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Masochisme de Leopold von Sacher-Masoch

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Le masochisme de Leopold von Sacher-Masoch reflète la personnalité misogyne, fantaisiste, masochiste, et provocatrice de Leopold von Sacher-Masoch.

Fantasme originaire[modifier]

Article détaillé : Fantasme originaire.

Sacher-Masoch est né chétif, sa mère n'était pas en mesure de le nourrir au sein. Il fut confié par son grand-père à une nourrice ukrainienne, Handscha, fille de paysans slaves, opulente, robuste. « Handscha de haute stature, son allure presque majestueuse de blonde Junon épanouie. »[1].

  • Lorsque Léopold était enfant, Handscha l'avait repu de contes slaves, folklore caractérisé par la violence de ses héros, et, où les femmes avaient des rôles de premier plan. Sacher-Masoch était fasciné par le knout. À l'époque on punissait les malfaiteurs et les insoumis avec cet instrument. Les tsarines du XVIIIe siècle l'avaient si souvent prescrit qu'il faisait partie en quelque sorte de l'histoire russe.
  • Les sectes religieuses de l'époque étaient le plus souvent loin d'exclure les femmes, elles leur accordaient même une présence très importante. Dans les contes populaires, on retrouvait constamment le thème de la femme dominatrice et cruelle censée être chargée d'une mission divine et qui inspirait leur activité.
  • Le petit Léopold était fasciné par la nature, son environnement. La steppe sans fin le captivait. Il écoutait les oiseaux, la rumeur du vent. « Il aimait l'aventure, l'orage, mais n'éprouvait que répulsion devant le spectacle de bêtes abattues » [2]. Il fétichisait la nature. Dans ses romans, il parle toujours de la neige comme le manteau d'hermine de la nature : Dans La La Vénus à la fourrure, il écrit ː « Je me représente la femme comme la personnification de la nature, la déesse Isis et l'homme comme son prêtre et son esclave. J'ai reconnu en elle une cruauté analogue à celle de la nature qui rejette dès qu'elle n'en a plus besoin, tout ce qui lui servit d'instrument. »
  • Une des images originaire de Sacher-Masoch fut vécue avec sa tante : « Tout à coup, la comtesse, fière et superbe, dans la grande pelisse de zibeline entra, nous salua et m'embrassa, ce qui me transportait toujours aux cieux ; puis elle s'écria : « Viens, Léopold, tu vas m'aider à enlever ma pelisse. » Je ne me le fis pas répéter. Je la suivis... » Ensuite l'auteur raconte comment caché, il a espionné cette tante si fascinante qui trompait son mari, comment il a assisté à l'humiliation de ce dernier. Puis, surpris dans sa cachette par sa tante, il prit une magistrale raclée. Ce fantasme originaire toujours revécu dans son imaginaire déterminera non seulement son œuvre, mais aussi sa sexualité. Ses romans sont sillonnés de scènes fantasmées où sont présentes les fourrures, les fouets, les femmes qui humilient les hommes. Sacher-Masoch cherchera toujours à les mettre en scène dans sa vie privée. Ce fantasme originaire est une image vécue, photographiée, figée qui a marqué l'enfance du masochiste. Sacher-Masoch en parle pour la première fois dans la Revue bleue.

Les fantaisies et le fétichisme dans les romans de Sacher-Masoch[modifier]

