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Caractère sectaire des Témoins de Jéhovah

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L'assimilation des Témoins de Jéhovah à une religion fait l'objet de débats impliquant diverses disciplines (histoire, sociologie, droit…), en fonction de la définition utilisée de ce terme et du pays dans lequel ils se trouvent.

Définition étymologique[modifier]

Du point de vue étymologique, ils peuvent correspondre à l'origine latine du mot (sectare) en tant que groupe schismatique se séparant sur le plan doctrinal d'un mouvement bien établi, à savoir le second adventisme, lui-même issu du protestantisme.

Sens sociologique[modifier]

Typologie de Weber et Troeltsch[modifier]

Article détaillé : Typologie webero-troeltschienne.

Au XIXe siècle, les sociologues Max Weber et Ernst Troeltsch définissent l'idéal-type de la secte comme un groupement religieux intransigeant et en rupture avec la société. Le type secte n'a de sens que par opposition au type Église, alternative sociale de la religion qui prend sa place au milieu des institutions profanes. Françoise Champion (chargée de recherches au CNRS) résume ainsi cette typologie : « Selon [Weber et Troeltsch], on naît dans l’Église, qui est coextensive à la société, mais on entre dans la secte par conversion. Selon eux, également, l'Église accepte un compromis avec le monde, alors que la secte la récuse. Enfin, dans l'Église, il y a deux catégories de personnes : clercs ou religieux d'un côté, laïcs de l'autre. Aux premiers, une morale exigeante ; aux seconds, une morale plus accessible. Cette distinction clercs-laïcs ne se retrouve pas dans la secte : tous les membres y sont, en principe, égaux et tous sont soumis à la même morale exigeante[1] ». Avec le temps la secte se « routinise », commence à faire des concessions ou des compromis, et se rapproche finalement du type Église.

Selon Nathalie Luca (ethnologue, chercheuse au CNRS) : « L'exemple magistral en est la naissance du protestantisme. À la réforme, un besoin de radicalité s'exprime, pour revenir au plus proche d'un christianisme authentique moins imprégné de la vie sociale. C'est une démarche volontaire et pleinement religieuse de chrétiens engagés. La secte - le mot n'a pas de connotation péjorative - est une force de rupture par rapport à l'Église dont elle est issue et qu'elle accuse de se compromettre avec le monde. La réforme a donné naissance à quantité de groupes radicaux, de « sectes ». Mais, à chaque époque, on retrouve ce besoin de radicalité - baptistes, Témoins de Jéhovah, pentecôtistes, charismatiques protestants et catholiques, etc. Et comme la radicalité est difficilement viable à long terme, peu à peu la secte se « routinise », perd de sa ferveur initiale, et devient une Église vouée à d'autres réactions sectaires et schismes[2] ! »

Le sociologue Régis Dericquebourg souligne dans son étude sur la période de 1973 à 1979 que les Témoins de Jéhovah considèrent le monde comme intrinsèquement mauvais et impossible à améliorer, ce qui les classe dans la catégorie des « sectes révolutionnaires » de la typologie de Bryan Wilson[3],[4]. Cependant, il privilégie depuis lors le terme de « groupe religieux minoritaire » pour parler des groupes qualifiés généralement de « sectaires »[5].

Bernard Blandre, agrégé d’histoire qui étudie le mouvement, constate en 1987 : « Les Témoins de Jéhovah constituent un groupement volontaire de croyants qui considèrent le monde comme essentiellement mauvais, s’affirment les uniques détenteurs de la vérité et vouent à toute autre organisation que la leur à une destruction prochaine. En enlevant à ce mot toute nuance péjorative, ils correspondent à la définition sociologique de la secte et n’aspirent d’aucune manière à devenir une Église[6]. »

Typologie de Stark et Bainbridge[modifier]

En 1987, les sociologues Rodney Stark et William Sims Bainbridge estiment que le modèle de Weber et Troeltsch définit le type « Église » d'une manière trop vague pour être utilisable sociologiquement. C'est pourquoi ils redéfinissent la secte comme une « organisation religieuse déviante des croyances et des pratiques traditionnelles », et l’Église par opposition comme une « organisation religieuse conventionnelle ». Leur classification ne garde qu'un seul critère : la tension qui existe avec le milieu socioculturel. L’Église est donc considérée comme intégrée dans son environnement, tandis que la secte reste séparée du reste de la société. De nombreux groupes sont évalués par ce critère, et les Témoins de Jéhovah ressortent de cette évaluation comme un groupe en tension extrême avec la société[5].

