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Incursions des Vikings en Gascogne

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Les incursions des Vikings en Gascogne sont connues, mais n’ont jamais été étudiées[réf. nécessaire][Quoi ?]. Ces attaques et la maîtrise du territoire par les normands, prennent fin lors d'une bataille autour de Dax en 982[Laquelle ?].

Depuis 1911, les historiens normands[Lesquels ?] considèrent que seuls les Vikings s’étant illustrés au Nord de la Loire et fondateurs de la Normandie sont dignes d’intérêt[réf. nécessaire]. Dans le sillage de Lucien Musset, ils n’ont jamais étudié les actions des Vikings au sud de la Loire[réf. nécessaire]. Lucien Musset écrit ainsi : « Les raids norvégiens au sud de la Manche, pures entreprises de piraterie, n’ont pas laissé de traces durables, sur la Loire, la Garonne ou le golfe de Gascogne »[1].

De leurs côté, les historiens aquitains, dans le sillage de Charles Higounet considèrent les 9e et 10e siècles comme des « pages blanches » de l’histoire[réf. nécessaire]. "Entre la catastrophe du milieu du IXe siècle et la fin du Xe, l'histoire de Bordeaux est presque une page blanche, faute de documents"[2]. En 2008, l’historien Frédéric Boutoulle[3] concluait que les sources gasconnes ne permettaient pas de se faire une idée et que le salut ne pouvait venir que d’une découverte archéologique.

Or, des sources existent, certaines contemporaines -Annales de Saint Bertin, André de Bergame- et d’autres tardives.

Ces sources disent clairement que les Vikings vont mener au sud de la Loire des opérations[non neutre][Quoi ?] qui vont bien au-delà de simples attaques menées contre des monastères sans défenses. Elles décrivent des attaques massives suivies d’installations et de prises de contrôle du territoire[réf. nécessaire]. En d’autres termes, ces sources pourraient décrire une invasion[Quoi ?].

D'ailleurs, dans les années 1990, la Médiéviste Renée Mussot Goulard qualifiait la présence scandinave en Gascogne de « plus longue occupation scandinave connue dans le royaume »[4].

Les Annales de Saint Bertin décrivent bien plus que des raids de pillage.[modifier]

Les Annales de Saint Bertin constituent la source de référence pour la période. Elles évoquent des attaques de grande ampleur (844[5], 847[6], 857[7], 864[8]), des installations (843[9], 845[10]), une alliance avec Pépin II d’Aquitaine (857[11], 864[12]), mais aussi la première remontée d’une fleuve par une flotte viking (la Garonne en 844) et le premier siège d’une cité franque en Occident (Bordeaux en 847-848). En Aquitaine, les Vikings ont fait bien plus que piller des monastères. Leurs attaques y revêtent une dimension politique[réf. nécessaire].

L'invasion de la Gascogne en 840[modifier]

Une invasion de la Gascogne est évoquée par le Cartulaire de Lescar [13] « Les cités qui furent détruites sont Dax, Lescar, Oloron, Tarbes, Auch, Eauze, Saint Lizier, Saint-Bertrand de Comminges, Lectoure, Sos, Bazas, Bayonne si bien que les Gascons restèrent longtemps dans l’oubli car aucun évêque n’y fut plus nommé". La chute des douze cités de Gascogne au cours d'une même offensive et l’élimination des évêques sont révélatrices d’une ambition politique sur le territoire. D’autres sources évoquent les dévastations commises par les hommes du Nord lors de cette offensive initiale. (Geste des Toulousains de Nicolas Bertrand (1515)[14], Cartulaire de Bigorre[15], Charte de Mont-de-Marsan, dite de Lobaner[16]). Cette charte de Lobaner a été dénoncée comme un faux par l'historien et archiviste Jean-François Bladé dès 1861 en ces termes : « Invraisemblances, anachronismes de style, détails copiés dans des ouvrages anciens, langue malmenée, formules incompatibles avec le droit féodal, faits maladroitement ajoutés à l’ histoire, ou contradictoires avec les faits connus.». Sa conclusion est nette : « Ce sont des faux apocryphes modernes, nés de la collaboration du baron J. M. Duplantier, prefêt, et de M Ducournau, candidat à la magistrature impériale ,sans doute le vrai faussaire. Ce dernier personnage qui annonçait la rédaction d’une Histoire du Marsan qui ne vit jamais le jour, était un ancien procureur du roi au sénéchal de Marsan, lettré et sans doute érudit, à tout le moins au fait des documents anciens. »[17]. Cette conclusion n'a jamais été constestée par la suite.

La Geste des Toulousains précise que cette attaque aurait eu lieu en 840. Cette date semble confirmée par la Chronique de Fontenelle, la chronique de Tours[18].

Cette attaque est suivie d’une prise de contrôle du territoire[réf. nécessaire]. Elle touche non seulement la Gascogne sur la rive gauche de la Garonne, mais aussi l'Aquitaine sur la rive droite à partir de 844.

