Atanda
Les traditions des fermes d’élevage de Larrau / Les atandes de Larrau *
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| Domaine | Savoir-faire |
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| Lieu d'inventaire | Nouvelle-Aquitaine Pyrénées-Atlantiques Soule Larrau |
| * Descriptif officiel Ministère de la Culture (France) | |
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L’atanda (ou atandes[1]) est un type de maison pratiquant un élevage particulier à la Soule (département des Pyrénées-Atlantiques), en Nouvelle-Aquitaine. L'atandes s'inscrit dans le système-maison, particulièrement répandu dans le massif pyrénéen et, concernant le Pays basque nord, particulièrement présent dans les vallées souletines[2].
Ce système désigne à la fois un mode de transmission et de répartition foncier, et un système relationnel entre familles, débouchant sur une cogestion du milieu naturel dans lequel il se situe [3].
Historique[modifier]
Les éleveurs souletins ont depuis toujours recherché la meilleure qualité d’herbe possible pour leur troupeau. Ainsi, ils se sont rapprochés au maximum des sommets, là où la végétation offre aux animaux une qualité d’alimentation et de fourrage exemplaire. Cependant, si les fermes ont toujours monté en altitude, elles dépassent rarement 800 mètres, les agriculteurs de la région éprouvant des difficultés à obtenir une culture céréalière régulière. La pratique de l’élevage n’arrive que plus tardivement, en réponse aux rendements trop aléatoire des récoltes faites en altitude pour permettre l'auto-suffisance à la vallée[4].
Les éleveurs utilisent alors les ressources naturelles (bois, landes, pelouses) qui les entourent pour subvenir aux besoins de leur troupeau, à la façon d'un commun, et mettent en place des pratiques pastorales reliant directement la nature aux bêtes. Ils entretiennent également de nombreuses relations avec les bergers pyrénéens transhumants et se rendent des services, notamment au niveau de la surveillance des troupeaux.
Ces atandes, fermes de moyenne altitude, servaient également de relais entre le village et les cayolars, dans les estives, notamment dans les périodes de transhumance. Ici sont stockés des outils, du matériel pour le cayolar, les cloches des animaux, en échange de victuailles provenant du village.
Aujourd’hui, seul un petit nombre d’éleveurs reste dans les atandes et pratique les savoir-faire liés à ce mode d’élevage. Cette pratique est en voie de disparition. Pour la qualité de ce savoir-faire, elle est inscrite à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France[5].
L’atandes[modifier]
L’atandes comprend en fait la maison et les dépendances qui l’entourent. Elle se situe en moyenne montagne. Cette installation bénéficie de droits particuliers sur la montagne : elle n’est par exemple pas soumise aux dates de transhumance des troupeaux, puisque le parcours vers la montagne peut s'effectuer été comme hiver[6] et ne paie pas de droits pour l'effectuer.
L’atandes s’inscrit dans un ensemble de pratiques d’élevages particulier :
- Bortüsorhoka[7]: les troupeaux sont emmenés en estive chaque jour à la fin de l’hiver et redescendent le soir à l’atandes ;
- Erekinka[8]: feu pastoral autour des atandes à la fin de l’hiver ;
- Zerailu ou zeratu[9]: haies vives en arbustes tressés qui délimitent les exploitations ;
- Sendatu[10] : savoir-faire lié à la guérison par des rituels et par les plantes. Les atandes étant éloignés des villages, il fallait savoir se guérir par les moyens mis à disposition par la nature en particulier.
Chacune de ces pratiques agropastorales fait l'objet d'une fiche à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France, déposée auprès du ministère de la Culture.[11]
Notes et références[modifier]
- ↑ En basque atanda désigne le parcours proche de la maison ; atandes est employé pour qualifier maison et personnes attenantes au parcours. Cf. Orotariko Euskal Hiztegiak, Euskaltzaindia, 2005.
- ↑ Bagdassarian, Isabelle ; Baron, Catherine ; Peneranda, Adrien. Évolution d’un commun d’altitude : entre matérialité et immatérialité. Le cas de la montagne basque de Soule en Pyrénées-Atlantiques, in Communs (im)matériels. Conjuguer les dimensions matérielles et immatérielles des communs, avril 2019.
- ↑ De Bortoli, Dolores, et Pascal Palu. « Le système maison comme déterminant de la pérennité organisationnelle », Revue française de gestion, vol. 192, no. 2, 2009, pp. 141-150.
