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Les Oublié.e.s de Loyada

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Les Oublié-e-s de Loyada est une association créée en 2016 cherchant notamment à faire reconnaître les victimes de la prise d'otages des 3 et 4 février 1976 à Djibouti et Loyada, à l’issue de laquelle deux jeunes enfants ont été tués.

En 1976, des membres du Front de libération de la Côte des Somalis, qui cherchaient à obtenir, de la France, l’indépendance de Djibouti et le départ de l’armée française, prennent en otage un car scolaire.

Cet événement marque le terme de la présence coloniale française à Djibouti depuis le milieu de XIXe siècle. L’indépendance du territoire sera proclamée en 1977.

La prise d’otages de Djibouti / Loyada[modifier]

lieu de démarrage de la prise d'otages à Ambouli

Le 3 février 1976 à 7h15 à Ambouli, quartier de Djibouti, un bus scolaire de l’armée de l’air française est pris en otage par 4 ravisseurs armés se réclamant du FLCS (Front de Libération de la Côté des Somalis).

Ce car devait emmener 31 enfants de militaires français âgés de 5 à 12 ans à leurs écoles.

Immédiatement, les ravisseurs obligent le chauffeur, appelé du contingent, à se rendre à Loyada, à 15 km de Djibouti, tout près de la frontière avec la Somalie.

Lors du trajet, ils tirent sur les gendarmes et militaires qui essaient de les intercepter, d’abord au niveau du barrage qui ceinturait Djibouti, puis lors du parcours jusqu’à Loyada.

Le véhicule est néanmoins stoppé par les gendarmes français, soutenus par des légionnaires de la 2e compagnie du 2e REP, au niveau du poste de gendarmerie de Loyada.

Un jeune otage est libéré, afin qu’il apporte un message aux militaires français présents sur le poste.

Ces militaires reçoivent ensuite instruction de laisser le bus partir pour le no man’s land.

Le véhicule poursuit donc son chemin et finit par s’arrêter en plein no man’s land, à une dizaine de mètres du poste frontière somalien.

vue aérienne de la frontière à Loyada en février 1976

La Somalie déclare officiellement qu’elle n’interviendra pas.

Mais, dans les faits, elle soutient activement les terroristes, leur permettant notamment d’être relayés et approvisionnés.

Les troupes françaises se positionnent jusqu’à moins de 200 m du car.

Les ravisseurs menacent d’exécuter les otages et revendiquent essentiellement l’indépendance de Djibouti et le départ du territoire de l’armée française.

Les premières négociations, qui avaient démarré au poste de gendarmerie français, se poursuivent jusqu’au 4 février en début d’après-midi.

L’attente est interminable pour les otages et pour leurs familles, cantonnées à Djibouti.

Une assistante sociale de l’armée vient soutenir les enfants dans le bus.

Le 4 février à 15h45, le GIGN, dépêché sur les lieux, abat au moins 5 terroristes lors d’un tir simultané.

Puis, avec les légionnaires du 2e REP, les gendarmes et d’autres éléments de l’armée française se précipitent pour libérer les otages.

Malheureusement, un terroriste réussit à tirer une rafale vers le bus.

Deux enfants sont tuées : Nadine et Valérie, âgées de 7 ans.

Plusieurs autres sont grièvement blessés, ainsi que le chauffeur et l’assistante sociale.

Après 34 heures de captivité, les otages survivants sont rapatriés sur Djibouti, puis dans la semaine, les plus grièvement blessés sont évacués sur l’hôpital Begin à Paris.

Enquête judiciaire et revendications des victimes[modifier]

Une enquête judiciaire est enclenchée par le procureur de la République de Djibouti.

Plusieurs otages, gendarmes, légionnaires et des membres supposés du FLCS, seront entendus.

L’enquête démarrée au niveau de la prévôté, ne sera cependant jamais poursuivie, du moins officiellement.

Les exécutants survivants et les commanditaires de la prise d’otages ne seront donc jamais inquiétés. Aucun procès ne s’est tenu.

Par ailleurs, les pouvoirs publics n’assurent aucun suivi psychologique des enfants et des familles, notamment celles de Valérie et Nadine.

Hormis par l’intermédiaire de Yvon Bourges, ministre de la Défense jusqu’en 1980, les autorités françaises n’ont plus établi de contact avec les victimes et leurs proches jusqu’à ce qu’elles les sollicitent à partir de 2016, lorsque leur association a été créée.

Après les assassinats de Nadine et Valérie, plusieurs autres otages sont décédés prématurément :

  • Jean-Luc et Thierry lors d’accidents autour de leurs 20 ans,
  • Malick et Stéphane, de cancers, à peine âgés d’une quarantaine d’années,
  • David, qui a mis fin à ses jours en 2014. Le 4 février 1976, âgé de 6 ans, il avait été défiguré par un terroriste qui lui avait infligé un coup de crosse, avant, quelques instants après, d’être abattu par les premiers militaires français arrivés au bus.

