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Serment de Romainville

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Le Serment de Romainville est une cérémonie qui a été organisée à la mairie de Romainville, en Seine-Saint-Denis, par le maire François Dechy, et un groupe d'élus du Parti socialiste et de Génération.s, le 16 octobre 2021, avec les organisateurs de la Primaire populaire. La trentaine d'élus, rejoints dans les semaines suivantes par des dizaines d'autres, a prêté le serment de s'engager à suspendre leurs signatures de parrainage à tous les candidats déclarés à l'élection présidentielle française de 2022 afin de faire pression en faveur de la primaire de la gauche.

Histoire[modifier]

Cérémonie du 16 octobre[modifier]

Ce « serment de Romainville »[1] a été prêté de manière solennelle[2] par 34 élus[3] le 16 octobre. Leurs noms sont publiés dans un hebdomadaire français, L'Obs, le 16 octobre 2021 avec en tête les eurodéputés proches du parti socialiste Raphaël Glucksmann et Pierre Larrouturou[4], puis François Dechy, maire sans étiquette de Romainville (Seine-Saint-Denis), Stéphane Delpeyrat, maire Génération.s de Saint-Médard-en-Jalles, Éric Pliez, maire socialiste du 20e arrondissement de Paris et l'ex-ministre Christian Paul, maire socialiste de Lormes, dans la Nièvre[4], soutien de Christiane Taubira pour la présidentielle 2022[5].

Ces élus ont dit ne pas vouloir « participer à la mise en scène » de « leur propre défaite »[6],[1]. L'initiative du 16 octobre est « appuyée par le collectif de la Primaire populaire »[7],[8],[9],[10] et relayée par son porte-parole Samuel Grzybowski, lors d’une réunion d’octobre en visioconférence avec une centaine de militants qu'il appelle à « critiquer de plus en plus » les candidats, sur les réseaux sociaux et les médias, pour « faire baisser leur cote de popularité » et les empêcher de contracter des prêts bancaires[11],[12],[13],[14]. Selon lui, les banques exigent un seuil durablement obtenu au dessus 7% dans les sondages pour débloquer les crédits.

Le jour du "serment de Romainville", plusieurs dizaines militants de la primaire populaire, ont pris position devant les sièges de LFI, EELV et du PS, « pour mettre la pression » à se rassembler autour d’une candidature commune[15], annonçant qu'ils y resteraient un mois et demi jusqu'au 30 novembre[15], date limite fixée par la Primaire Populaire aux candidats pour déclarer s'ils participeront au vote ou pas[15] tandis que la presse reprend le tweet de la primaire populaire : « ce sont Hidalgo, Jadot et Melenchon qui sont responsables de l’éparpillement »[15]. Fin novembre, ces manifestations symboliques de quelques personnes, se revendiquant du serment de Romainville, étaitent toujours remarquées par la presse, avec des slogans comme « PS, LFI, EELV, on ne vous le pardonnera pas », « Zemmour au second tour, à qui la faute ? »[16].

Autres signataires[modifier]

Leur nombre a ensuite augmenté pour s'élever à une cinquantaine d’élus de centre-gauche[17] puis une petite centaine, avec parmi les signataires aussi une élue écologiste Claire Masson, maire d'Auray, septième ville du Morbihan. Parmi les signataires, il y a alors trois Bretons[18].

Deux mois et demi après le serment, le maire de Romainville estimait avoir réuni 140 élus ayant le pouvoir de présentation ou de parrainage[2]. De la Bretagne à la Méditeranée, de nombreux élus sont questionnés par la presse quotidienne régionale sur le sujet[19], [20]. Trois moins après le serment, le nombre d'élus concernés avait encore augmenté, avec un total de 150 à la mi-janvier selon le quotidien 20 Minutes[21].

Tribune du 18 décembre 2021 dans le JDD[modifier]

Le 18 décembre 2021, « quelque 1500 renforts » au serment de Romainville[22], « pour beaucoup socialistes »[23] se manifestent, « notamment des soutiens de la candidate PS Anne Hidalgo ».

Parmi les 1543 signataires[23], plusieurs maires de grandes villes, Martine Aubry (PS, Lille), Johanna Rolland (PS, Nantes) et Nathalie Appéré (PS, Rennes), ou encore la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga et le président socialiste du département de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel. La pression exercée par le serment de Romainville « s'accentue » ainsi, estime le Le Journal du dimanche en présentant dans un article la liste de ces 1543 élus signataires, déclarant notamment « nous ne voulons pas de candidatures de témoignage »[24],[25] et « il est encore temps d'agir, d'envisager la victoire, plutôt que d'anticiper la défaite »[22].

