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École Bonaventure

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Localisation
Localisation Saint-Georges-d'Oléron
(Ile d'Oléron), France
Coordonnées
géographiques
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Informations
Fondation 1993
par École fondée collectivement par diverses personnes, parents, militants libertaires notamment...
Directeur Sans (structure autogestionnaire et décisions prises par congrès et assemblées générales)
Type École alternative (publique dans le sens gratuite et ouverte à tous mais indépendante des structures d'État et de l'Éducation nationale) Centre éducatif libertaire
Particularités École expérimentale, école libertaire
Niveau Élémentaire

L' École Bonaventure est un établissement scolaire expérimental d'inspiration libertaire et autogestionnaire, fondé en 1993 par un groupe de parents mais aussi de militants et militantes libertaires et/ou de l'Éducation Nouvelle.

L'école a été créée au départ afin de poursuivre une première expérience de pédagogie alternative existante depuis la fin des années 1980 sur l'île d'Oléron : la crèche halte-garderie parentale, L'île aux enfants, fonctionnant elle-même sur des principes issus de l'Éducation Nouvelle et de la Pédagogie libertaire.

Pendant huit ans, Bonaventure accueille des enfants de trois à dix ans venus de tous les horizons et leur propose des méthodes d'enseignement basées sur l'apprentissage par le jeu ou la mise en situation concrète, un partage de savoirs à double-sens (pas uniquement de l'enseignant vers l'élève et avec l'idée que c'est à chacun de construire son savoir et de forger sa personnalité en vivant ses expériences et en les confrontant à celles des autres). Tout cela avec un fonctionnement interne de démocratie directe et d'autonomie. Bonaventure se voulait un lieu d'apprentissage à la vie en communauté, à la liberté, l'égalité, l'autogestion et le forgement[Quoi ?] de sa personnalité.

En 2001, l'école se voit contrainte de fermer en raison de multiples pressions administratives, du fait notamment de certaines écoles publiques d'État locales rencontrant des difficultés à maintenir certaines classes ouvertes et ne voyant pas d'un bon œil l'existence et le fonctionnement d'un établissement scolaire de ce type à proximité des leurs[interprétation personnelle].

Histoire[modifier]

Bonaventure a vu le jour en septembre 1993 sous l'impulsion de plusieurs militants issus de différents mouvements libertaires ou proches de l'Éducation Nouvelle. Parmi eux se trouvaient certains parents ayant fondé ou participé au projet de crèche halte-garderie parentale alternative : L'île aux enfants fonctionnant sur des principes pédagogiques anti-autoritaires. On[Qui ?] peut notamment citer Jean-Marc Raynaud et Thyde Rosell dont la jeune fille fréquentait la crèche et qui deviendront respectivement animateur et institutrice au sein de l'école.

À propos de la création de Bonaventure, Jean-Marc Raynaud voyait ainsi les choses : « À l'origine, Bonaventure n'était pour nous qu'un rêve, un vieux rêve d'enseignants malades de l'inégalité des chances qui sévit au royaume de l'école de l'État (dans sa triple version, laïque, confessionnelle et patronale). Un vieux rêve d'éducateurs ne parvenant pas à se faire au massacre à petits coups d'épingles ou à grands coups de massue, dans les cadres familial, scolaire et social de l'enfance. Un vieux rêve de militants révolutionnaires enragés de révoltes et déterminés à changer le monde et par voie de conséquence, l'école et l'éducation. Un vieux rêve niché au plus profond de nos têtes et de nos cœurs donc, mais dont nous remettions sans cesse la réalisation à plus tard because l'essentiel politique, le nécessaire organisationnel, l'accessoire stratégique, le superflu réaliste..et les semelles de plomb d'une démarche bétonnée à la hiérarchie du changement. Créer une école libertaire, un centre d'éducation libertaire... »[1]

L'idée du projet germe donc au cours de l'année 1992 et trouve en partie ses origines dans le sentiment d'impuissance et de mal-être ressenti par certains parents dont les enfants étaient passés par L'île aux enfants et avaient reçu une éducation libre. Ceux-ci, en effet avaient le sentiment que leurs bambins scolarisés par la suite dans des écoles traditionnelles avaient du mal à s'y épanouir vraiment et que les effets de l'éducation autoritaire et disciplinaire se ressentait dans leur attitude, freinait leur développement naturel et personnel.