  • Il aimait se faire fouetter de façon très sévère : « Voyant que j'en passais par où il voulait, il s'ingénia à rendre la chose aussi douloureuse que possible. Il fit fabriquer des fouets sur ses indications spéciales - entre autres le knout à six lanières armées de clous aigus. »[3]
  • Il avait l'obsession d'être cocu mais à condition de tenir sa maîtresse en main. « Il me demanda carrément de lui être infidèle. (...) Il écouta mon refus sans mot dire ; sans même manifester le moindre dépit ; mais à partir de ce jour, il n'écrivit plus une ligne. Des semaines, des mois s'écoulèrent. Je vis venir le jour où nous allions nous retrouver sans argent. »[4]
  • Il était fétichiste de la fourrure, Une obsession pour lui. Il explique son fétichisme ainsi : « Quant à la fourrure elle rappelle l’époque primitive où l'homme était couvert de poils ; elle fait naître la sensation d'une force sauvage, bestiale qui enivre complètement l'homme moderne de faible complexion. »[5]
  • Il rêvait de se travestir en animal et de se faire chasser. « Dans Loup et Louve l'héroïne demande à son prétendant de se laisser coudre dans une peau de loup, de vivre et de hurler comme un loup, et d'être chassé. »[6]
  • « Les goûts amoureux de Leopold von Sacher-Masoch sont célèbres ; jouer à l'ours, ou au bandit ; se faire chasser, attacher, se faire infliger des châtiments, des humiliations et même de vives douleurs physiques par une femme opulente en fourrure et au fouet; se travestir en domestique, accumuler les fétiches et les travestis, etc. »[7] ». Selon Élisabeth Lemirre et Jacques Cottin qui ont préfacé Don Juan de Kolomea La fourrure présente dans la plupart des histoires galiciennes témoigne que Caïn et sa descendance sont du côté sauvage. L'image sera si forte que « la femme ne pourra être Venus qu'ensauvagée d'une fourrure. »[8]
  • Fétichiste des bottes, des pantoufles, du pied. Il décrit les bottes, les bottines, les pantoufles. Les bottines lacées qu’il nomme Czimas. Ses héros embrassent les pieds, les pantoufles brodées d'or, supportent des « coups de pieds », lavent les pieds. « La jeune femme, les dents serrées la frappa à deux reprises du bout de ses petits pieds dédaigneux. D'un mouvement spontané, la pénitente, de ses deux mains s'empara de ce pied, chaussé d'une pantoufle brodée d'or, et le pressa contre ses lèvres. »[9] « Ses héritiers découvrirent parmi toutes sortes d'objets précieux, un coffret d'ébène incrusté d'ivoire, où se trouvait une vieille pantoufle fanée. Le premier étonnement passé, il s'en amusèrent, et n'en parlent jamais qu'en riant. »[10] « L'éclat rouge des talons frappant un parquet, une pantoufle fanée au fond d'un coffret d'ébène et d'ivoire, l'écarlate d'une paire de gants. » Voila une citation de la préface de Don Juan de Koloméa et qui sillonnera toujours l'œuvre de Sacher-Masoch comme une image figée.
  • Les femmes chez Sacher-Masoch : Toutes les femmes de ses romans sont puissantes. Il fait référence aux Déesses, aux Impératrices, aux Reines, aux Tsarines noires. A Omphale, reine légendaire de Lydie, et Sémiramis, reine de Ninive et de Babylone ; à Roxelane, sultane d'origine ukrainienne épouse de Soliman le Magnifique, à Zénobie, reine de Palmire, à Catherine Ire de Russie. Toutes intrigantes et rusées. Dans les temps anciens, avec Libuše (680. – 738) il lui attribue des pouvoirs surnaturels. – Le livre de Libussa ou jugement de Libussa (Sand Libussa) est le texte le plus ancien en langue Bohème. – Ou encore à la reine Elischka toutes deux citées dans L’Amazone de Prague[11]. Elles sont toujours vêtue de pelisse de fourrure, de Kazabaïka ; elles sont supérieures, ont des regards d'acier ; elles sont chaussées de bottes, sont cavalières. « Elles portent des fouets à la ceintures, voulant bien faire sentir le danger qu'il y a à les séduire. »[12] Elles sont vampires et elles ont des yeux de louves[13]. Elles ont des yeux de Sphinx, Lola[14] un corps de tigresse, cuirassée comme des guerrières, tueuses, dévoreuses, bestiales, ourses. Dans La Hyène de la Puszta la victime bascule dans un sadisme fou, le roman accumule les fétiches : « femmes de qualité », « femmes de théâtre », « méchante variété de modernes Messalines », il s'agit de « gantières », des « bottines de velours noir rehaussé d'étroites bandes de fourrure de zibeline », « il se mettait à ses pieds comme un esclave... comme un chien ! », « un bon de tigresse », « écuyère belle autant que vertueuse ». Il n'y a pas une ligne de ce roman qui ne soit pas dans le fétichisme, dans le masochisme et à la fin dans une sorte de sadisme ; qui n'est pas celui des romans de Sade.
  • Les femmes chez Sacher-Masoch sont vertueuses car l'acte sexuel n'est pas le but du rapport, l'orgasme non plus, il est même, souvent, fâcheux car il représente l'arrêt du désir c'est ce que nous dit Gilles Deleuze[15].

