Manga
Le manga : une bande dessinée japonaise
Un manga (漫画) est une bande dessinée japonaise. Au Japon, le terme manga désigne la bande dessinée en général. En Occident, il désigne spécifiquement la bande dessinée japonaise, ou un style graphique qui s'en inspire. Les mangas se lisent traditionnellement de droite à gauche et sont souvent en noir et blanc, sauf la couverture. Le Japon et la France sont les deux plus gros consommateurs de mangas. La personne créant des mangas est appelée mangaka.
Étymologie[modifier]
Le mot japonais « manga », souvent traduit par « image dérisoire » ou « dessin non abouti », est composé de « ga » (画), signifiant « dessin » ou « peinture », et « man » (漫), signifiant « involontaire », « divertissant », « sans but », ou « exagérer », « déborder ». Il peut être interprété comme « dessin au trait libre », « esquisse au gré de la fantaisie », ou « caricature ». Popularisé à la fin du XVIIIe siècle, le terme est repris par Hokusai pour ses recueils d’estampes, les Hokusai Manga. Il ne prend son sens actuel de « bande dessinée » qu’au XXe siècle.
Histoire[modifier]
L'histoire du manga est liée à celle de l’art narratif japonais. Dès l’époque de Nara apparaissent les emaki, rouleaux narratifs associant peintures et textes calligraphiés. L’emaki du Genji monogatari (XIIe siècle) en est un exemple. À l’époque d’Edo, les estampes illustrent des livres avant de devenir des œuvres indépendantes, les ukiyo-e.
L’ouverture du Japon à l’Occident pendant l’ère Meiji influence la presse japonaise. Des caricaturistes comme l’Anglais Charles Wirgman et le Français Georges Bigot introduisent des techniques narratives occidentales, comme l’utilisation de bulles et la succession de cases. Rakuten Kitazawa, influencé par la culture européenne, publie en 1902 le premier manga moderne dans le Jiji Shinpō.
Après-guerre, Osamu Tezuka révolutionne le manga en introduisant le mouvement et des techniques cinématographiques comme l’alternance des plans. Son influence est majeure, inspirant de nombreux artistes. Les années 1960 voient l’émergence du gekiga, un manga plus dramatique, tandis que le shōjo, manga pour filles, se développe dans les années 1970.
L'essor du jeu vidéo dans les années 1980-90 influence et est influencé par la culture manga, créant des univers multimédias comme Pokémon.
Caractéristiques[modifier]
Les mangas, souvent en noir et blanc, sont généralement plus longs que les bandes dessinées occidentales. Le découpage temporel est proche de celui du cinéma, avec des variations de cadrages et de perspectives. Des codes graphiques expriment les émotions : grands yeux expressifs, chute pour l’étonnement, croix pour l’évanouissement. L’utilisation d’onomatopées est fréquente. Les décors sont parfois minimalistes pour focaliser l’attention sur l’histoire et les dialogues.
Les mangas sont prépubliés dans des magazines spécialisés avant d’être édités en volumes reliés (tankōbon). Ce système permet aux éditeurs de tester la popularité des séries avant leur publication en volumes.
Diffusion[modifier]
Au Japon, le manga est très populaire. En 2006, il représentait 27% des ventes de livres. En France, le manga s’est largement popularisé à partir des années 1990, avec Akira comme œuvre emblématique. Le marché français a connu une forte croissance avant de se stabiliser au début des années 2010. Les éditeurs français ont adapté le sens de lecture au public occidental, même si certains publient désormais les mangas dans leur sens de lecture original.