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Assiba Johnson

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Biova Assiba Kwassi JOHNSON, né le 27 juin 1984 à Glékodzi (dans la préfecture d'Agou) au Togo, est un défenseur des droits de l'Homme togolais.

Arrêté le 4 avril 2018 à Lomé au Togo, il est actuellement détenu à la Prison civile de Lomé. Cette arrestation arbitraire fait suite à la parution, sur les réseaux sociaux, d'un rapport sur des violations de droits de l'Homme au Togo intitulé « Togo, plus de 100 morts dans la répression des marches pacifiques du 19 août 2017 au 20 janvier 2018 ».

Assiba JOHNSON, défenseur des droits de l'Homme togolais, le 4 mai 2016, à une conférence de l'Observatoire international de la démocratie participative (OIDP) à Matola, dans la banlieue de Maputo au Mozambique.

Études[modifier]

Assiba JOHNSON fait ses études primaires et secondaires au Togo. Il obtient le certificat d'études du premier degré (CEPD) en 1995, le brevet d'études du premier cycle (BEPC) en 1999 et le baccalauréat en 2002.

De 2002 à 2004, il accomplit deux années de scolarité à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l'Université de Lomé. En 2004, il est frappé d'une exclusion des universités du Togo pendant cinq ans en raison de son rôle dans une mobilisation estudiantine pour de meilleures conditions de vie et d'études.

Entre 2005 et 2013, Assiba JOHNSON suit, de façon discontinue, des études dans une école privée, puis à l'Université de Lomé à nouveau, et obtient successivement un BTS en comptabilité et gestion des entreprises en 2007 et une licence professionnelle en audit et contrôle de gestion en 2013.

Il participe ensuite, en qualité d'auditeur junior puis d'assistant chef de mission, dans des cabinets de Lomé, à plusieurs missions de vérification de comptes et de commissariat aux comptes dans les secteurs de la microfinance, des banques et des sociétés industrielles ou de services.

Engagement civique[modifier]

À l'époque où Assiba JOHNSON intègre l'Université de Lomé, les conditions d'études se dégradent au fil des années académiques (infrastructures vétustes, non-paiement des bourses, insécurité sur le campus, difficultés de logement...). Il accepte d'être la voix des étudiants, à travers son élection comme un de leurs délégués généraux et, plus tard, comme membre des structures coordonnant le mouvement revendicatif estudiantin (C7 et G5).

Les autorités académiques et le Gouvernement répondent à ce mouvement par une répression militaro-policière et des accusations de manipulation politique. La journée de mobilisation du 28 avril 2004 conduit à la fermeture de l'Université de Lomé, et à une rencontre avec le Président Étienne Gnassingbé (alias Eyadéma) le 3 mai 2004. A cette occasion, il est demandé aux dirigeants estudiantins, dont Assiba JOHNSON, de mettre en cause publiquement la responsabilité de partis politiques d'opposition dans le mouvement contestataire. Ils refusent. En conséquence, ils sont exclus des universités publiques du Togo pour une période de cinq ans et deviennent l'objet de menaces de miliciens pro-régime. Ils ambitionnent alors de créer une organisation pour défendre les droits des étudiants et, au-delà, les droits de la jeunesse togolaise dans son ensemble.

Le 5 février 2005, le Président Étienne Gnassingbé (alias Eyadéma) meurt. L'histoire retiendra qu'il fut l'auteur, en bande organisée, du deuxième coup d'État militaire et du premier assassinat d'un président de la République en exercice en Afrique, à l'instigation de Paris, le 13 janvier 1963. Son très long règne de 38 ans fut marqué par de graves atteintes aux droits de l'Homme, une mauvaise gouvernance et le soutien indéfectible de Paris à son régime. Ce même jour du 5 février 2005, son fils Faure Gnassingbé perpètre un coup d'État pour lui succéder, avec l'appui de l'armée. Le 25 février 2005, sous des pressions internationales initiées par Alpha Oumar Konaré, Président de la Commission de l’Union africaine, il « démissionne » officiellement, tout en conservant la réalité du pouvoir avec l'appui de l'armée. Il se porte candidat à l'élection présidentielle du 24 avril 2005.

C'est dans ce contexte que Assiba JOHNSON participe à la création du Conseil universitaire pour la restauration de la légalité constitutionnelle au Togo (CURLCT) le 7 février 2005, au lendemain du coup d'État de Faure Gnassingbé. Le CURLCT devient membre du Collectif des associations de la société civile et des organisations syndicales du Togo (CASCOST).

