Fédération des malades et handicapés
La Fédération des malades et handicapés (FMH) est en France une association à but non lucratif indépendante créée en 1945.
Elle rassemble des personnes malades et handicapées, conjoints, parents d'enfants handicapés et amis touchés par la maladie ou le handicap.
Son objectif est de promouvoir une meilleure qualité de vie et une insertion dans la société pour tous les malades et handicapés. À ce titre, elle est animée par des personnes malades et handicapées ainsi que des personnes valides souhaitant apporter leur aide à l'action collective.
Présentation[modifier]
C’est une association de type généraliste traitant de toutes les questions relatives aux personnes malades et handicapés (prise en compte de la maladie par la société, prise en compte du handicap et des conséquences liées à la survenue d’un handicap chez une personne).
La FMH ne gère aucun établissement accueillant des personnes malades ou handicapés. Elle prend toute sa place dans les instances nationales officielles représentatives telles que le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), rattaché au ministère de la Santé et le Conseil supérieur pour le reclassement professionnel et social des travailleurs handicapés (CSRPSTH), etc.
Par ailleurs, elle siège :
- dans les départements, à la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH), qui se prononce, au niveau des maisons départementales, sur les droits des personnes concernées ;
- dans les communes, à un Centre communal d'action sociale (CCAS) et à diverses commissions communales d'accessibilité.
Au travers des différentes activités de ses unions départementales, la FMH veille à la bonne application des dispositions contenues dans la loi du 4 mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, ainsi qu'à celle de février 2005, sur l’égalité des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapés et, plus généralement, à toutes dispositions de nature réglementaire touchant de près aux droits des personnes malades et handicapés.
Elle se bat pour obtenir l’amélioration des droits acquis pour atteindre les objectifs suivants :
- l’instauration d’un revenu de remplacement ;
- l’accessibilité ;
- un système de soins solidaire ;
- l’accès à la formation tout au long de la vie ;
- libération de la situation de patient, etc.
La fédération est présente dans la plupart des départements par ses 35 unions départementales[1], qui disposent d'une certaine autonomie. Leurs principales activités : les permanences juridiques et sociales où les personnes sont accueillies, écoutées, informées et aidées dans leur démarches auprès des services sociaux et des administrations, l'action revendicative auprès des administrations et des collectivités locales (mairies, conseils généraux…)
Outre des journées de formation et d'information, la mise à disposition d'une documentation sur la protection sociale, l'emploi, l'accessibilité, l'appareillage, etc. La fédération organise des activités destinées à favoriser les contacts entre les personnes malades et handicapées et des valides, notamment pour les loisirs et la culture. Plusieurs unions départementales ont ainsi créé des ateliers-rencontres, permettant aux participants de développer leurs capacités manuelles, intellectuelles ou artistiques.
Histoire[modifier]
C'est dans le climat particulier de la libération et dans l'enthousiasme qui lui succède que naît, en 1945, la Fédération des malades.
La Fédération nationale des malades se constitue par l'unification de deux associations : le mouvement national des malades (région Rhône-Alpes) et le service Santé populaire du mouvement populaire des familles. C'est surtout un mouvement populaire et il se constitue principalement dans les sanas et les établissements de soins. Le besoin se fait sentir à cette époque d'une association forte, capable de porter les problèmes des malades de longue durée, particulièrement des tuberculeux.
L'objectif est ambitieux : confier des responsabilités aux malades, profiter de leur expérience d'usagers pour leur faire prendre en charge eux-mêmes, les nombreuses questions qui touchent leur santé, s'attaquer aux causes des déficiences constatées et engager une action collective en liaison avec les organisations syndicales et familiales, pour promouvoir une vraie politique de santé.
La fédération a pour premier ciment l'amitié et la solidarité. Mais cette générosité humaine se devait aussi de s'incarner dans des actions positives et concrètes qui ne pouvaient se dérouler que dans un regroupement de malades eux mêmes.
Dès son origine la fédération a su hausser le ton et provoquer le débat. Est ainsi publié un manifeste qui affirme le droit de vivre des malades et handicapés : « Le malade est un homme... il a le droit à une vie libre... il se soigne librement... il demeure membre d'une famille... il est un citoyen...il doit participer...il n'a pas seulement un corps, il a un esprit...il est un être social... » Autant d'affirmations qui seront un évènement pour l'époque où le handicapé est encore très marginalisé.
