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Frédéric Atlan

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Frédéric Atlan est un artiste plasticien français né en 1962. Il est connu comme figure du mouvement des squats d'artistes[1], et depuis une dizaine d'année comme performer et musicien (sous le nom de Sonic Surgeon).

Biographie[modifier]

Né en 1962 à Paris, Frédéric Atlan a suivi des études de communication et a créé son entreprise de conseil à la fin des années 1980. En 1992, il découvre la peinture, liquide son activité, puis commence à exposer dans des espaces institutionnels (Salon Novembre à Vitry, Galerie Christine Colas à Paris).

C'est vers 1995 que ce début de carrière classique s'infléchit, au contact du mouvement des squats d'artistes qui se multiplient d'abord à Berlin-Est puis à Paris : Atlan fait partie du groupe qui ouvre en 1995 le Pôle Pi (ancien lycée Diderot), lieu phare du mouvement à Paris, qui accueille plusieurs centaines d'artistes, avec Yabon Paname, Titou, Popay[2]... En 1997, il lance l'idée de squatter les marges des grands événements culturels européens. Il emmène à Kassel un groupe d'artistes ouvrir une friche artistique pendant la dokumenta X, et réalise des interventions murales à grands cernes noirs qui deviendront un travail sur la trace du labeur (hommes et machines) sur les murs («murails»). L'année suivante, c'est une usine abandonnée au bord du Tage, pendant l'exposition universelle de Lisbonne [3]. Les murails réapparaissent ensuite au Luxembourg, alors capitale culturelle de l'Europe, avec une intervention in situ sur les hauts fourneaux de Esch-sur-Alzette (2007)[4].

On retrouve Atlan au squat Matignon, où il ouvre la galerie alternative «Croustie's», à quelques centaines de mètres de l'Élysée et de Christie's[5], puis il ets d el'équipe qui ouvre Alternation, avec Eduardo Albergaria, le politicien des squats, bientôt rejoint par Manguin, Titou, Tiburce[6]... Il fait quelques apparitions dans les rapports et colloques qui étudient ce qu'on appelle désormais, suivant le titre du rapport Lextrait (2001), les Nouveaux territoires de l'art[7].

Parallèlement, sa carrière institutionnelle se poursuit en pointillés : en 1999, Frédéric Atlan est artiste invité du forum de philosophie Le Monde-Le Mans[8] , et participe à une exposition d'artistes français à Reykjavik. Il alterne à cette époque interventions underground (Alternation, Bonjour Denise au Squat Pastourelle, L'électron libre - 59 Rivoli) et expositions plus officielles (il est brièvement représenté par la galerie Spiess - Seconde modernité vers 2002 puis Horizons en 2007).

À partir de 2005, il s'installe à la Miroiterie, rue de Ménilmontant, connue pour sa scène musicale ouverte, et qui abrite également le britannique Evil Moisture[9], référence de la Harsh Noise. Il se produit dès lors sous le nom de Sonic Surgeon à Paris et à l'étranger, réalise un disque expérimental minimaliste en 2010[10] et participe à des projets collectifs (Letho, Universel Ténia). Il fonde en 2018 un mouvement musical ouvert baptisé Musique protocolaire[11] qui donne une dizaine de concerts à Paris et Bruxelles.

Œuvre[modifier]

Le début des années 2010, marquées par la longue lutte contre la fermeture de la Miroiterie[12], signe pour Atlan une sortie définitive des squats, et un approfondissement de la recherche picturale.

De 2010 à 2016 environ, Atlan adopte une démarche paradoxale, issue de sa pratique de l'affiche lacérée. Faisant et défaisant, il peint puis ponce inlassablement les toiles jusqu'à leur ôter tout grain: il s'agit comme il le confie à Lily Tournay[13], de saisir une image dans l'épaisseur des couches de représentation («Infra», 2012, «Nanomatières» 2012). Travaillant toujours à partir du geste davantage que par projet concerté, c'est avec des toiles collées puis violemment arrachées qu'il poursuit cette recherche de la profondeur des images, et de la puissance évocatrice de la trace (série «Géométrie des ruines», 2018)[14].

Dans le même temps, il développe un travail photographique autour des paysages de Seine-et-Marne, où se trouve son atelier («Stabula»[15]) et réalise des vidéos expérimentales («Débusquages»[16]] Une dizaine de ses films ont été montrés et commentés par la revue en ligne TK-21, et le film «L'inéluctable» a été sélectionné en 2018 au Festival international du film de mode 2018 de Diane Pernet (ASVOFF).

