contemporain (112 p.)

Il concrétise la division entre art abstrait thématique et art abstrait formel, en particulier dans les ouvrages, Stéphane Mallarmé Un coup de dés jamais n'abolira le hasard et Surréalisme.

Il organise ce qu'il appellera la méthodologie d'analyse des productions symboliques (c'est-à-dire l'ensemble des manifestations culturelles, qu'il s'agisse de mythes, littérature, arts plastiques, architecture, cinéma, publicité) et précise dans ses travaux ce qu'il nomme les problèmes méthodologiques d'analyse des productions symboliques[37].

Abordant ainsi les problèmes de la relation entre culture dominante et culture marginale, aussi bien dans le champ franco-français (Étude du mouvement littéraire lié au groupe de peintres dit de Saint-Jean-de-Monts...) que dans les relations symboliques de représentation intertextuelle dans les œuvres de Borges[38].

Régionalisme militaire, collage sur carton, 1998

La question de l'abordage méthodologique des œuvres, qu'il commence à étudier dès sa thèse sur Barthes, et son travail consécutif sur Roig, se centre sur la contemporanéité comme moment révélateur de tensions internes créateur de nouvelles formes d'expression et de compréhension du monde[39], qui pourtant renvoient toujours à des processus de construction plus vastes. Il aborde amplement le sujet dans d'autres textes[40].

Le rire et les figures du folklore nicaraguayen lui apportent les bases pour discuter, contrairement aux thèses de Durkheim, le rire comme élément de cohésion et coercition sociales. Pour Norbert-Bertrand Barbe, les périodes moderne et contemporaine deviennent un champ d'étude privilégié pour comprendre les modifications et la permanence dans les mouvements idéologiques de masse. Il l'étudie à travers la figure du gros dans l'iconographie contemporaine dans Deux essais pour comprendre la publicité aujourd'hui (2004). Ainsi que dans Origines littéraires de la pensée contemporaine et Mythanalyse du héros dans la littérature policière.

Autoportrait en Christ, collage sur carton, 1998

Après avoir travaillé dix ans (1996-2005) avec la UNAN-Managua, et un bref passage par la UNICA (2005-2006), il reste, à partir de 2005 jusqu'à l'actualité, avec la UNI (Université Nationale d'Ingénierie), où il entreprend une série d'investigations et d'ouvrages sur l'histoire et la théorie de l'architecture moderne et contemporaine :

Autoportrait en jeune Donant, gouache sur carton, 1998

Il élabore une complexe et complète interprétation des mouvements de passage de la modernité à la contemporanéité, the qu'il avait déjà ébauché dans Origines littéraires, Mythanalyse du héros dans la littérature policière, ainsi que dans ses travaux sur la postmodernité, tels Métalangage... et Nicaragua: 3 poetas postmodernos[41].

Le matériel architectural signifie pour lui la possibilité d'aborder la question symbolique depuis l'élément concret : l'architecture ayant toujours un but utilitaire. Elle représente donc l'occasion pour Norbert-Bertrand Barbe de démontrer comment le symbolique s'exprime au-delà du fonctionnel, jusque dans des œuvres a priori peu propices en première lecture à le renfermer.

Il analysera ainsi (Un Ensayo sobre una Historia Moderna de la Arquitectura) comment c'est la nouvelle société bourgeoise qui provoque le passage de la forme médiévale du château-fort (fermé et protégé de tout contact avec l'extérieur) au palais de la Renaissance (ouvert et avec de grands jardins). Comment ce passage à une nouvelle forme de représentation du Prince reproduit l'évolution centripète (affirmation du pouvoir souverain des monarques) et centrifuge (augmentation des territoires par les nouvelles colonies) de l'autorité centrale. Comment la forme centrale de l'architecture religieuse et civile représente donc cette centralisation du pouvoir. De même, il étudie la question du naturalisme, du gothique (XIIe siècle) au néo-gothique, qui surgit à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, comme l'expression des débats de relation, à la fois mystiques et profanes, pour une part de l'homme avec Dieu, celui-ci passant d'être hors de la Nature à en être partie (chez Spinoza), et d'autre part de l'homme avec son propre corps, pour le passage du théo à l'anthropocentrisme, et pour l'apparition conjointe du nouvel intérêt bourgeois pour la reconnaissance sociale plus que divine (apparition des indulgences, du Purgatoire et des Triomphes) et des grandes pestes qui obligent l'homme à se voir dans le miroir des squelettes des Danses Macabres, de l'Ars moriendi et plus tard des Vanités. Le rococo étant la marque de cette étape final de l'homme orienté vers soi, et les plaisirs de la nature, ainsi que de l'évolution ethnographique sur l'étude des mœurs, exprimées celles-ci selon Norbert-Bertrand Barbe par la figure féminine comme paradigme de la littérature érotique, ce qu'il soutient par la citation du grand nombre d'héroïnes de ce genre littéraire au XVIIIe siècle[42].

