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L'Église catholique et la question sociale en Europe au XIXe siècle

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Plus d’un siècle s’écoule entre l’intronisation de Pie VII en 1800 et la mort de Pie X en 1914 : le XIXe, siècle du changement, des évolutions, voire des révolutions constantes. Des problèmes nouveaux surgissent inévitablement à cette époque, d’autant plus complexes qu’ils s’appliquent à une société qui a perdu la plupart de ses repères traditionnels et qui a donc beaucoup de mal à trouver une issue à ses difficultés. Accroissement de la misère, précarité du monde ouvrier, cynisme d’un certain libéralisme, réaction violente du marxisme… : autant de points douloureux réunis sous le terme générique de « question sociale » à laquelle l’Église catholique romaine — qui était et qui reste malgré tout un des piliers de la société européenne — se doit de répondre si elle veut conserver crédibilité et cohérence par rapport à son enseignement. Réputée pour son conservatisme et son dogmatisme, l'Église va pourtant chercher à adapter sa doctrine aux besoins de la société nouvelle. Entre tradition et modernité, ladite adaptation va se faire progressivement : dans la première moitié du XIXe siècle, l’Église se trouve malgré elle en opposition quasi frontale avec ces changements sociaux, elle cherche à se positionner sans grand succès. Mais avec Léon XIII en 1878, elle entre dans une nouvelle ère de diplomatie ecclésiale, celle-ci s’inscrivant davantage dans le contexte social de la fin du XIXe[réf. nécessaire].

Nécessité et difficulté d’une réponse de l’Église à la question sociale[modifier]

Le XIXe, siècle des bouleversements sociaux.[modifier]

Des révolutions politiques et nationales en passant par les révolutions intellectuelles, l’Europe du Romantisme vit dans une perpétuelle instabilité peu propice à l’établissement de la paix sociale que l’Église catholique a toujours proclamé vouloir défendre. Parallèlement aux changements de régime s’effectue un changement des mentalités : le libéralisme s’impose de plus en plus, y compris en économie, ce qui a pour conséquence un revirement de la façon dont sont considérées les transactions dans le monde du travail. Les relations entre les patrons et ce qu’on commence à appeler la « classe ouvrière » tendent à se dégrader, au détriment de cette dernière qui, depuis la promulgation de lois comme la loi Le Chapelier, n’a aucun moyen de se réunir pour défendre légalement ses intérêts. À cela s’ajoute un exode rural et une croissance démographique qui font croître la demande de travail de telle façon que les plus pauvres sont contraints d’offrir leur force de travail à des salaires excessivement bas. La misère augmente, et avec elle la délinquance, l’alcoolisme ou encore la prostitution. À côté de cela, se développe une bourgeoisie prospère qui met d’autant mieux en relief les difficultés traversées par la société : les tensions sont exacerbées.[réf. nécessaire]

Des premières tentatives individuelles de réponse[modifier]

Rapidement, des hommes vont réagir pour essayer de faire changer les choses. Les premiers à dénoncer la situation sont des Catholiques convaincus pour qui l’injustice sociale grandissante est le résultat d’une politique et d’une économie qui ont perdu le sens du Bien commun et négligent dès lors le devoir de charité inhérent à toute organisation humaine. Ces Chrétiens tentent alors de remettre à l’honneur le système de corporation aboli par la Révolution, et préconisent une harmonie des relations entre employeurs et travailleurs à travers un système souvent qualifié par la suite de « paternalisme » : le patron est invité à se conduire comme un père bienveillant envers celui sur lequel il exerce son autorité, pourvoyant à tous ses besoins et contribuant à son éducation ; tandis que l’ouvrier doit, quant à lui, se montrer aussi docile et attentif qu’un enfant ayant conscience que son père sait ce qui est bon pour lui. D’autre part, des catholiques entrent au gouvernement et font passer des lois visant à améliorer les conditions de vie des travailleurs. On citera ici le nom d’Armand de Melun, instigateur des premières grandes lois sociales en France (1850-51) telles que celles sur les logements insalubres, la caisse de retraites ou encore l’assistance hospitalière. En 1833, Frédéric Ozanam fonde la société Saint Vincent de Paul dont le but est de soulager la misère par des actions concrètes, tandis qu’Albert de Mun crée en 1871 les « cercles ouvriers », sortes de syndicats avant l’heure. Ces entreprises individuelles donnent naissance à un courant de pensée philosophique et politique que d’autres chrétiens, comme Henri Lacordaire et Félicité de Lamennais en France –avec le journal L’Avenir-, le cardinal Stercks en Belgique, ou Mgr Von Ketteler en Allemagne se chargent de théoriser, et auquel on donnera le nom de « catholicisme libéral », « social » ou même parfois de « démocratie chrétienne ». Le but étant, à l’évidence, de rapprocher les idées modernes et la religion catholique.[réf. nécessaire]

La condamnation des erreurs modernes[modifier]