L'après-primaire populaire[modifier]

Une fois la Primaire populaire terminée le "serment de Romainville" qui date d'octobre, continue à faire parler de lui. Le 31 janvier, dans un SMS envoyé à Christiane Taubira, la gagnante de la Primaire populaire qui lui proposait de se rallier à elle, « révélé par BFMTV et confirmé par plusieurs médias dont Le Monde »[26], Jean-Luc Mélenchon y fait allusion[26]. Il pose comme principale condition à tout contact éventuel avec la gagnante qu’elle s’oppose au serment de Romainville, qui selon lui vise à empêcher de force sa candidature. Selon le Huffington Post, une partie des sympathisants de ce serment « comptaient crédibiliser ainsi la candidature d’Anne Hidalgo, avant de voir cette entreprise bénéficier finalement à Christiane Taubira »[26].

Critiques d'élus et universitaires[modifier]

Une critique du pouvoir de parrainage des élus, déjà affectés par l'abstention aux municipales et régionales, a émergé après le serment de Romainville, des auteurs rappelant qu'il n'a été créé en 1962[27] que pour éviter les candidatures régionalistes[28], « fantaisistes » ou « saugrenues »[27], la constitution n'ayant « en aucune façon entendu faire de cet « acte de présentation » un acte de soutien politique »[29]. Plusieurs articles et tribunes libres à se sujet paraissent dans les jours qui suivent la révélation par Le Canard enchaîné d'une vidéo diffusée via Zoom à 5 000 personnes[11] par Samuel Grzybowski où il affirme vouloir « bloquer » les parrainages mais aussi les financements de Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Anne Hidalgo, en les « critiquant de plus en plus »[30] pour faire chuter leurs cotes de popularité[31], l'hebdomadaire en déduisant avec ironie que Christiane Taubira est « bien entourée »[11]. Cette vidéo « suscitant de vives critiques »[32],[33],[34] et jetant « un peu plus de discrédit » et cette fois « pour de bon »[1] sur la Primaire populaire, accusée d'être un « instrument au service de Christiane Taubira »[33], [34],[11],[32], observent Le Monde, Marianne, Le Canard enchainé et Franceinfo. Les trois candidats de gauche visés dans la vidéo demandent immédiatement que leur nom soit retiré du vote de la Primaire populaire[35],[36].

Le juriste français Frédéric Rouvillois a dénoncé dans Le Figaro un risque de «séisme», en cas de « non-candidature d’une voire de deux personnes pour qui, assurent les sondages, souhaitent voter 15 ou 20 % du corps électoral »[37].

Dans le même journal, Antoine Bristielle, professeur agrégé de sciences sociales et directeur de l'Observatoire de l'opinion, a aussi estimé que cette règle instituée en 1958 ne peut plus se justifier, car désormais le poids local des partis diverge complètement de leur poids national. Selon lui, les difficultés à recueillir 500 signatures pour Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon « peuvent paraître aberrantes » car ils ont obtenu totalisé plus de 40% des voix à la présidentielle de 2017 et les sondages leur donnent pour 2022 environ 30%, sans compter les 12% à 15% d'Éric Zemmour, avec qui les trois pèsent près de la moitié de l'électorat total[38].

« Mélenchon, Zemmour et Le Pen doivent pouvoir se présenter à la présidentielle » a souligné David Lisnard, maire LR de Cannes et président de l'Association des maires de France (AMF)[39] ,[40], qui réclame un système mixte, avec « une part de signatures d’élus et un seuil de citoyens qui pourraient parrainer les candidats » ainsi que la possibilité aux élus adhérents d'un parti de donner non pas un mais deux parrainages : « le premier de conviction […] et le second, dit “républicain”, pour donner la possibilité à un candidat dont on ne partage pas les idées de se présenter. »[41]. L'idée d'un seuil de plusieurs milliers de parrainages citoyens est également défendue par le professeur Antoine Bristielle, tandis que Frédéric Rouvillois estime que le système existant « institue une oligarchie de fait » et « suscite dans l’opinion un sentiment de malaise », qui au vu de l'évolution politique nationale suscite « des perturbations répétées ». En Europe, le parrainage citoyen des candidats à la présidentielle existe en Autriche, Bulgarie, Finlande, Irlande et Islande[42], la Lituanie, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie[43],[44], avec des seuils allant de 7 000 à 200 000 cartes d'identités vérifiées.