Il aborde les processus d'apparition typologique de l'architecture comme la conséquence de l'époque, ainsi l'apparition des hôpitaux (pour les Croisades), des bibliothèques et des Universités (pour la rencontre avec l'héritage gréco-romain conservé par les arabes), des Universités de médecine (pour les grandes pestes), des casernes (pour le pouvoir croissant du Prince), des prisons (pour la société bourgeoise et l'apparition des bandits de grand chemin), etc. en ce qui concerne l'époque moderne (Un ensayo sobre una Historia Moderna de la Arquitectura).

En ce qui concerne l'époque contemporaine, ce sont l'école publique, l'asile de vieillards et de fous, qui représentent les nouvelles typologies de la société pour organiser et diriger les masses, le musée et le caf'conc' en tant que dérivations bourgeoise et populaire respectivement des cabinets de curiosité, les parcs comme lieu de distraction bourgeois, les cimetières, les fabriques et les supermarchés comme lieux focaux des nouvelles méga-urbanisations. Et, comme éléments régulateurs et coercitifs des naissants États nationaux, les édifices administratifs, ministériels, de police et d'intelligence. Les moyens d'information de masse, les journaux, apparaissent aussi au XIXe siècle (Historia de la Arquitectura Contemporánea).

Dans cette transition du moderne au contemporain (Historia de la Arquitectura Contemporánea), l'architecte passant d'auteur de Traités à auteur de Manifestes, pour l'apparition du journalisme et la nouvelle concision que demande l'époque. Cependant, l'idéologie de l'artiste polyphacétique persiste dans Arts & Crafts, la Bauhaus et l'Art Déco, qui mêlent architecture et arts décoratifs. L'idéologie de l'artiste intellectuel et guide pour la société perdure dans l'insistance des architectes à s'expliquer, non plus donc dans de longs Traités sinon dans de percutants Manifestes, ce qui conserve l'idée que l'action architecturale est toujours postérieure à la conceptualisation urbaine. Ainsi les cités idéales de la Renaissance se retrouvent dans les cités, soient-elles industrielles, jardin, linéaires, ou nouvelles (New Towns), qui conforment les options urbaines contemporaines.

Dans l'œuvre de Vladimir Tatline et des architectes futuristes, Norbert-Bertrand Barbe reconnaît la permanence de l'iconographie de la Tour de Babel et des débats modernes sur le plan de Jérusalem et du Temple de Salomon, qu'il étudie dans Un ensayo..., et qui donnent leur forme à de nombreux édifices baroques, comme El Escorial de Madrid.

L'apologie rationaliste des architectes contemporains et l'usage de formes pures serait, selon la thèse de Norbert-Bertrand Barbe, la claire manifestation que l'architecture est avant tout un matériel symbolique et non fonctionnel, puisque Adolf Loos lui-même utilisa la forme cubique qui le fascinait pour son mausolée, et c'est encore sur le cube que, mystiquement, du Carré noir sur fond blanc aux architectones, Malévitch centra son attention, à l'instar du rationaliste Loos.