Éventuelle évolution vers la dénomination[modifier]

Les sociologues relèvent des évolutions qui montreraient que les Témoins de Jéhovah perdraient de leur radicalité et correspondraient de plus en plus à la « dénomination », étape de passage de la secte vers l'Église. Ayant été amené à examiner à nouveau la question des Témoins de Jéhovah, Régis Dericquebourg[7] a noté des changements de comportements depuis son étude menée dans les années 1970 :

  • Action humanitaire : Les Témoins de Jéhovah ont plusieurs fois apporté leur aide aux populations victimes d'inondations. Certains participent à des actions sociales, par exemple au sein des Restaurants du cœur. Le siège national des Témoins de Jéhovah a apporté une aide humanitaire aux populations d'Afrique (notamment lors du génocide au Rwanda).
  • Service national : à la suite de négociations avec le ministère de la Défense en février 1995, les Témoins de Jéhovah ont accepté d'accomplir un service civil en remplacement du service militaire.
  • Refus des transfusions sanguines : Des structures d'information hospitalières ont été mises en place à partir de 1982, pour favoriser le dialogue et la collaboration avec les médecins et leurs équipes médicales.
  • Discussions avec l'État : Les Témoins de Jéhovah ont entrepris diverses démarches pour être reconnus comme association cultuelle.

Les Témoins de Jéhovah ont modifié un certain nombre de points dans leur comportement pour ne plus prêter flanc aux critiques, c'est ce que le sociologue Régis Déricquebourg a appelé la 'normalisation' des Témoins de Jéhovah :

  • 1989, France : Arrêt de la prédication des jeunes Témoins de Jéhovah dans les enceintes des établissements scolaires pour respecter la laïcité. Abandon de la politique d'exclusion concernant les 'compagnons agréés'[réf. nécessaire] : les parents de jeunes élevés chez les Témoins de Jéhovah peuvent désormais avoir des relations normales envers ceux de leurs enfants qui ne sont pas devenus Témoins de Jéhovah. Affiliation de la Société Watchtower avec le bureau DPI de l'ONU, néanmoins la même année le mouvement continue à proclamer le caractère satanique de cette organisation internationale.
  • 1995 : Création du CETJAD. Les Témoins acceptent enfin de collaborer avec les historiens sur leur passé dans les camps de concentration.
  • 1996, International : Acceptation du service civil en remplacement du service militaire.
  • 1997, 1999 : L'association française AMS, chargée de faire la promotion de la médecine non-transfusionnelle auprès du corps médical, et composée exclusivement de Témoins de Jéhovah tente de recevoir le statut de consultant auprès du conseil de l'Europe[8].
  • 1999 : Ils peuvent se rendre au bureau de vote, même quand la loi ne les y oblige pas.
  • 2000 : Rappel est fait aux fidèles Témoins de Jéhovah du territoire français que l'inscription sur les listes électorales est une obligation légale[9], ce qui entraine un afflux massif de demandes dans les préfectures, par exemple en France d'outre-mer.
  • 2000: Officialisation dans La Tour de garde du 15 juin 2000 de l'autorisation d'utiliser des produits à base d'hémoglobine tiré du sang (humain ou bovin), autorisation initiée localement en 1998 par l'acceptation ponctuelle d'un produit comme l'hémopure[10].

Quant à Nathalie Luca[11], outre cet arrangement avec le ministère de la Défense en 1995 et l'acceptation aujourd'hui de la « journée citoyenne », elle estime que les Témoins de Jéhovah accordent désormais une plus grande place aux études supérieures pour leurs enfants.

D'un autre côté, l'historien Bernard Blandre, spécialiste de ce mouvement ayant analysé la récente résolution adoptée aux assemblées d'été de 2006, se demande s'ils « franchiront un jour ce pas »[12] :

« On sait qu’avec le temps une secte s’assagit pour devenir une dénomination. Si l’on tient compte de l’époque de leurs précurseurs, les Témoins de Jéhovah ont au moins deux siècles d’existence ; ils ne sont toujours pas passés d’un stade à l’autre - s’ils franchissent un jour ce pas. Cette résolution marque peut-être un durcissement contre une amorce d’évolution : connu comme n’étant pas témoin de Jéhovah, je suis en relation avec plusieurs par Internet. On sait par ailleurs que dans certaines circonstances des congrégations françaises de témoins de Jéhovah ont fait des dons à des centres communaux d’action sociale, ce qui est condamné par le cinquième point de la résolution. »

Sens moderne[modifier]

En dehors de ces définitions non péjoratives, la classification des Témoins de Jéhovah en tant que secte au sens moderne de groupe spirituel dangereux reste très polémique. Par exemple, Jean Delumeau, titulaire de la chaire d'histoire des mentalités religieuses dans l'Occident moderne au Collège de France, s'est déclaré « plus réservé quand on emploie le mot « secte » pour […] les Témoins de Jéhovah [entre autres][13] ». Quant à Françoise Champion, chargée de recherches au CNRS, interrogée à propos des Témoins de Jéhovah, elle a répondu : « Ils entrent dans la logique des anciennes sectes protestantes repliées sur elles-mêmes. La Scientologie fait partie de ces nouveaux groupes qui mêlent religiosité et thérapies à vendre[14] ».