Le , le rêve de Bonaventure devient réalité et sept enfants font leur entrée à l'école.

Les différents membres de l'équipe éducative confient à l'époque que les premiers mois d’existence de l'école se sont déroulés sous le signe de l’euphorie et de la fébrilité mais également sous celui de l'expérimentation permanente et du tâtonnement, tant au niveau des méthodes d’enseignement qu'à celui de l'organisation des cours et des activités extra-scolaires, ainsi qu'à celui du type de relation instaurée entre les adultes et les enfants, du fonctionnement des Assemblées Générales réunissant tous les « Bonaventuriers » enfants comme adultes et des autres lieux de discussion et de décision, comme le Conseil d'enfants et le Conseil d'adultes, ou les problèmes étaient débattus et les règles de fonctionnement de l'école décidées sous forme de démocratie directe et collectivement sans distinction d’âge ou de fonction (élève, instituteur, animateurs) à Bonaventure.

À la fin de l'année 2001, Bonaventure est contrainte de fermer sous la pression de différentes administrations et collectivités territoriales.

Procédure de fermeture[modifier]

Dès l'ouverture de l'école en , l'Académie régionale de Poitou-Charente, inquiète du fait qu'un groupe de libertaires fassent fonctionner une école autogérée envoient à plusieurs reprises des inspecteurs pour « enquêter » sur la façon dont Bonaventure est gérée.

De même, le projet attire également la méfiance de certains Oléronais[Qui ?] qui se constituent parfois en « comités de vigilance ». Des rumeurs se répandent sur l'école et certaines accusations sont même parfois portées contre elle par des groupes de personnes ou des organismes officiels.

L'accusation la plus grave est portée par quelques inspecteurs de l'Académie régionale et certaines municipalités d'Oléron qui voient l'école comme une « secte »[réf. nécessaire].

À ce propos, Jean-Marc Raynaud rétorque que : « Beaucoup de gens sont effrayés par ce qu'ils ne connaissent pas et en viennent à faire d'affligeants amalgames. » Toujours selon lui, les inspecteurs régionaux comme les autres personnes ayant porté ces accusations n’ont jamais pu avancer le moindre argument pour expliquer en quoi Bonaventure leur apparaissait comme une secte. Il s'agit donc pour lui, d’une « solution de facilité qui évite d’avoir à trop réfléchir et à catégoriser tout ce que l’on craint comme étant sectaire ».

Cette accusation est d'ailleurs remontée jusqu'au Ministère de l'Éducation nationale et a valu à l'équipe de Bonaventure plusieurs enquêtes de police, la surveillance des Renseignements Généraux et du Comité de Vigilance contre les Sectes.

N'étant cependant basée sur aucune réelle argumentation, ni sur aucun fait venant étayer ces affirmations, elle ne déboucha jamais sur aucune poursuite judiciaire, toutefois les Renseignements Généraux et l'Inspection d’Académie renouvelèrent à plusieurs reprises leurs investigations tout au long de l'existence de l’école. Les membres de Bonaventure ont toujours trouvé ridicules ces allégations et le fait d’associer l’école à une mouvance sectaire, l’idéal libertaire animant leur projet pédagogique étant aux antipodes du fonctionnement d’une secte, basé sur la soumission à un chef charismatique et sur la volonté de contrôler les pensées de ses membres.