Norbert-Bertrand Barbe aborde les questions de la contemporanéité et la symbolique des espaces publics dans ses textes sur l'architecture nicaraguayenne et sa reprise, par exemple, illogique de l'avenue moderne (qu'il étudie comme image du pouvoir politique dans ses articles de Cultura Logia sur Min Pei et Brasilia[43], dont selon lui la capitale Managua n'a pas su comprendre le sens. Identiquement, il étudie le sens implicite, synchronique (qui provient de l'ancienne Égypte et passa par Rome pour perdurer dans l'architecture moderne et contemporaine) de la colonne comme symbole de passage entre deux espaces, l'un collectif et profane, l'autre privé et institutionnel. Norbert-Bertrand Barbe s'intéresse aux espaces publics qui à Managua sont définis par la présence prédominante de la publicité comme indice social et sémiologique[44].

Les questions de relation entre identité collective créée, espaces publics symboliques, réels et fictifs, et appropriation idéologique de ceux-ci par le discours nationaliste sont abordées par Norbert-Bertrand Barbe de façon plus détaillées dans l'ouvrage Ciudadanía, Identidad y Patrimonio.

Condensation(s) et développements[modifier]

Les années 2000 représentent pour Norbert-Bertrand Barbe un moment de condensation à plusieurs titres. Tout d'abord, c'est la période de plus grande diffusion de son œuvre, tant par les livres et textes publiés (bien que ce mouvement se soit donné dès la seconde moitié des années 1990) que par le nombre de publications internet, à partir de la seconde moitié des années 2000.

Ensuite, c'est le moment où il crée la revue Gojón, premièrement appelée From Xtepetl (2005), puisqu'elle fut créée à Jinotepe, ville du Département de Carazo (Nicaragua), puis appelée Ya No From Xtepetl (2006), quand Norbert-Bertrand Barbe changea de résidence pour Masaya, et finalement, en référence à un poème de Pablo Antonio Cuadra : Gojón (2007), revue qui présente amplement les œuvres d'artistes et écrivains significatifs du monde nicaraguayen, centraméricain et latinoaméricain[45].

C'est aussi le moment où il change de format pour ses œuvres, et où apparaissent les œuvres portables, électrographies (photomontages de textes et d'images), qui offrent à l'artiste la possibilité de ne plus se préoccuper pour le transport et la conservation de ses œuvres, puisque les œuvres portables peuvent se transporter facilement en CD. Norbert-Bertrand Barbe l'exprime parfaitement dans la nouvelle Extranjero en la niebla publié par la Revista Katharsis no 4 de janvier 2005[46]. quand il écrit: « La verdad, antes sólo hacía de pintor; pero con eso de los viajes, y como no me da mucho la vaina del dibujo en cuaderno, pues, aprovecho la escritura en hojas sueltas, a manera de diario, y también como forma radical de obra trasladable - por lo que, a mi forma, soy un impresionista ».

C'est du concept des œuvres portables qu'apparaît la Première Œuvre Mondiale Happening-Installation Pour Diffusion Internet (2004), œuvre en forme de rouleau de parchemin (similaire en sa forme allongée, mais ici verticale et non horizontale, à celui proposé par l'artiste pour l'exposition en honneur aux 80 ans d'Ernesto Cardenal) qui est le compte-rendu d'un happening réalisé par l'artiste dans sa demeure française en 4 heures de temps, et qui a consisté pour l'artiste à se raser le crâne, se photographier et à produire le l'œuvre dans laquelle se mêlent textes (poèmes et réflexions analytiques) et autoportraits photographiques de la performance.

C'est le même concept qui régit son choix de s'intéresser aux limites de l'art, en créant l'événement Calle-Arte, en promouvant des performances non visibles, en créant le principe des performances et des œuvres processuels (qui se développent au moyen d'une succession dans le temps, comme la série de photographies d'un moineau sur un chemin ou celles, sur plusieurs jours, de fruits se pourrissant), qui sera copié par Ernesto Salmerón en 2009 dans son exposition de la Casa de los Tres Mundos (Granada).

Les années 2000 marquent également pour Norbert-Bertrand Barbe sa séparation de la UNAN-Managua (Université Nationale Autonome du Nicaragua), Université avec laquelle il avait travaillé depuis la fin des années 1990. C'est dans ce contexte qu'il commence à travailler, d'abord avec la UNICA (Université Catholique), puis avec la UCA (Université Centraméricaine), et enfin avec la UNI (Université Nationale d'Ingénierie), pour laquelle il produire de nombreux textes d'architecture.

