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Ars industrialis

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Ars industrialis (Association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit et depuis le 17 mai 2017 Association pour l'Internation) est une association culturelle et philosophique française créée le à l’initiative du philosophe Bernard Stiegler.

Active sur internet et à travers diverses publications[1], cette association propose de développer une réflexion critique sur les « technologies de l’esprit » (industries de l’informatique et des télécommunications, notamment) et à interroger les impératifs économiques qui, selon elle, les sous-tendent.

Accueillant des membres et des adhérents de toute nationalité, l’association se veut « européenne ». Son siège est à Paris.

Manifeste d'Ars Industrialis[modifier]

"Le capitalisme autodestructeur"[modifier]

L'association fait l'analyse d'un système économique, social et politique selon elle, invivable à long terme : le capitalisme dans sa forme autodestructrice. Le comportement pulsionnel des consommateurs et des spéculateurs, à la vision court-termiste, les dérives du marketing, la perte du sens de la vie concomitante à la dévaluation de la valeur esprit sont autant de signes de cette auto-destruction.

Ars Industrialis fait également état du processus de prolétarisation des individus, au sens où ceux-ci perdent le savoir qui était le leur, "inutile" du point de vue de la productivité économique, au profit de la professionnalisation[2]. Ce terme hérité de Hegel et Marx est ici utilisé non seulement pour désigner l'ouvrier qui a perdu son savoir-faire mais également l'ensemble des travailleurs ayant abandonné « la vie de l’esprit en tant qu’instance critique, c'est-à-dire rationnelle, capable de [...] s’auto-critiquer ». Ce phénomène est illustré par la déclaration d'Alan Greenspan, président la banque centrale des États-Unis où il reconnait qu'« il n’avait aucun savoir théorique du fonctionnement financier qu’il était censé administrer »[3]

Construire une économie de la contribution[modifier]

Selon ce manifeste, l'association travaille à imaginer les bases d'un système plus viable sans pour autant abandonner le capitalisme, faute d'alternative crédible : une économie contributive (ou « économie de la contribution » notamment théorisée par Bernard Stiegler[4], favorisant l'émergence d'externalités positives et dont la meilleure illustration est le développement de l'open source et la "transformation comportementale"[5] dont il est le fruit. Le logiciel libre (avec par exemple Linux), les démarches qualifiées de « commons-based peer production » par Yochai Benkler, et Wikipédia sont deux exemples de processus coopératifs et contributifs complexes qui se sont rapidement développés, à échelle mondiale.
Cette approche a notamment été théorisée par Michel Bauwens. Selon lui, grâce au réseau Internet ou plus exactement au Web 2.0 et au peer to peer des contributeurs ont appris à collaborer, parfois avec d'autres contributeurs du monde entier, toujours en ayant accès à un grand nombre d'informations et sans avoir à se déplacer ni à travailler de manière synchrone (Asynchronisme). Ils peuvent ainsi collaborer à de grands projets communs en produisant de la valeur d'usage et un bien commun nouveau. Ce dernier est libre d'accès et chacun peut l’utiliser et l’enrichir, mais non se l'approprier privativement. Ce type de système s'auto-entretient et s'enrichit des contributions faites par chacun selon son vouloir et ses compétences, et il en sort des productions évolutives et adaptables dont la qualité atteint ou dépasse parfois les équivalents construits dans les systèmes économiques et industriels classiques, avec des coûts pourtant moindres.
Dans le même temps, une Culture maker est née, qui s'appuient maintenant sur l'open hardware, les logiciels libres et des « infrastructures distribuées » (incluant le crowdfunding), permettant à certains projets contributifs d'engager des communautés de makers dans la contribution manufacturière. Dans les fablabs, les makers peuvent produire des prototypes, puis des pièces uniques ou de série (production de véhicules (ex : Wikispeed), d'engins agricoles, de robots, drones, véhicules sous-marin téléguidés, caméra sous-marine filoguidée, et de machines (dont imprimante 3D, éoliennes[6]...) d'ordinateurs ou de téléphones, de bâtiments sur la base de plans mis en ligne, que chacun est invité à améliorer ou adapter à ses besoins. La logique d'obsolescence programmée et le brevetage n'ayant plus d'intérêt, ni même de sens dans ce contexte, la production est moins coûteuse et également écologiquement plus efficiente (car moins consommatrice de ressources non renouvelables, et facilitant la durabilité, le recyclage ou le réusage).

La technologie numérique en se croisant avec les "technologies culturelles"[4] a ainsi permis l'émergence d'une nouvelle économie basée sur le crowdsourcing, le crowdfunding où consommateurs et producteurs sont remplacés par des contributeurs développant et partageant des savoirs (innovation ouverte, innovation contributive et autres «  formes augmentées » de collaboration [7], pour former un " milieu associé " suivant le concept de Gilbert Simondon, travaillant en mode « latéral » (comme le dit Jeremy Rifkin) ou dans un réseau caractérisé par ce que B Stiegler nomme une « réticularité bi-directionnelle »[4], et non selon un réseau pyramidal régulé par une hiérarchie (même si dans les réseaux contributifs une forme de reconnaissance et de notoriété permet aux contributeurs les plus actifs ou créatifs d'avoir plus d'influence que d'autres). M Bauwens parle d'« horizontalisation des facteurs de production »[8].