Création de l'association[modifier]

Le 9 avril 2016 est créée l’association de victimes « Les Oublié.e.s de Loyada »

Cette association loi 1901 regroupe notamment les otages, leurs familles, des gendarmes du GIGN et des légionnaires qui ont contribué à leur libération.

Tous se réunissent au moins une fois par an dans ce cadre.

Les objectifs statutaires de l’association sont :

  • La reconnaissance par l’État des otages et de leurs familles, puisque la législation actuelle ne reconnaît les victimes du terrorisme qu’à compter du 1er janvier 1982 (ordonnance no 2015-1781 du 28 décembre 2015 intégrée dans le code des pensions civiles et militaires).

Le 9 mai 2018, la députée Valérie Lacroute, sensible à la démarche de l’association, a déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale la proposition de loi no 949 visant à reconnaître les victimes du terrorisme à partir du 1er janvier 1974.

Le 23 avril 2019, à une question écrite de la députée, le gouvernement a répondu qu’ « une réflexion est actuellement en cours au ministère des Armées sur la possibilité de réviser l'article L. 113-13 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre afin de reconnaître les victimes d'attentats perpétrés avant 1982 ».

En octobre 2020, une réponse similaire a été faite à l’association « Les oublié.s.s de Loyada » par la ministre déléguée aux Armées.

  • De veiller à ce que toute exploitation intellectuelle prenne en compte l’avis et les intérêts des victimes.

Par la suite, ayant eu notamment connaissance de la législation en vigueur, l’association souhaite également :

  • Le prolongement de la prescription trentenaire pour les victimes mineures du terrorisme qui souhaitent saisir la justice.

Cette extension serait en cohérence avec l’extension de la prescription trentenaire revendiquée par les enfants victimes d’agressions sexuelles et devenus majeurs.

  • La pose de plaques commémoratives à l’ambassade de France à Djibouti ainsi que sur un lieu accessible au public en France.

Le ministère des Affaires étrangères a donné son accord pour la pose de la première plaque.

Le ministère des Armées a validé la pose d’une autre plaque à la base aérienne 107 de Villacoublay, arguant que de hautes personnalités y sont de passage et parce qu’elle y accueille le commandement de l’ALAT.

Cependant, cette plaque serait peu accessible au grand public et l’association souhaite qu’un lieu mieux adapté soit désigné, en attendant l’ouverture du musée mémorial prévue en 2027.

Reconnaissance de la qualité de victime[modifier]

Les revendications de l’association des Oublié.e.s de Loyada portent donc d’abord sur la reconnaissance symbolique de la qualité de victime du terrorisme.

Depuis quelques années, l’accompagnement des victimes du terrorisme s’est perceptiblement amélioré en France.

Les victimes peuvent en particulier, en plus d’être prise en charge à la suite d’un attentat et de pouvoir prétendre à une indemnisation à la hauteur du préjudice subi, se voir attribuer la médaille nationale de reconnaissance des victimes du terrorisme, après la modification du décret du 6 mars 2019.

Ainsi, 22 des anciens otages se sont vus décerner cette médaille par décret du 16 février 2020.

Cependant, dans le cas de la prise d’otages de Djibouti /Loyada, les dates prescriptives fixées par les pouvoirs publics, ne permettent pas aux victimes :

  • D’être pleinement reconnues comme victimes (reconnaissance à compter du 1er janvier 1982),
  • D’être indemnisées (indemnisation à compter de 1984 pour le Fonds de Garanties des Victimes devenu FGTI),
  • De prétendre à une Pension Militaire d’Invalidité (pension à compter de 1982).

Ainsi, depuis 2016, l’association des Oublié.e.s de Loyada se bat pour que ses membres puissent obtenir les mêmes droits que les autres victimes du terrorisme.

Même si, en 1976, deux militaires blessés ont été décorées de la légion d’honneur et qu’une plaque va prochainement être implantée à l’ambassade de France à Djibouti, c’est une reconnaissance globale et égalitaire qui est attendue.

En ce sens, l’AfVT (association française des victimes du terrorisme, qui rassemble des victimes d’autres attentats) soutient les Oublié.e.s de Loyada dans leur mission et leur combat et espère pouvoir aider à leur reconnaissance auprès des pouvoirs publics :

Liens externes[modifier]

Articles connexes[modifier]

Bibliographie[modifier]

  • Livres « Les enfants de Loyada » de Jean-Luc Riva et « Les oubliés de Loyada » de Paul Vitani (président de l’association), dont la parution est prévue à l’automne 2021.

Références[modifier]

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