Influence de Schopenhauer[modifier]

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Schopenhauer est un grand philosophe, il est le maître à penser de Nietzsche, de Sacher-Masoch et d'autres. Schopenhauer est connu comme profondément misogyne. Ses longs monologues sur les défauts des femmes étaient pris au sérieux à l'époque. Aujourd'hui ces monologues seraient dignes d'une provocation coluchienne.

Le legs de Caïn[modifier]

Caïn est le fils préféré de sa mère, Ève. Il est l'auteur du meurtre inaugural, fratricide. Sacher-Masoch fils de Caïn, se dit fils du plus grand maudit de l'histoire, Caïn, relève d'un masochisme métaphysique. C'est se désirer comme tel, déçu, jaloux de l'amour que Dieu portait à son frère Abel. Caïn condamné d'avance par Dieu, condamné à l'errance. L'univers mental de Sacher-Masoch est peuplé de fantasmes métaphysiques, où il reconnaît l'existence d'un lien supposé avec Dieu, avec le divin, mais non pour y trouver un refuge compensatoire, « le Ciel » . Pour Sacher-Masoch se dire fils de Caïn, cela revient à considérer le ciel comme l'enfer. L'enfer n'est pas seulement dans les profondeurs abyssales, mais aussi au-dessus de nos têtes, le monde céleste est infernal. Caïn deviendra aussi le héros des gnostiques qui considèrent la création comme une création mauvaise engendrée par un mauvais démiurge. Pour les gnostiques le cruel Yahvé de l'Ancien Testament n'était qu'un Démiurge en révolte contre le Dieu suprême. Les gnostiques se rangeaient du côté de tous ceux qui s'étaient opposés à l'usurpateur. Pour eux Caïn était détenteur d'un savoir secret dès les origines du monde. Caïn regrettait qu'Éve n'ait pas cueilli aussi le fruit de l'arbre de vie.

Réhabilitation de Caïn

Le premier à réhabiliter Caïn fut Lord Byron « Le serpent disait vrai : cet arbre du savoir et cet arbre de vie étaient bons et désirables. »[16]

  • Victor Hugo dans La Légende des siècles.
  • Nietzsche : « On nommera l'histoire sainte du nom qu'elle mérite, étant l'histoire maudite »[17].
  • Hermann Hesse dans Demian : selon lui toute l'histoire de Caïn est née du « signe » : « Il existait une race hardie, dont le visage brillait d'une intelligence qui faisait peur aux médiocres ; ceux-ci se sont garantis contre leur inquiétude en inventant le récit de la Genèse. Aujourd'hui les fils de Caïn existent toujours : ils ne paissent pas longtemps avec le troupeau ; au terme d'une errance solitaire, ils accèdent au cercle restreint des initiés : Moïse, Bouddha, César, Jésus, Loyola, Napoléon, Nietzsche... Eux seuls sont de véritables éveillés. »

Ce qui caractérise la nature des fantasmes masochiens, c'est de se désigner et de se désirer comme coupable. Donc la culpabilité entre les mains de Sacher-Masoch est construite comme une immense machine de jouissance. Et cela on le retrouve dans toute son œuvre et particulièrement dans ses grands livres où sont abordés les thèmes religieux où le jeu de la culpabilité se retrouve non seulement dans le miroir des figures humaines mais aussi dans le miroir des figures divines. Ce qui nourrit Sacher-Masoch c'est la prolifération de sectes à l'époque qui baignent toutes dans un climat d'hérésie où l'on retrouve des résurgences gnostiques et cette fascination de Sacher-Masoch pour une métaphysique de la transgression du bien est à son époque appliquée donc par des communautés qui se réclament de cette métaphysique-là. Dans l'errant « apprend à renoncer à mépriser la vie à aimer la mort »[18].