En 860, André de Bergame[19] écrit à propos de la bataille de Fontenoy-en-Puisaye qui s'est déroulée en 841: « Un grand massacre fut fait, spécialement parmi les nobles d’Aquitaine […]. Jusqu’à ce jour, la noblesse d’Aquitaine est si ravagée que les Normands s’emparent de ses terres et qu’elle n’a pas la force de leur résister. » Cette prise de possession est également évoquée par Guillaume de Jumièges[20]. « Ayant détruit elle-même les plus braves rejetons de son sol, elle (l'Aquitaine) fut alors livrée en proie aux races étrangères […]. Nul pays ne fut en état de conserver sa liberté, et il n’y eut aucun château, aucun village, aucune ville enfin qui ne succombât, à la suite d’un massacre, sous les coups des Païens ».

La domination scandinave en Gascogne.[modifier]

En 858, Les Annales de Saint Bertin évoquent : « Bernon, duc de cette portion de Normands qui habitaient sur la Seine, vient vers le roi Charles dans le palais de Verberie, et, mettant ses mains dans les siennes, lui jure fidélité ».

Cette soumission est en réalité un traité[Lequel ?][réf. nécessaire]. En six années, Björn vient de laminer la Francie occidentale. Ruiné, à la tête d'un royaume à la dérive, Charles le Chauve a nécessairement octroyé une terre à son vainqueur[réf. nécessaire]. Or, les seules terres qui ne seront plus évoquées comme faisant partie du royaume sont la Saintonge et la Gascogne. Adhémar de Chabanne nous apprend qu’en 868, Charles le Chauve reprend le contrôle de l'Aquitaine et nomme Vulgrin, déjà comte d’Agen, à la tête des comtés de Périgueux et d’Angoulême[21]. Saintes et Bordeaux -a priori occupées par les Hommes du Nord- ne sont pas concernées par cette reprise en main. Charles Higounet y voit la constitution d’une marche militaire pour s’opposer aux Païens[2]. Leur présence dans la région est confirmée par l’abandon de son siège bordelais par Frothaire en 876 : « On lut la pétition de Frothaire, évêque de Bordeaux, qui ne pouvant demeurer dans sa ville à cause de l’infestation des païens demandait qu’il lui fût permis d’habiter la métropole du pays de Bourges. Les évêques rejetèrent unanimement cette pétition ».  Information confirmée par la Lettre du pape Jean VIII du 28 octobre 876 prenant la défense de Frothaire[22].

La présence scandinave dans la région à cette époque est confirmée par la Chronique de Guîtres[23]. En 887, Frothaire n’est toujours pas retourné à Bordeaux et le pape Etienne V s'en plaint dans une lettre adressée aux archevêques de Lyon et de Reims[24]. C’est pour corriger la défaillance de Frothaire que le pape demande à Léon de Carentan, qui a peut-être été archevêque de Rouen en 888 - 889[Note 1],[25], de venir évangéliser les païens basques selon la Grande Légende de Saint Léon[26],[27]. Il poursuivit ses prêches jusqu'en Navarre et en Biscaye, mais des Vikings le décapitèrent avec l'un de ses compagnons vers 890[27].

« La Gascogne aux années 880 est en pleine désolation. Aucun voyageur ne se risque à la traverser, surtout dans sa partie occidentale, plus touchée que les autres. » nous dit le Martyrologe d’Usuard et Flodoard[28]. Cette situation d'abandon est confirmée par une autre source : « L’archevêque de Auch, de son côté, n’avait plus, en 879, que trois suffragants installés dans les sièges orientaux tandis que l’ouest était totalement privé de pasteurs ». Lettres et décrets du pape Jean VIII[22].

La fin de la domination scandinave[modifier]

Durant cette période, nous ne trouvons trace d'aucune fondation de monastère, d'aucune levée d'impôt, d'aucune donation ce qui semble indiquer une absence de pouvoir chrétien dans la région. On sait qu’en 976, le comte de Périgueux et de Bordeaux perd la vie en combattant les Païens. Sans héritier, Bordeaux revient au comte de Gascogne.

Dans les années 980, probablement en 982, les troupes du comte de Gascogne et de sa femme, Urraca, reine de Pampelune, affrontent dans une bataille sanglante les hommes du Nord. La bataille de Taller aurait définitivement débarrassé la Gascogne de la menace scandinave. Cette bataille est évoquée par la Charte de fondation de l'abbaye de Saint Sever [29] et par l'Histoire de l'abbaye de Condom[30].

Cette victoire aurait mis fin à la domination scandinave en Gascogne et ouvert la voie au rétablissement de l'église de Gascogne.