De même, Nathalie Luca, ethnologue et chercheur au CNRS, et Frédéric Lenoir, philosophe et sociologue, font une distinction entre les Témoins de Jéhovah et les « nouvelles sectes », dans leur ouvrage Sectes, mensonges et idéaux : « Certains ne manqueront pas de nous reprocher de faire entrer les Témoins dans cette catégorie des sectes traditionnelles de terrain chrétien et non dans la catégorie des « nouvelles sectes » qui se définissent principalement par le mensonge et la dangerosité. Pour avoir étudié en profondeur ce mouvement, il est clair pour nous que les Témoins de Jéhovah sont de nature très différente de ces nouvelles sectes. Ils affichent clairement leurs objectifs réels, l'argent sert à construire des lieux de culte et non à enrichir quelques nababs, le pouvoir est collégial et n'est pas entre les mains d'un gourou tout-puissant, etc. Cela ne signifie pas pour autant que ce groupe ne présente aucune dangerosité[15] ».

Alain Vivien, l'ancien président de l'ex-MILS, estime que les Témoins de Jéhovah n’appartiennent pas à la catégorie des « sectes absolues », mais à une « association religieuse qui a des aspects de dérive sectaire[16] ».

En mai 2006, Catherine Katz, secrétaire générale de la Miviludes, a déclaré à propos de l'organisation des Témoins de Jéhovah : « C'est un groupe qui donne lieu à des dérives sectaires répertoriés dans les deux rapports parlementaires et tous les rapports de toutes les missions françaises et européennes[17] ».

Les dérives qui leur sont reprochés sont essentiellement l'isolement social des fidèles et le refus dogmatique des transfusions sanguines.

Intégration sociale[modifier]

Éducation de l'enfant[modifier]

En France, le rapport parlementaire de 1995 classe le mouvement des Témoins de Jéhovah dans les sectes qui pratiquent « l'embrigadement des enfants sous une forme plus ou moins insidieuse ». L'UNADFI ainsi que la MIVILUDES dénoncent certaines interdictions comme nuisant à l'intégration sociale de ces enfants, ainsi que la conception diabolisante de la société actuelle et l'enseignement apocalyptique des Témoins de Jéhovah, qui sont parfois destructeurs pour les jeunes qui décident de ne pas devenir témoin de Jéhovah ou qui quittent un jour le mouvement. Ils soulignent aussi les conséquences liées à l’excommunication du mouvement à laquelle peut aboutir un baptême parfois précoce des enfants, un emploi du temps chargé et le risque mortel que représente le refus de la transfusion sanguine pour les enfants, dans certains pays[18].

Le rapport parlementaire de 2006 relatif à l'influence des mineurs en milieu sectaire[19] évoque les Témoins de Jéhovah en ce qui concerne le conditionnement et la culpabilisation des enfants (p. 24 et 36), l'emploi du temps chargé de ces enfants (p. 25), le prosélytisme indirect à l'école (p. 26 et 27), les troubles psychologiques qu'engendrerait « la séparation d'avec le monde » (p. 29 et 30), l'incapacité du développement de l'autonomie (page 32), les risques de non-dénonciation d'abus sexuels sur mineurs (p. 39 et 40), les difficultés psychologiques de la sortie du mouvement (p. 51), le problème des transfusions sanguines (p. 65 à 68 et 129 et 130).

Activités sociales[modifier]

Par ailleurs, les Témoins de Jéhovah sont critiqués du fait de leur rejet de plusieurs pratiques sociales : ils refusent de participer aux fêtes traditionnelles (Noël, Pâques, anniversaires de naissance…), de voter pour un parti politique[20] d'effectuer le service militaire et le service civil (jusqu'en 1995), d'agir pour des causes humanitaires en dehors de l'aide accordée à leurs coreligionnaires »[21]. En outre, ils sont vivement encouragés à renoncer à une carrière profane ainsi qu'à la poursuite d'études supérieures, doivent limiter leur fréquentation des personnes non-Témoins aux strict minimum (rapports dans le travail et en prédication), être très sélectifs dans le choix de leurs divertissements (tout ce qui a trait à l'occultisme, au sexe, à la fausse religion, à la violence, ou qui pourrait introduire des doutes comme la philosophie doit être proscrit) et limiter l'utilisation d'Internet, car ce média est considéré comme dangereux[22].