« Parrainer n'est pas soutenir » a déclaré Gérard Larcher, président du Sénat[45],[46], en appellant le 11 janvier les élus de son parti à parrainer le candidat de leur choix[46]. Cette question de changer les règles, « agite la classe politique » observe un reportage de France Info, en citant des maires rappelant qu'un parrainage n’est pas forcément un soutien[47].

A droite, Geoffroy Didier, directeur de la communication de Valérie Pécresse a menacé d'exclusion du parti les maires LR qui parraineraient Zemmour[45].

Notes et références[modifier]

Notes[modifier]

Références[modifier]

  1. 1,0 1,1 et 1,2 "Primaire populaire: le baron noir de la gauche" par Raphaël Proust et Caroline Vigoureux le 20 janvier 2022 dans L'Opinion [1]
  2. 2,0 et 2,1 "Présidentielle : pourquoi des élus de gauche font-ils la grève des parrainages ?" Article de Jérôme Pilleyre dans les quotidien régional La Montagne [2]
  3. "Election présidentielle 2022 : la course aux parrainages est avivée par la multiplicité des candidats" par Michel Noblecourt le 3 décembre 2021 [3]
  4. 4,0 et 4,1 "Voici la liste des élus de gauche qui refusent de parrainer leur candidat tant que l’union ne se fera pas" dans L'Obs le 16 octobre 2021 [4]
  5. Naïm Sakhi, « Présidentielle. Derrière l’icône Taubira, un parcours pas si lisse », sur L'Humanité,
  6. "Pour 2022, ces élus ne parraineront aucun candidat tant que la gauche reste divisée" par Romain Herreros, Pierre Tremblay et Suzana Nevenkic, dans le Huffington Post le 16 octobre 2021 [5]
  7. Article de Pascal Riché le 15 octobre 2021 dans L'Obs [6]
  8. "Présidentielle : une « grève » des parrainages pour pousser la gauche à s’unir" par Jérôme Pilleyre le 23/12/2021 dans La Télégramme [7]
  9. "Présidentielle : Yannick Jadot passe la barre des 500 promesses de signatures" ar Pierre Maurer dans Le Parisien le 7 janvier 2022 [8]
  10. "Présidentielle 2022 : Anne Hidalgo affirme avoir déjà réuni ses 500 parrainages" par Jean Cittone, dans Le Figaro le 29/11/2021 [9]
  11. 11,0 11,1 11,2 et 11,3 "Les étincelles de Monsieur Primaire populaire" en page 2 dans Le Canard enchaîné du 19 janvier 2022 et "Populaire de rien", portrait de Samuel Grzybowski par Anne-Sophie Mercier en page 7
  12. "Présidentielle : La Primaire populaire, accusée d’être « une démarche totalitaire » et une « tromperie », divise la gauche" par Laurie-Anne Toulemont le 24/01/2022 sur Radio Classique [10]
  13. "Primaire populaire : pourquoi ça ne prend pas" par Justine Guitton-Boussion pour Reporterre le 22 janvier 2022 [11]
  14. "Présidentielle : la Primaire populaire, vilipendée par toute la gauche... sauf les socialistes" par Jannick Alimi dans Le Parisien le 20 janvier 2022 [12]
  15. 15,0 15,1 15,2 et 15,3 Dépêche AFP reprise dans le quotidien régional Sud Ouest le 16 novemre 2021 [13]
  16. "Union à gauche : les sympathisants mettent la pression" article dans Le Parisien le 28 novembre 2021 [14].
  17. "Election présidentielle 2022 : les maires de gauche en plein doute" par Julie Carriat le 18 janvier 2022 [15]
  18. article de Martin Vaugoude dans le quotidien régional Le Télégramme [16]
  19. article de Jérôme Pilleyre dans les quotidien régional Ouest France [17]
  20. "Pyrénées-Orientales : ces élus qui boycottent provisoirement les parrainages pour l'élection présidentielle", article dans le quotidien régional Midi-Libre le 03/12/2021 [18]
  21. "Présidentielle 2022 : Entre « démotivation » et « colère », la tentation de l’abstention chez les électeurs de gauche" par Nicolas Camus, dans le quotidien 20 Minutes le 12/01/22 [19]
  22. 22,0 et 22,1 Tribune dans Le Journal du dimanche le 18 décembre 2021 [20]
  23. 23,0 et 23,1 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées lemondetjdd
  24. Reprise du JDD dans un article de CNews le 19/12/2021 [21]