De ce nouveau vocabulaire visuel sont issues des oeuvres associant photographie numérique et peinture, les Tétragrammisations. Dans ces images à l'aspect de tapisseries anciennes, la peinture est utilisée pour contester et défaire la perfection superficielle de l'imagerie numérique, selon l'analyse présentée sur France Culture[17]. Montrées à Paris en 2018[18], les Tétragrammisations se sont prolongées lors d'une résidence à la galerie Nouvelle Vague, avec «Opérations II», à Marbella (2019).

Performances[modifier]

L'époque des squats est l'occasion de nombreuses performances, notamment «J'ai du mal à suivre» (le 21 juin 1993) conçue avec Darko Karadjitch, performance qui interrogeait sur la place de l'humain dans une société transformée par l'accélération des rythmes de vie et de travail : les participants costumés en moutons interrompaient le flot des automobiles en traversant à quatre pattes la place de la Bastille[19].

Cependant Atlan, dont le costume à plumes et le vélo à plumes se retrouvent dans plusieurs articles consacrés aux squats dans les années 1999-2000[20] s'est surtout fait connaître dans les années 2010 par une performance baptisée par les médias et les passants «le mouton-vélo», ou le «mouton de Ménilmontant», suscitant une légende urbaine dont donnent idée des reportages Arte radio[21] et France Inter[22].

Expositions[modifier]

Expositions solo[modifier]

  • Artiste invité du 11e Forum de philosophie Le Monde - Le Mans, Palais des congrès de la culture du Mans,1999
  • Galerie Spiess, Seconde modernité, La Guiche, 2002
  • Espace Beaurepaire (exposition-vente sans curation), 2006
  • Galerie Horizons, Paris, 2007[23]
  • Espace Beaurepaire, «Nanomatières» (exposition-vente sans curation), 2010
  • APACC, «Infra», Montreuil, 2012[24]
  • Galerie IND., Nara (Japon), 2016
  • Espace Beaurepaire, «Opérations» (exposition-vente sans curation), 2018[25]
  • Galerie Nouvelle vague, Marbella (Espagne), 2019

Expositions collectives dans des espaces alternatifs[modifier]

  • Galerie Alternative Zen Copyright, Paris, 1993
  • Squat Tacheles, Berlin, 1995
  • Espace WUK, Vienne, 1997
  • Off de la Dokumenta X, Kassel, 1997
  • Pôle Pi, Paris, 1997
  • Living Art Museum, «Polylogue 153», Reykjavik, 1999[26]
  • Galerie Croustie’s, Paris, 2000[27]

Expositions collectives dans des espaces institutionnels[modifier]

  • Hôtel Drouot, « L’art sans frontière », Paris, 1992
  • Salon Novembre à Vitry, Galerie Municipale Jean Collet, Vitry, 1993
  • Galerie Christine Colas, Paris, 1994
  • 7e Courant d'Art, Deauville, 2000
  • Galerie Polylogue, Paris, 2001
  • Galerie BC/2, Bettembourg, Luxembourg, 2006[28]
  • Galerie QG Salzinsel, Esch/Alzette, Luxembourg, 2006
  • Espace des arts sans frontières[29], Paris, 2008
  • La Manufacture Centre-ville, «Ophélie»[30], La Rochelle, 2019

Émissions et documentaires[modifier]

  • «Squatte Paname ?», film documentaire de Çiva de Gandillac, 16’, On-line prod, diffusé sur Arte pour Métropolis.
  • «Frédéric Atlan, peintures ou miroirs ?», film documentaire de Lily Tournay, collection Portraits documentaires, Viva production, 7'30".
  • «Un mouton à vélo. Paris bêle-t-il ?», documentaire (radio) d'Aline Chambras, 4'48", diffusé sur Arte Radio le 30 mars 2010.
  • «Frédéric Atlan, restaurer l'image par la trace», émission d'Aude Lavigne, Les Carnets de la création, diffusée sur France Culture, 25 octobre 2018.
  • «Les chirurgies plastiques de Frédéric Atlan», Véronique Godé, ArtsHebdoMédias, 29 octobre 2019.
  • Frédéric Atlan, «Sous l'écorce du réel», Artension, mai-juin 2019, pp. 26-27.

