Vanessa Springora
Erreur Lua dans Module:Wikidata à la ligne 118 : attempt to index field 'wikibase' (a nil value). Vanessa Springora, née le [1], est une éditrice, écrivaine et réalisatrice française.
Biographie[modifier]
Apres une scolarité au collège Jacques-Prévert, puis au lycée Fénelon à Paris, Vanessa Springora obtient un DEA de lettres modernes à l’Université Paris-Sorbonne[2],[3]. Elle est réalisatrice-autrice en 2003 pour l’Institut national de l’audiovisuel[4], avant de devenir assistante d'édition au sein des éditions Julliard en 2006[5]. Elle en est la directrice depuis décembre 2019[6].
Elle coordonne parallèlement depuis 2010 la collection « Nouvelles Mythologies », dirigée par Mazarine Pingeot et Sophie Nordmann, pour les éditions Robert Laffont[4].
Le Consentement[modifier]
Dans son livre intitulé Le Consentement, paru chez Grasset le 2 janvier 2020, Vanessa Springora décrit, en le désignant par ses seules initiales[n 1], l'emprise qu'a eue l'écrivain Gabriel Matzneff[8] sur elle. Ce dernier n'a jamais caché son penchant pour les très jeunes adolescents : déjà en 1974, il écrit un essai titré Les moins de seize ans, publié chez Julliard, abordant sa relation avec un garçon de douze ans, ses habitudes de tourisme sexuel, ainsi que d'autres frasques[9]. Par la suite, il a lui-même retracé la relation avec Vanessa Springora dans le récit La Prunelle de mes yeux[10], volume de son journal paru en 1993[11], qui couvre la période allant du 13 mai 1986 au 22 décembre 1987[10], mais « du point de vue du chasseur » précise Vanessa Springora[12].
Les faits décrits dans ce livre remontent aux années 1980, durant son adolescence, et commencent alors qu'elle est âgée de 13 ans et lui de 49[13] alors qu'elle a accompagné sa mère, attachée de presse dans l'édition, à un dîner où l'écrivain était présent[7], celui-ci la contacte plusieurs fois ensuite, l'attend à la sortie du collège[7]. Les premières relations sexuelles[7] , elles, arriveront malgré le fait que la jeune fille, âgée de 14 ans alors, n'ait donc pas encore atteint la majorité sexuelle de quinze ans en vigueur en France. L'écrivain loue une chambre d'hôtel à proximité et Vanessa Springora néglige alors le collège[7]. « À quatorze ans, on n’est pas censée être attendue par un homme de cinquante ans à la sortie de son collège, on n’est pas supposée vivre à l’hôtel avec lui, ni se retrouver dans son lit, sa verge dans la bouche à l’heure du goûter » écrit-elle[12],[14]. Il partage avec elle sa vie parisienne dans le monde littéraire : dîners, visites, interviews, elle se joint à lui régulièrement[15].
Elle explique que c'est notamment l'obtention du prix Renaudot par Gabriel Matzneff en 2013 qui la révolte et la pousse à écrire[16], souhaitant faire entendre sa version[12].
L'ouvrage obtient un retentissement médiatique[17] international avant même sa parution[18], posant la question de la pédophilie, de la pédocriminalité[19] et s'interrogeant sur le milieu littéraire français des années 1980[20]. L'Express parle « d'un récit sans concession sur son expérience avec le romancier »[7]. L'ouvrage est supposé avoir autant d'importance dans le milieu littéraire que le témoignage d'Adèle Haenel pour le cinéma[7].
À la suite de ces révélations, l'association Innocence en danger demande à ce que les ouvrages de Gabriel Matzneff soient retirés de la vente[21], alors que Vanessa Springora s'est elle-même exprimée contre cette action[22].
L'écrivaine québécoise Denise Bombardier, qui avait déjà publiquement réagi contre les agissements à caractère pédophile de Gabriel Matzneff lors de l'émission de télévision Apostrophes diffusée en [23],[24],[n 2], elle salue un « livre remarquable, courageux, d’une écriture chirurgicale »[26].
Suite à la parution d un livre qu'il ne veut pas lire pour la teneur qu'il juge être en contradiction avec ce qui a été d'après lui un "exceptionnel amour", Gabriel Matznef se voit reprocher par l autrice l'emprise qu'il continue à maintenir ainsi sur elle du fait de ce déni.
Ouvrage[modifier]
- Le Consentement, Paris, éditions Grasset, , 216 p. (ISBN 978-2-246-82270-7).
Film[modifier]
- Dérive (documentaire), avec Camila Mora-Scheihing, 2004. Le film reçoit le Prix Jeunesse en 2005 à Traces de Vies - Clermont-Ferrand (France) et est sélectionné en 2004 au FIFF-Festival international de films de femmes - Créteil (France)[27]
Notes[modifier]
- ↑ « Mais le doute n'est pas permis » écrit L'Express[7].
