Hadama Traoré
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Hadama Traoré, né en 1984, est un militant politique français communautariste.
Situation personnelle[modifier]
Hadama Traoré naît le en Île-de-France. Ses parents, maliens, s'installent en 1980 dans le quartier de la Rose des vents (plus connu sous le nom de « cité des 3 000 »), à Aulnay-sous-Bois. Son père est éboueur et sa mère femme de ménage.
À l'école, il rencontre des problèmes avec l'autorité[1].
En 2015, il devient agent municipal et producteur de rap[2]. Responsable d’une antenne de jeunesse pour la mairie d’Aulnay-sous-Bois, il est licencié en 2018, après dix ans d'exercice, pour avoir proféré des insultes envers des élus[3],[4],[5].
Parcours militant[modifier]
Débuts[modifier]
Au cours de l'année 2017, il crée le collectif « La Révolution est en marche » et devient une figure locale à Aulnay-sous-Bois, certaines de ses vidéos comptant des centaines de milliers de vues sur Internet. En février 2017, Le Parisien lui consacre son premier article[6].
Communautariste[5],[7],[8],[9], il fait de la refonte de l’institution policière l’une des priorités. Il déclare à ce sujet : « Le jour où on prend le pouvoir, le premier truc qu’on fait c’est qu’on la saute »[10]. Il s'investit notamment dans l'affaire Théo, qu'il connaît depuis l'enfance[11].
L'hebdomadaire Marianne le considère comme un « personnage trouble » menant une guerre ouverte contre la police[5]. Lui-même se définit comme un « père de famille », un « gars de quartier », un « révolutionnaire », un « Noir de banlieue » , un « ex-délinquant »[12]. Il dit encore de lui : « Chez moi, je suis dans le cœur des gens, j'ai été un gros délinquant, j’ai été producteur de rap français, j’ai été la fierté de la ville. Et maintenant, j’enclenche une révolution. »[13].
D’autres actions sont sujettes à controverses. À l’été 2018, son parti relaie à Aulnay-sous-Bois des rumeurs sur l'existence de cours d'éducation sexuelle dans les écoles publiques[14]. Hadama Traoré apparaît également dans une vidéo aux côtés d'un soutien de l’humoriste antisémite Dieudonné[15].
Tête de liste aux européennes de 2019[modifier]
Il est à la tête de la liste « Démocratie représentative » (DR) — qui est le nom de son parti — aux élections européennes de 2019 en France. Il affiche pour objectif de porter auprès des institutions européennes la voix de la « majorité silencieuse », celle des banlieues[16]. Il porte un programme avant tout axé contre la police[5], avec pour première proposition l'interdiction de « l'usage par les dépositaires de l'ordre, des armes tel que LBD, les techniques d'immobilisation mortelles, clé d’étranglement, plaquage ventral à l'encontre de la population »[17]. Sa liste arrive en 29e position sur 34 listes, avec 0,01 % au niveau national et 2,65 % à Aulnay-sous-Bois[18],[19].
Soutien au terroriste de la préfecture de police de Paris[modifier]
Après l'attentat de la préfecture de police de Paris, le , alors que les enquêteurs trouvent des signes de radicalisation religieuse du meurtrier, Mickaël Harpon, Traoré publie une vidéo où il dit : « J'ai la haine. La personne qui ose dire que Mickaël Harpon était un terroriste animé par des revendications religieuses, je lui traite sa mère et je lui crache à la gueule… Après Mickaël, plus personne en France n'osera salir une religion du Livre. »[20]. Hadama Traoré décide alors d'organiser à Gonesse une manifestation de soutien au terroriste [21]pour le 10 octobre 2019. La sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio formule dans la foulée une demande d'interdiction de cette manifestation, mais le directeur de cabinet du préfet du Val-d'Oise ne lui donne pas satisfaction. Le , alors que la polémique enfle, le ministère de l’Intérieur interdit finalement le rassemblement[22],[23].
Alors qu'il entend maintenir la manifestation malgré l'interdiction du ministère[24] et que des médias le qualifient d'« islamiste »[25], Hadama Traoré est placé en garde à vue dans la soirée du 9 octobre[26]. À l'heure prévue de la manifestation, une centaine de policiers et des journalistes sont situés à proximité de la mairie, qui est désertée[27]. La garde à vue de Traoré est levée le lendemain alors que se poursuit l'enquête préliminaire ouverte pour « apologie du terrorisme », « menaces et actes d'intimidation sur une personne exerçant une fonction publique ou d'utilité collective », « menaces de crime contre les personnes » et « outrage »[28].