La Vénus à la fourrure[modifier]

Masoch est baigné dans son milieu puritain, le christianisme du nord. Comme si le puritanisme était aussi pour lui un élément important qui alimente toute sa fantasmagorie. Il est en même temps enfermé dans la sphère chrétienne en prenant sur lui toute la charge des symboles véhiculés par le christianisme. Il a donc un rapport équivoque à la misogynie ; son rapport à la femme est subordonnée à la culture chrétienne. Côté imaginaire, c’est un mystique. L’autre versant, c’est la loi, où l'assujettissement à Dieu, patriarche divin, et la misogynie fonctionne en complément. Dans l'histoire de la Trinité, la femme est absente. Le christianisme est un passage du culte de la déesse Mère à l'état patriarcal, à une religion dont le principe absolu est masculin. C'est un état où Dieu est homme et uniquement homme. Dans son livre, La Vénus à la fourrure, Sacher-Masoch ne laisse pas parler la femme. Elle y est un pur reflet de ses fantasmes, elle n'existe pour ainsi dire pas. C'est pour cela que lorsque le voyage dans l'imaginaire se termine et qu'il retourne au réel; la femme est complètement descendue et la misogynie est explicite. À la fin du Roman, « J'ai été un âne et j'ai fait de moi l'esclave d'une femme comprends-tu ? D'où la morale de l'histoire : qui se laisse fouetter mérite d'être fouetté... Mais, comme tu vois j'ai bien supporté les coups, le brouillard rose suprasensuel de mon imagination s'est dissipé et personne ne pourra plus me faire prendre les guenons sacrées de Bénares ou le coq de Platon pour l'image de Dieu. » La Vénus est un voyage mystique.

C'est Fanny von Pistor qui lui inspira La Vénus à la fourrure, comme Anna Kottowith lui avait inspiré La Femme divorcée. Il s'efforcera de mettre son programme en pratique avec Aurore de Rümelin qui deviendra à cet effet Wanda von Dunajev, puis Wanda Sacher Masoch. Jean Streff[19]

Les autres romans de Sacher Masoch[modifier]

Les femmes bourrelles ont presque toujours été des victimes, il y a une logique de vengeance chez Sacher-Masoch : « Il ne faut jamais se laisser aller à la pitié dans ce monde menteur et méchant ». Dans les romans de Sacher-Masoch lorsque l'esclave obtient le fouet, c'est un succès (Reik).

  • Fouets et Fourrures[5] Dans ses romans, c'est Léoplold Von Sacher-Masoch qui parle à travers ses héroïnes et leur fait tenir le langage de sa fantaisie :"Vous dites que cette scène vous a fait plaisir, reprit Lola; pour moi, le mot est bien insuffisant. En fouettant ce jeune homme, j'ai éprouvé les plus délicieuses sensations et j'ai pensé mourir de bonheur."
  • La femme séparée[20] inspirée par Anna de Kossov, elle est la première Vénus à la fourrure avec laquelle Sacher-Masoch eut une liaison avant Fanny Pistor :

Les premières images fortes il rencontre une inconnue en pleine nature à l’écart de la ville présence surnaturelle et en même temps une présence animale il parle des yeux de louve spiritualité et animalité, dans le décor théâtral, il la poursuit, en la poursuivant il croise une statue de la vierge. D’emblée il joue sur les paroxysmes, la femme sauvage lui est décrite comme les paysans lui en font le portrait. Une femme sauvage séparée de son mari vivant seule retirée du monde dans son château. L’érotisation et l’effroi de l’inconnu. « La femme séparée est d’emblée décrite comme un vampire voir encore plus dangereuse qu’un vampire « Elle ne vous prendra pas seulement votre sang, elle vous prendra aussi votre âme, ne vous aventurez pas dans son cercle magique. »" La femme louve, vampire, image dramaturgique. La femme séparée se travestit en homme à la deuxième rencontre, dimension androgyne et tout le roman récit de la vie de cette femme séparée, ou d’emblée, à la suite d’un mariage forcé la seule relation qu’elle avait avec son mari relation de haine. Elle a construit un édifice de souffrance de persécution pour son mari. Tous les hommes l’apercevaient comme sévère froide dépourvue de cœur, jusqu’au moment où elle va rencontrer un amant en prenant compte que l’adultère n'est pas autre chose que la conséquence du mariage, à une époque où la femme n’avait d’autre existence que l’existence conjugale.

