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Conspiration Roux de Marcilly

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La Conspiration Roux de Marcilly porte le nom de Claude Roux dit de Marcilly, écrit parfois Marsilly[1], né à Nimes et mort à Paris le 22 juin 1669 passe pour être le meneur et le coordinateur d'un projet d'attentat contre le roi Louis XIV.

L'affaire[modifier]

Roux est le meneur et l'organisateur, en 1668, depuis Londres, d’un complot à l’échelle européenne contre le roi Louis XIV, dans un contexte socio-politique de persécution des protestants et de famine. La conspiration visait à renverser le roi et à faire basculer en République des provinces telles la Provence, le Dauphiné et le Languedoc, avec le soutien militaire de la Suisse, de l’Espagne[2] et des Provinces-Unies, actuels Pays-Bas.

Basé à Londres, il est trahi, dénoncé en mai 1668, enlevé illégalement en Suisse et fait prisonnier. Comdamné à mort, il sera roué vif à Paris le 21 juin 1669[3] après avoir été assisté par le pasteur Jean Daillé[4].

L'affaire vue par Marcel Pagnol[modifier]

Cet article se base principalement sur les éléments apportés par l’essai historique de Marcel Pagnol Le Masque de Fer (1965)[5], dans lequel il identifie le fameux prisonnier masqué (connu sous l’appellation « L’Homme au Masque de fer ») au frère jumeau de Louis XIV, né après lui et héritier légitime de la couronne. Ce jumeau, identifié à James de la Cloche dans sa jeunesse, aurait été emprisonné à vie secrètement après avoir conspiré contre son frère aux côtés de Roux. Aspirant à la couronne de Louis XIV, il aurait donc été l’une des figures majeures du complot.

Dans son essai, M. Pagnol reproduit in extenso la lettre de l’ambassadeur Colbert de Croissy à Louis XIV dénonçant le conspirateur et ses complices, retrouvée dans les archives des Affaires étrangères. Il retrace ensuite, à travers son interprétation de diverses correspondances, la chronologie de l’arrestation du complice qui deviendra le fameux prisonnier au Masque de fer. On l’aurait fait passer pour « Martin », le valet de Roux de Marcilly, afin de cacher sa véritable identité[6].  

Hommes politiques et protagonistes [modifier]

Louis XIV – Roi de France (1661-1715)

Charles II – Roi d’Angleterre (1660-1685), et cousin germain de Louis XIV

Le valet Martin - complice présumé de Roux. Certaines thèses l’identifient à « Eustache Dauger »[3], lui-même souvent identifié comme étant le fameux prisonnier au masque de fer[7].

Hugues de Lionne - Ministres des Affaires étrangères (1659-1671)

Charles Colbert, marquis de Croissy (frère de Jean-Baptiste Colbert) – ambassadeur de France à Londres en 1668

M. de Ruvigny – second ambassadeur de France à Londres en 1668 – ambassadeur extraordinaire chargé de régler des affaires d’îles et de vaisseaux. Protestant grandement estimé par Louis XIV

Samuel Morland – diplomate, mathématicien et inventeur anglais.Dénonciateur du complot Roux de Marcilly à M. de Ruvigny. M. Pagnol le qualifie d’ « espion à la solde du plus offrant ».

Dénonciation et condamnation[modifier]

À Londres, début mai 1668, un certain Sir Samuel Morland, diplomate et ancien parlementaire, gagne la confiance de Roux de Marcilly. Ce Morland, qui est sans scrupule lorsqu’il s’agit de vendre certaines informations, dénonce le conspirateur auprès de M. de Ruvigny, second ambassadeur de France à Londres. Celui-ci, d’abord sceptique, organisa un dîner en l’honneur de Roux pour l’entendre : Pendant le repas, Morland posa à Roux toute une série de questions préparées par M. de Ruvigny, qui, caché dans un cabinet, nota les réponses de Roux.

M.de Ruvigny envoie aussitôt au roi Louis XIV un rapport détaillé sous forme d’une longue lettre dans laquelle il dénonce Roux, ses complicités, contacts et démarches en cours. Il va même jusqu’à évoquer un possible attentat contre Louis XIV lorsqu’il écrit, qualifiant Roux, que  « ce diable incarné dit qu’un coup bien appuyé mettra tout le monde en repos ». La lettre de M. de Ruvigny constitue un document d’autant plus précieux que les pièces du procès de Roux ont disparu. Elles n’ont en tout cas pas été retrouvées par Marcel Pagnol au moment où il réalise son essai historique, complété en 1973 sous le titre Le Secret du Masque de fer.