- ↑ Matzneff a déjà été invité cinq fois à Apostrophes. Lors de l'émission de 1990 son sixième passage, Bombardier dit : « M. Matzneff me semble pitoyable. Il nous raconte dans son livre ennuyeux qu'il sodomise des petites filles de 14 ans. Les vieux messieurs attirent les enfants avec des bonbons, M. Matzneff les attire avec sa réputation. Mais comment ces filles s'en sortent-elles ensuite ? »[25].
Références[modifier]
- ↑ Elle évoque dans Le Consentement (p. 43-44) la coïncidence entre sa date de naissance et le début du roman de Gabriel Matzneff Nous n'irons plus au Luxembourg — paru à la Table Ronde en 1972 —, qu'elle feuillette et achète dans une librairie peu après leur rencontre.
- ↑ « Vanessa Springora prend la tête des éditions Julliard », sur www.actualitte.com (consulté le 1er janvier 2020)
- ↑ Alberto Gaffi dit, « Vanessa Springora devient Directrice des éditions Julliard », sur BookSquad, (consulté le 1er janvier 2020)
- ↑ 4,0 et 4,1 « Vanessa Springora prend la tête des éditions Julliard », sur www.actualitte.com (consulté le 1er janvier 2020)
- ↑ « Matzneff : qui est Vanessa Springora, l'autrice du "Consentement" ? », sur LCI (consulté le 1er janvier 2020)
- ↑ Claude Combet, Fabrice Piault, « Bernard Barrault et Betty Mialet quittent Julliard », sur Livres Hebdo, (consulté le 1er janvier 2020).
- ↑ 7,0 7,1 7,2 7,3 7,4 7,5 et 7,6 Dupuis 2019, p. 90.
- ↑ Jean Talabot et Alice Develey, « Affaire Matzneff : que découvre-t-on dans Le Consentement de Vanessa Springora? », sur Le Figaro.fr, lefigaro, (ISSN 0182-5852, consulté le 1er janvier 2020).
- ↑ Dupuis 2019, p. 91 et 92.
- ↑ 10,0 et 10,1 « La cérémonie des aveux », Le Monde, (lire en ligne, consulté le 3 janvier 2020)
- ↑ « Pédophilie : Vanessa Springora dénonce Gabriel Matzneff », sur livreshebdo.fr, (consulté le 1er janvier 2020).
- ↑ 12,0 12,1 et 12,2 Dupuis 2019, p. 91.
- ↑ Florence Pitard, « Séduite ado par un célèbre écrivain, Vanessa Springora raconte », sur Ouest-France.fr, (consulté le 1er janvier 2020)
- ↑ Dominique Perrin, « « Les temps ont changé, il est devenu indéfendable » : dans un contexte post-#metoo, le malaise Gabriel Matzneff », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le 3 janvier 2020)
- ↑ Dupuis 2019, p. 90 à 91.
- ↑ « “Le Consentement” sans concession de Vanessa Springora », sur Libération.fr, (consulté le 1er janvier 2020)
- ↑ Tribune de Christine Angot in : « Christine Angot à Gabriel Matzneff : « Vous preniez vos désirs pour des réalités » », sur lemonde.fr, « Avant même sa sortie, le 2 janvier, le livre de Vanessa Springora « Le Consentement » (Grasset, 216 p., 18 euros) a provoqué une déflagration dans le milieu littéraire et bien au-delà. »
- ↑ Natalia Wysocka, « “Tout le monde le savait” pour Gabriel Matzneff, dit Denise Bombardier », sur Le Devoir, (consulté le 1er janvier 2020).
- ↑ « Pourquoi la pédocriminalité a été longtemps minimisée par des intellectuels », sur www.20minutes.fr (consulté le 6 janvier 2020)
- ↑ « Pourquoi Vanessa Springora a voulu "enfermer dans un livre" Gabriel Matzneff », sur Le Huffington Post, (consulté le 1er janvier 2020)
- ↑ « L'association Innocence en danger demande le retrait de la vente des livres de Matzneff », sur LExpress.fr, (consulté le 1er janvier 2020)
- ↑ « Affaire Gabriel Matzneff : qui est Vanessa Springora, l’auteure du livre « Le Consentement » ? », sur SudOuest.fr (consulté le 1er janvier 2020)
- ↑ C. A, « Denise Bombardier Gabriel Matzneff », sur Le Figaro.fr, (consulté le 1er janvier 2020)
- ↑ « VIDEO. Une romancière québécoise raconte le jour où elle a tenté dans "Apostrophes" de briser l'omerta face à l'écrivain Gabriel Matzneff », sur Franceinfo, (consulté le 1er janvier 2020)
- ↑ Dupuis 2019, p. 92.
- ↑ « Affaire Matzneff: Denise Bombardier salue le courage de l’éditrice Vanessa Springora », sur Le Soleil, (consulté le 1er janvier 2020)
- ↑ « Dérive », sur film-documentaire.fr (consulté le 1er janvier 2020).
Source[modifier]
- Jérôme Dupuis, « Gabriel Matzneff : l'heure des comptes », L'Express, no 3573, , p. 90 à 93 (ISSN 0014-5270).
Liens externes[modifier]
- Erreur de script : le module « Bases audiovisuel » n’existe pas.
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