Selon les critiques des Témoins de Jéhovah, cette rupture sociale est accentuée par les activités qu'un Témoin de Jéhovah est censé accomplir à minima : cinq heures de réunions, deux à trois heures en moyenne de prédication par semaine, la préparation de toutes les réunions, l'étude individuelle, etc. En plus des 'activités profanes' classiques (travail, ménage, etc.), un Témoin de Jéhovah a donc peu de temps pour autre chose.

De leur côté, les Témoins de Jéhovah mettent régulièrement en avant des jeunes épanouis au sein de leur mouvement et menant une vie considérée comme « normale »[23], parfois à l'aide d'enquêtes sociologiques. Par exemple, une enquête SOFRES commandée par les Témoins de Jéhovah et menée en octobre 1998 révélait que « le niveau d’instruction des interviewés [Témoins de Jéhovah] est voisin de celui de la moyenne des Français », « les tendances observées dans les familles montrent une forte participation au système scolaire classique », « trois familles [de Témoins de Jéhovah] sur quatre font participer leurs enfants aux activités culturelles et sportives de l’école, deux tiers aux activités sociales, classes vertes, classes de neige, etc. », « pendant les vacances, leurs enfants sont majoritairement occupés à sortir avec des amis, lire, ou regarder la télévision »[24].

Pratique de l'excommunication[modifier]

L'attitude des Témoins de Jéhovah envers les « exclus » désormais appelés « excommuniés » est sujet à débat. En effet, la direction du mouvement religieux encourage ses fidèles à ne plus fréquenter une personne démissionnaire ou excommuniée, à ne pas engager de conversation amicale avec elle, ni même, en principe, à la saluer. Comme la Société Watchtower recommande à ses adeptes de limiter leurs relations avec les gens du monde extérieur[25], certains excommuniés se retrouvent très seuls et ont beaucoup de mal à supporter cette éviction. Des cas de tentatives de suicide ou des suicides s'étant produits après une réprimande religieuse ou une excommunication sont également rapportés[26].

Les ex-Témoins de Jéhovah qui témoignent publiquement de leur expérience dans ce mouvement rapportent que les contacts avec leur famille Témoin de Jéhovah est rendue au mieux très difficile quand cela ne tombe pas dans la rupture de tout contact, y compris dans des circonstances exceptionnelles comme un mariage ou un décès[27].

Problème des transfusions sanguines[modifier]

Depuis des années, ils sont dénoncés comme mouvement sectaire par les principaux organismes de lutte contre les sectes, notamment par des acteurs de la lutte anti-sectes en France, tels que Didier Pachoud[28] ou Jean-Pierre Brard qui dénoncent la dangerosité de l'organisation des Témoins de Jéhovah en évoquant leur refus dogmatique de la transfusion sanguine. Didier Pachoud a par exemple déclaré durant le colloque national organisé à Marseille par le GEMPPI[29] :

« C’est pour cette raison, que nous avons choisi de terminer ce colloque en traitant les effets de la doctrine farfelue et absurde des témoins de Jéhovah consistant à sacrifier sa vie ou la vie de ses enfants (c’est possible dans certains pays à législation laxiste sur ce point) par l’abstention de transfusions sanguines vitales dans certains cas pour respecter le symbole de vie qu’est le sang dans la Bible. Si l’on faisait le compte des personnes ainsi sacrifiées sur l’autel du fanatisme doctrinal sectaire des témoins de Jéhovah, nous dépasserions sans doute le nombre de victimes, suicidées ou assassinées, de l’Ordre du Temple Solaire. Mais rassurez-vous, les témoins de Jéhovah ne troublent pas l’ordre public, ils se laissent mourir en silence, d’ailleurs leurs conducteurs-surveillants spirituels qui les encadrent de près dans ces moments là, y veillent. »

Situation juridique[modifier]

Statut en Europe[modifier]

Depuis la fin des années 1990, l'Europe se montre de plus en plus soucieuse de lutter contre les discriminations religieuses. Cela entraîne que des minorités religieuses, comme les Témoins de Jéhovah, bénéficient depuis peu du système de droit conventionnel dans plusieurs États européens[30].

Francis Messner, spécialiste du droit des cultes au sein de l'Union européenne et directeur de recherche au CNRS, a constaté à la fin des années 1990 que les Témoins de Jéhovah, bien qu'ils soient qualifiés par certains de secte, ont néanmoins acquis une certaine reconnaissance en Europe : « les mouvements religieux communément appelés sectes ne bénéficient pas des avantages symboliques et du soutien économique de la législation cultuelle dans les pays de l'Union européenne, à l'exception des Témoins de Jéhovah : en Italie, ils sont enregistrés sur un registre des confessions religieuses, et les effets civils de leur mariage religieux sont reconnus au Danemark[31] ». Il conclut : « Les Témoins de Jéhovah sont en train de conquérir une certaine légitimité dans tous les pays de l'Union européenne[32] ».

