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Concepts fondamentaux de la gestalt-thérapie

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La gestalt-thérapie, connue dans le public comme une méthodologie d’intervention clinique, a élaboré des concepts qui ont été posés de façon inaugurale dans un livre princeps en 1951: Gestalt-thérapie, nouveauté, excitation et développement [1].

Cette perspective met l’accent sur la manière singulière de chacun d’être au monde et de contacter ce monde, ouvrant la possibilité d’ajustements réciproques à la frontière-contact. La gestalt-thérapie introduit le concept de “champ organisme-environnement” pour décrire ce qui émerge dans la situation thérapeutique et le concept de “self” pour décrire ce qui se passe à la frontière contact.

Voici la description de ces notions spécifiant comment elles apparaissent dans la pratique : en effet, elles fournissent à la fois une grille de lecture des phénomènes et des orientations dans le travail thérapeutique.

Contact[modifier]

Les théories contemporaines du développement s’accordent pour donner de l’importance aux relations précoces de l’enfant avec son entourage[2]. Selon les fondements de la Gestalt-thérapie, tout au long de la vie, ces interactions prennent la forme de séquences de contact entre l’être humain et son environnement animé et inanimé[3].

La croissance résulte des échanges de l’organisme avec le milieu dans lequel il évolue. C’est dans ce sens que les fondateurs de la Gestalt-thérapie parlent du contact comme « expérience première »[4] car du fait d’exister, nul ne peut se soustraire au fait de contacter. “Nous parlons de l’organisme contactant l’environnement, mais c’est le contact qui est la réalité première la plus simple” [5].

    Considérer le contact comme un processus continu d’échange, dans un aller et retour simultané de transformations réciproques est le propre de la Gestalt-thérapie. Dans cette perspective organismique, la situation est prise en compte dans la globalité des échanges que ce soit physiologique, sensoriel, émotionnel, et cognitif. On appelle champ ce phénomène d’interactions permanentes.

Champ Organisme/Environnement[modifier]

La théorie du champ [6] affirme l’impossibilité de décrire un comportement humain indépendamment de son milieu. En Gestalt-thérapie, le principe d’indissociabilité du champ organisme/environnement est fondateur. Le champ n’existe pas d’une manière permanente en tant qu’entité, mais serait une potentialité qui s’actualise en prenant une forme spécifique. Il se modifie d’instant en instant en lien avec l’évolution des éléments qui composent la situation.

En ce qui concerne la dyade patient-thérapeute, il est habituel de considérer que chacun arrive avec son individualité en tant que sujet constitué, porteur d’une identité. Dans l’optique du champ, l’accent est mis sur ce qui se déroule dans l’interaction entre les deux acteurs, sans présupposé. Cette nouveauté rend possible la transformation de ce qui était déjà constitué, stabilisé. C’est la rencontre qui permet l’émergence du sujet.

Frontière-contact[modifier]

« La frontière contact est l’organe d’une relation spécifique entre l’organisme et l’environnement » Elle désigne ce qui sépare et relie. C’est l’interface avec le monde qui nous constitue et nous transforme en permanence créant ainsi un « entre » habité de nos présences. Contrairement au sens habituel de la frontière qui contient, délimite et protège, la frontière- contact n’est pas une surface, elle est délocalisée, vibrante et fluctuante tels un trait d’union, un soupir, une virgule, le silence entre deux notes…

Le gestalt-thérapeute s’intéresse à l’expérience à la frontière-contact. Il se centre sur l’entre-deux, connecté à la fois à l’autre et à lui-même. Cette expérience se déroule dans un mouvement continu, dans l’instant présent, intégrant ce qui fut et ce qui sera.

Ajustement créateur[modifier]

Tout contact confronte à la nouveauté d’un champ en perpétuel changement. Face à ce déséquilibre, l’organisme se mobilise dans un ajustement créateur pour répondre aux sollicitations du milieu. Quand le fonctionnement habituel et automatique de l’ajustement conservateur ne suffit pas, l’ajustement créateur entre en jeu pour s’adapter de façon créatrice. La survenue de l’anxiété produite par la nouveauté sollicite le self qui met en œuvre toutes les ressources de l’organisme.