Engagement dans l'action pour les droits de l'Homme[modifier]

Le coup d'État perpétré le 5 février 2005 par l'armée au profit de Faure Gnassingbé s'accompagne de graves violations des droits de l'Homme (1). Par la suite, l'élection présidentielle du 24 avril 2005 est marqué par une vaste manipulation des résultats, un quasi-soulèvement populaire dans certains quartiers de la capitale Lomé et des violations massives des droits de l'Homme perpétrées par l'armée et les miliciens qui la suppléent (2) (3). D'après le rapport d'une mission des Nations unies, cette répression a causé la mort de 400 à 500 personnes (4).

Toujours exclu des universités du Togo et faisant lui-même l'objet de menaces pour son activisme dans le milieu estudiantin, Assiba JOHNSON s'engage en tant qu'agent d'appui auprès de la Ligue togolaise des droits de l'Homme (LTDH) en 2005. Il contribue ainsi:

  • à la rédaction du rapport préliminaire d’investigation de la LTDH sur les violations des droits de l'Homme au cours des semaines ayant suivi le coup d'État perpétré le 5 février 2005 par l'armée au profit de Faure Gnassingbé;
  • à la rédaction du mémorandum complet de la LTDH sur les violations des droits de l'Homme, du décès du Président Étienne Gnassingbé "Eyadéma" (5 février 2005) au hold-up électoral de Faure Gnassingbé (fin avril 2005) suivi de l'écrasement de la contestation populaire y consécutive;
  • à la mise en œuvre d'une assistance aux nombreuses victimes de la répression post-électorale.

Avec des camarades étudiants, Assiba JOHNSON crée le Regroupement des jeunes africains pour la démocratie et le développement, section-Togo (REJADD-Togo) en novembre 2005. L'ONG est officiellement enregistrée au ministère de l'Administration territoriale et de la décentralisation le 11 août 2006.

Le Regroupement des jeunes africains pour la démocratie et le développement, section-Togo (REJADD-Togo)[modifier]

L'association REJADD-Togo est créée de facto en novembre 2005. Elle est officiellement enregistrée à Lomé le 11 août 2006. Elle est présidée depuis lors par Assiba JOHNSON.

Elle est membre fondatrice du Collectif des associations contre l'impunité au Togo (CACIT), créé de facto en septembre 2006 et de jure en 2012. A ce titre, le REJADD-Togo participe, au cours des années suivantes, au suivi et à l'accompagnement social et juridique des victimes des violences survenues en 2005 dans le contexte du coup d'État militaire en faveur de Faure Gnassingbé, puis du hold-up électoral et de l'écrasement de la contestation populaire.

Les principaux objectifs du REJADD-Togo sont:

  • la promotion de la gouvernance démocratique,
  • la promotion et la protection des droits et libertés fondamentaux de l’Homme,
  • et la promotion de la culture de l’alternance démocratique et pacifique.

Dans la pratique, l'association se distingue par:

  • son action de monitoring, sur le terrain, des atteintes aux droits de l'Homme, et son action de suivi des prisonniers victimes d'arbitraire, y compris dans les régions reculées du pays,
  • ses prises de position publiques et régulières, à travers des déclarations, communiqués et rapports, sur la situation générale des droits de l'Homme au Togo et sur des cas spécifiques de violation des droits de l'Homme.

L'association REJADD-Togo est dotée du statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) à New York (États-Unis), depuis 2016. Par ailleurs, elle est accréditée depuis juin 2017 par la Fédération internationale de la jeunesse (IYF). Elle est aussi membre, depuis décembre 2015, de l'Observatoire international de la démocratie participative (OIDP) et de la Commission d'inclusion sociale, démocratie participative et droits humains de Cités et gouvernements locaux unis (CISDP/CGLU). Elle devient, en avril 2018, la 26e ONG d'Afrique subsaharienne membre de la Coalition mondiale contre la peine de mort (CMCPM). Enfin, elle est accréditée depuis juillet 2018 par le Conseil permanent de la Francophonie.

Situation au Togo après le 19 août 2017[modifier]

À l’appel d'une coalition de 14 partis politiques (la « C14 »), les populations manifestent massivement dans plusieurs villes du Togo depuis le 19 août 2017. Elles exigent le retour à la Constitution de 1992 (limitant le nombre de mandats présidentiels à deux), une révision du cadre électoral et le vote de la diaspora, entre autres.

En fait, le Togo est en proie à une crise sociopolitique depuis le début des années 1990. Des réformes constitutionnelles et institutionnelles ont été prescrites pour la résoudre, notamment par:

  • les « 22 engagements » du Gouvernement togolais auprès de l'Union européenne en 2004,
  • l' « Accord Politique Global » (APG) entre le pouvoir et l'opposition signé en 2006,
  • les conclusions de la « Commission Vérité Justice et Réconciliation » (CVJR), rendues publiques en avril 2012.