  • Les sœurs Saïda : « ...Et je me demandais d'où vient que, comprenant et sachant tout ce que nous savons, nous nous laissons entraîner pourtant vers cet abîme qui menace de nous engloutir » Le sexe de la femme. Pascal QuignardErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : noms incorrects, par exemple trop nombreux..

Le mysticisme chez Sacher Masoch[modifier]

Un orage, un voyageur et son cocher cherchent à s'abriter. Ils arrivent à Firleiouwka, une seule habitation, le cocher déconseille : « peut-être vous recevra-t-il à cause du temps, mais ce serait inutile d'y songer s'il faisait beau. » Serbratowitsch les reçoit il vit avec son domestique et son fils dit-il. Serbratowitsch parle beaucoup de son fils, son intelligence, sa gentillesse, son courage. Ils se mettent à table, la chaise du fils reste vide. Cependant Serbratowitsch s'adresse à son fils invisible tout au long du repas. « Quand après le souper, nous fûmes réinstallés dans le cabinet de travail, Serbratowitsch appela son fils et le fit asseoir à côté de lui, près de la cheminée, où était établi un coin de feu charmant, un peu dans la pénombre. - Viens mon enfant, viens ici, sur mes genoux, murmura-t-il, en enlaçant de ses bras son fils, qui était aussi loin de lui que l'étaient les étoiles. »(...) « Quand nous fûmes en route, mon cocher, se tourna vers moi et me dit à voix basse : « Il a perdu sa femme, et ensuite son fils unique. À la suite de ces tristes évènements, son cerveau s'est déséquilibré. » (...) « Par la pensée, j'étais toujours à Firleiouwka. « Sont-ce des fous ou des sages me demandais-je. Je ne sais mais si ce sont des fous, du moins leur folie est beaucoup plus belle, plus sublime, plus touchante que notre triste sagesse. »

La description de Serbratowitsch, début de cécité y compris, correspond au portrait physique de Sacher-Masoch qui a perdu un fils du même age.

« « Le fou de Firleiouwka » fait référence à une donnée d'une expérience individuelle, à priori impossible à envisager, la perte de son enfant. On la voit pourtant s'articuler délicatement avec tout ce que Sacher Masoch, dans la vie commune, a bien senti tomber cruellement sous le coup d'une fatalité naturelle. »[21]

Wanda[modifier]

Dans sa préface Paul-George Villa voit Wanda comme une aventurière et prétend que le portrait qu'elle dresse d'elle-même dans ses confessions n'est pas honnête. Il estime d'après le journal intime de Sacher-Masoch qu'elle aurait donné satisfaction au masochisme de l'écrivain dès les premières rencontres. Pourtant un peu plus loin dans sa préface, Villa nous dit en parlant de l'écrivain Il « faut y voir une vérité personnelle, c'est-à-dire une réalité déformée, corrigée, amplifiée ou censurée par la sensibilité de l'écrivain, (...) la suite de l'histoire est un peu trop belle, un peu trop accordée au penchants du conteur, pour être véridique[22]... » À consulter les dialogues et confessions de masochistes à travers différents support, cette vérité, « un peu trop belle, cette réalité amplifiée ou censurée, (...) un peu trop accordée au penchant du conteur », se précise. Et, il faut faire la part du réel et du fantasmé. D'autant que Sacher-Masoch est, comme la plupart de ses clones, un mystique. Il aurait pu nous dire, selon la célèbre phrase de Tennessee Williams prononcée par Vivien Leigh : « Je m'invente des mensonges que je suis seule à croire[23] ».