Candidature aux élections municipales de 2020 à Aulnay-sous-Bois[modifier]
En , il annonce qu’il présentera aux élections municipales d'Aulnay de 2020 une liste au nom de Démocratie représentative où il figurera en deuxième position, déclarant qu'il « lutte au quotidien mais travaille en sous-marin »[5].
Affaires judiciaires[modifier]
Affaires non jugées[modifier]
- Procédure de Séverine Maroun (première adjointe d'Aulnay-sous-Bois) pour des propos considérés comme diffamatoires[29].
- Procédure de Mathieu Thellier (conseiller municipal délégué d'Aulnay-sous-Bois) pour des propos considérés comme diffamatoires[30].
- Le 9 octobre 2019, Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, annonce son intention d’alerter la justice pour les propos tenus par Hadama Traoré à la suite de l'attentat de la préfecture de police de Paris[31].
Affaires jugées[modifier]
- Relaxé[32] concernant les plaintes du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et du syndicat Alliance Police nationale (pour des propos considérés comme diffamants contre la police), Hadama Traoré a notamment déclaré qu'« Alliance Police nationale fait honte à la police » et « crée un sentiment d'impunité chez certains policiers racistes, délinquants et haineux », et qu'il comptait « faire la guerre »[33]. « Il y a des policiers qui nous violent, il y a des policiers qui nous tuent, il y a des policiers qui nous violentent dans nos quartiers… Et nous, qui nous protège ? »[5]. Quatre élus de La France insoumise (LFI), dont les députés de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière et Éric Coquerel, ont demandé au ministre de l'Intérieur de retirer sa plainte[34].
- En octobre 2018, Hadama Traoré est condamné à 10 mois de prison avec sursis pour avoir menacé Bruno Beschizza, maire (LR) d'Aulnay-sous-Bois, de le séquestrer et de mettre le feu à la mairie. Il a aussi qualifié le maire de « dictateur » en évoquant sa révocation de son poste d’animateur jeunesse[3].
Notes et références[modifier]
- ↑ M. Fr et T. P, « Qui est Hadama Traoré, le militant d’Aulnay qui appelle au soutien du tueur de la préfecture de police », sur leparisien.fr, (consulté le 9 octobre 2019).
- ↑ Thomas Poupeau, « Aulnay : Hadama Traoré, porte-voix des quartiers, vise la mairie en 2020 », sur leparisien.fr, (consulté le 10 octobre 2019).
- ↑ 3,0 et 3,1 « Il menace de «nettoyer au Kärcher» le maire d'Aulnay-sous-Bois », sur www.20minutes.fr, (consulté le 18 octobre 2019)
- ↑ « Aulnay : la ville révoque son agent « révolutionnaire » », sur leparisien.fr, (consulté le 18 octobre 2019).
- ↑ 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 et 5,5 Anthony Cortes, « Qui est Hadama Traoré, l'organisateur du rassemblement interdit de soutien au tueur de la Préfecture ? », sur marianne.net, (consulté le 18 octobre 2019).
- ↑ Thomas Poupeau, « Aulnay : Hadama Traoré, porte-voix des quartiers, vise la mairie en 2020 », sur leparisien.fr, (consulté le 10 octobre 2019).
- ↑ « En France, Hadama Traoré, l'homme qui avait osé appeler à manifester en faveur du jihadiste Mickaël Harpon, est en garde à vue ce soir », sur franceculture.fr, (consulté le 18 octobre 2019)
- ↑ « La timidité dans la lutte concrète contre les dérives communautaristes masque-t-elle une peur du "trop nombreux, trop tard" ? », sur atlantico.fr, (consulté le 18 octobre 2019).
- ↑ « Hadama Traoré, l’agitateur des cités », sur ledauphine.com, (consulté le 18 octobre 2019).
- ↑ Lina Rhrissi, « Hadama Traoré, de la cité des 3000 aux élections européennes », sur Vice, (consulté le 9 octobre 2019).
- ↑ Lina Rhrissi, « Hadama Traoré, de la cité des 3000 aux élections européennes », sur Vice, (consulté le 9 octobre 2019).