  25. "Plus de 1 500 élus appellent à l'union de la gauche" par l'AFP le 19 décembre 2021 sur le site du quotidien Le Progrès [22]
  26. 26,0 26,1 et 26,2 "Mélenchon répond à Taubira et pose ses conditions pour bavarder", par Paul Guyonnet, dans le Huffington Post le 31 janvier 2022 [23]
  27. 27,0 et 27,1 "La règle des « 500 signatures », un système de parrainage des candidats à la présidentielle contesté et perfectible" par Patrick Roger le 20 janvier 2022 [24]
  28. Guillaume et al. 2013.
  29. Grosieux 2004.
  30. "Mathilde Imer, de la primaire populaire : "Aucun des noms des candidats ne sera retiré", article de Carine Bécard le 22 janvier 2022 sur France Inter [25]
  31. « Si on les critique de plus en plus sur les réseaux sociaux, sur Twitter, dans les médias, on peut faire baisser leur cote de popularité. C’est ce qui est le plus redoutable pour eux, car pour aller à la présidentielle, ils ont besoin de contracter un prêt qui ne sera donné par les banques que s’ils sont sondés trois fois de suite dans trois sondages nationaux au-dessus de 7 % [...] Donc c’est une pression qu’on peut exercer en disant : vous n’aurez pas l’argent pour la présidentielle. », verbatim retranscrit dans L'Opinion [26]
  32. 32,0 et 32,1 "Samuel Grzybowski et Mathilde Imer, les initiateurs décriés de la Primaire populaire" par Hadrien Brachet et Lou Fritel, dans Marianne le 21/01/2022 [27]
  33. 33,0 et 33,1 "Présidentielle 2022 : une vidéo sème le trouble sur les intentions des organisateurs de la Primaire populaire" sur France Info le 20 janvier 2022 [28]
  34. 34,0 et 34,1 "Primaire populaire : après la divulgation d’une vidéo, colère des « insoumis » et des écologistes qui refusent d’être associés à l’initiative" par Brice Laemle, dans Le Monde le 19 janvier 2022
  35. "Primaire populaire :"Ils peuvent retirer mon nom", lance Anne Hidalgo aux organisateurs" sur Franceinfo le 21/01/2022
  36. « Nous demandons à ne pas être impliqué par la prétendue "primaire populaire" », sur La France insoumise, (consulté le 19 janvier 2022).
  37. "Frédéric Rouvillois: «Les parrainages ou le retour de l’oligarchie» par Frédéric Rouvillois dans Le Figaro [29]
  38. "Présidentielle 2022: «Pourquoi il faut changer la règle des 500 parrainages»" par Antoine Bristielle, directeur de l'Observatoire de l'opinion de la Fondation Jean-Jaurès, professeur agrégé de sciences sociales et chercheur à Sciences Po Grenoble" le 4 janvier 2022 dans Le Figaro [30]
  39. "Parrainages : à chaque présidentielle sa remise en cause de la règle des 500 signatures" par Sarah Dupont le 11 janvier 2022 Libération [31]
  40. Article de Wally Bordas le 10 janvier 2022 dans Le Figaro
  41. "Parrainages : à chaque présidentielle sa remise en cause de la règle des 500 signatures" par Sarah Dupont le 11 janvier 2022 Libération [32]
  42. "Parrainages : la France, un cas à part en Europe" par Anne-Charlotte Dusseaulx le 8 février 2012 dans le JDD [33]
  43. Philippe Blachèr (professeur de droit constitutionnel à la faculté de droit de Lyon-III(Le grand débat), « Faut-il réformer les parrainages ? », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le 23 décembre 2016).
  44. « Parrainages pour la présidentielle : 500 signatures en France, mais comment font les autres pays européens ? », Atlantico.fr,‎ (lire en ligne, consulté le 23 décembre 2016).
  45. 45,0 et 45,1 "Présidentielle : Larcher recevra Mélenchon et assure que «parrainer n’est pas soutenir", dans Libération le 11 janvier 2022 [34]
  46. 46,0 et 46,1 "Parrainer n'est pas soutenir" : Gérard Larcher appelle les élus LR à parrainer le candidat de leur choix" par Juliette Geay sur RTL le 11 janvier 2022 [35]
  47. "Présidentielle : faut-il rétablir le parrainage anonyme ?" sur France Info le 11/01/2022 [36]

Voir aussi[modifier]



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