Deleuze ne partage pas l'avis de Villa, « Le livre de Wanda est fort beau. Il fut jugé sévèrement par les biographes ultérieurs, qui, toutes fois, se contentaient souvent de le démarquer. C'est que Wanda présente d'elle-même une image trop innocente. On la voulait sadique, Sacher-Masoch était masochiste. Mais le problème ainsi n'est peut-être pas bien posé. »[24]

De l'innocence de Wanda : « En causant avec lui, je m’étais efforcé de “découvrir” et de discerner la vérité de la “littérature” dans ses paroles, mais tout s’embrouillait maintenant et je ne m’y retrouvais plus. » - Confession de ma vie[25].

Daniel Leuwers dans sa préface nous dit : « Les frontières entre le fantasme et la réalité sont si perméables que l'inconscient arrive toujours à se frayer un chemin bénéfique dans les ornières les plus inquiétante de l'activité humaine[26]. »

« Léopold Von Sacher-Masoch apparaît, dans Confession de ma vie, sous un regard oblique que seules certaines loupes permettent de saisir[27]. »

Wanda était dans le plus grand dénuement lorsqu'elle rencontra Sacher-Masoch.

Wanda écrit dans ses confessions : « Il y avait des jours où il allait vraiment trop loin ; ces jours-là je ne sortais plus de mon rôle de Maîtresse cruelle et j'attendais impatiemment la nuit qui me permettait de redevenir moi-même[28]. Je me voyais forcée de faire souffrir des tortures physiques et morales raffinées à ce pauvre homme, malade de corps et d'âme, et quand émue de pitié, des larmes étouffantes m'empêchaient de rire, il levait vers moi des mains suppliantes et s'écriait : Encore ! Encore ! Encore... N'aie pas pitié de moi... Plus je souffre par toi, et plus je suis heureux ! » Wanda continue et dit : J’ai lutté loyalement contre ma propre nature et je me suis fait violence pour lui donner autant de bonheur[29]. » Wanda vivait dans l'obsession d'être démunie. Elle avait vécu dans le manque une partie de son enfance et son adolescence. Avec Sacher-Masoch, ils vivaient du travail de l'écrivain, et bien entendu lorsqu'il s'arrêtait d'écrire, le spectre des privations hantait Wanda.

Wanda reproduit là, la réflexion d'une amie à qui elle s'est confiée : « Seulement ce qui est drôle, c'est que ce soit vous qu'il appelle « maîtresse » et que lui s'appelle esclave[30]. »

À propos d'un article de l'époque dans Débat, au journaliste qui critique Sacher-Masoch en disant que les femmes de ses romans se ressemblaient toutes et qu'il souhaitait qu'elles ne soient plus l'objet de ses livres, Sacher-Masoch répondit à Wanda : « Si cette femme était dans ma vie, comme il le croit, elle ne serait pas dans mes livres. Elle s’y faufile parce que j’ai la tête pleine d’elle. Dès que je veux peindre une femme, c’est elle qui vient sous ma plume ; malgré moi il me faut la décrire sans cesse, et une fois que j’y suis, c’est comme une ivresse : je ne peux pas m’arrêter, avant de l’avoir peinte dans sa démoniaque beauté » cité par Wanda dans Confessions de ma vie [25]. » Et il ajoute en s'adressant à Wanda « Tu pourrais m’aider beaucoup en maniant le fouet... C’est une volupté pour moi que d’être maltraité par le fouet. »

Wanda dira en le quittant : « Libre ! Délivrée du tourment de dix années !... M'appartenir de nouveau à moi, ne jamais plus mettre une fourrure, ne jamais plus tenir un fouet et ne jamais plus entendre dire le mot Grec !... Comme une lourde armure portée durant de longues années, qui m'avait comprimée gênée dans les mouvements naturels de mon corps et menacée de me mutiler[31]. »

Les romans de Sacher-Masoch[modifier]