- ↑ M. Fr avec T. P., « Qui est Hadama Traoré, le militant d’Aulnay qui appelle au soutien du tueur de la préfecture de police », sur leparisien.fr, (consulté le 9 octobre 2019).
- ↑ Hyacinth Madondo, « 6 - « Pourquoi dois-je me coucher sous toi ? [...] moi aussi j’ai été faite avec de la poussière, et je suis donc ton égale ». Lilith, première Ève et sage-femme », dans Femmes médiatrices et ambivalentes, Armand Colin, (ISBN 9782200272814, lire en ligne), p. 99.
- ↑ « Le parti d’Hadama Traoré fait sa première réunion de campagne le 1er septembre - MonAulnay.com – Le blog sur Aulnay-sous-Bois (93600) », sur monaulnay.com (consulté le 27 octobre 2019)
- ↑ Par Maxime François avec G. B. Le 9 octobre 2019 à 22h46 et Modifié Le 9 Octobre 2019 À 22h48, « A Aulnay-sous-Bois, les habitants des 3000 prennent leurs distances avec Hadama Traoré », sur leparisien.fr, (consulté le 27 octobre 2019)
- ↑ Thomas Poupeau, « Aulnay : Hadama Traoré veut mobiliser «la majorité silencieuse des banlieues» », sur leparisien.fr, (consulté le 9 octobre 2019).
- ↑ « Programme du candidat tel que déposé au ministère de l'intérieur », sur programme-candidats.interieur.gouv.fr, (consulté le 18 octobre 2019).
- ↑ « Proclamation des résultats de l'élection des représentants au Parlement européen », Journal officiel de la République française, no 125, (lire en ligne).
- ↑ « Européennes 2019 à Aulnay-sous-Bois : découvrez les résultats », sur election-europeenne.linternaute.com, (consulté le 10 octobre 2019).
- ↑ « Tuerie à la «PP» : Castaner annonce l’interdiction du rassemblement de soutien au terroriste », sur leparisien.fr, (consulté le 9 octobre 2019).
- ↑ « Manifestation de soutien à Mickaël Harpon : "C'est de l'apologie de crime terroriste" pour le syndicat Synergie Officiers Police », sur Europe 1 (consulté le 30 octobre 2019)
- ↑ Stéphane Kovacs, « Préfecture de police de Paris : une manifestation de soutien au terroriste provoque l’indignation », sur lefigaro.fr, (consulté le 9 octobre 2019).
- ↑ « Tuerie de la PP : un rassemblement en soutien à l'assaillant interdit », sur lefigaro.fr, (consulté le 9 octobre 2019).
- ↑ « La manifestation organisée par Hadama Traoré interdite mais maintenue », sur monaulnay.com (consulté le 10 octobre 2019).
- ↑ « Hadama Traoré, l’agitateur des cités », sur ledauphine.com, (consulté le 10 octobre 2019).
- ↑ « Tuerie de la préfecture de police : Hadama Traoré, à l'origine d'une manifestation de soutien à Mickaël Harpon, a été placé en garde à vue », sur francetvinfo.fr, (consulté le 10 octobre 2019).
- ↑ Anne Collin, « Personne n’a participé à la manifestation interdite d’Hadama Traoré à Gonesse », sur leparisien.fr, (consulté le 10 octobre 2019).
- ↑ « Attaque à la préfecture de Police de Paris : garde à vue levée pour Hadama Traoré », sur francebleu.fr, (consulté le 11 octobre 2019).
- ↑ « Report d’audience pour un des jugements d’Hadama Traoré », sur monaulnay.com (consulté le 18 octobre 2019).
- ↑ « Report d’audience pour un des jugements d’Hadama Traoré », sur monaulnay.com (consulté le 18 octobre 2019).
- ↑ « Le rassemblement en soutien a l assaillant de la prefecture de police interdit », sur nouvelobs.com, (consulté le 21 octobre 2019).
- ↑ AFP, « Aulnay-sous-Bois: relaxe après avoir insulté la police », Le Figaro, (lire en ligne)
- ↑ « Le ministre de l'Intérieur et le syndicat Alliance portent plainte contre un militant d'Aulnay-sous-Bois », sur europe1.fr, (consulté le 15 octobre 2019).
- ↑ « "Violences policières": des députés LFI demandent à Collomb de retirer sa plainte contre Hadama Traoré », sur lepoint.fr, (consulté le 11 octobre 2019).
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