Health Impact Fund
Le HIF (Health Impact Fund) est la proposition d'un système de payement pour la performance, mis en place par Aidan Hollis et Thomas Pogge et promue l'association à but non lucratif Incentives for Global Health (IGH). Ce système, représenté par une équipe dirigée par Aidan Hollis[1] se propose de mettre en place un moyen de financement alternatif à celui des brevets pharmaceutiques pour la recherche médicale.
Il s'agirait d'un fonds international établi à partir d'une participation financière de différents États ou associations volontaires, dans le but de financer la recherche de nouveaux médicaments salvateurs. En effet, le HIF ne financerait plus la recherche pharmaceutique par la vente des médicaments, mais par une rétribution estimée en proportion de l'impact sur la santé du produit en question[2].
On estime un fonds de 6 milliards de dollars pour une vingtaine de médicaments en même temps[3].
Procédure[modifier]
Une compagnie pharmaceutique inscrit un nouveau produit pharmaceutique avec le HIF.
La compagnie vend et distribue les médicaments à prix coûtant et renonce à tout brevet ou autre droit.
Le HIF opère un suivi du médicament une fois mis dans le marché, et en mesure l'impact sur la santé (voir "Mesurer l'impact sur la santé").
Le HIF divise le fonds total qu'il aura pu constituer, et le distribue à l'entreprise proportionnellement à l'impact santé du produit en question. La part du fonds distribuée est égale à la part de l'impact santé du produit sur le total de l'impact santé mesuré de tous les produits inscrits au HIF.
Les compagnie inscrivent un produit au HIF seulement si le gain reçu par la division du fonds compense l'absence de bénéfice sur la vente.
Au bout de 10 ans, l'inscription au HIF expire[4].
Pourquoi le HIF[modifier]
Malgré sa nécessité pour rendre rentable la recherche pharmaceutique, l'actuel système de brevets présente plusieurs difficultés à combler[5]. En effet, à cause d'un prix trop élevé induit par le brevet, les médicaments - qui sont pourtant très peu chers à produire - sont inaccessibles à une importante part de la population du monde (la plus pauvre). Aussi, les entreprises pharmaceutiques cherchant premièrement la vente n'ont pas intérêt à innover des produits particulièrement salvateurs, mais plutôt des produits qui pourront être vendus facilement. Ainsi, même dans les pays riches, l'efficacité en termes de santé n'est pas optimisée. Avec le HIF, les innovateurs de produits pharmaceutiques pourraient trouver un intérêt financier à développer quelques médicaments efficaces, puisque ces derniers seraient financés en fonction de leur impact santé. Ils pourraient ainsi mieux permettre la mise en pratique des droits de l'homme de tous[6].
Mesurer l'impact sur la santé[modifier]
L'évaluation de l'impact santé se fait selon un certain choix de mesure, qu'il est possible de changer, puisqu'il est toujours délicat de chiffrer ce qui touche la vie humaine. Le choix proposé par le HIF est le QALYs (Quality Adjusted Life Years)[6]. Il s'agit de mesurer l'impact santé en termes d'années gagnées par les utilisateurs des médicaments en question. Une année en bonne santé représente une unité, et une année en mauvaise santé aura une valeur entre 0 et 1 (exclu) en fonction de la gravité de l'état de la personne.
La mesure de l'impact santé des produits proposés se fera d'abord par une estimation se basant sur les tests effectués en clinique durant la conception du produit, puis sur l'impact mesuré sur des échantillons de population. Une difficulté importante réside dans le fait que les médicaments agissent dans un temps plus ou moins grand : par exemple, un vaccin agit sur le long terme tandis que certains médicaments agissent immédiatement. Il est prévu que le HIF puisse dépenser jusqu'à 10 % de son budget total pour le processus d'évaluation[3].
Le mini-HIF[modifier]
Le projet d'un mini-HIF permettrait de tester le système à petite échelle, en mettant en compétition quelques projets pharmaceutiques pour l'obtention des fonds. Ces projets seraient sélectionnés pour leur variété et leur mesurabilité[3]. Si l'on constate que le système fonctionne bien, il sera possible de glisser vers une plus grande échelle sans discontinuité dans le processus, par une augmentation progressive des fonds et du nombre de médicaments pris en charge par le HIF.
Le mini-HIF ne s'engagerait à financer les médicaments que sur une période de 3 ans, et partirait d'un budget plus modeste de 60 à 200 millions de dollars[7].
L'idée centrale du mini-HIF, c'est de rendre réalisable le HIF en l'introduisant à une plus petite échelle.
Notes et références[modifier]
- ↑ « HIF Team », Health Impact Fund, (lire en ligne, consulté le 10 octobre 2016)
- ↑ Thomas Pogge (trad. Tristan Coignard), « Pauvreté, justice globale et réformes Institutionnelles », Lumières n° 25: Politique et cosmopolitique, , p. 119-131
- ↑ 3,0 3,1 et 3,2 Aidan Hollis et Thomas Pogge, « ONU: groupe de haut niveau sur l’accès aux traitements médicaux – Fonds d’impact santé », HIF, (lire en ligne)
- ↑ « Home Page », Health Impact Fund, (lire en ligne, consulté le 10 octobre 2016)
- ↑ (en) Thomas Pogge, World Poverty and Human Rights, Polity, , p. 222-256
- ↑ 6,0 et 6,1 (en) Aidan Hollis et Thomas Pogge, The Health Impact Fund: Making New Medicines Accessible for All, Incentives for Global Health, , 152 p. (lire en ligne)
- ↑ « Health Impact Fund “mini-HIF” Proposal », Health Impact Fund, (lire en ligne, consulté le 10 octobre 2016)
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