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Syndrome du scotchage

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Le syndrome du scotchage est une perturbation psychique chronique qui peut être déclenchée par la consommation de la majorité des substances psychoactives (licites : alcool, antidépresseurs, neuroleptiques, thymorégulateurs, somnifères, anxiolytiques (benzodiazépines), etc… ; illicites : cocaïne, héroïne, amphétamines, MDMA ou ecstasy, cannabis, psychotropes (LSD, mescaline, psilocybine,…), etc….

Le diagnostic différentiel de ces troubles a mis au jour leur allure particulière qui permet de les distinguer, sur les plans manifeste et latent, de toutes les autres psychopathologies (et notamment de celles qui présentent une proximité symptomale, comme les psychoses ou les états-limites).

Origine du terme[modifier]

Le terme de scotchage (anglais : hooked, espagnol : quedado, ido, colgado) est dérivé de l’expression populaire « scotché au plafond » (synonymes : « perché », « collé », « bloqué »).

Histoire[modifier]

Le syndrome du scotchage a été identifié et théorisé pour la première fois en 2002 (par le Dr Fred Fliege, psychologue clinicien, psychanalyste). À la suite de ses recherches sur ce phénomène, il parvient à la conclusion qu’il s’agit d’un symptôme psychopathologique à part entière. Il le définit en tant que « troubles chroniques, liés à la consommation (souvent unique) d’un produit psychoactif ». Enfin, après avoir pris en charge 250 scotché(e)s sur une période de vingt ans, F. Fliege a mis au point un dispositif psychoclinique d’inspiration psychanalytique – et prenant en compte les effets des produits psychoactifs en cause – afin de soigner ses patients et de réduire leurs affections psychopathologiques[1],[2],[3].

Tableau clinique[modifier]

Préambule[modifier]

Dans le cas où les modifications psychiques induites par un psychotrope persistent au-delà d’une durée de 72 heures, on doit envisager le risque d’une chronicisation de ce phénomène. Cependant, ce n’est que lorsque les effets d’un produit psychoactif se prolongent au-delà de six mois, qu’on peut les considérer en tant qu’indices distinctifs du syndrome de scotchage. Enfin, il faut noter que – dans certains cas, et pendant une période comprise entre trois jours et six mois – ce type de troubles est susceptible de céder spontanément.

Manifestations neurovégétatives[modifier]

Les séquelles chroniques, consécutives à l’ingestion d’une substance psychoactive, peuvent se manifester à travers des modifications neurovégétatives, notamment une mydriase, des nausées, une vasoconstriction ou -dilatation, des tremblements, une bouche sèche, de la somnolence et/ou de la nervosité. Ces altérations neurovégétatives sont souvent accompagnées de somatisations, telles que des paresthésies, l’augmentation de la tension musculaire ou l’ataxie. A cette phase succèdent les modifications des perceptions, puis des troubles de l’humeur, et enfin des perturbations de la pensée. Or, si cet ordre d’apparition des troubles est celui que l’on observe le plus fréquemment, il n’est cependant pas immuable.

Modifications des perceptions[modifier]

  • Modifications somesthésiques :

Le corps entier ou une partie du corps paraissent avoir changé de poids, de taille et de consistance. Les sujets ont fréquemment l’impression que leur corps flotte dans l’air et qu’il est doué d’une élasticité considérable. En même temps, la sensibilité cutanée se voit modifiée, de sorte que les sujets éprouvent des difficultés à localiser les sensations. Les mains semblent s’engourdir et les objets touchés présenter une solidité ou une mollesse inhabituelle. La sensibilité profonde se trouve également affectée, de telle manière que, par exemple, les muscles sont ressentis comme s’ils étaient en caoutchouc. Les limites du corps paraissent fluides, pulsatiles ou fondues dans l’environnement.