Cette lettre donne cependant peu d’informations quant à l’identité de Roux de Marcilly et ses fonctions à Londres, évoquant brièvement un passé militaire[8]. M. de Ruvigny dénonce un certain complice nommé Balthazar basé à Genève, cite également le marquis de Castel Rodrigo en Espagne, le Roi d’Angleterre Charles II (cousin germain de Louis XIV) et son frère le duc d’York, comme étant bien au fait du complot et en relation avec Roux.

Malgré de longs entretiens avec le duc d’York et le secrétaire d’État Md Arlington, Roux se dit déçu du manque de coopération de l’Angleterre, réticente à des premières attaques contre le royaume de France. Il se montre en revanche bien plus confiant quant à un soutien massif de l’Espagne et la Suisse. M. Pagnol estime que le plan de Roux avait de très sérieuses chances de réussite, dans le contexte socio-politique de persécution des protestants et de famine.

À la suite du rapport de Ruvigny, Roux, averti du danger qui le menaçait, se réfugie en Suisse auprès de son ami Balthazar fin février 1669. Au mépris des conventions internationales[9], Louis XIV le fit enlever. Le 19 mai 1669, soit quasiment 1 an après l’envoi de la lettre le dénonçant, Roux est fait prisonnier et conduit à la Bastille où le ministre des affaires étrangères Mgr de Lionne l’interroge sous la torture. Louis XIV fait expédier le procès en 2 jours, et Roux de Marcilly sera roué vif en place publique à Paris le 21 juin 1669.

Au moment de son exécution, Roux aurait été bâillonné[10] : on l’aurait donc empêché de faire d’importantes révélations.

Charles II – le double jeu[modifier]

Il semblerait, d’après l’examen de la lettre de M. de Ruvigny, que le rôle du roi d’Angleterre Charles II dans la conspiration ne se limitait pas à n’en rien révéler à son cousin germain Louis XIV. Il aurait accordé deux audiences à Roux de Marcilly, et des provinces françaises étaient promises à l’Angleterre en cas de chute de Louis XIV[11].

Cela étant, il ressort également de la lettre que Roux regrette le manque de coopération de l’Angleterre, réticente à des premières attaques contre le royaume de France, ce que M. Pagnol explique du fait notamment d’une forte pension servie en secret par Louis XIV à Charles II. Charles II aurait donc suivi ce que M. Pagnol qualifie de « politique ordinaire de wait and see », attendant que L’Espagne et la Suisse engagent les premières hostilités avant de se lancer dans la bataille en position favorable. Attaquées sur plusieurs fronts, les forces françaises auraient très certainement été débordées.

Au moment du procès de Marcilly, Charles II convoque l’ambassadeur Colbert de Croissy afin d’exprimer auprès de Louis XIV ses regrets de n’avoir, selon ses termes, « eu la moindre connaissance des pernicieux desseins de ce scélérat [Roux] » sur les terres de son royaume. L’historien John Lingard le qualifie cependant de « plus grand hypocrite du royaume ».

Charles II continuera par la suite de cultiver une certaine ambiguïté. Ses véritables intentions quant à sa conversion au catholicisme restent inconnues : Il s’engage secrètement en 1670 par l’une des clauses du traité de Douvres[12], et ne se convertira que sur son lit de mort en 1685. On sait toutefois que sa mère Henriette de France et sa femme Catherine de Bragance étaient catholiques.

Le valet Martin[modifier]

Des recherches actives se poursuivent dans les jours qui suivent la disparition de Roux de Marcilly, très probablement à la suite d'aveux et révélations obtenues par la torture de ce dernier. La correspondance entre le ministre Lionne et l’ambassadeur Colbert de Croissy cite un certain « Martin », valet de Roux, comme l’un des complices recherché. Il s’agirait en réalité non pas du valet de Roux (qui certes existait vraiment), mais du frère jumeau de Louis XIV qui conspirait aux côtés de Roux dans le but de s’emparer du royaume qui lui revenait légitimement.

D’après M. Pagnol, qui donne une interprétation très personnelles des correspondances, dont une lettre du roi Charles II à sa sœur Henriette d’Angleterre, le « valet Martin » est arrêté en Angleterre puis livré à Calais début juillet 1669. C’est Charles II qui aurait établi le contact entre le jumeau et le conspirateur Roux : Charles II aurait rencontré le jumeau début 1669, alors identifié à James de la Cloche, qui croyait auparavant être le fils bâtard de Charles II. Apprenant ainsi sa véritable identité, James est envoyé par Charles II à Roux de Marcilly qui organise une conspiration contre Louis XIV dont tous les ministres anglais sont au courant. Charles II l’aurait donc trahi lorsqu’il autorise son arrestation par des agents français déplacés sur son royaume.