Chargée de recherches au Centre d'Études interdisciplinaires des Faits religieux (CNRS), l'anthropologue Nathalie Luca confirme ce statut généralisé accordé aux Témoins de Jéhovah dans son ouvrage Individus et pouvoirs face aux sectes : « Cette association jouit désormais, dans la quasi-totalité des pays d'Europe occidentale, de tous les droits et libertés prévus par l'ordre juridique national. Elle y est reconnue comme association cultuelle[33] ».

Statut en France[modifier]

Les Témoins de Jéhovah ont été mentionnés en France parmi les mouvements sectaires par la commission d'enquête parlementaire sur les sectes de 1995. Le rapport classe les Témoins de Jéhovah parmi les « mouvements apocalyptiques » qui prédisent la fin du monde régulièrement. Il évoque une affaire judiciaire en rapport avec des « violations de certaines obligations familiales », et le classe parmi les 57 mouvements où la commission aurait constaté « une rupture de l'adepte avec l'environnement d'origine ». De plus, il l'évoque à propos de « l'embrigadement des enfants sous une forme plus ou moins insidieuse » et le classe parmi les 26 mouvements qui provoqueraient des « troubles à l'ordre public », sans en préciser la teneur[34].

Le rédacteur en chef du Monde des religions Frédéric Lenoir a dénoncé les problèmes liés à ces amalgames dus à la publication de telles listes des sectes et à l'utilisation de mots fortement connotés, qui englobent des mouvements très divers avec des niveaux de dangerosité différents[35]. Plus récemment, Yves Bertrand, Directeur Général des Renseignements Généraux de 1992 à 2003, est revenu sur son travail de collaboration aux rapports parlementaires sur les sectes, et a estimé que les Témoins de Jéhovah ne méritaient pas d'être diabolisés, et « qu'à placer sur le même plan certaines sociétés de pensée et d'authentiques mouvements sectaires qui aliènent la liberté de leur membres, on aboutit à l'inverse du but recherché. Sous prétexte de protéger la liberté de conscience, on empêche les citoyens d'embrasser les croyances de leur choix, ce qui est le contraire de la laïcité bien comprise… »[36].

Depuis lors, le Premier ministre a demandé dans sa circulaire du 27 mai 2005 que le recours à des listes de sectes soit évité au profit de l'utilisation de faisceaux de critères[37]. C'est pourquoi, même si la presse se réfère encore régulièrement à cette liste de sectes établie par la commission parlementaire, certains journalistes précisent que cette liste est «aujourd'hui qualifiée d'obsolète par les pouvoirs publics[38]» ou que le rapport est «reconnu depuis caduc[39]».

En 2001, l'étude des comportements des mouvements sectaires a conduit la MILS à classer ceux-ci dans trois catégories principales, qu'elle définit dans son rapport en explicitant le groupe dans lequel elle classe les Témoins de Jéhovah, à la page 10 de son rapport[40] :

« La deuxième catégorie de mouvements regroupe, aux yeux de la MILS, des groupements à fondements idéologiques très divers (confessionnels ou philosophiques, thérapeutiques ou commerciaux) qui ne peuvent être assimilés à des sectes absolues mais dont certains aspects du comportement sont inacceptables dans la mesure où ils remettent en cause des droits fondamentaux de la personne humaine. Autant avec les sectes absolues le dialogue est impossible puisqu'il ne consisterait qu'en une acceptation par l'autorité publique de la globalité de leurs contre-valeurs, autant avec cet ensemble de mouvements il paraît acceptable : discerner ce qui est contestable dans leur comportement, le leur faire savoir et ne cesser de réclamer le respect de la loi commune, c'est une tâche ardue à laquelle la Mission, depuis son institution, n'a jamais renoncé.(…) C'est dans cette catégorie que se situent les Témoins de Jéhovah qui, à eux seuls forment près des deux-tiers des adeptes dénombrés en France métropolitaine et outre-mer (environ 250 000 adeptes recrutés souvent dans des milieux socialement très modestes par une politique systématique de visites domiciliaires). »

Aujourd'hui, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) doit rappeler régulièrement que « Les témoins de Jéhovah ne sont pas une secte parce qu’en France, il n’y a aucune secte[41] ». Même s'il considère que leur doctrine relèverait de la dérive sectaire, le secrétaire de la MIVILUDES admet ceci : « On ne dit pas que c'est une secte, ni ne constatons de troubles à l'ordre public[42]. Cependant, suite à l'arrêt de la cour européenne, la MIVILUDES prend acte du règlement du litige fiscal, mais affirme continuer « d’exercer sa vigilance à l’ égard des Témoins de Jéhovah en raison de signalements de dérives sectaires qu’elle reçoit régulièrement de la part d’anciens membres ou de proches des membres de cette communauté »[43].