- ↑ Cf. D. Cunchinabe, Histoire de l’écosystème cultivé et de la biodiversité à Larrau. Analyse de l’impact agropastoral dans la gestion du milieu. Histoire. 2013. dumas-00939434. Consulté le 03/03/2022.
- ↑ Consultable sur l'inventaire numérique du patrimoine culturel immatériel en France, opéré par le ministère de la Culture.
- ↑ Cf. GIRARD, Patrick. Atendes. Pau : UPPA, 2012.
- ↑ Littéralement en basque "des prairies au port". De Bortü (port, c'est à-dire alpes de haute estive), Sorho (prairies), auxquels on ajoute la terminaison ka (signifiant l'action). Cf. Orotariko Euskal Hizegiak, Euskaltzaindia, 2005.
- ↑ Littéralement en basque "faire combustible". De errekin (combustible) et du suffixe ka (action de faire). Orotariko Euskal Hiztegiak, Euskaltzaindia, 2005.
- ↑ En basque (dialecte souletin : zerrailü) : haie. Cf. Orotariko Euskal Hiztegiak, Euskaltzaindia, 2005.
- ↑ En basque : "guérir, fortifier". Cf. Orotariko Euskal Hiztegiak, Euskaltzaindia, 2005.
- ↑ L'ensemble de ces fiches est consultable sur l'inventaire numérique du patrimoine culturel immatériel en France opéré par le ministère de la Culture.
Voir aussi[modifier]
Bibliographie[modifier]
- Bagdassarian, I., Baron, C., Peneranda, A. "Évolution d'un commun d'altitude : entre matérialité et immatérialité. Le cas de la montagne basque de Soule en Pyrénées-Atlantiques", in Communs (im)matériels. Conjuguer les dimensions matérielles et immatérielles des communs, avril 2019.
- Bille, E., Conesa, M., Viader, R. « L’appropriation des espaces communautaires dans l’est des Pyrénées médiévales et modernes. Enquêtes sur les cortals ». In Les espaces collectifs dans les campagnes. XIe – XXIe siècle. Actes du colloque, université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, 15-, éd par. Pierre Charbonnier, Pierre Couturier, Antoine Follain, et Patrick Fournier, 179–192. Presses universitaires Blaise Pascal, 2007.
- Cierbide, R. 1994, Le censier gothique de Soule, Ed. Izpegi, 1994, 265 p.
- Cursente, B. « Essai sur la borde médiévale dans la France du Sud-Ouest ». In La maison rurale en pays d’habitat dispersé de l’Antiquité au XXe siècle, éd par. Annie Antoine, Martine Cocaud, et Daniel Pichot, 271–278. Presses Universitaires de Rennes. Rennes, 2005.
- Cunchinabe, D. & ali. 2011. Histoire de l’écosystème cultivé et de la biodiversité à Larrau. Analyse de l’impact agropastoral dans la gestion du milieu. Université de Pau et des Pays de l’Adour. ITEM-Equipe d’Accueil N° 3002. 200 pages et annexes.
- De Bortoli, Dolores, et Pascal Palu. « Le système maison comme déterminant de la pérennité organisationnelle », Revue française de gestion, vol. 192, no. 2, 2009, pp. 141-150. https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2009-2-page-141.htm?contenu=article
- De Bortoli, D., Cunchinabe, D., Hautefeuille, F., Heiniger-Cateret P. & ali. 2006 Patrimoine « matériel » et « immatériel » : La famille, facteur de stabilité et d’évolution des milieux naturels en vallée de Soule. Université de Pau et des Pays de l’Adour. ITEM-Equipe d’Accueil N° 3002. 36p.
- Grosclaude, Michel. La Coutume du Pays de Soule. Texte gascon de l’édition de 1760, Traduction, notes et commentaires, Ed. Izpegi, 164 p.
- Le Couedic, M. Les pratiques pastorales d’altitude dans une perspective ethnoarchéologique. Cabanes, troupeaux et territoires pastoraux pyrénéens dans la longue durée. Thèse de doctorat, Tours, université François-Rabelais de Tours. http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00543218/fr/, 2010.
- Rendu, C., Bille, E., Conesa M. & ali. Marges et centres dans la construction des versants pyrénéens. Les dynamiques médiévales au regard de la longue durée. In Ruralia N° 7, 1993. 3-16p
Articles connexes[modifier]
- Erekinka
- Bortüsorhoka
- Haie vive tressée (zerrailüa)
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