Pédophilie chez les rabbins
Tout comme chez les prêtres catholiques, la pédophilie existe chez les rabbins. Une cause d'occultation du phénomène est que des autorités juives allèguent parfois la prohibition de la mesirah pour faire de la dénonciation d'un rabbin pédophile un acte coupable. Ainsi, selon The Times of Israel et une enquête de Channel 4, la notion de mesirah a été utilisée par un dirigeant Haredi pour empêcher que des membres de la communauté ne fassent l'objet d'enquêtes de police du chef de pédocriminalité[1],[2].
Le psychologue Michael Salamon écrivait en 2011[3] que le mur de silence qui entourait les faits d'abus sexuel commis sur des enfants dans la communauté juive était dû à la crainte de commettre le crime de mesirah, crainte que de nombreuses autorités juives s'attachent à dissiper en expliquant que la notion de mesirah ne s'applique pas aux dénonciations à une justice séculière impartiale et que même dans une société inéquitable, les abus d'enfants doivent être dénoncés à la justice civile si c'est le seul moyen de les faire cesser.
Michael Lesher, à qui un rabbin reprochait d'avoir trahi le peuple juif en mentionnant la dissimulation d'abus sexuels d'enfants commis dans la communauté juive, voyait dans la colère de son accusateur un écho d'une déclaration où, en 2000, dans une publication en yiddish, de nombreux rabbins avaient appelé explicitement au meurtre de celui qui informe les autorités séculières à charge d'un juif[4].
En 2009, un ouvrage collectif sur ce sujet, dû à des rabbins, des éducateurs, des juristes et des psychothérapeutes, Tempest in the Temple, a été publié sous la direction d'Amy Neustein aux éditions de l'université Brandeis[5].
Un article traçant un tableau d'ensemble de la question a été publié en 2014 par Christopher Ketcham sur le site Vice[6].
Dans un livre, publié en 2014, Michael Lesher étudie les procédés par lesquels les cas d'attentats sexuels commis contre des enfants dans la communauté juive orthodoxe sont dissimulés ou niés et la justice séculière manipulée[7].
Notes et références[modifier]
- ↑ (en) Miriam Shaviv, « UK Haredi chief caught telling alleged victim not to tell police about abuse », The Times of Israel, (lire en ligne).
- ↑ (en) Dr. Ruchama Weiss et Rabbi Levi Brackman, « Parents ignore child abuse at rabbi's advice », Ynet News, (lire en ligne).
- ↑ Michael Salamon, Abuse in the Jewish Community: Religious and Communal Factors that Undermine the Apprehension of Offenders and the Treatment of Victims, Urim Publications, 1 nov. 2011, p. 53-54.
- ↑ Michael Lesher, Sexual Abuse, Shonda and Concealment in Orthodox Jewish Communities, McFarland, 2014, p. 5-6, partiellement consultable sur Google Livres.
- ↑ Amy Neustein, dir., Tempest in the Temple: Jewish Communities and Child Sex Scandals, Brandeis University Press/University Press of New England, 2009, partiellement consultable sur Google Livres.
- ↑ Christopher Ketcham, « Et Yahvé dit : vous avez le droit », Vice, 2 janvier 2014, en ligne.
- ↑ Michael Lesher, Sexual Abuse, Shonda and Concealment in Orthodox Jewish Communities, McFarland, 2014. Partiellement consultable sur Google Livres.
Bibliographie[modifier]
- (en) Michael Lesher, Sexual Abuse, Shonda and Concealment in Orthodox Jewish Communities, McFarland, 2014.
Articles connexes[modifier]
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