Pour eux, les institutions officielles et policières ne voyaient pas d’un bon œil qu’une école libertaire s’installe à Oléron et propose des méthodes pédagogiques non autoritaires, remettant en question celles dispensées dans les écoles traditionnelles. Elles semblaient donc, selon eux, s’acharner à trouver le moindre prétexte pour la faire fermer. Cette pression administrative et policière, relativement importante dans les premières années d’existence de l’école, se fera plus discrète par la suite, mais reprendra de la vigueur à la fin des années 1990 et, conjuguée à d’autres soucis avec certaines municipalités locales, le manque d’investissement et de motivation de certains membres de l’association pour continuer l’aventure et la grande fatigue physique et morale de la plupart des membres de l’équipe, elle aura une certaine incidence sur la fermeture de l’école en 2001.

Ennuis avec la Police antiterroriste[modifier]

Le , Jean-Marc Raynaud et sa compagne Thyde Rosell sont arrêtés à leur domicile par la Police Antiterroriste et placés tous deux en garde à vue. Motif : Bonaventure avait accueilli de 1999 à 2001, le fils de deux membres clandestins de l'organisation indépendantiste basque ETA, qui avait été hébergé pendant quelque temps chez le couple libertaire. La police les soupçonnait donc de complicité, voire d’appartenance directe à l’organisation.

Placés en garde à vue durant quatre jours et quatre nuits (selon la législation particulière sur la durée légale des gardes à vue des personnes soupçonnées d’« actes terroristes »), le couple se souvient de cet épisode comme extrêmement éprouvant physiquement et psychologiquement.

Ils disent avoir été interrogés, en moyenne 20 heures sur 24, dans un climat de très forte pression morale de la part de la police. On les aurait également empêché de se laver, de manger à heures régulières et de dormir de manière soutenue.

Jean-Marc Raynaud déclare dans une interview donnée au site internet d’information alternative rattaché à l'association de « La Libre Pensée » : « Pas de chance pour la police, nous n’avons jamais rien eu à voir avec le crétinisme nationaliste, une « lutte armée » d’un autre âge et l’assassinat à la petite semaine d’innocents ou de pauvres bougres de militaires ou de policiers et donc avec ETA. Nous avons donc, finalement été relâchés sans être mis en examen, sans être inculpés de quoi que ce soit et bien sûr sans excuses. »

Pour le militant libertaire, cet épisode soulève également de manière sérieuse le problème du droit à l’éducation et à la scolarisation pour tous les enfants, indépendamment de ce que peuvent être leurs parents.

Après Bonaventure[modifier]

À la suite de la fermeture de l’école, plusieurs de ses anciens membres (équipe éducative, anciens élèves) ont souhaité en utiliser à nouveau les locaux pour faire vivre d’autres projets. Quelques-uns d’entre eux, dont Jean-Marc Raynaud, pensaient notamment à y fonder une « Université Populaire », basée sur le même principe que celles qui apparaissent ponctuellement dans les facs occupées lors de certains mouvements étudiants : Un partage mutuel des connaissances, une absence de hiérarchie entre « enseignants » et « enseignés » et un apprentissage permanent, ne se limitant pas à de simples « cours magistraux » ou à « la connaissance officielle » trouvée dans les livres universitaires, mais comprenant tout ce que chaque personne pouvait connaître et souhaitait partager avec les autres.

Ce projet fut abandonné car trop peu de personnes étaient prêtes à concrètement passer du temps pour le faire vivre.

Aujourd'hui[Quand ?], les anciens locaux de Bonaventure servent de siège aux « Editions Libertaires » fondées par Jean-Marc Raynaud après la fermeture de l’école. Il s’agit d’une petite maison d’édition autogérée, comptant une dizaine de personnes et proposant une conception de l’édition, non marchande et basée sur le partage et l’accès pour tous à la littérature.

Notes et références[modifier]

  1. J-M Raynaud, Bonaventure, une école libertaire, ouvrage collectif, Editions du Monde Libertaire, 1995[réf. insuffisante].

Bibliographie[modifier]

  • Bonaventure une école libertaire, premiers pas d'une république éducative, Collectif, 1995, Éditions Alternatives Libertaires.
  • « Interview de Jean-Marc Raynaud », France Culture, Fédération nationale des libres penseurs, 2006.
  • Comité d'animation ICEM, « Et pourtant ils existent », Le nouvel éducateur,‎ (lire en ligne)

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