Finalement, les Témoins de Jéhovah ont entrepris diverses démarches administratives et judiciaires pour bénéficier du statut d'association cultuelle. Grâce à une jurisprudence administrative construite en leur faveur, les autorités françaises ont décidé de leur accorder ce statut cultuel, y compris à leurs instances nationales depuis 2002[44]. Comme le constate l'ouvrage encyclopédique Droit français des religions, « le mouvement des Témoins de Jéhovah en France est de loin celui qui a revendiqué avec le plus de succès le bénéfice d’une reconnaissance officielle, relative en particulier à son statut de culte. Ce mouvement, et lui seul dans ce cas, est donc parvenu en partie à s’extraire de la qualification “sectaire” qui lui avait été prêtée par le rapport Gest-Guyard[45]. »

Statut en Asie[modifier]

Depuis avril 2017 en Russie, les témoins de Jéhovah sont considérés comme extrémistes, et le mouvement est interdit. Selon le ministère de la justice, le mouvement présente des « signes d'activité extrémiste » et représente « une menace pour les droits des citoyens, pour l'ordre public et pour la sécurité de la société »[46].

Le 30 mars 2017 au Conseil permanent de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), l'Union européenne a déclaré qu'elle était « préoccupée par les dernières évolutions concernant les Témoins de Jéhovah en Russie » et que la requête déposée par le ministère de la Justice devant la Cour suprême « marque une nouvelle étape dans le harcèlement et la persécution juridique dont font l'objet les Témoins de Jéhovah en Russie[47] ». Selon le bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, plusieurs rapporteurs spéciaux ont exhorté les autorités russes à abandonner cette procédure judiciaire et « à réviser leur législation anti-extrémisme et sa mise en œuvre afin d’éviter les violations fondamentales des droits de l'homme[48] ». Quelques jours après la décision de la Cour suprême de Russie, le directeur du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'Homme à l'OSCE, Michael Georg Link, s’est dit « profondément préoccupé par cette criminalisation injustifiée des activités pacifiques des membres des communautés de Témoins de Jéhovah en Russie[49] ».

Ils sont aussi interdits dans d'autres pays d'Asie, notamment en Chine, en Corée du Nord, en Ouzbékistan et au Turkménistan[50].

Statut au Moyen Orient[modifier]

De nombreux pays musulmans interdisent les témoins de Jéhovah[51], incluant entre autres l'Arabie Saoudite, l'Iran et l'Irak[50].

Point de vue des Témoins de Jéhovah[modifier]

Les Témoins de Jéhovah, quant à eux refusent l'appellation de « secte » sous toutes ses formes.

En 1983, la Tour de Garde s'opposait à ce que ce terme soit appliqué aux Témoins « car ils ne sont pas les disciples d’un enseignant ou d’un maître humain, ni la ramification d’une Église ou d’une autre confession » sans toutefois que l'article s'interroge particulièrement sur les origines historiques du mouvement. Puis le numéro du 15 février 1994 affirme que les Témoins ne sont pas une secte parce qu'ils sont « une religion connue », « se consacrent à leur prochain », suivent « fidèlement la Bible » et n'ont « pas de chefs humains ». Dans ce cas, c'est en son sens de groupe dangereux que le terme de secte est alors rejeté.

Notes et références[modifier]