  • Troubles visuels :

Les objets perçus revêtent des couleurs plus intenses et brillantes, et leur bord est nimbé d’un halo. Par ailleurs, des images résiduelles persistent. La profondeur se voit renversée de telle sorte que les surfaces planes semblent avoir du volume ou, inversement, que les corps pleins paraissent plats; les perceptions respectives du proche et du lointain se trouvent confondues ou interverties. L’espace et les surfaces donnent l’impression d’onduler, de respirer, de se rapprocher ou de s’éloigner. La forme et la taille des objets sont mouvantes. Les modifications les plus importantes sont celles portant sur le visage humain, apparaissant rajeuni ou vieilli, irreconnaissable ou appartenant à quelqu’un d’autre, voire transformé en motif abstrait.

  • Perturbations auditives :

L’on constate d’abord une augmentation de l’acuité auditive, suivie d’une confusion des sons, notamment entre la voix propre et celle d’autrui. La localisation de l’origine des sons devient difficile, voire impossible. Cependant, de véritables hallucinations auditives sont rares.

  • Synesthésies :

L’association perceptuelle la plus fréquemment rapportée concerne les domaines visuel et auditif. Les sujets voient les sons. La musique est accompagnée d’ondulations des contours des objets ou de modifications des couleurs.

  • L’olfaction et le goût :

Les changements dans ces domaines perceptuels, très rares, résident généralement en une intensification du perçu.

La vigilance[modifier]

Malgré l’impression de vivre un rêve, les sujets semblent être conscients de ce qu’ils font et de ce qui se passe dans leur environnement immédiat. Les souvenirs portant sur les circonstances de l’intoxication – à l’origine du scotchage – sont tantôt absents, tantôt flous, imaginaires ou fabriqués ; mais, souvent, ils semblent parfaitement authentiques et intacts, voire assez détaillés et vifs.

Troubles de l’humeur (la thymie)[modifier]

À la suite de la consommation de substances psychoactives, la thymie est soumise à de fortes variations, allant de la gaîté détendue à l’inquiétude oppressante ou le désespoir. L’humeur prend souvent une telle importance qu’elle caractérise l’ensemble des souvenirs concernant l’expérience sous psychotropes. Chez 90% des sujets, on note une modification (intensification ou réduction) de la sociabilité, accompagnée d’euphorie ou de dysphorie. Dans la même proportion, on observe des réactions d’angoisse, sous forme soit dépressive, soit paranoïde. Les variations thymiques dépendent également de la structure psychique, de l’histoire individuelle, ainsi que de l’environnement et de la situation du sujet au moment de la prise du produit.

Troubles de la pensée[modifier]

  • Le cours de la pensée :

On constate souvent une fuite des idées, des pensées qui s’interposent ou procédant par bonds, vécues comme déliées et isolées, ainsi que des associations incontrôlables d’idées et l’incapacité de diriger le cours de la pensée ou de repousser les représentations parasitaires.

  • Fonctions cognitives :

Les sujets présentent, soit une facilité momentanément accrue (psychostimulants), soit des difficultés considérables (benzodiazépines, psychodysleptiques), à maintenir leur attention centrée sur un objet, une tâche ou une idée. Par ailleurs, la concentration et les facultés mnémoniques et de catégorisation semblent être fortement affectées par l’effet de psychotropes.

  • Le contenu de la pensée :

Le conscient peut être envahi par des idées d’influence et des interprétations inhabituelles, voire délirantes. Par ailleurs, beaucoup d’usagers font état d’une impression de rêve, d’irréalité et de dédoublement.

Notes et références[modifier]

  1. F. Fliege, Approche psychanalytique des troubles consécutifs à l’usage de psychotropes – Toxicité et structure, thèse de doctorat en psychologie clinique, université de Picardie Jules-Verne, éditions ANRT, Lille, 2002.
  2. F. Fliege, Les Psychoses toxiques, TheBookEdition, Lille, 2014.
  3. F. Fliege, Le syndrome du ‘flash chronicisé’, TheBookEdition, Lille, 2015).

Voir aussi[modifier]

Article connexe[modifier]

Liens externes[modifier]



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