Plusieurs auteurs signalent cependant un risque d’appropriation du bien commun par l’industrie privée (qui dans le domaine du numérique tend à la concentration et au monopole, avec les géants du Web), bien que ce risque soit actuellement limité par les licences ouvertes. Certains signalent aussi un autre risque : celui d’une demi-appropriation par l’économique capitaliste de la force de travail et créativité de certains consommateurs-contributeurs, qui peuvent être manipulés et transformés en auxiliaires de production et de distribution non rémunéré par une compensation monétaire. De même les bases de données d'informations personnelles relatives à ces contributeurs (et à ceux qui utilisent leur bien commun) sont en « trésor de guerre » récupéré et valorisé à l'insu des internautes par l’ «Industrie du Net » qui elle-même refuse de contribuer financièrement au bien public en installant ou délocalisant ses sièges sociaux dans des paradis fiscaux ou vers des pays à très faibles taux d'imposition et à fort secret bancaire, c'est-à-dire et en cultivant l’évasion fiscale[9] ; « La valeur des données personnelles recueillies par les entreprises numériques est évaluée à $ 300 milliards en 2011 et s’accroit de $ 40 milliards par année »[10]. Plusieurs auteurs, dont M. Bauwens réfléchissent donc à des formes de rémunération justes et éthiques, (c'est-à-dire non basée sur la spéculation financière) du travail collaboratif et de l’économie contributive.

Le fonctionnement contributif est en rupture avec l'économie de marché telle qu’elle s’est développée depuis l’apparition des brevets ; ici, le partage,

« reconstitue des processus de sublimation[Quoi ?], et qui reconstruit en cela une économie productrice de désir, d’engagement et de responsabilités individuelles et collectives socialement articulées selon de nouvelles formes de sociabilités, ouvre un espace de lutte contre la dépendance, la désublimation, le dégoût de soi et des autres, et plus généralement, contre l’intoxication spéculative et l’addiction. »

— Ars industrialis, Manifeste d'Ars Industrialis 2010

. C’est l’une des tendances induites par le développement des NTIC attentivement suivies par les prospectivistes[11].

Signataires du manifeste accompagnant la création de l’association[modifier]

Georges Collins, Marc Crépon, Catherine Perret, Bernard Stiegler, Caroline Stiegler.

Financement[modifier]

L’association est bénéficiaire d’un certain nombre d’aides des collectivités locales (de la région Île-de-France, par exemple, une dotation de 12 000 euros en 2009, 28500 en 2010, 23200 en 2011)[12]; ce qui lui a attiré des commentaires peu bienveillants associés à la critique du caractère jugé obscur de la rhétorique dont elle use (« une insupportable novlangue pseudo-intellectuelle »)[13].

Publications[modifier]

Notes et références[modifier]

  1. Ces publications sont pour la plupart disponibles sur le site officiel d'Ars industrialis sous forme de textes, vidéos et podcast
  2. Manifeste 2010, paragraphe 6 ou Socrate et les Hackers partie 1, entretien de Bernard Stiegler sur le thème de l'amateurisme, par opposition au professionnalisme impliquant une relation marchande
  3. Manifeste 2010, paragraphe 6
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Stiegler Bernard (2009) « Technologies culturelles et économie de la contribution ». Culture et Recherche, 121, 30-31
  5. Manifeste 2010, 3e paragraphe
  6. Projet AeroSeeD ; éolienne sous licences libres, permettant de charger des batteries et de fournir du courant alternatif en 220 V
  7. Huguet, F. (2014). L'Innovation Contributive Au Service d'une Résilience Urbaine? Pratiques et Moyens (Numériques) de Transformation de la Ville de Détroit. In XVIII ISA World Congress of Sociology, juillet 2014, (July 13-19). Isaconf. (résumé)
  8. Vue d'ensemble de l'économie collaborative, Michel Bauwens Remix ; The Commons Remix The Commons
  9. Lafrance Jean-Paul (2013) « L’économie numérique: la réalité derrière le miracle des NTIC ». Revue française des sciences de l'information et de la communication ; mis en ligne : 30 juillet 2013, consulté : 27 septembre 2014.
  10. Les données personnelles offertes gratuitement par les utilisateurs sont le trésor de guerre des entreprises du Web 2.0, in Lafrance Jean-Paul (2013) « L’économie numérique: la réalité derrière le miracle des NTIC ». Revue française des sciences de l'information et de la communication
  11. FING, Controverses ; Cahier d'enjeux et de prospective, Tous auteurs, tous concepteurs / Questions numériques 2014-2015, Fondation Internet Nouvelle Génération, www.fing.org, www.internetactu.net ; PDF, 116 pages
  12. « Site de la région Île de France » (consulté le 7 janvier 2016)
  13. « Les petites théories de Bernard Stiegler | Contrepoints », sur www.contrepoints.org (consulté le 7 janvier 2016)

Voir aussi[modifier]

Articles connexes[modifier]

Liens externes[modifier]

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