  1. « "Sectes", entre guillemets », Actualité des religions, n° 6, juin 1999, p. 40
  2. « Sectes : Savoir de quoi on parle », Réforme, n° 2797, 19-25 novembre 1998, p. 8
  3. Régis Dericquebourg, « Les Témoins de Jéhovah : vers une sortie de la logique sectaire ? », in Sectes et démocratie, sous la direction de Françoise Champion et de Martine Cohen, Éditions Seuil, Paris, 1999, p. 105-125.
  4. « Le jéhovisme, contre-emprise à la modernité »
  5. 5,0 et 5,1 Sid Abdellaoui, Laurent Auzoult, Bernard Personnaz, « When the degree of tolerance tells us about the identity strategy of the faithful: The case of practising Catholics and Jehovah’s Witnesses », p. 10
  6. Les Témoins de Jéhovah - un siècle d’histoire édition Desclée de Brouwer, 1987, p. 117
  7. Régis Dericquebourg, « Les Témoins de Jéhovah et le rapport », in Pour en finir avec les sectes - Le débat sur le rapport de la commission parlementaire, sous la direction de Massimo Introvigne et de J. Gordon Melton, CESNUR, Éditions Dervy, Paris, 1996, p. 255-260.
  8. Assemblée parlementaire, doc. 8354, 26 mars 1999, sur le site du Conseil de l'Europe
  9. Ministère du Royaume, mai 2000, p. 7.
  10. Watchtower blood policy changes, sur le site Associated Jehovah's Witnesses for reform on blood (AJWRB)
  11. Sectes, Églises et nouveaux mouvements religieux, in Actes du séminaire « L'enseignement du fait religieux », 5, 6 et 7 novembre 2002.
  12. Association d'Étude et d'Information sur les Mouvements Religieux, Mouvements religieux, n° 314, juillet 2006, p. 6-8[1]
  13. Jean Delumeau : « Un mot à manier avec prudence » Interview par Véziane de Vezins, Le Figaro, mercredi 25 novembre 1998, p. 9.
  14. « Surtout pas de lois d'exception », article de Stéphane Durand-Souffland dans Le Figaro, vendredi 10 septembre 1999.
  15. Nathalie Luca et Frédéric Lenoir, Sectes, mensonges et idéaux, pp. 36, 37.
  16. Max Rosereau Ph., "Le président de la MILS souhaite miser davantage sur la prévention", La Voix du Nord
  17. La lutte contre les dérives sectaires, avec Catherine Katz, secrétaire générale de la Miviludes
  18. Quand l’intérêt de Jéhovah prime sur celui de l’enfant, sur le site de l'UNADFI et La vie quotidienne, sur le site de l'UNADFI, Rapport 2005 de la MIVILUDES, p. 17 à 21 ou p. 88 à 89
  19. Rapport n° 3507, commission d'enquête relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs, Georges Fenech, Philippe Vuilque, 12 décembre 2006
  20. La vie quotidienne sur UNADFI
  21. Voir la Résolution de l’assemblée des témoins de Jéhovah 2006: « la délivrance est proche ! » sur le site du CCMM. Blandre souligne que leur détermination à « ne pas faire partie du monde » est répétée six fois dans ce court texte, qui marque également un retour en arrière sur la question des actions humanitaires : « Nous refusons catégoriquement de nous associer à de vains mouvements œcuméniques ou à des actions sociales ou à d'autres projets cherchant à faire durer un système que Dieu a condamné parce qu'il est voué à l'échec ».
  22. Comment éviter les dangers des 'chats'?, dans Réveillez-vous !, 22 octobre 2005 :

    « Si vous êtes Témoin de Jéhovah, vous pourriez vouloir, par curiosité, aller sur un site censé permettre à des jeunes Témoins du monde entier de nouer des amitiés.(…)"J'étais en ligne avec des chateurs que je croyais tous Témoins de Jéhovah, raconte Thierry. Mais, au bout d'un moment, quelques-uns se sont mis à dénigrer nos croyances. J'ai vite compris que c'étaient en réalité des apostats." Ces inconnus cherchaient à saper les valeurs morales de ceux dont ils disaient être coreligionnaires.(…)Réveillez-vous ! et d'autres publications des mêmes éditeurs nous mettent souvent en garde contre ce danger. Par conséquent, une personne que vous rencontrez sur un site prétendument créé pour des Témoins de Jéhovah est, au mieux, quelqu'un qui dédaigne ces conseils. Désirez-vous vraiment avoir des amis qui font peu de cas des recommandations bibliques ? - Proverbes 3:5, 6 ; 15:5. »

  23. La vie 'normale' des enfants de Témoins de Jehovah, AFP, Paris, 15 juin 1999
  24. Par exemple : Témoins de Jéhovah - Rapport de synthèse, réf. MHI-MVN 98-204, octobre 1998, SOFRES
  25. La Tour de Garde 1er août 1993, pp. 15-20

    «  Paul a dit aux Corinthiens: « Ne vous laissez pas égarer. Les mauvaises compagnies gâtent les saines habitudes. » (…) Toutefois, le conseil paternel de Paul doit entrer en jeu si quelqu’un persiste à ne pas accepter ce que nous savons être la vérité biblique, ou à tenir des propos sceptiques ou négatifs. Nous devrions nous garder de fréquenter ce genre de personne. »

  26. Affaires de discipline religieuse et suicide chez les Témoins de Jéhovah, sur Tj-Encyclopédie
  27. La Tour de Garde, 15 décembre 1981, p. 29 :

    «  Les chrétiens estimeront parfois qu’il leur est impossible de recevoir un parent exclu ou qui s’est retiré volontairement, lors d’une réunion où d’autres membres de la famille sont invités. Mais ces chrétiens peuvent trouver leur joie dans la fréquentation des membres fidèles de la congrégation, en se rappelant ces paroles de Jésus : « Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère. » — Marc 3:35. »