C'est de ses années de travail avec la UNICA que germent plusieurs textes de Cultura Logia (2005-2008), seconde section de El Nuevo Diario dont il est l'auteur et le créateur, après Hablemos de Cine (1997-1999). Cette fois réalisée pour le supplément culturel du samedi Nuevo Amanecer Cultural de ce journal (Hablemos de Cine s'intégrait au supplément dominical du journal).

Les textes de Cultura Logia se divisent en plusieurs thématiques notables :

  1. Analyses contextuelles de concepts en particulier de l'époque contemporaine (comme le Mouvement, l'Espace, l'Enfance, etc.).
  2. Approches iconologiques et sémiologiques d'œuvres qui, dans leur contenu, marquent l'évolution idéologique du passage de l'époque moderne à l'époque contemporaine. Ainsi chez Greuze et Sade, Norbert-Bertrand Barbe étudie les substrats idéologiques, respectivement, de la représentation des idées éducatives du XVIIIe siècle, et de la centralité de la figure féminine pervertie (Sade, Rétif de la Bretonne, Defoë, Cleland, Prévôst) comme archétype du discours libertaire qui s'étendra aux XIXe et XXe siècles (Flaubert, Ibsen, Colette, Emmanuelle Arsan, Dominique Aury).
  3. Jeunes productions nicaraguayennes et centraméricaines en arts et en littérature.
  4. Analyses d'œuvres courtes, dont la condensation même crée un proble à l'abordage interprétatif: comme le poe d'une lettre de José Coronel Urtecho intitulé Chef-d'œuvre (1927), fondateurs (le poe et le poète) du mouvement d'avant-garde nicaraguayenne, ou la nouvelle d'une ligne, intitulée: La plus longue nouvelle du monde, du peintre et écrivain nicaraguayen Álvaro Gutierrez, ce qui, pour Norbert-Bertrand Barbe, représente une manière de mettre à l'épreuve la méthodologie comparatiste.

Dans ces mêmes années, Norbert-Bertrand Barbe produit de nombreux textes épistémologiques, orientés à la description et réflexion sur la question, selon ses termes, des problèmes d'analyse des productions symboliques. Ce sont: Arturo Andrés Roig y el problema epistemológico (1998, 2004), The Naked Kings: où va l'université française (état des lieux 1991-2001) (2002), L'Affaire Elizabeth Tessier: une question de méthode (2004), Petit dictionnaire des termes de l'esthétique barthésienne (2004), Del placer del texto à placer de la lectura (2007), Carta abierta sobre la educación en Nicaragua (2009).

De la même façon, il promeut et organise des rencontres comme le Premier Colloque International sur Erwin Panofsky (2003), dont il publie l'année suivante les Actes (2004). Como Gato Patas Arriba (2003) est une compilation des œuvres de 18 auteurs latinoaméricains, selon le même principe qu'il reprendra dans Gojón ou dans ses traductions de Carlos Martínez Rivas et Alfonso Cortés (les plus complètes à ce jour, en outre d'être les seules, aussi bien en français qu'en espagnol) de présentation et conservation.

Le projet le plus récent de Norbert-Bertrand Barbe en ce sens est l'ouvrage interdisciplinaire sur le Rien comme objet d'investigation pour son influence dans l'ensemble des champs de la pensée contemporaine (politique : nihilisme/anarchie; psychologie : ne pas être là/se sentir étranger ; sociologie : augmentation du suicide à l'époque contemporaine ; littérature : Groupe octobre/Théâtre de l'absurde/Oulipo, ... ; arts : Duchamp/Dada/Yves Klein...; religion : athéisme; philosophie : Kant/Schopenhauer/Kierkegaard/Nietzsche/Sartre). Ce que Norbert-Bertrand Barbe a développé dans son texte de Cultura Logia intitulé: Introducción a la Nada (2005).

