Joseph Rollo
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Joseph Rollo, né le à Vannes et mort en déportation[1] en à Neuengamme est un syndicaliste et résistant français[2].
Biographie[modifier]
Instituteur, puis directeur[3] d'école à Auray, il fait partie des militants qui, bravant l'interdiction du syndicalisme enseignant, participent à l'animation de la Fédération nationale des syndicat d'instituteurs avant la Première Guerre mondiale. Il devient, en 1912, membre du conseil fédéral de ce syndicat.
Mobilisé dans la Marine en 1914, il passe l'essentiel de la guerre au sein d'un détachement stationné au Portugal.
De retour en France après sa démobilisation, il reprend son activité militante dans le syndicalisme. Il fait notamment partie de ceux qui s'opposent à l'entrée "en masse" des adhérents de la fédération des amicales d'instituteurs, devenue depuis peu Syndicat national des instituteurs, dans la CGT, allant même jusqu'à qualifier ses adhérents de "jaunes" pour avoir refusé de rejoindre la confédération ouvrière plus tôt. Il est suivi sur ces positions par son syndicat départemental, qui est finalement exclu de la CGT en 1922, et décide de rejoindre la CGTU.
Au sein de la fédération de l'enseignement de la confédération unitaire, Rollo prend des responsabilités nationales : secrétaire pédagogique en 1923, puis secrétaire général en 1925.
Membre du Parti communiste français dès sa création en 1921, Rollo est un militant très actif pendant les années 1920. Son engagement syndical se heurte cependant aux directives de plus en plus pressantes de la direction du parti, qui s'oppose ainsi à l'indépendance syndicale. À partir de 1929, il conteste la subordination de la CGTU aux ordres venant de Moscou, et rompt progressivement avec la direction communiste jusqu'à être exclu du parti en 1931.
Il rejoint alors la SFIO, sans pour autant prendre de responsabilités en son sein[4].
Lors de la réunification des deux fédérations enseignantes, en 1935, la fusion de la section départementale du SNI et du syndicat unitaire des instituteurs du Morbihan se déroule très facilement. Rollo est ainsi secrétaire départemental adjoint en 1935, puis secrétaire départemental en 1936. Il est l'auteur en juin 1939 d’une brochure sur « l’école laïque en danger »[5].
Lors de la dissolution des syndicats enseignants par le régime de Vichy, en 1940, Rollo refuse d'accepter cette mesure et maintient des liens militants avec d'autres responsables du SNI[6],[7]. Il participe à la Résistance, sous le nom de Real, dès 1943[8] au sein du réseau du Colonel Rémy, puis à partir de 1944 au sein de Libération-Nord[9]. En février 1943, il est désigné comme secrétaire général du SNI clandestin. Il est notamment l’auteur d’un texte diffusé sur la radio anglaise BBC, "l’appel aux instituteurs de France", afin de les encourager à s’engager dans la résistance[10].
Il est cependant arrêté par les services secrets allemand en mars 1944 puis transféré le à Rennes. Déporté le de Compiègne, il est transféré le au camp de concentration de Neuengamme[11]. Il y est fusillé en , au moment de l'évacuation du camp. L’inhumation du corps de Joseph Rollo a eu lieu le dans la crypte de la Sorbonne[12],[13],[14].
Hommages[modifier]
- L’inhumation du corps de Joseph Rollo a eu lieu le dans la crypte de la Sorbonne[15],[16],[17].
- A Lorient, Auray et La Verrière une rue porte son nom.
- Une école d'Auray porte son nom.
Bibliographie[modifier]
- Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, « Le Maitron » : notice biographique.
- Yves-Marie Evanno, Joseph Rollo, un instituteur au service de la Résistance, in En Envor, Revue d'histoire contemporaine en Bretagne.
- Alya Aglan , La Résistance sacrifiée. Le mouvement Libération-Nord, Flammarion, 1999.
- Stéphane Le Floch, La Résistance de l'Armée dans le Morbihan, EPHE, mémoire de master 2 sous la direction de Hervé Coutau-Begarie, 2010, p. 82-90.
- Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Mayenne, Joseph Floch éditeur, 1978,
Notes et références[modifier]
- ↑ Georges Lapierre, Le Crapouillot, 1961, p. 58, Trois morts en déportation.
- ↑ Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, « Le Maitron » : Joseph Rollo.
- ↑ Jean Moreau, La craie et le compas: enseignants et franc-maçons, p. 266, Éd. Detrad/AVS, 1997, (ISBN 9782905319548)
- ↑ Yves-Marie EVANNO, « Joseph Rollo, un instituteur au service de la Résistance », sur enenvor.fr (consulté le 13 juillet 2018)
- ↑ « Réseaux socialistes dans le Morbihan », sur www.lours.org (consulté le 27 février 2016)
- ↑ Rémy Handourtzel, Vichy et l'école (1940-1944), FeniXX réédition numérique, (ISBN 9782402034128, lire en ligne)
- ↑ Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Mayenne, Joseph Floch Editeur, 1978, p. 323.
- ↑ Christian Bougeard, Histoire de la résistance en Bretagne, Editions Jean-paul Gisserot, (ISBN 9782877470919, lire en ligne)
- ↑ https://www.cairn.info/revue-strategique-2012-2-page-47.htm?1=1&DocId=179642&hits=3267+3266+
- ↑ Super User, « Joseph Rollo et le réseau Libération Nord », sur www.lesamisdelaresistance56.com (consulté le 27 février 2016)
- ↑ « Petit portrait d'un grand homme : Joseph Rollo, instituteur et résistant », sur Saint-Goustan.net (consulté le 27 février 2016)
- ↑ http://cha.unsa-education.com/spip.php?breve39
- ↑ « Une si longue attente | Enklask / Enquête », sur enklask.hypotheses.org (consulté le 27 février 2016)
- ↑ « LES SÉPULTURES DE LA CHAPELLE DE LA SORBONNE : les Richelieu et les résistants - Tombes Sépultures dans les cimetières et autres lieux », sur www.tombes-sepultures.com (consulté le 27 février 2016)
- ↑ http://cha.unsa-education.com/spip.php?breve39
- ↑ « Une si longue attente | Enklask / Enquête », sur enklask.hypotheses.org (consulté le 27 février 2016)
- ↑ « LES SÉPULTURES DE LA CHAPELLE DE LA SORBONNE : les Richelieu et les résistants - Tombes Sépultures dans les cimetières et autres lieux », sur www.tombes-sepultures.com (consulté le 27 février 2016)
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