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Emma Louise Zell

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Emma Louise Zell est une philanthrope genevoise[1] née en Allemagne en 1903 dans une famille protestante aisée et morte le à Genève.

Comme d'autres Genevois fortunés[2], à sa mort, elle lègue sa substantielle fortune à la ville de Genève en faveur des déshérités mais aussi des personnes âgées. Aujourd’hui, l’Espace Louise Zell à Genève est un centre social de formation et de culture pour les seniors notamment en ce qui concerne les nouvelles technologies informatiques et les dispositifs bureautiques[3].

Biographie[modifier]

Jeunesse[modifier]

Emma Louise Zell naît le 18 décembre 1903 dans une famille de la petite bourgeoisie protestante à Schwanheim am Main, agglomération rurale comptant 6 000 habitants vers 1928 et jouxtant Francfort-sur-le-Main (Allemagne). Son père, Peter Zell (1872-1938), est ingénieur dans la firme multinationale IG Farben, fleuron industriel de la chimie allemande. Il a épousé Augusta Rosa Sareika née à Strasbourg (1875-1932), militante pour la cause animale[4].

Dans la fratrie de quatre enfants (deux filles ; deux garçons, dont Karl Peter mort au front le 23 août 1918[5]), l’éducation rigoriste conduit l’adolescente Emma Louise à s'émanciper parmi la bohème de Frankfurt am Main[6]. Elle y fréquente bientôt Max Aeschbach (1895-1976), espion en 1918, truand zurichois[7], plusieurs fois signalé au Moniteur suisse de police. En été 1931, elle s’établit avec lui à Berlin en tant que prostituée dans un logement luxueux au 11 Salzburgerstrasse, jouxtant Bayerischer Platz.[réf. nécessaire]

Installation en Suisse[modifier]

La crise des années 1930 et le déclin de leurs affaires mènent le couple à gagner en 1933 la Suisse[5]. Max Aeschbach et Emma Louise Zell se marient civilement à Lucerne en juillet. Ils décident de résider la même année à Genève. Ils y divorcent à l'amiable en 1936[5].

Emma Louise Zell, nostalgique de sa vie berlinoise, hante les nuits genevoises. En 1946, elle rencontre Charles Auguste Hirzel, issu d’une famille de notables zurichois, né en 1901 aux États-Unis à Cornwall (État de New York). Son père Karl Friedrich Hirzel a fondé à New York une firme internationale d’import-export. En second mariage, il convole avec Adéle de Bondeli, issue du patriciat bernois.

Une femme fortunée[modifier]

Doté d’une consistante formation bancaire, enrichi dans le coton indien, via Londres et la Banque commerciale de Bâle[8], Charles Auguste Hirzel s’installe à Genève en 1931, capitale de la banque privée protestante[9]. Il y prospère dans l’un des fleurons des banques privées mais aussi comme administrateur de quatre sociétés commercialo-financières[10]. Bourreau de travail, l’homme est un philatéliste de réputation internationale. Sa collection de timbres américains est conservée au Musée de la communication, Berne[11].

Après vingt ans de vie commune avec Emma Louise Zell qu'il n'épouse pas, Charles Auguste Hirzel décède le 11 février 1966[12]. Il est inhumé au cimetière historique Bremgarten (Berne). S’il laisse une solide fortune financière (titres) et immobilière à sa compagne Emma Louise Zell, il lègue à la municipalité bernoise son immense patrimoine estimé alors à 200 millions de francs suisses[13].

Le généreux testament[modifier]

Emma Louise Zell s’isole dans sa coquette villa Heimatstyle du 23B de l’avenue de Miremont, quartier huppé de Champel, rive gauche de Genève[5]. Elle rédige le 14 août 1982 un testament favorable à la ville de Genève. Trois autres legs postérieurs sont annulés juridiquement. De plus en plus diminuée, elle décède chez elle le 23 août 1993. Le 24 janvier 1994, selon ses dernières volontés, ses cendres rejoignent celles de Max Aeschbach inhumé au cimetière de Thônex dans la banlieue genevoise.

Le 10 mars 1998, par suite des recours en réforme et de droit public des héritier et consorts, le Tribunal fédéral sis à Lausanne, valide le premier testament[14]. Ce document instaure la ville de Genève en tant que principale légataire des biens de la défunte en faveur de son service social et à l’avantage entre-autres bénéficiaires des personnes âgées[15].

Références[modifier]

  1. https://www.ge.ch/document/exemples-historiques-lies-philanthropie
  2. Thomas DAVID, Alix HEINIGER, op. cit..
  3. https://www.geneve.ch/fr/espace-emma-louise-zell et espace.zell@ville-ge.ch
  4. H. Peter ZELL, op. cit.; Georges FLEURY, La Belle Histoire de la S.P.A, op. cit.
  5. 5,0 5,1 5,2 et 5,3 H. Peter ZELL, op. cit.
  6. Peter ZELL, op. cit.
  7. Archives de l’État de Genève (Ge.ch archives), "étrangers", L 337, dossier d'expulsion de Max Aeschbach, 1918
  8. https://hls-dhs-dss.ch/de/articles/044716/2002-05-01/
  9. Lombard Odier & Cie, Nos deux cents premières années, op. cit.
  10. https://www.geneve.ch/fr/faire-geneve/decouvrir-geneve-quartiers/histoire-geneve/place-financiere
  11. Smithsonian National Postal Museum: « In his lifetime, Charles A. Hirzel of Geneva created a collection that is widely regarded as one of the finest in the world of early United States stamps. The Museum für Kommunikation, formerly known as the “Swiss PTT-Museum, ” houses the collection. The Hirzel collection has not been on view in the United States since 1966 », https://postalmuseum.si.edu/about/press/smithsonian%E2%80%99s-national-postal-museum-plans-exhibition-of-hirzel-philatelic-collection. Voir : The American-German Review, 1966, 33-35, p. 25.
  12. Der Bund, 117, 61, 14 février 1966.
  13. Équivalence 2021: circa 680 millions CHF
  14. https://www.bger.ch/fr/index.htm
  15. https://www.geneve.ch/sites/default/files/talend/reglements/LC21571.1-reglement-utilisation-fonds-emma-louise-zell.pdf

Choix bibliographique[modifier]

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