Les années 2000 sont aussi et avant tout celles de la création des Éditions Bès, dont se célébreront les 10 ans en 2010. Au travers de ces éditions, Norbert-Bertrand Barbe a publié non seulement sa pensée, sinon les œuvres classiques mais peu diffusées du Nicaragua (El Güegüence, Cortés, Salomón de la Selva, Martínez Rivas, Ernesto Cardenal, etc.) et du monde occidental (Vitruve, Jules César, Boccace, Pétrarque, Jane Austen, etc.), en privilégiant toujours les éditions d'œuvres complètes.

La plus récente orientation des Éditions Bès est la publication, toujours sous la Direction de Norbert-Bertrand Barbe, d'anthologies thématiques, par exemple de textes fondateurs des Nations Européennes (7 Textes Fondateurs des Nations Européennes, 2003); et, en 2008-2009, de textes utopiques (de Thomas More à Fourier); sur l'érotisme (XVIIIe-XXe siècles); la pensée politique (de Platon à Marx) les genres littéraires du XIXe siècle; etc. Il est important de préciser que ce sont des parcours historiques à travers des œuvres, publiées dans leur intégralité.

Ainsi, Norbert-Bertrand Barbe produisant comme éditeur, designeur, poète, artiste plastique, théoricien et pédagogue, a également, dans les années 2000, publié deux ouvrages illustrés pour enfants: l'un qui est l'illustration de la Farce médiévale du Cuvier (2001); l'autre un récit de trois niveaux sémantiques superposés intitulé L'Étrange Disparition de la Hotte du Père Noël (2004), avec premièrement un niveau formel d'illustrations divisées en deux: collages traditionnels et photo-montage digital; deuxièmement un niveau d'interconnexion entre adulte et enfant, les personnages évoqués dans le texte se cachant dans les images; troisièmement un niveau pour adulte, où certaines images renvoient à des tensions sexuées ou à la violence et à la guerre.

Bibliographie[modifier]

Notes et références[modifier]