Notes et références[modifier]

  1. Lucien Musset, Les Invasions ; le second assaut contre l’Europe chrétienne (viie – xie siècles),, Paris,, Presses universitaires de France,,
  2. 2,0 et 2,1 Charles Higounet, Histoire de Bordeaux, Toulouse, Privat, , p. 82.
  3. Frédéric Boutoulle, « Par peur de Normands. Les Vikings à Bordeaux et la mémoire de leurs incursions. », Revue archéologique de Bordeaux,‎ 2008, tome ic (p.23 et s.)
  4. Renée Mussot-Goulard, Histoire de la Gascogne, PUF,
  5. Annales de Saint Bertin, , Les Normands s'étant avancés par la Garonne jusqu'à Toulouse, pillèrent impunément le pays de tous côtés; p.
  6. Annales de Saint Bertin, , Les Danois se jetèrent sur les côtes de l'Aquitaine et les dévastèrent; p.
  7. Annales de Saint Bertin, , Pépin, conjointement avec les pirates danois, dévaste la ville de Poitiers et plusieurs autres lieux de l'Aquitaine p.
  8. Annales de Saint Bertin, , Les Normands marchent vers la cité d'Auvergne où, après avoir tué Etienne, fils d’Hugues, avec un petit nombre des siens, ils retournent impunément à leurs navires p.
  9. Annales de Saint Bertin, , Des pirates Normands arrivés … allèrent dévaster les parties inférieures de l'Aquitaine; enfin arrivés dans une certaine île, ayant fait venir de la terre, ils firent des maisons pour hiverner, et s'y établirent comme en une perpétuelle demeure p.
  10. Annales de Saint Bertin, , Les Danois qui, l'année précédente, avaient dévasté l'Aquitaine, revinrent assaillir les gens de Saintes, et, combattus par eux, les surmontèrent et s'établirent tranquillement en ce lieu p.
  11. Annales de Saint Bertin, , Pépin, conjointement avec les pirates danois, dévaste la ville de Poitiers p.
  12. Annales de Saint Bertin, , Pépin, fils de Pépin, qui, de moine, s'était fait laïque et apostat, s'allie aux Normands et suit leur religion… Pépin l'apostat est enlevé, par l'adresse des Aquitains, du milieu des Normands, p.
  13. Pierre de Marca, Histoire de Bearn,, , p. Livre I, Chap IX, note 8, p38.
  14. Alexandre Du Mège,, Histoire générale du Languedoc,, , Tome 2, Notes, p. 70.
  15. Jean Justin Monlauzun,, Histoire de la Gascogne,, , “ Non seulement ils exterminèrent par l'épée et la faim les hommes, mais ils démantelèrent les tours et les murs de défense, livrèrent aux flammes basiliques, oratoires, les plus humbles chapelles, renversèrent les autels, profanèrent les tombes des saints et dispersèrent leurs ossements.” p., tome VI, p. 310.
  16. Jean-Justin Monlezun,, Histoire de la Gascogne,, 1847,, Tome 1, p.441.
  17. Jean-François Bladé, Pierre de Lobanner et les quatre chartes de Mont-de-Marsan, Dumoulin, 1861.
  18. Abbé E A Pigeon,, Histoire de la cathédrale de Coutances., Coutances, 1876.
  19. Andrea presbyteri Bergomatis, Chronicon,, , p. 12.
  20. Guizot, Histoire des ducs de Normandie, Caen, , p. Livre I, Chapitre VIII, p.17.
  21. Jules Chavanon, Adhemar de Chabanne, publié d’après les manuscrits., Paris, Picard, , Et Carolus hoc audito, Vulgrimnum propinquum suum,… prefecit eum Engolisme et Petragorice, et Olibam. p., p. Liber Tertius, p. 137
  22. 22,0 et 22,1 Lettres et décrets du pape Jean VIII, ed. Migne, Nous avons appris que presque toute la province appartenant au métropolitain de Bordeaux était désolée à cause des persécutions des païens, de telle manière que notre confrère ne peut plus donner de quoi vivre à ses sujets et qu’on n’y trouve plus la moindre habitation de fidèle. p., Patrologie Latine, t CXVI, c.841, lettre n° 232
  23. Jules Depoin, « Chronique de Guîtres », Revue des études historiques,‎
  24. Flodoard, Historia Remensis, Paris, ed.Lauer, , Les Evêque n’ont pas été renouvelés sur leurs sièges, certains sont partis. L’Archevêque de Bordeaux a lui-même quitté en 876 sa métropole trop exposée et, en 887, le pape se plaignait qu’il n’y soit pas encore rentré. p., p. IV, 1.
  25. Honoré Fisquet, La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et biographique... Métropole de Rouen: Rouen, Paris, Etienne Repos, , 50-51 p. (lire en ligne)
  26. Abbé Dubarrat,, le Missel de Bayonne en 1543, Grande Légende de Saint Léon
  27. 27,0 et 27,1 « Léon de Bayonne » in Nominis (lire en ligne) [1]
  28. Martyrologe d’Usuard et Flodoard Subsidia Hagiographica,, Bruxelles, ed. Dom J. Dubois,, , n°40, (année 880)
  29. Chartes et documents hagiographiques de l’abbaye de Saint-Sever (Landes) (988-1359), Dax, éd. G. Pon et J. Cabanot,, , t. I, p 112-113.
  30. d’Achery,, Spicilegum,, , Tome XIII.
  1. Selon Honoré Fisquet « Il faut avouer que, à part de ces vies qui n'ont rien de fort authentique, aucune catalogue, aucune des anciennes chroniques de Normandie ne justifient qu'il ait occupé le siége métropolitain de Rouen. »

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