M. Pagnol retrace ensuite, toujours en interprétant certaines correspondances, sa conduite à Pignerol où il sera emprisonné sous le nom d’ « Eustache Dauger », là encore un faux nom (qui existait par ailleurs) afin de masquer la véritable identité du prisonnier. Plus tard le port d’un masque lui sera imposé après son transfert à l’île Ste-Marguerite puis à la Bastille.

L’identification de l’homme au masque de fer à ce « valet » Dauger est également défendue par l’écrivain américain Julian Hawthorne[7].

L’identification mensongère au valet Martin aurait engendré certaines thèses identifiant le prisonnier au Masque de fer à un simple valet, une hypothèse que M. Pagnol juge invraisemblable compte tenu du régime carcéral de grand luxe dont il bénéficiera 34 ans durant.

Notes et références[modifier]

  1. Archives de la Bastille: 1681, 1665-1674, voir en bibliographie.
  2. Lettre de M. Patouillet à la Régente d'Espagne du 27 mai 1669
  3. 3,0 et 3,1 (en) Andrew Lang, The Valet's Tragedy and Other Studies,
  4. correspondance de Pierre Bayle 9 janvier 1684.
  5. Marcel Pagnol, Le Masque de fer (remanié sous le titre Le Secret du Masque de fer en 1973), PARIS, Fallois, , 319 p. (ISBN 978-2-87706-330-2), chapitres 11 & 12
  6. Outre le chapitre « Conspiration Roux de Marcilly », MP consacre également un chapitre à l’identification du valet « Martin », et démontre qu’au cours de l’emprisonnement, de fortes précautions étaient prises en cas d’attaque étrangère visant à délivrer le prisonnier.
  7. 7,0 et 7,1 (en) Julian Hawthorne,, The Lock and Key Library: Classic Real Life Mystery Stories Volume 10, Cosimo, Inc.,,
  8. L’ambassadeur M. de Ruvigny écrit à Louis XIV que le conspirateur Roux de Marcilly « est huguenot, et natif de quatre ou cinq lieues de Nîmes, il a une maison, […] à six lieues d’Orléans nommée Marcilly, il dit qu’il a servi en Catalogne, […], qu’il a servi les gens des vallées du Piémont, […] »
  9. À la suite de l’enlèvement de Roux sur leur territoire, les Suisses protestent et réclament le prisonnier. Haag écrit dans La France protestante : « Indignés de la violation de leur territoire, les Suisses mirent en jugement les émissaires de la France et les firent condamner à mort par contumace : […] »
  10. M. Pagnol cite le témoignage du magistrat M. d’Ormesson selon lequel il fallut « lui couvrir la bouche d’un linge pour l’empêcher de parler ».
  11. D’après le rapport de M. de Ruvigny, second ambassadeur de France à Londres, dénonçant la conspiration Roux de Marcilly, il avait été « convenu que le roi d’Angleterre aura la Guyenne, le Poitou, la Bretagne et la Normandie, […] ». Roux aurait évoqué un entretien avec le duc d’York, et un rendez-vous avec le Md Arlington.
  12. Dans le contexte de la menace d’une alliance Suède / Provinces-Unies / Angleterre pour contrecarrer les ambitions de Louis XIV sur les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique), son cousin Charles II lui promit, en échange d’une généreuse aide financière, son appui militaire et sa conversion à la religion catholique « dès que les affaires de son royaume le permettra », la grande majorité du Parlement anglais étant anti-papiste et francophobe. Nul ne sait si Charles avait réellement l'intention de se convertir. Il tient en tout cas au secret cette clause de conversion et ne se convertira que sur son lit de mort en 1685.

Bibliographie[modifier]

  • Marcel Pagnol - Le Masque de fer, éditions de Provence (remanié sous le titre Le Secret du Masque de fer en 1973), essai historique, Monte-Carlo, Pastorelly
  • Andrew Lang - The Valet's Tragedy (1903)
  • Nikolaus Pfander; Chronologia Sardani : Roux de Marcilly, éd. Nikolaus Pfander, 2005, (ISBN 1411635086)
  • François Nicolas Napoléon Ravaisson-Mollien, Louis Jean Félix Ravaisson-Mollien, Archives de la Bastille: 1681, 1665-1674, vol.7, p. 305 à 332, éd. A. Durand et Pedone-Lauriel, 1874.
  • Jacques Basnage de Beauval, Annales des Provinces-Unies: Contenant les choses les plus remarquables arrive'es en Europe, et dans les autres parties du monde, depuis la paix d'Aix-la-Chapelle, jusqu'à celle de Nimègue, vol.2, p. 77-78, éd. Charles Le Vier, La Haye, 1726

Liens externes[modifier]

L'Énigme du Masque de fer par Marcel Pagnol

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