  28. Président du GEMPPI Groupe d’Étude des Mouvements de Pensée en vue de la Protection de l’Individu, vice-président de la FECRIS Fédération Européenne des Centres de Recherche et d’Information sur le Sectarisme, membre du conseil d’administration du CCMM Centre de documentation, d’éducation et d’action Contre les Manipulations Mentales
  29. Compte rendu du colloque national organisé à Marseille par le GEMPPI le samedi 8 octobre 2005
  30. État et religions en Europe, Francis MESSNER, Actes de l'université d'automne - Religions et modernité, 27-30 octobre 2003.
  31. Francis Messner, La législation cultuelle des pays de l'Union européenne face aux groupes sectaires, In F. Champion & M. Cohen, Sectes et démocratie, Éditions du Seuil, 1999, p. 357.
  32. Francis Messner, La législation cultuelle des pays de l'Union européenne face aux groupes sectaires, p. 358.
  33. Nathalie Luca, Individus et pouvoirs face aux sectes, Armand Colin, 2008, p. 82.
  34. Rapport fait au nom de la commission d'enquête sur les sectes
  35. Le Monde diplomatique, mai 1999, p. 26.
  36. Extraits du livre Je ne sais rien mais je vous dirai tout, d'Yves Bertrand
  37. PRMX0508471C
  38. «Des problèmes de dérives sectaires», Le Parisien, 2 août 2009.
  39. Témoins de Jéhovah : la Cour européenne des droits de l'homme condamne la France, Le Monde.fr, 30 juin 2011
  40. rapport 2001 Rapport 2001 MILS
  41. Trois points fondamentaux de leur doctrine posent problème, Le Dauphiné libéré, 15 avril 2012.
  42. Paris Normandie, 6 décembre 2010.
  43. La MIVILUDES et l'arrêt de la Cour Européenne des Droits de l'Homme du 5 juillet 2012 concernant les Témoins de Jéhovah
  44. Les Témoins de Jéhovah cherchent à se normaliser, Estelle Maussion, La Croix, 29 mai 2011 ; Le ministère de la justice perd une nouvelle manche face aux Témoins de Jéhovah, Stéphanie Le Bars, Le Monde, 31 mai 2011.
  45. Francis Messner, Pierre-Henri Prélot, Jean-Marie Woehrling, Droit français des religions, 2e édition, Paris : LexisNexis, 2013, p. 162, 163.
  46. La Croix, « Les Témoins de Jéhovah considérés comme 'extrémistes', interdits en Russie », 20 avril 2017
  47. Déclaration de l'UE sur l'interdiction des Témoins de Jéhovah en Russie, Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, Conseil permanent n° 1139, Vienne, 30 mars 2017.
  48. UN rights experts urge Russia to drop Jehovah’s Witness lawsuit which threatens religious freedom, Office of the United Nations High Commissioner for Human Rights, Geneva, 4 April 2017.
  49. ODIHR Director Link and OSCE Chairperson’s Personal Representative Gabriel concerned over Jehovah’s Witness ban in Russia, OSCE Office for Democratic Institutions and Human Rights, Warsaw, 25 April 2017.
  50. 50,0 et 50,1 Veterans today, « Russia Bans Jehovah’s Witnesses, Background », 13 avril 2017
  51. Bloomberg, « Jehovah's Witnesses Had Foes Before Putin », 21 avril 2017

Bibliographie[modifier]

Sociologie ou histoire des religions[modifier]

Rapports d'enquête officiels[modifier]

Associations d'information et de lutte contre les dérives sectaires[modifier]

Sources diverses[modifier]

  • « Sectes… entre panique et confusion », hors-série de la revue protestante Réforme, juin 2000.
  • Massimo Introvigne et J. Gordon Melton (sous la direction de), Pour en finir avec les sectes - Le débat sur le rapport de la commission parlementaire, CESNUR, Éditions Dervy, Paris, 1996.
  • Jean-Paul Willaime, « Débat sur les sectes et perception sociale du religieux en France », Conscience et Liberté, no 59, 2000.

Livres favorables aux Témoins de Jéhovah[modifier]

  • Philippe Barbey, Les Témoins de Jéhovah - Pour un christianisme original, Éditions L'Harmattan, Paris, 2003.[2]
  • Sabine Besson, Droit de la famille, religions et sectes, Éditions EMCC, Lyon, 1997.
  • Philippe Goni, Les Témoins de Jéhovah : Pratique cultuelle et loi du 9 décembre 1905, Éditions L'Harmattan, Paris, 2004.[3]

Livres défavorables aux Témoins de Jéhovah[modifier]

  • Charline Delporte, Témoins de Jéhovah : Les victimes parlent, Éditions Fayard, 1998 [4]
  • Raymond Franz, Crise de conscience, Commentary Press [5]
  • Nicolas Jacquette, Nicolas, 25 ans, rescapé des Témoins de Jéhovah, Balland, 2007
  • Dany Bouchard, Dans l'enfer des témoins de Jéhovah, Éditions du Rocher, 2001



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