Références[modifier]

  1. Cf. «Squatte Paname ?», documentaire de Çiva de Gandillac, 16’, On-line prod, consultable en ligne.
  2. Yabon Paname et Catherine Poulain, Résidence Artivistes 12, catalogue de présentation, contributions de David Langlois-Mallet, Frédéric Atlan, Fred Forest [et al.], Paris, Éd. du Carrosse & Atelier du Musée du Montparnasse,
  3. (pt) Maria Joao CaetanoMaria Joao Caetano, « Arte ocupa ruinas do Ginjal », Diario de Noticias,‎ , p. 31
  4. Aujourd'hui presque effacées, ces œuvre sont été présentées par leur auteur dans un portfolio en ligne
  5. Le succès commercial de Croustie's jouera un rôle déterminant dans la revalorisation du travail des artistes squatteurs. Cf. Dalila Kerchouche, «Les squats ont pignon sur rue», L'Express magazine, n°2556, 2000, ou Philippe Tarnier, «Squats en plein courants d'art», Epok, mai 2000, avec photos d'Atlan.
  6. Fèvre, Anne-Marie, « Paris sur squats », Libération,‎ (lire en ligne)
  7. Il fait partie des artistes rencontrés par Fabrice Lextrait, et témoigne lors des Rencontres «Nouveaux territoires de l'Art» initiées en 2002 par le Ministère de la Culture, puis en 2009 dans le Séminaire national pour une culture solidaire portant sur l'inclusion sociale par les pratiques artistiques.
  8. « 80 toiles de Frédéric Atlan au Palais des congrès », Ouest-France,‎ 16-17 octobre 1999.
  9. Sarah Benhaim, « DIY et hacking dans la musique noise. Une expérimentation bricoleuse du dispositif de jeu », Volume!, no 2,‎ , p. 17-35 (lire en ligne)
  10. « 46, disque de Frédéric Atlan (aka Sonic Surgeon) », sur Discogs
  11. Les résumés sonores sont accessibles en ligne, et le «manifeste» du mouvement sur leur page Facebook.
  12. Anne-Marie Fèvre et Dominique Queillé, « La miroiterie de Ménilmontant en sursis », Libération,‎ (lire en ligne)
  13. Cf. Lily Tournay, «Frédéric Atlan, peintures ou miroirs?», collection Portraits documentaires, Viva production, 7'30".
  14. Cf. Sur cette évolution, Claude Guibert, «Frédéric Atlan, la longue marche de pigment au pixel», Chroniques du Chapeau noir.
  15. « Stabula sur le site du Musée numérique d'Aquitaine »
  16. Cf. Analyse de Muriel Louâpre in TK-21, n°66, «Les débusquages», en ligne.
  17. Cf. L'interview donnée à Aude Lavigne, «Les Carnets de la création», France Culture, le 25/10/2018, en podcast.
  18. « Opérations, catalogue d'exposition »
  19. Nathalie Segaumes, « L’art grimpe aux arbres », Le Parisien,‎ , cahier Paris, p.I et II.
  20. Philippe Tarnier, « Squats en plein courant d’art », Epok,‎ , p. 60-63
  21. Aline Chambras, « Un mouton à Paris. Paris bêle-t-il? », sur Arte Radio.
  22. Caroline Cartier, « Le mouton de Ménilmontant », sur France Inter
  23. Comme l'atteste le site archivé de la galerie Horizons, fermée depuis, Atlan était représenté par Nathalie Fiks.
  24. L'APACC a cessé son activité, mais l'exposition a été chroniquée par Claude Guibert («Frédéric Atlan : entrevoir la peinture»).
  25. Cf. L'interview donnée à ArtsHebdoMédias (bibliographie) ou l'article «Frédéric Atlan, sous l'écorce du réel», Artension, mai-juin 2019.
  26. (is) « Eilíf ásti framtidarmadurinn og reysluheimur kvennur », Morgunblaðið Lesbok,‎ , p. 20 (lire en ligne)
  27. Il est filmé à plusieurs reprises par la chaine chinoise CCTV1 dans son reportage sur ce squat avenue Matignon, notamment en discussion avec une journaliste.
  28. Nathalie Becker, « Une certaine idée de l’humanité. Exposition Frédéric Atlan et Michel Geimer », Luxemburger Wort,‎
  29. Présentation en ligne dans les archives de la galerie.
  30. L'exposition fait l'objet d'un article de Philippe Godin centré sur la tête d'affiche, Aki Kuroda.

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