Il aura fallu également des actions héroïques notamment dans les sanas, pour que la fédération conquière son droit de cité. Elles revêtaient parfois un caractère presque révolutionnaire comme la grève de la faim au sana de l'Hay Saint-Christophe ou les réunions clandestines organisées car les dirigeants de sanas refusent toutes organisations en leur sein.
En 1953, la fédération a déjà changé de physionomie. Beaucoup de ses adhérents et militants, sortis du sana, poursuivent leur action à leur retour en ville. Viennent se joindre à eux d'autres catégories de malades et invalides. Il faut tenir compte de cette évolution et la Fédération nationale des malades devient la Fédération nationale des malades infirmes et paralysés.
L'option de type syndical prise par la fédération se concrétise de plus en plus. Elle fonctionne sur ce type et ses structures se développent en ce sens.
Il y a la section de base. Quand elles sont plusieurs sur un département, se constitue une union départementale. Si nécessaire, celles-ci se regroupent en comité régional de coordination.
De 1955 à 1975, la fédération tourne bien. Ses propositions et revendications en matière sociale soulèvent l'intérêt. Les notions de revenu de remplacement et de service national de santé que la fédération défend s'imposent dans l'expression courante des uns et des autres, y compris dans les milieux officiels. Elle a 10 ans d'avance dans son programme revendicatif, reste à le faire mettre en application.
Forte d'un programme revendicatif charpenté avec de nombreux militants remarquables techniquement, elle ne s'apercevra pas que ce haut niveau laisse dans l'ombre l'échelon local et ses préoccupations quotidiennes qui font la vie de tous les jours des unions et sections. L'écart s'est creusé entre la base et le sommet. Le recrutement s'en ressent, c'est la crise.
« Nous n'avons pas atteint nos objectifs d'un syndicalisme de handicapés - diront certains -faisons l'union avec d'autres associations. » « L'union d'accord - diront d'autres - mais pas à n'importe quel prix ni avec n'importe qui. Nous entendons conserver les valeurs fondamentales qui nous ont fait adhérer. Si nécessaire, revoyons notre fonctionnement, mais continuons la FNMIP. »
C'est dans ce climat que la fédération aborde son 26e congrès national, en 1975, le Congrès de Vichy. Un congrès grave, une richesse incomparable dans les interventions, une écoute sérieuse. Une véritable leçon de démocratie qui démontrera que quelles que soient les tendances, l'école de la FNMIP n'est pas vaine.
Un accord ne pourra être trouvé et un quart environ des militants quittera la fédération. Les autres décideront de continuer la lutte au sein de la FNMIP.
Il faudra, cependant, attendre 1980 pour que la fédération se remette complètement en ordre de marche. Lors du 28e congrès national, 200 délégués travailleront durant 3 jours sur un plan triennal destiné à retrouver leur audience, remettre sur pied un programme revendicatif, reconstruire l'unité nationale de la fédération. En 1980, à ce Congrès de Piriac-sur-Mer, la fédération fait le pari de reprendre sa place, elle est une fédération en marche.
La dernière mue de la fédération sera réalisée en 1992, lors du Congrès de Lyon. La FNMIP devient la Fédération des malades et handicapés (FMH) afin de mieux représenter les adhérents dans leur réalité et mieux affirmer l'esprit généraliste (tous types de handicaps et de maladies) de la fédération.
Les mots d’ordres et l’esprit de la FMH, tout au long de ces années, sont restés fidèles à l’esprit originel, celui d’un syndicalisme des malades et handicapés.
Publications[modifier]
La première publication de la FMH fut le journal Vers la Vie, dont le titre était celui d'un bulletin de malades de Berck datant de 1928, un nom qui se voulait un symbole. Le premier numéro paraîtra en 1946.
Les titres de l'époque montraient le caractère revendicatif. Par exemple :
- Assez de blabla, nous voulons des actes ;
- Vous faut-il des morts? ;
- Halte aux saboteurs de la Sécurité sociale ;
- Faut-il faire sauter le ministère de la Santé Publique?.
Autre publication, le bulletin S'unir destiné à la formation des militants de la FMH.
Actuellement, le journal de la FMH est un trimestriel : Ensemble pour agir.
Notes et références[modifier]
- ↑ Coup de projecteur sur la FMH ( Fédération des Malades et Handicapés) Fiche descriptive sur informations.handicap.fr, relu le 26 juin 2013.
Voir aussi[modifier]
Liens externes[modifier]
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