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Label discographique

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Un label discographique (de l'anglais label signifiant « étiquette ») est une société associée à la vente de morceaux musicaux et de vidéoclips. Souvent appelée « maison de disques »[1], elle est chargée de produire, d'éditer et de distribuer les enregistrements d'artistes. Le label est, par extension, la marque déposée par cette société. Le terme de label est un anglicisme qui peut être remplacé, dans ce cas, par le terme « marque[2] » ou « étiquette ». L’expression « sous étiquette » est également utilisée, par exemple : « l’album est disponible sous étiquette EmiVirgin[3]. » Depuis 2012, il existe trois labels restants les plus importants soit : Universal Music Group, Sony Music Entertainment et Warner Music Group, qui se partageaient l'essentiel du marché mondial avec plus de 77 % en 2004. De très nombreux petits labels, ou labels indépendants, voire maintenant de net labels, se partagent le reste du marché. Un artiste peut également s'autoproduire.

Types[modifier]

Labels majeurs[modifier]

Les labels majeurs (ou majors) s'établissent au nombre de six labels entre 1988 et 1999. Puis progressivement, leur nombre a diminué pour se stabiliser à trois depuis 2012[4] :

Labels indépendants[modifier]

Les labels discographiques n'étant pas sous contrôle des labels majeurs, ils sont considérés comme « indépendants » (ou indie). Le terme de label indé se réfère uniquement aux labels indépendants qui adhèrent à une structure et à un critère musical indépendants.

Sous-labels[modifier]

Le terme de sous-label, de l'anglicisme sublabel, est utilisé pour désigner une empreinte musicale, ou un second label, dirigé par un label discographique. Par exemple, dans les années 1980 et 1990, 4th & B'way était une branche dirigée par le label Island Records Ltd au Royaume-Uni et par Island Records Inc. aux États-Unis.

Relation avec les musiciens[modifier]

Un label discographique établit un contrat avec un musicien dans le but de commercialiser un morceau musical composé par ce dernier en échange de gains monétaires effectués sur le prix de vente du morceau. Ce contrat peut être à court ou long terme, et peut ou non, s'apparenter à un genre musical spécifique. Les musiciens dont la notoriété et la popularité sont établies peuvent négocier leurs contrats pour plus d'avantage dans le paiement ; cependant, certains groupes comme The Byrds, en contrat avec Warner Bros., n'ont jamais reçu le gain monétaire qui leur était dû pour leurs chansons à succès, Mr. Tambourine Man et Turn! Turn!, Turn![5]. Concernant les nouveaux musiciens, ceux qui ne sont jamais parus sur le marché auparavant, un label décide de lui-même quel musicien choisir, quel morceau à commercialiser, quels groupes et membres à établir et la supervision des sessions d'enregistrement. Pour les artistes dont la popularité est déjà établie, le label est souvent moins impliqué dans les processus d'enregistrement.

Avec les avancées technologiques et Internet, le rôle des labels est diminué du fait que les musiciens peuvent indépendamment et gratuitement diffuser leurs propres morceaux via les réseaux sociaux, les webradios, les logiciels de partage comme BitTorrent et autres services, à moindre coût ou sans gain monétaire. Des musiciens haut placés comme ceux du groupe Nine Inch Nails annoncent la fin de leurs contrats avec les labels majeurs, citant la nature non coopérative de l'industrie musicale et de sa manie de porter moralement atteinte aux musiciens et aux fans[6]. Le groupe Radiohead cite une motivation similaire à son annonce de fin de contrat avec EMI alors que son album In Rainbows a été commercialisé en « prix libre » sur Internet[7].

Histoire[modifier]

Le principe de l'indépendance s'explique par une analyse sectorielle avec des sociétés multinationales qui constituent le centre du secteur (un oligopole de quelques entreprises) qui produisent et surtout distribuent les disques (phonogrammes) ; cette étape de la chaîne de valeur étant alors la plus rentable. La production doit quant à elle supporter la majeure partie du risque artistique[8]. Pour un label de production, dès lors qu'un de ses artistes gagne en notoriété, il passe directement ou indirectement, par le contrat de licence de son producteur, dans le giron de la major qui, à partir d'un certain seuil, est la seule capable d'assurer sa promotion sur les principaux marchés du disque. Beaucoup de stars de la pop, du rock mais aussi de la musique classique, sont d'abord signées dans des labels indépendants (dont le capital est souvent en partie détenu par les majors qui les distribuent et peuvent ainsi les lier à elles). Quelques artistes de grande notoriété ont investi dans la création de leur propre label (comme Ray Charles ou Michael Jackson).