Mais si l’Église observe attentivement ces démarches et en soutient certaines, poussant ses fidèles à faire œuvre de charité, elle ne s’en réclame pas pour autant, préférant –avant de prendre officiellement position- juger de l’ensemble de leurs tenants et aboutissants. En effet, le catholicisme social naissant a bien des visages et tous ne correspondent pas à la Doctrine du Magistère. Ainsi Lamennais se voit-il bientôt réprouvé par le Saint-Siège (encyclique Mirari Vos en 1832) qui estime qu’il est impossible de concilier libéralisme absolu et catholicisme intègre. Le 8 décembre 1864, le pape Pie IX adresse à l’ensemble des évêques l’encyclique Quanta Cura, accompagné d’un retentissant document annexe : le Syllabus ou Catalogue des principales erreurs de notre temps. Le Vatican y condamne officiellement toutes sortes de courants d’idées (80 au total), du libéralisme au socialisme en passant par le positivisme, le rationalisme, l’utilitarisme, le laïcisme, l’étatisme et même le communisme naissant. Couramment présenté comme la preuve de l’incapacité de l’Église catholique à s’adapter à son époque et au monde moderne, le Syllabus avait néanmoins une dimension sociale trop souvent écartée au profit du scandale. En condamnant l’ensemble de ces « erreurs », le Saint Siège n’entendait pas seulement redéfinir sa position doctrinale mais également, et peut-être surtout, indiquer clairement à ses fidèles que ces idéologies modernes ne pouvaient être la réponse à la question sociale. En rangeant le libéralisme et le socialisme dans la même catégorie à proscrire, l’Église voulait mettre en garde l’Europe du XIXe contre les « utopies redoutables » proposées par ces théories, l’enjoignant de ne pas s’y fier pour la construction du bien-être social.[réf. nécessaire]

L’Église et le défi d’un renouveau social[modifier]

Rerum Novarum[modifier]

Mais si ces condamnations polémiques indiquent les voies à ne pas suivre, reste justement à définir une voie à suivre dans la réponse à la question sociale. C’est ce que fait le Saint Siège le 15 mai 1891 avec une encyclique au nom révélateur de Rerum Novarum, « des choses nouvelles ». En publiant ce texte qui lui vaudra le titre de « Pape des ouvriers », Léon XIII inaugure ce qu’on appellera désormais la doctrine sociale de l’Église : « une réflexion attentive sur les réalités complexes de l’existence de l’homme dans la société et dans le contexte international, à la lumière de la foi et de la tradition ecclésiale, (…) dont le but est d’orienter le comportement chrétien » (Jean-Paul II). Traitant de la question épineuse des droits et des devoirs dans le monde du capital et du travail, l’encyclique met en avant le concept de dignité de la personne arguant que l’homme, quelle que soit sa condition sociale, ne peut et ne doit jamais être traité comme un instrument parce qu’une société qui le traiterait comme un simple rouage dans l’économie mondiale tomberait inévitablement dans la plus profonde injustice. Rejetant à la fois l’indifférentisme du capitalisme et la lutte des classes du marxisme, l’Église catholique prône l’harmonie des relations sociales à travers le respect de la dignité humaine inhérente à chacun.[réf. nécessaire]

Conséquences[modifier]

Véritable révolution dans le monde catholique cette encyclique donne le coup d’envoi officiel à la tentative d’instauration d’un nouvel « ordre social chrétien », selon le titre d’un ouvrage du français René de La Tour du Pin. Encouragés par le Saint Siège, de nombreux patrons catholiques changent leurs rapports avec leurs employés, tandis que les députés catholiques continuent leur combat politique : en France, en 1895, ils obtiennent la limitation des saisies-arrêts sur les salaires ouvriers et proposent d’instituer un congé maternité de quatre semaines pour les femmes salariées (droit accordé en 1913). En 1897 est créé le premier vrai syndicat catholique (future CFTC) qui comptera 5 000 adhérents. En 1902, à la suite des congrès ouvriers, naissent les « semaines sociales », sortes d’universités d’été pour les ouvriers ; et en 1905 chrétiens et socialistes obtiennent ensemble la loi sur le repos dominical. En Allemagne, le Zentrum catholique est créé, reprenant un programme composé par des évêques, et des mouvements démocrates chrétiens apparaissent en Belgique et en Italie. L’action des catholiques se développe dans tous les domaines : éducation, activités caritatives, missions… On observe à cette époque un renouveau du christianisme en Europe qui se traduit par la multiplication des ordres religieux.[réf. nécessaire]

Conclusion[modifier]

Dans un contexte politique et économique troublé qui aurait pu lui être fatal, l’Église catholique a su – passé le choc d’un premier affrontement avec les révolutions – créer la surprise et répondre à la question la plus importante du XIXe, celle d’une société que l’avènement du monde moderne éblouissait autant qu’il la traumatisait. Bien que cette réponse ne suffit pas à guérir les différentes blessures sociales ni à empêcher la déchristianisation progressive des mentalités, elle contribua à mettre l’Europe sur la voie d’une démocratie sociale mieux comprise. La publication récente (2005) d’un Compendium de la Doctrine sociale de l'Église semble prouver que le Vatican continue d’attacher une grande importance à la question sociale et montre sa volonté d’affirmer l’indépendance de cette doctrine qui, selon Jean-Paul II, « n’est pas une troisième voie entre le capitalisme libéral et le collectivisme marxiste, ni une autre possibilité parmi des systèmes moins radicalement marqués » mais « une catégorie en soi dans l’engagement de chacun pour la justice. » (Sollicitudo rei societatis 1991)[réf. nécessaire]

Bibliographie[modifier]

  • René Rémond, Introduction à l’histoire de notre temps -2, Seuil, Paris, 1974.
  • Serge Bernstein, Pierre Milza, Histoire du XIXe siècle, Hatier, Paris, 2005.

Articles connexes[modifier]


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