  1. « Lire/Aimer, Connaître/Ecrire, Editer/Publier : du Rêve à la Réalité », dans « Un éditeur, un homme », Bulletin d'information et relation L'Estracelle de la Maison de la Poésie Nord-Pas de Calais, n° 4, 2002, p. 30-33. « El regreso del Papalote - Una entrevista de Porfirio García Romano con Norbert-Bertrand Barbe », El Nuevo Diario, 2 août 2002, p. 9-10. « En los recintos poéticos del Dr. Barbe », El Nuevo Diario, 19 avril 2007, p. 7B. Ana Santos Ríos, La obra poética y pictórica de Norbert-Bertrand Barbe, thèse de littérature hispanique, Unica, 2007.
  2. Francisco Manuel Arellano, « Academia Nicaragüense de la Lengua », sur www.anilengua.com (consulté le 30 septembre 2015)
  3. Nuevo Amanecer Cultural, 10 janvier 2009, p. 7 ; La Prensa Literaria, 10 janvier 2009, p. 2.
  4. « El regreso del Papalote - Una entrevista de Porfirio García Romano con Norbert-Bertrand Barbe », El Nuevo Diario, 2 août 2002, p. 9-10. « Lire/Aimer, Connaître/Ecrire, Editer/Publier : du Rêve à la Réalité », art. cit., p. 30-33.
  5. « Lire/Aimer, Connaître/Ecrire, Editer/Publier : du Rêve à la Réalité », art. cit., p. 30-33.
  6. Inés Izquierdo Miller, A Puerta Cerrada en la ciudad de León, La Prensa, 22 juillet 2006, p. 9B.
  7. Poème tiré de (Un poco más de) 20 poemas de odio y una canción desesperada (2003)
  8. Poème publié dans l'Antología de poesía nicaragüense, éditée par le Centro Nicaragüense de Escritores en 2009
  9. Le texte qui ouvre le volume, intitulé Monsieur Prudhomme ou l'Ermite vit en société (Comédie dramatique en une préface et deux tableaux), se divise en vérité en un « Premier Tableau : La Mère indigne », où, référence double au théâtre de l'absurde et à Claudel, une femme attachée sans qu'on sache pourquoi à un arbre, les bras en croix, attend un homme qui arrive et dévore l'enfant qu'elle porte dans son ventre; un « Deuxième Tableau : Le Polisson », qui raconte les aventures d'un garnement violent et sans compassion, au destin tragique; un « Troisième Tableau : La Pension Belhomme », du nom du fameux bourreau de la Révolution, la même où meurt au tableau précédent le jeune polisson. L'histoire raconte comment arrive à la pension un nouvel intendant, qui, faute de pouvoir jamais rencontrer le directeur de l'établissement, commence à noter des mouvements suspects, suit une ombre qui finalement le poignarde dans le bois qui entoure le domaine. Les trois « Tableaux » sont précédés par le récit d'une sanglante chasse au renard, intitulé La Peau de misère (qui n'est autre que la peau de l'animal dépecé).
  10. N.-B. Barbe, « Introduction à l'étude des Tentations de saint Antoine », Revue de la Bibliothèque nationale de France, no 4, hiver 1994, p. 10-15), puis « La Tentation de saint Antoine et l'Ars moriendi », Bulletin de l'Association des danses macabres d'Europe, no 7, mai 1995, p. 14-16.
  11. "Introduction à l'étude des "Tentations de Saint Antoine"", Revue de la Bibliothèque Nationale de France, No 4, Invierno de 1994, pp. 10-15.
  12. Cette interprétation provoqua certaines réactions dans le monde de l'histoire de l'art, comme en témoigne par exemple Bruno Chenique dans « Les dix numéros de la Méduse », La Méduse : Bulletin Informatif de l'Association des Amis de Géricault, Paris, no 11, septembre 2002, p. 1.
  13. Elle fut publiée en 1997 par les Presses universitaires du Septentrion, dans une forme écourtée, et en 2001, avec plusieurs rééditions (2002, 2004, 2005, 2007, 2008) par Bès Editions, dans sa version complète.
  14. Arturo Andrés Roig y el problema epistemológico, publié par la UNAN en 1998. Ce texte sera à l'origine de réflexions comme celle de Luis Gonzalo Ferreyra, La morale de l'émergence chez Arturo Andrés Roig, thèse de D.E.A., dirigée por Patrice Vermeren, Université Paris VIII Vincennes/Saint-Denis, Département de philosophie, 2005.
  15. Agnès Lontrade, Critique d'Art, no 19, printemps 2002, p. 40.
  16. Dans ce cadre, l'édition de la traduction du Güegüence par Norbert-Bertrand Barbe se conserve en France au cabinet du Président de la République, aux Ambassades du Nicaragua et du Salvador à Paris, à la Maison de l'Amérique Latine et au siège central de l'UNESCO. Et au Nicaragua au Département de Français de la UNAN-Managua.