Mario d'Angelo démontre que ce système fonctionne pendant près d'un siècle sur la force capitalistique des entreprises du « centre » qui grossit en rachetant régulièrement des entreprises de la « périphérie », multiples, restant de petites sociétés (comparées aux multinationales du centre) souvent fragiles car plus sujettes à des aléas liés aux succès de leurs artistes et de leurs ventes[9]. Ces caractéristiques sont également liées au fait que les maisons indépendantes (souvent avec un unique label commercial) sont celles qui contribuent le plus à l'innovation artistique dans l'offre discographique et à introduire de nouveaux genres de musique (par exemple le reggae). La périphérie constituée des multiples et petites entreprises est dans l'innovation artistique alors que le centre est dans la commercialisation et la capacité d'internationaliser les ventes (avec le support physique, il y avait nécessité de fabriquer sur les différents continents pour diminuer les coûts de circulation des supports et ne faire circuler si possible que les masters et les droits et royalties).

Les labels indépendants présentent en effet une double faiblesse : d'une part, seulement un ou quelques artistes assurent l'essentiel de leurs ventes et les labels ont des fonds de catalogues limités ; d'autre part, leurs chiffres d'affaires subit des variations importantes d'une année sur l'autre. La stratégie de l'entreprise indépendante est ainsi de grandir mais le plus souvent, trop liée à un management personnalisé, elle a du mal à croître, se diversifier dans ses artistes, ses genres musicaux, ses métiers (production, distribution, diffusion) et franchit donc difficilement certains seuils de croissance. La vente du label au meilleur moment fait donc partie de la stratégie d'un indépendant. Ainsi, avant d'être vendu, en 1979, par son fondateur à Polygram (devenu Universal Music Group), le label Barclay Records était le plus important des labels indépendants français (fondé en 1954 par Eddy Barclay qui a fait émerger des chanteurs emblématiques de la chanson française)[10]. Autre exemple avec le label Tréma fondé en 1969 autour d'une compositeur (Jacques Revaux), d'un interprète (Michel Sardou) et d'un producteur (Régis Talar). Le label est sous licence Polygram puis Universal Music Group avant d'être racheté par ce dernier.

Au plus fort de l'âge d'or du CD, entre 1990 et 1998, l'essentiel de la production phonographique est déjà assuré en France comme dans le monde par les labels indépendants[11].

Notes et références[modifier]

  1. « Annuaire des maisons de disques et labels », sur Austudio (consulté le 2 janvier 2012).
  2. « 45 tours divers », sur Andre-verchuren.com (consulté le 2 janvier 2012).
  3. « Sous les étoiles exactement », sur France Inter (consulté le 2 janvier 2012).
  4. (en) Joshua R. Wueller, « Mergers of Majors: Applying the Failing Firm Doctrine in the Recorded Music Industry ». 7 Brook. J. Corp. Fin. & Com. L. 589, 601–04 (2013).
  5. (en) « CNN Transcript – Special Event: Lars Ulrich, Roger McGuinn Testify Before Senate Judiciary Committee on Downloading Music on the Internet », CNN, .
  6. (en) « Nine inch nails = Independent », sur Sputnikmusic (consulté le 5 juin 2013).
  7. (en) Katy Hatsy, « What If Radiohead never released a pay-what-you-want album? », sur HitFix, (consulté le 14 janvier 2014).
  8. Mario d'Angelo, La renaissance du disque. Les mutations mondiales d'une industrie culturelle, Paris, La documentation française, 1990.
  9. Mario d'Angelo, op. cit., 1990.
  10. Mario d'Angelo, Paul Vespérini, Avenir et devenir des indépendants français du disque, Paris, éd. Idée Europe, 1993.
  11. Mario d'Angelo, Socio-économie de la musique en France: diagnostic d'un système vulnérable, Paris, La documentation française, 1997.

Voir aussi[modifier]

Articles connexes[modifier]

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