Ces réformes ne sont toujours pas mises en œuvre.

D'août 2017 à février 2018, soit pendant une période d'environ six mois, la mobilisation populaire pour le changement est impressionnante à travers tout le pays. Cependant, la répression militaro-policière et le déni du droit de manifester viennent pratiquement à bout de cette mobilisation à partir d'avril 2018, à l'issue d'un dialogue politique avorté entre pouvoir et la C14. Dans le cadre de son activité de monitoring, le REJADD-Togo recueille de nombreux éléments probants sur de graves violations des droits de l'Homme au cours de cette période.

Arrestation et incarcération[modifier]

Semble t-il le week-end du 9-10 février 2018, un document intitulé « TOGO: Plus de 100 morts dans la répression des marches pacifiques du 19 août 2017 au 20 janvier 2018 » est paru sur les réseaux sociaux sous l'étiquette du Regroupement des Jeunes Africains pour la Démocratie et le Développement, Section-Togo (REJADD-Togo) et du RAIDHS (Réseau Africain pour les Initiatives de Droits de l’Homme et de Solidarité). Le 13 février 2018, le Gouvernement togolais réagit par un communiqué rejetant le contenu du document et menaçant de poursuites judiciaires le REJADD-Togo et le RAIDHS.

Par la suite, Assiba JOHNSON fait l'objet d'actes d'intimidation et de menaces devant les locaux de l'association REJADD-Togo, par téléphone et lors de déplacements dans la ville de Lomé. Il est ainsi contraint d'entrer dans une quasi-clandestinité. Pratiquement au moment où le dialogue politique inter-togolais, ouvert le 19 février 2018, est rompu, Assiba JOHNSON est arrêté sans mandat à Lomé le 4 avril 2018 et placé en détention par le Service de Renseignements et d’Investigations (SRI). De plus, les portes des locaux de l'association sont défoncées, et les ordinateurs et dossiers sont emportés par le SRI sans mandat. Deux chefs d'accusation sont retenus contre Assiba JOHNSON: « propagation de fausses nouvelles » et « outrage aux autorités publiques ». Le 6 avril 2018, il est déféré à la prison civile de Lomé, où il est toujours détenu. Cette affaire intervient dans un climat de harcèlement judiciaire de figures de la société civile togolaise (5).

Elle suscite de nombreuses réactions de la société civile, tant au Togo qu'à l'extérieur. Entre autres, le 5 avril 2018, l'ONG Synergie-Togo appelle à la libération immédiate du défenseur des droits de l'Homme Assiba Johnson (6). Le 16 avril 2018, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme – un partenariat de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) – publie un « appel » urgent en faveur d'Assiba JOHNSON (7).

L'instruction de son dossier ayant été achevée fin mai 2018, Assiba JOHNSON est en attente de jugement. Il est exposé à un risque de procès inéquitable, sachant que le système judiciaire n'est pas indépendant au Togo et que, privé de liberté, il n'est pas en mesure d'assurer correctement sa défense vu la nature des chefs d'accusation portés contre lui.

Influences[modifier]

L'engagement d'Assiba JOHNSON a été influencé par le concept de la Renaissance africaine, développé à l'origine par Cheikh Anta Diop, historien, anthropologue et homme politique sénégalais, puis promu dans les années 1990 par le président sud-africain Thabo Mbeki. Pour Assiba JOHNSON, ce concept – qui s'articule autour des axes du renouveau culturel, de l'éducation, de la cohésion sociale, de la démocratie et l'état de droit, du réveil économique et d'un rôle repensé au plan géopolitique – est la clé pour un développement durable, harmonieux et intégral de l'Afrique.

Vision[modifier]

Selon Assiba JOHNSON, le respect des droits de l'Homme est indissociable du développement durable.

Il appelle la jeunesse de tous les continents, en particulier la jeunesse de l'Afrique, qui se préoccupe à juste titre de son avenir, à s'engager courageusement et généreusement dans le combat pour les droits de l'Homme au sens large du terme. Ce faisant, elle sera actrice du changement pour une paix, une sécurité et une prospérité partagées par tous.

Références[modifier]

(7) Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme – un partenariat de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), Togo: Détention arbitraire et harcèlement judiciaire de M. Assiba Johnson, appel urgent, 16 avril 2018. Voir: https://www.fidh.org/fr/themes/defenseurs-des-droits-humains/togo-detention-arbitraire-et-harcelement-judiciaire-de-m-assiba

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