  • Contes Juifs, 2007.
  • La femme séparée, trad. Strebinger, Via Valerino, Marseille, 1991.
  • L'amour de Platon, trad. J-F Boutout, Lagrasse, Verdier, 1991.
  • La Mère de Dieu, trad. Strebinger, préf. Corsetti, Éditions Champ Vallon, Seyssel, 1991.
  • La Pêcheuse d'âmes, trad. L-C Collomb, préf. J-P Corsetti, Éditions Champ Vallon, Seyssel,1991.
  • Don Juan de Kolomea, éd. et trad. Elisabeth Lemirre, Jacques Collin, Éditions Ph. Picquier,Arles, 1990.
  • La Vénus à la fourrure: et autres nouvelles, prés. Daniel Leuwers, Presses Pocket, Paris, 1985, (ISBN 2-266-03879-6).
  • La pantoufle de Sapho, éd. et trad. Elisabeth Lemirre, Jacques Collin, Ph. Éditions Picquier,Arles, 1990.
  • L'Esthétisme de la laideur suivi de Diderot dà Pétersbourg Éditions Buchet Chastel 1967.
  • Fouets et fourrures Présentation Emmanuel Dazin Éditions Le Castol Astral 1995.

Notes et références[modifier]

  1. Préface Paul-Georges Villa Contes et romans - Leopold Von Sacher Masoch - éditions Tchou - 1967
  2. Leopold Von Sacher-Masoch - Préface Paul-Georges Villa, op. cit. p.21
  3. Wanda de Sacher-Masoch, op. cit. p. 106
  4. Wanda de Sacher-Masoch, op. cit. p. 108
  5. 5,0 et 5,1 Léopold Von Sacher-Masoch Fouets et Fourrures, édition Le Castor Astral, collection Les inattendus
  6. G. Deleuze, op. cit. p. 82
  7. G. Deleuze, op. cit. Présentation de Sacher-Masoch - Avant-propos p. 8
  8. Leopold Von Sacher-Masoch, Don Juan de Kolomea La pantoufle de Sapho, éditions Philippe Picquier
  9. Leopold Von Sacher-Masoch, op. cit. La Pénitente
  10. Leopold Von Sacher-Masoch, Donjuan de Kolomea La pantoufle de Sapho, éditions Philippe Picquier
  11. Leopold Von Sacher-Masoch, op. cit. L'Amazone de Prague
  12. Fouets et Fourrures, op. cit.préface Emmanuel Dazin
  13. Leopold Von Sacher-Masoch, op. cit. La Femme séparée
  14. Leopold Von Sacher-Masoch, op. cit.Lola Fouets et Fourrures
  15. Gilles Deleuze - Vincennes cours 27/05/80 - 3 Transcription : Frédéric Astier
  16. Byron Caïn
  17. Nietzsche - Loi contre le christianisme
  18. L'Errant, Le legs de Cain Sacher-Masoch[1]
  19. Le masochisme au cinéma,Éditions Henri Veyrier
  20. Leopold Von Sacher-Masoch La femme séparée, édition Via Valeriano
  21. Préface Emmanuel Dazin, Fouets et Fourrure - Leopold Von Sacher Masoch, éditions Le Castor Astral
  22. Préface Paul-Georges Villa, op. cit. p 22, Contes et romans - Leopold Von Sacher Masoch
  23. Tennessee Williams, Un Tramway nommé Désir
  24. G. Deleuze, op. cit. Présentation de Sacher Masoch - Avant-propos p. 7
  25. 25,0 et 25,1 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Wanda
  26. Préface Daniel Leuwers, La Vénus à la Fourrure Leopold Von Sacher Masoch, ed presse pocket
  27. Jean Paul Corsetti, Préface : Confession de ma vie, éditions Gallimard, collection infini -
  28. Wanda de Sacher Masoch, op. cit. p. 124
  29. Wanda de Sacher-Masoch, op. cit. p. 128
  30. Wanda de Sacher-Masoch, op. cit. p. 107
  31. Wanda de Sacher Masoch, op. cit. p. 284

Annexes[modifier]

Bibliographie[modifier]

Liens externes[modifier]




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