La situation thérapeutique crée de la surprise et de l’insécurité. Une tendance serait de retrouver et répéter ses réponses automatiques (souvent nommées en termes de transfert) plutôt que de créer de nouveaux modes relationnels. Au lieu de se centrer sur la reproduction des comportements usuels, le Gestalt-thérapeute met l’accent sur les possibilités d’invention offertes par cette situation spécifique. Ainsi l’espace thérapeutique permet d’activer les capacités du self pour faire de cet événement une occasion de croissance.

Le self[modifier]

« Appelons self le système de contact à tous les instants. En tant que tel, le self varie avec souplesse. Ses variations suivent les besoins organiques dominants et la pression des stimuli de l’environnement » [7]. Ainsi le self est défini en Gestalt-thérapie comme l’ensemble des ajustements à la frontière-contact. Il s’active dans les situations de haute intensité qui nécessitent d’introduire du mouvement quand les schèmes de contact sont récurrents ou figés. Dans cette perspective, le self ne se rapporte pas à l’individu, il ne s’agit pas d’une structure fixe de l’organisme ou d’une instance psychique, mais d’un processus interactionnel dans le champ.

Le self se décline selon différentes modalités expérientielles :

  • Le mode ça concerne la pulsation de vie (besoins /désirs) et sa mise en forme sensorielle et émotionnelle qui s’éprouve dans le corps. Ces fonctions vitales et animales s’activent en réaction spontanée aux modifications de l’état physiologique ou environnemental.
  • Le mode personnalité englobe les représentations de soi et du monde qui sont la résultante des expériences passées, de l’héritage socio-culturel et trans-générationnel. L’assimilation des expériences successives se traduit dans une configuration stable qui donne le sentiment de permanence, de continuité et d’identité personnelle.
  • Le mode moi se traduit dans un comportement prenant en compte les informations venues des modes ça et personnalité. Il s’exerce en opérant des choix et des orientations en fonction des possibilités offertes par la situation. Il rejette certaines options et en retient d’autres en vue d’un équilibre entre acceptation et création, entre stabilité et nouveauté, entre sécurité et audace.

La séquence de contact[modifier]

Le self se déploie selon une temporalité marquée par la succession de quatre phases qui décrivent le processus séquentiel des modalités de contact. Celles-ci peuvent être mises en évidence dans la relation thérapeutique[8].

Le pré-contact[modifier]

C’est la phase de l’émergence du besoin. En Gestalt-thérapie, le besoin englobe tout ce qui met en mouvement : appétit, curiosité, pulsion, désir. Ce besoin peut se relier à la nécessité de résoudre une situation antérieure inachevée. Dans le pré-contact s’exprime un déséquilibre qui se traduit par une tension. L’organisme est poussé vers quelque chose sans avoir conscientisé l’origine, la nature et l’objet du besoin. Le mode ça est alors prépondérant.

À ce stade, le thérapeute est attentif à l‘ambiance, au climat relationnel, aux micro-signes corporels, de même qu’à son propre éprouvé et à tout ce qui émerge dans la situation. Il invite le patient à observer ce qu’il ressent de façon confuse et non encore identifiable.

La mise en contact[modifier]

L’objet du besoin/désir, une fois identifié fait monter l’excitation nécessaire à l’orientation. L’environnement peut fournir les ressources utiles à la mise en œuvre de l’action permettant de réduire la tension. Le mode moi est fortement mobilisé dans ce contact. L’émotion témoigne de la clarification du besoin et de la conscientisation de l’objet recherché, inaugurant ainsi un mouvement vers l’autre.

Dans cette optique, le thérapeute soutient la conscience réflexive, l’élucidation des intentions et le processus de différenciation.  

Le plein contact (ou contact final)[modifier]

D’un point de vue phénoménologique, le plein contact offre une expérience de lâcher-prise et d’accomplissement. La tension se libère du fait de la rencontre avec l’objet choisi. Toutes les fonctions, sensori-motrices et cognitives, s’organisent en un tout signifiant. Comme pour le peintre qui met la dernière touche à son tableau, c’est le moment de l’aboutissement de l’acte créateur.

Pour intégrer cette expérience, le thérapeute invite le sujet à ralentir, à sentir et mettre en conscience l’éprouvé de cette nouvelle configuration, quelle que soit sa tonalité émotionnelle.