  17. Madrid, Aguilar, 2007, p. 268-270.
  18. L'ensemble est accessible en internet dans une version augmentée sur le site de la revue Revista Katharsis, no 6, mars 2008.
  19. Accessible en ligne sur le site de la revue Revista Literaria Katharsis, no 5, mai 2005.
  20. http://www.clubdebrian.com
  21. Gill Allwood,Modern & Contemporary France, 1469-1869, The Journal of the Association for the Study of Modern & Contemporary France, Routledge Francis & Taylor Group, Volume 16, Issue 1, 2008, , p.  73-107. Adelina Morris, Un Coup de Dés: ou Stéphane Mallarmé et la question de l’art abstrait, Modern and Contemporary France, février 2008, vol. 16, N° 1, , p.  76-77. María Dolores G. Torres, Gaia y la recuperación del espacio perdido, catalogue de l'exposition Gaia, 2009.
  22. (avec plusieurs rééditions également):
    1. La Crucifixión: ¿evento cósmico o viaje del ánima?, El Nuevo Diario, 5/12/1997, p. C-1.
    2. Isis y Esperanza: los dos rostros del Bonus Eventus - Una cuestión de iconología medioeval, El Nuevo Diario, I partie: 29/12/1998, p. 10; II partie: 30/12/1998, p. 11; III et dernière partie: 31/12/1998, p. 11.
  23. « El regreso del Papalote - Una entrevista de Porfirio García Romano con Norbert-Bertrand Barbe », El Nuevo Diario, 2 août 2002, p. 9-10.
  24. Ana Santos Ríos, La obra poética y pictórica de Norbert-Bertrand Barbe, op. cit., p. 352-427.
  25. « En los recintos poéticos del Dr. Barbe », El Nuevo Diario, 19 avril 2007, p. 7B.
  26. Voir El Comendador, originellement publié dans Hispanic Culture Review, George Mason University, Department of Modern and Classical Language, Fairfax, vol. XIII, 2007, p. 17-20, et intégré à Gibst du vielleicht...; et Revista Literaria Katharsis, no 3, août 2004, intégré au recueil Caprichos nicaragüenses.
  27. Lado oscuro
  28. Pastorcilla est visible sur le site Lado oscuro, 2006.
  29. David Ocón, Salutación al Optimista et Papalotl: un aniversario, El Nuevo Diario, Managua, 23 septembre 1999. David Ocón, Del bien decir y del mal decir, Managua, Centro Nicaragüense de Escritores, 2002. David Ocón, Epistola para Norbert, Estrago, Managua, No 3, octobre 2005-février 2006, , p.  46-49. David Ocón, Escritos Abrasivos, Managua, Centro Nicaragüense de Escritores, 2006, , p.  131-134.
  30. Article accessible sur le site : Zona de Tolerancia, no 13, janvier-juin 2009.
  31. Arnulfo Argüello, « Arte contemporáneo », La Prensa Literaria, 17 novembre 2007, p. 2-4. Erick Aguirre, « Las traiciones de Norbert-Bertrand Barbe », El Nuevo Diario, 1 octobre 2005, p. 9-11.
    1. Francisco Ruiz Udiel, 26/2/2005, p. 11.
    2. Ernesto Salmerón, 12/3/2005, p. 10.
    3. Errol Barrantes, 2/4/2005, p. 10.
    4. Jonathan Harker, 16/4/2005, p. 10.
    5. Joseph Kosuth, 30/4/2005, p. 10.
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    7. Oscar Rivas, 28/5/2005, p. 10.
    8. Iván Uriarte, 11/6/2005, p. 10.
    9. Lo Fatal, 25/6/2005, p. 10.
    10. George W. Bush, 9/7/2005, p. 10.
    11. Guernica, 23/7/2005, p. 10.
    12. Salvador Dalí, 6/8/2005, p. 10.
    13. Introducción a la Nada, 20/8/2005, p. 10.
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    15. Brasilia, 17/9/2005, p. 10.
    16. Arte, 1/10/2005, p. 10.
    17. Luis Morales Alonso, 15/10/2005, p. 10.
    18. Hilda Vogl, 5/11/2005, p. 10.
    19. Ser o no ser tal es la cuestión, 26/11/2005, p. 10.
    20. Movimiento, 10/12/2005, p. 10.
    21. Navidad, 24/12/2005, p. 10.
    22. Año Nuevo, 7/1/2006, p. 10.
    23. Ezequiel D´León Masis, 21/1/2006, p. 10.
    24. Erotismo, 4/2/2006, p. 10.
    25. Epistolas y Poemas, 18/2/2006, p. 10.
    26. Marqués de Sade, 4/3/2006, p. 10.
    27. Ronald Morán, 18/3/2006, p. 10.
    28. Identidad, 1/4/2006, p. 10.
    29. Autoengendramiento, 29/4/2006, p. 10.
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    41. Managua, 11/11/2006, p. 10.