Le post-contact[modifier]

Cette phase permet l’assimilation de l’expérience. L’organisme prend le temps de digérer l’événement pour l’intégrer à sa propre histoire, ce qui contribue à l’harmonie de la fonction personnalité avec les autres modalités du self.  C’est le moment de conclure et de se retirer.

De son côté, le thérapeute accompagne ce retrait pour permettre « le vide fertile » qui précède la naissance d’une nouvelle séquence de contact.

Rapport figure/fond[modifier]

La sélection d’une figure sur un fond traduit la manière particulière de chacun d’être au monde à un moment donné. Lorsque dans le champ organisme/environnement, un élément attire l’attention, il devient figure. Les autres éléments passent en arrière-plan. En quelque sorte, le champ se polarise dans un rapport figure/fond grâce à l’activation du self : « Le self est la frontière-contact à l’œuvre ; son activité consiste à former figures et fonds »  [7]

En amont de la séquence, figure et fond ne se différencient pas : rien ne se distingue, rien n’est perceptible. Lors du pré-contact, une figure émerge dès que l’excitation monte à partir d’un besoin/désir. Si l’intérêt est insuffisant ou si l’excès d’excitation génère de l’anxiété, la figure ne prend pas forme. Au moment de la mise en contact, la figure se clarifie et s’enrichit d’éléments de l’environnement susceptibles de répondre aux attentes ; ce qui la rend de plus en plus prégnante et attirante. Dans certains cas, le processus peut être freiné ou interrompu. Au terme de la séquence, dans le contact final, la figure occupe totalement le champ de conscience au détriment du fond. Dans ce moment de symbiose, le rapport figure/fond se relâche. Lors du post-contact, cette figure se dissout dans le fond pour permettre l’émergence d’une nouvelle forme. Tout au long de son déroulé, le processus de contact peut être infléchi ou interrompu.

Fluctuations du contact[modifier]

Les perturbations du processus de contact prennent différentes formes ainsi identifiées :

  • La confluence est l’absence de frontière claire entre l’organisme et l’environnement ne permettant à une figure d’émerger.
  • L’introjection consiste à adopter des idées ou des principes de l’extérieur sans remise en cause.
  • la projection conduit à attribuer à l’environnement externe ce qui appartient au sujet.
  • la rétroflexion consiste à retenir ou retourner contre soi l’énergie qui pourrait se déployer dans le contact.
  • la déflexion détourne l’attention pour atténuer ou éviter le plein contact.
  • l’égotisme amène à contrôler le processus pour ne pas disparaître dans le plein contact.
  1. Frederick Salomon Perls et Paul Goodman, Gestalt-thérapie : nouveauté, excitation et développement, L'Exprimerie, (ISBN 2913706169 et 9782913706163, OCLC 468650522, lire en ligne)
  2. Daniel Stern, Le moment présent en psychothérapie : un monde dans un grain de sable, O. Jacob, (ISBN 2738113184 et 9782738113184, OCLC 56385536, lire en ligne), p. 106
  3. Perls, Frederick Salomon, 1893-1970. et Goodman, Paul, 1911-1972., Gestalt-thérapie : nouveauté, excitation et développement, L'Exprimerie, (ISBN 2913706169 et 9782913706163, OCLC 468650522, lire en ligne), p. 247-278
  4. Robine, Jean-Marie, 1945- ..., Gestalt-thérapie : la construction du soi, Éd. l'Harmattan, (ISBN 2738465986 et 9782738465986, OCLC 467667401, lire en ligne)
  5. Frederick Salomon Perls et Paul Goodman, Gestalt-thérapie : nouveauté, excitation et développement, L'Exprimerie, (ISBN 2913706169 et 9782913706163, OCLC 468650522, lire en ligne), p. 49
  6. Kurt Lewin 1951, cité par Malcom Parlett, « Plein Champ », Cahiers de Gestalt-thérapie n°5,L’exprimerie,‎
  7. 7,0 et 7,1 Frederick Salomon Perls et Paul Goodman, Gestalt-thérapie : nouveauté, excitation et développement, L'Exprimerie, (ISBN 2913706169 et 9782913706163, OCLC 468650522, lire en ligne), p. 58
  8. Chantal. Masquelier-Savatier, La gestalt-thérapie, Presses universitaires de France, impr. 2015, cop. 2015 (ISBN 9782130630753 et 2130630758, OCLC 903682544, lire en ligne), p. 67

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