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    44. Nueva Catedral de Managua, 23/12/2006, p. 10.
    45. Publicidad, 20/1/2007, p. 10.
    46. Alejandra Sequeira, 6/1/2007, p. 10.
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    49. Edgar Escobar Barba, 5/5/2007, p. 10.
    50. Rodrigo Peñalba, 26/5/2007, p. 10.
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    56. El Mal, 18/8/2007, p.  10.
    57. San Rafael del Norte, 29/9/2007, p. 10.
    58. Caspar David Friedrich (aka Caspar David Friedrich y el pensamiento de su época), 8/12/2007, p. 6.
    59. Columna (aka Columnas (Ornamentos indiscutibles del paisaje urbano nicaragüense contemporáneo)), 30/3/2008, p. 8.
    60. El ave muerta, 2/8/2008, p. 3.
  32. Introducción a la Nada, Nuevo Amanecer Cultural, 20/8/2005, p. 10
  33. Izquierdo Miller, A Puerta Cerrada en la ciudad de León
  34. Bulletin d'Information et Relation L'Estracelle, no 4, 2002, , p.  30-33.
  35. literaturahispanica
  36. # Arturo Andrés Roig y el problema epistemológico, Managua, Dpto de Filosofía de la Universidad Nacional Autónoma de Nicaragua UNAN-Managua, 1° éd. Novembre 1998, 2° éd. Décembre 1998, 31 p.
    1. Del placer del texto al placer de la lectura y la interpretación, aka Del placer del texto y la interpretación, Albatros Viajero, Mexico, 2007,, p.  23-30.
  37. Darío(Baudelaire y el indigenismo en Prosas Profanas, La Prensa Literaria, 6/2/1999, , p.  4-5, reproduit dans Estudios darianos), ou Pablo Antonio Cuadra (Por los caminos van los campesinos: El Güegüence y la ontología latinoamericana en Pablo Antonio Cuadra, La Prensa Literaria, 23/5/1998, , p.  4-6, reproduit dans Estudios latinoamericanos).
  38. France-Culture Mémorables, semaine du 2 décembre 2002. Bibliographie philosophique en français, informations institutionnelles de l'Académie Nancy-Metz. Lengua, Academia Nicaragüense de la Lengua, Managua, 2a époque, no 27, septembre 2003, , p.  179-189.
    1. Los Malditos, El Nuevo Diario, 11/12/1998, p. 10.
    2. León Viejo: la historia como educación de los pueblos, en collaboration, Cultura de Paz, No 15, janvier-Mars de 1998,, p.  45-48.
    3. Los dos mundos de Jorge Luis Borges (apuntes para el estudio de su obra), La Prensa Literaria, 18/4/1998,, p.  2-3.
  39. Nuevo Amanecer Cultural, 19 avril 1997, p. 7
  40. (Erotismo, Nuevo Amanecer Cultural, 4/2/2006, p. 10)
  41. 14 mai 2005, p. 10, Min Pei et Brasilia, 17 septembre 2005, p. 10
    1. Managua, 11/11/2006, p. 10.
    2. Sistema vial y peatonalidad en Managua, 9/12/2006, p. 10.
    3. Nueva Catedral de Managua, 23/12/2006, p. 10.
    4. Publicidad, 20/1/2007, p. 10.
    5. Arquitectura nicaragüense, 17/1/2007, p. 10.
    6. Columna (aka Columnas (Ornamentos indiscutibles del paisaje urbano nicaragüense contemporáneo)), 30/3/2008, p. 8.
    Ces textes de la section Cultura Logia sont repris à la fin de Historia de la Arquitectura contemporánea.
  42. no 2-3, Gabriel Restrepo, Eunice Shade, David Ocón. no 4-7, Francisco Ruiz Udiel, 25 années de photographie de Claudia Gordillo, œuvre de Luis Morales Alonso, Rodrigo Peñalba.
  43. Caprichos Nicaraguenses Norbert-Bertrand Barbe
  44. Comme il l'écrit dans « Retratos de la Lejanía - Una crónica literaria desde ultramar », texte publié dans Tribal Literario, septembre 2003, p. 23-27; HOZ-tía 2, CD de la revue Estragos, n° 2, décembre 2003-février 2004; La Prensa Literaria, 12 mars 2005, p. 2-4; Hispanic Culture Review, George Mason University, Department of Modern and Classical Language, Fairfax, vol. XI, 2005, p. 127-138; et sur internet : Revista Literaria Katharsis, n° 3, août 2004, Zona de Tolerancia, n°5, janvier-juin 2005, ou encore Geocities).
  45. Aussi bien dans « Retratos de la Lejanía », que dans « Una lectura del discurso homosexual en Héctor Avellán », El Nuevo Diario, 4 janvier 2003, p. C-4; 2002; voir Diccionario de escritores nicaragüenses et Una Lectura Del Discurso Homosexual En Héctor Avellán
  46. Publié dans le Dictionnaire International des Termes Littéraires (www.ditl.info)

Liens externes[modifier]

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